Les églises du Haut-Languedoc. - article ; n°1 ; vol.33, pg 545-557
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1872 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 545-557
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1872
Nombre de lectures 3
Langue Français

Extrait

Georges Tholin
Les églises du Haut-Languedoc.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1872, tome 33. pp. 545-557.
Citer ce document / Cite this document :
Tholin Georges. Les églises du Haut-Languedoc. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1872, tome 33. pp. 545-557.
doi : 10.3406/bec.1872.446437
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1872_num_33_1_446437"П.
LES ÉGLISES
DU HAUT-LANGUEDOC
.Caractères du adopté, moyen-âge à particuliers l'époque bâtis gothique, en de briques. la construction pour — les Etude églises et du sur du style le Haut-Languedoc. plan des monuments le plus généralement religieux
I
La plupart des combinaisons architectoniques se sont prêtées
à l'emploi des briques. Ces matériaux, d'une fabrication facile, de
dimensions relativement peu considérables, sont commodes à
appareiller. Leur durée est égale, sinon supérieure à celle de la
pierre. Depuis la plus haute antiquité jusqu'à nos jours, on n'a
pas cessé d'en tirer parti.
Nous en avons pour témoins, et les ruines gigantesques qu'on
exhume des plaines où fut Babylone ; et nombre d'édifices romains
encore debout, qui datent du haut et du bas empire; et plusieurs
des magnifiques basiliques byzantines de l'Orient et de l'Italie, et
ces églises françaises du moyen âge, trop peu connues selon nous,
remarquables à tant de points de vue.
Je me contente (le citer simplement des monuments antiques,
très-bien décrits dans les ouvrages spéciaux ; j'aborde immédiate
ment l'étude des églises construites en briques, dont le groupe,
réparti sur quelques départements du Midi \ a pour centre Toul
ouse.
1. La Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne. On trouve aussi quelques
monuments bâtis en briques dans les Pyrénées-Orientales, dans l'Ariége, dans
le Lot-et-Garonne, dans le Lot, etc.
36 546
II est presque inutile de faire remarquer que ces édifices sont
en maçonnerie mixte, c'est-à-dire que, si les revêtements
en briques, le noyau des murs est composé de massifs de blocage.
La cohésion de ces matériaux avec les parements est parfaite.
On obtenait ce résultat par l'interposition d'une forte couche de
mortier entre les assises l.
Il existe de grandes différences de structure et de style entre
les édifices dont les revêtements sont exclusivement en briques, et
ceux où l'emploi de ces matériaux artificiels est combiné avec
celui de la pierre.
A Babylone, on enchâssait dans les murs des blocs énormes
sur lesquels devaient être sculptés les bas-reliefs. En Italie, on
employait les colonnes et les architraves de pierre pour les por
tiques et les baies, les placages de marbre ou de bois, les stucs et
les peintures pour les décorations intérieures. De même dans
les églises byzantines, les placages, les peintures, les mosaïques
constituèrent tout le système d'ornementation. Ainsi, dans ces
monuments antiques, rien de ce qui représente le style propre
ment dit n'était emprunté à la brique.
En France, où les genres d'architecture sont si profondément
tranchés, suivant les époques, soit à cause des inventions, soit à
cause des imitations qui suivent de si près, il est intéressant de
rechercher ce qu'ont pu faire, tout en suivant le courant, les
constructeurs de la région où la pierre est rare et coûteuse.
Plaçons-nous par exemple au commencement du xiif siècle.
Si, à cette époque, on abordait franchement, dans le Midi, les
difficultés de la construction en briques, à cette époque aussi les
cathédrales du Nord s'élevaient sur des plans qui devenaient
classiques. On avait créé; on songeait à perfectionner. A l'étran
ger on nous imitait. Tandis que l'école française touchait à son
apogée, déjà partout, en Angleterre, en Allemagne et jusque dans
les pays de tradition romaine, on cherchait à copier nos types
