Les dessins et les peintures de Fulvio Orsini et la collection Farnèse - article ; n°1 ; vol.105, pg 49-91

Michel Hochmann

Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée - Année 1993 - Volume 105 - Numéro 1 - Pages 49-91
Michel Hochmann, Les dessins et les peintures de Fulvio Orsini et la collection Farnèse, p. 49-91. Fulvio Orsini, qui fut le bibliothécaire des cardinaux Ranuccio, Alexandre et Odoardo Farnèse, avait constitué l'une des collections les plus remarquables de son temps, à Rome. Il la légua tout entière au cardinal Odoardo Farnèse. L'inventaire qu'il en avait dressé avant sa mort est connu depuis longtemps, grâce aux publications fondamentales de Pierre de Nolhac. Mais on n'a jamais analysé ce document de façon systématique. C'est ce que l'on tente de faire ici, en utilisant aussi l'inventaire du palais Farnèse conservé aux archives de Naples, qui doit être prochainement publié sous la direction de Bertrand Jestaz. En comparant les deux documents, on parvient en effet à identifier plusieurs tableaux et dessins qui avaient appartenu à Fulvio, et à avoir ainsi une vision plus précise de sa (v. au verso) collection. On s'aperçoit qu'il possédait un ensemble tout à fait remarquable de dessins de Raphaël et de Michel-Ange, ainsi que de portraits de Daniele da Volterra, Lotto, Sebastiano del Piombo, etc.
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: MELANGES_DE_L-ECOLE_FRANCAISE_DE_ROME
• Publié le: 01 janvier 1993
• Nombre de lectures: 95
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Michel Hochmann
Les dessins et les peintures de Fulvio Orsini et la collection
Farnèse
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 105, N°1. 1993. pp. 49-91.
Résumé
Michel Hochmann, Les dessins et les peintures de Fulvio Orsini et la collection Farnèse, p. 49-91.
Fulvio Orsini, qui fut le bibliothécaire des cardinaux Ranuccio, Alexandre et Odoardo Farnèse, avait constitué l'une des
collections les plus remarquables de son temps, à Rome. Il la légua tout entière au cardinal Odoardo Farnèse. L'inventaire qu'il
en avait dressé avant sa mort est connu depuis longtemps, grâce aux publications fondamentales de Pierre de Nolhac. Mais on
n'a jamais analysé ce document de façon systématique. C'est ce que l'on tente de faire ici, en utilisant aussi l'inventaire du palais
Farnèse conservé aux archives de Naples, qui doit être prochainement publié sous la direction de Bertrand Jestaz. En comparant
les deux documents, on parvient en effet à identifier plusieurs tableaux et dessins qui avaient appartenu à Fulvio, et à avoir ainsi
une vision plus précise de sa
(v. au verso) collection. On s'aperçoit qu'il possédait un ensemble tout à fait remarquable de dessins de Raphaël et de Michel-
Ange, ainsi que de portraits de Daniele da Volterra, Lotto, Sebastiano del Piombo, etc.
Citer ce document / Cite this document :
Hochmann Michel. Les dessins et les peintures de Fulvio Orsini et la collection Farnèse. In: Mélanges de l'Ecole française de
Rome. Italie et Méditerranée T. 105, N°1. 1993. pp. 49-91.
doi : 10.3406/mefr.1993.4251
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9891_1993_num_105_1_4251MICHEL HOCHMANN
LES DESSINS ET LES PEINTURES
DE FULVIO ORSINI ET LA COLLECTION FARNESE
On connaît bien, depuis les publications fondamentales de Pierre de
Nolhac, le rôle que Fulvio Orsini joua auprès, des Farnese. On sait qu'à sa
mort, le 14 juin 1600, ses œuvres d'art et ses antiques passèrent en posses
sion du cardinal Odoardo Farnese, à qui Fulvio les avaient léguées par son
testament du 31 janvier 1600, en souvenir de la protection qu'il avait reçue
de ses oncles, les cardinaux Ranuce et Alexandre Farnese (sa bibliothèque
et sa collection de manuscrits allèrent à la bibliothèque Vaticane)1. Les in
ventaires qu'il en avait dressés, et que Nolhac a également retrouvés, nous
donnent une image précise de cette collection, d'autant plus qu'ils ne sont
pas l'œuvre d'un notaire, mais bien du collectionneur lui-même. Ils ont
* Je remercie Bertrand Jestaz et Christina Riebeseil d'avoir relu ce travail et de
m'avoir aidé de leurs conseils.
1 Cf. Pierre de Nolhac, Les collections de Fulvio Orsini, dans Gazette des
Beaux-Arts, vol. 29, 1884, p. 427-436. Fulvio était entré au service du cardinal San
t'Angelo en 1558, mais il était en relation avec la famille dès 1557. Après la mort de
Ranuccio, le 29 octobre 1565, Alexandre le retint à son service. Cf. P. de Nolhac, La
Bibliothèque de Fulvio Orsini, Paris, 1887, p. 9-11. Pour les dernières volontés de Ful
vio concernant sa collection, cf. aussi ce dernier ouvrage, p. 25. Son testament est re
produit en appendice de la Fulvii Ursini vita de Giuseppe Castiglione, Rome, 1657;
en ce qui concerne le legs au cardinal Farnese, cf. p. 28-29 : «(...)& praecipue in re
bus, de quibus extat inventarium manu mea subscriptum, meoque sigillo consigna-
tum sub titulo, Inventarium rerum insigniorum Fulvii Ursini, in eo enim habentur
omnia numismata mea tam aurea, & argentea, quam aerea, nec non gemmae variae,
& valons, praeterea signa aenea, & imagines illustrium virorum ex marmore; item-
que tabellae aeneae, & lapideae inscriptae litteris grecis et latinis, nec non picturae
multae excellentium pictorum magni pretii, horum, inquam, bonorum omnium,
aliarumque rerum mearum, qualescumque illae sint, quas intelligo quam sint te
nues, universalem haeredem meum instituo, & ore meo nomino Illustrissimum D.
