Les dates de fondation de Megara Hyblaea et de Syracuse - article ; n°1 ; vol.76, pg 289-346
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1952 - Volume 76 - Numéro 1 - Pages 289-346
58 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

François Villard
Georges Vallet
Les dates de fondation de Megara Hyblaea et de Syracuse
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 76, 1952. pp. 289-346.
Citer ce document / Cite this document :
Villard François, Vallet Georges. Les dates de fondation de Megara Hyblaea et de Syracuse. In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 76, 1952. pp. 289-346.
doi : 10.3406/bch.1952.2458
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1952_num_76_1_2458DATES DE FONDATION DE MEGARA HYBLAEA LES
ET DE SYRACUSE
Nos connaissances sur la colonisation grecque en Sicile reposent sur un
certain nombre de textes d'importance et de valeur très inégales. On sait
que Thucydide, au début du livre VI, indique, pour situer les unes par
rapport aux autres les différentes fondations, des intervalles de temps qui
nous permettent de tracer un tableau chronologique relatif. D'autre part,
le même Thucydide nous précise la durée de la ville de Mégara Hyblaea
dont nous connaissons par ailleurs, approximativement du moins, la date
de destruction par Gélon, tyran de Syracuse. Ce point de repère nous
permet donc d'établir — à l'intérieur du système de Thucydide — les
dates absolues des fondations grecques en Sicile.
Sur ces colonies d'autres données fragmentaires nous sont fournies
par les quelques restes des autres historiens du ve siècle, qui ont traité,
spécialement du monde grec d'Occident, tels qu'Hippys de Rhégion (1) et
Antiochos de Syracuse. Il s'agit malheureusement de passages isolés, cités,,
le plus souvent sans précision, par des historiens plus récents ou même
par des moralistes en quête d'une anecdote significative. Les historiens,
du ive et du 111e siècles ne sont pas mieux conservés : de Philistos, qui
avait consacré toute son œuvre à l'histoire de sa terre natale, la Sicile,,
il ne nous reste pratiquement rien ; des passages d'Éphore ne se?
retrouvent guère que dans la Géographie de Strabon ou dans le poème dit
du Pseudo-Scymnos. Quant à Timée de Tauroménion, son histoire de·
Sicile est malheureusement perdue et, de l'œuvre de Diodore qui s'en
(1) II ne saurait être question de discuter ici la date d'Hippys ; nous nous rangeons à l'avis;
des critiques qui refusent d'accepter la thèse de Wilamowitz, selon laquelle il faudrait placer
l'historien de Rhégion au me siècle : cf., en dernier lieu, J. Bérard, La colonisation grecque de:
V Italie méridionale et de la Sicile, .1941, p. 27, n. 5. 290 G. VALLET ET F. VILLARD
inspira, nous ne possédons plus, à l'exception de quelques fragments isolés,
les livres qui concernaient la période séparant la guerre de Troie de
l'année 480.
Enfin des chronologies d'époque tardive, comme celles du Marbre de
Paros et surtout d'Eusèbe, dont le but est de synthétiser les différents
systèmes chronologiques plus anciens, nous ont conservé un certain nombre
de dates de fondation, mais qu'il faut considérer plus comme des repères
utiles que comme des indications parfaitement sûres.
Telles sont, ramenées à leurs grandes lignes, les principales sources
littéraires. On a souvent dit que leurs données étaient, dans l'ensemble,
confirmées par celles de l'archéologie. Mais on sait les dangers de cette
méthode comparative : il n'est guère difficile, après avoir daté le matériel,
la céramique protocorinthienne notamment, à l'aide des indications
fournies par Thucydide, de trouver des correspondances entre ces dates
archéologiques et la tradition littéraire : cercle vicieux dont on ne peut
évidemment rien attendre d'autre que la vaine apparence d'une fausse
certitude (1).
Il est vrai, cependant, qu'il est possible, nous semble-t-il, de dater la
céramique protocorinthienne qui. comme on le sait, constitue l'essentiel
des trouvailles pour la période la plus ancienne de la colonisation grecque,
en utilisant d'autres repères que les dates fournies par la tradition litté
raire (2). De plus, un examen minutieux du matériel le plus ancien
provenant de deux cités différentes doit permettre, si les fouilles ont été
assez étendues ou les trouvailles suffisamment nombreuses, de situer, dans
le temps, ces deux villes l'une par rapport à l'autre. Une telle confrontation
paraît maintenant possible entre les deux colonies siciliennes de Syracuse
et de Mégara Hyblaea depuis les fouilles récentes effectuées sur le site de
cette dernière ville. Le problème de l'antériorité de Syracuse par rapport à
Mégara, antériorité qui est fondée sur la tradition de Thucydide et qui
est admise par l'ensemble des historiens modernes (3), se trouve à nouveau
posé.