devenus modèles par le fait.
Etant admis cet engouement d'ailleurs légitime, le problème à
1. De plus, il est possible qu'on fabriquât les murs dans une sorte d'encaisse
ment, afin de battre la maçonnerie comme on le fait pour le pisé. Dans un
certain nombre d'églises, on voit encore des trous symétriques qui paraissent
ménagés pour les traverses de bois destinées à soutenir ces appareils. Cette
méthode est d'ailleurs conforme à la tradition romaine. Voir Rondelet, Traité
théorique et pratique de l'art de, bâtir. Édition de 1827, t. I, p. 112. 547
résoudre pour les architectes du Haut-Languedoc était celui-ci :
donner les plans et le style à la mode aux cathédrales, aux
grandes églises, à leurs voûtes, à leurs baies, à leurs clochers. Il
ne s'agissait pas seulement de tailler un revêtement de moulures
sur des arcs, sur des arcades, sur des montants ; il fallait, avant
tout, pour se rapprocher des œuvres grandioses du Nord, établir
des supports intérieurs, des piliers, qui, en divisant les nefs, en
se combinant avec le système des étages et des voûtes, consti
tuent toute l'originalité d'un édifice.
C'était là le point principal, mais aussi la grande difficulté.
Comment construire en briques des supports convenables pour
diviser les nefs? Tout au plus pouvait-on obtenir (et de nombreux
essais le démontrent) des piliers massifs, à coupe rectangulaire,
réunis par d'épaisses archivoltes. Ainsi l'on restait bien loin de
xve ces faisceaux, siècles, dont de les ces profils fines colonnes font prévoir, de pierre dès la des base, xiiť, les xive, divi
sions multipliées et même les moulures des arcades et des arcs
de voûte.
En employant la pierre dans de grandes proportions pour les
parties, principales concurremment avec la brique pour les remp
lissages, on avait pu, dès le xne siècle, à Toulouse, produire un
chef-d'œuvre, l'église de Saint-Sernin. C'est un modèle achevé
dans le genre roman, genre qui, à la rigueur, admettrait l'emploi
des supports massifs. Ce monument devait, par malheur, rester
un type isolé.
Pendant la période gothique, on recula sans doute devant les
prix élevés des matériaux qui, seuls, auraient permis de cons
truire à la mode de l'Ile-de-France. Tout en appliquant les
grandes données des écoles septentrionales, on se contenta de
tirer des ressources locales le meilleur parti possible. C'est ainsi
que la recherche des architectes du Haut-Languedoc les amena
bientôt à créer ou plutôt à adopter un plan original. La solution
est fort simple : elle consiste à donner une seule nef aux églises,
même à celles qui sont établies sur des proportions grandioses.
II
On était déjà préparé dans le pays à la construction des églises
sans bas-côtés. La dernière influence de l'école byzantine s'était
fait ressentir jusqu'à Toulouse. La grande croisée d'ogives, plus 548
ou moins surhaussée, rappelant plus ou moins la coupole, était
appliquée partout l , au sud de la Loire, à des plans qui restaient
'
encore byzantins 2'. \
Mais, du moment où l'on voulait donner aux églises plus de
développement en largeur, on rat amené naturellement à diviser
les travées d'une manière différente, à substituer la petite croisée
d'ogives à la voûte sur plan carré. C'était une application pos
sible des procédés usités à la même époque dans le Nord.
Dans le système des églises à une nef, l'emploi de l'arc-boutant
n'était pas indispensable. Adossés à des piliers butants trop élo
ignés des murs de clôture, ces appuis extérieurs eussent été disgra
cieux. On se contenta, comme pour les saintes chapelles de l'Ile-
de-France, d'appuyer la construction par des contre-forts que l'on
bâtit d'autant plus épais que les nefs étaient plus larges, et par
conséquent les poussées des voûtes plus fortes.
Il était tout simple de garnir de petites chapelles les espaces
intermédiaires à ces contre-forts. Quelquefois même, au-dessus
des chapelles, on établit des galeries, sortes de triforium, en
arrière desquelles sont les murs de clôture percés de hautes
fenêtres ; le tout constitu

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