meum D. Odoardum Fernesium Card. S. Eustachii, quem ob summam in Deum pie-
tatem & singularem erga me benevolentiam, iam inde a teneris eius annis mihi pers-
pectam, & probatam, dignum iudicavi, & elegi, qui ob eius rerum earum, quae ha
bentur in supradicto inventario cognitonem, & intelligentiam gratus mihi succédât
haeres, earumque sit integerrimus conservator futurus».
MEFRIM - 105 - 1993 - 1, p. 49-91. MICHEL HOCHMANN 50
d'ailleurs été souvent cités par les historiens, et on y a repéré un certain
nombre de peintures très célèbres, parmi lesquels un groupe d'œuvres de
Sebastiano del Piombo et des tableaux de jeunesse du Greco. Mais per
sonne n'a jamais étudié ces documents de façon systématique; c'est ce que
nous voulons faire ici, pour essayer de reconstituer en partie cette collec
tion, qui est l'une des plus significatives et des plus passionnantes de la fin
du XVIe siècle, en raison de la personnalité de son propriétaire.
Je dois tout d'abord préciser que cet article s'incrit dans une recherche
plus vaste, qui doit aboutir, sous la direction de M. Bertrand Jestaz, à la
publication du premier inventaire général des propriétés Farnese à Rome,
conservé aux archives de Naples2. L'édition préparée par M. Jestaz facilite
en effet la consultation et l'utilisation de ce document, grâce à la numérotat
ion des articles et à leur indexation. On peut ainsi établir une collation
avec l'inventaire Orsini et confronter les descriptions des œuvres. On s'
aperçoit alors que les volontés de Fulvio avaient bien été respectées et que la
plus grande partie de ses peintures et de ses dessins passèrent dans la col
lection Farnese. On peut sans grande difficulté identifier soixante-sept des
cent treize numéros de l'inventaire Orsini dans l'inventaire des archives de
Naples (trois œuvres avaient déjà fait l'objet, en 1600, de legs spécifiques)3.
2 A.S.N. 1853 (II) 9. M. Jestaz doit prochainement publier cet inventaire, en
complément au Palais Farnese publié par l'École française de Rome (111,3)· D'après
lui, est difficile de lui donner une date précise, mais il doit être concomitant à la
guerre de Castro (1641-44). Il est, de toute façon, probablement postérieur à 1641,
puisqu'il mentionne, vers la fin, une réserve de grain «de la récolte de 1641», mais
antérieur à 1649, date à laquelle il fut envoyé à Parme. Nous ferons aussi référence à
l'inventaire du palais conservé aux Archives vaticanes (arm. LXI, reg. 14). M. Jestaz
m'informe qu'un passage y porte la date du 2 novembre 1641, et qu'il devrait être an
térieur à l'inventaire de Naples. Il est souvent fautif, mais comporte quelques va
riantes utiles que nous aurons parfois à signaler dans nos notes. Nous nous référons
aussi à des archives de Parme (Archivio di stato di Parma, Raccolta man
oscritti, n° 86), qui est daté de 1653 : Giuseppe Bertini a récemment publié de ce
document ce qui concerne les peintures, et nous utiliserons son édition et sa numér
otation; cf. G. Bertini, La gallerìa del duca di Parma, stona di una collezione, Nuova
Alfa editoriale, 1987, p. 207-222. Cet inventaire est très différent des deux autres.
Bertini a également republié la liste des tableaux qui furent envoyés de Rome à
Parme en 1662 (p. 223-226), et les mentions de peintures que l'on trouve dans un in
ventaire du palais de Rome qui fut réalisé entre 1662 et 1680 (A. S. N., 1853, III, vol.
9 bis). Nous avons également tiré profit des nombreuses identifications des tableaux
Farnese qu'il a proposées dans cet ouvrage : nous renvoyons donc constamment à
son édition de l'inventaire de la galerie du duc de Parme (1708), et aux notices qui
l'accompagnent.
3 II s'agissait d'un relief d'ivoire byzantin représentant les Apôtres, la Vierge et
saint Jean-Baptiste (n° 100), que Fulvio avait légué à Saint- Jean du Latran, d'un au- DESSINS ET LES PEINTURES DE FULVIO ORSINI 51 LES
Mais, le plus souvent, les autres tableaux doivent aussi se trouver dans la
collection Farnese sans qu'on puisse les identifier : il s'agit en effet, la
plupart des cas, de portraits, et on oublia, après la mort d'Orsini, qui ils re
présentaient; c'est ainsi que le n° 6 de l'inventaire Orsini («Un portrait d'O-
ratio Orsino») ou le n° 10 («Un portrait d'Andréa Matteo Aquaviva, duc d'At
ri, de la main de Raphaël, de sa première manière ») doivent fig