(1) Cf. à ce sujet les justes observations de J. Bérard, ibid., p. 289.
(2) F. Villard, M.Ê.F.R., LX, 1948, p. 7-34.
(3) C'est l'avis de J. Bérard, op. cit.. notamment, p. 127 et 137, en dépit de quelques réserves,
et de T. J. Dunbabin, The Western Greeks, 1948, p. 18-19 et surtout p. 45-46, 444 et 455. DE FONDATION DE MEGARA HYBLAEA ET DE SYRACUSE 291 DATES
I. — DONNÉES LITTÉRAIRES
Date de la fondation de Syracuse
Une triple tradition nous est fournie par les textes au sujet de la date de
fondation de Syracuse. Le système chronologique de Thucydide permet,
par un calcul assez simple, de placer la fondation de Syracuse vers 733,
date qui se retrouve, à quelques années près, dans la chronologie
d'Eusèbe (1). Au contraire, d'après certains auteurs, Archias serait venu
fonder Syracuse au moment même où Myscellos installait une colonie
achéenne à Crotone. Or la fondation de Crotone est placée par Eusèbe en
708, date voisine de celle de 710 donnée par Denys d'Halicarnasse (2).
Enfin le départ d'Archias pour Syracuse est mentionné sur le Marbre de
Paros. La date, il est vrai, manque ; seule subsiste une indication d'après
laquelle l'événement aurait eu lieu dans la vingt et unième année de
l'archontat d'Aeschylos. Cette mention correspond, dans la chronologie
des archontes athéniens, à l'année 757/6, date à laquelle on a voulu parfois
préférer celle de 790 environ qui semble, a priori, beaucoup trop haute et
cadre mal avec l'ensemble des données relatives à l'histoire de la colonisation
grecque en Occident (3).
757, 733, 708. Telles sont les trois dates que nous suggèrent les
historiens modernes reproduisant ou interprétant la tradition antique.
Il nous faut maintenant examiner sur quelles données est fondée chacune
de ces dates et nous demander dans quelle mesure l'examen de ces diffé
rentes traditions peut, à lui seul, nous permettre de déterminer s'il convient
d'accorder à l'une plus de créance qu'aux deux autres.
(1) Version arménienne, éd. Helm, p. 182, éd. Schône, p. 82; St. Jérôme, éd. Helm, p. 89,
éd. Schône, p. 83.
(2) Dion. Hal., R. Α., II, 59, 3 (710) ; Eusèbe, version arménienne, éd. Helm, p. 183, éd.
Schône, p. 84 (708/7), St. Jérôme, éd. Helm, p. 91, éd. Schône, p. 85 (708/8).
(3) Marmor Parium, 1. 47-48 ; F. Jacoby, Das Marmor Parium, 1904, p. 11, n° 31 et com
mentaire p. 158-162, préfère une date plus haute que 757/6 en se fondant sur l'intervalle entre
Archias et Phidon qui est en réalité plus grand que celui impliqué par l'inscription. Mais c'est
bouleverser inutilement la tradition des listes d'archontes décennaux et à vie : cf. De Sanctis,
Άτθίς, 1912, p. 107-108 ; les données du Marbre de Paros ne sont pas nécessairement toutes
cohérentes entre elles. Rappelons, pour ne pas y revenir, que L. Pareti, Studi sicelioti ed ilalioti,
1914, p. 310-330, a toujours voulu placer, pour des raisons de vraisemblance, la fondation des
premières colonies grecques en Sicile — celles des Chalcidiens — vers le début du vme siècle :
mais cela revient à rejeter en bloc toute la tradition littéraire. 292 G. VALLET ET F. VILLARD
a) La tradition de Thucydide: la date de 733
Pour la clarté de l'exposé, nous nous permettons de reproduire ici les
passages bien connus du livre VI, 3-5, de Thucydide relatifs aux fondations
des colonies grecques de Sicile.
3. « Ελλήνων δέ πρώτοι Χαλκιδής εξ Ευβοίας πλεύσαντες μετά Θουκλέους
οίκιστου Νάξον ώκισαν και 'Απόλλωνος Άρχηγέτου βωμόν, δστις νυν έξω της
εφ' φ, δταν εκ Σικελίας θεωροί πλέωσι, πρώτον θύουσιν. πόλεως έστιν, ίδρύσαντο,
Συρακούσας δέ του έχομένου έτους Άρχίας τών 'Ηρακλείδων έκ Κορί

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