Les élections administratives italiennes des 26-28 mai 1956  - article ; n°3 ; vol.6, pg 554-569
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Les élections administratives italiennes des 26-28 mai 1956 - article ; n°3 ; vol.6, pg 554-569

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Description

Revue française de science politique - Année 1956 - Volume 6 - Numéro 3 - Pages 554-569
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean Besson
Les élections administratives italiennes des 26-28 mai 1956
In: Revue française de science politique, 6e année, n°3, 1956. pp. 554-569.
Citer ce document / Cite this document :
Besson Jean. Les élections administratives italiennes des 26-28 mai 1956 . In: Revue française de science politique, 6e année,
n°3, 1956. pp. 554-569.
doi : 10.3406/rfsp.1956.402709
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1956_num_6_3_402709Administratives ictlons
is 27 - 28
JEAN BESSON
ABREVIATIONS POLITIQUES
D.C. Démocratie-chrétienne, la plus puissante formation politique italienne
depuis la libération. Secrétaire général : A. Fanfàni. Lui appartien
nent en outre le président du Conseil, M. Segni, le président de la
Chambre, M. Leone. Le président de la République, M. Gronchi, est
issu de l'aile gauche du parti.
P.C.I. Parti communiste, le plus nombreux de l'Europe occidentale. Secrétaire
général : P. Togliatti, disciple du grand doctrinaire marxiste Gramsci.
Lui appartient également M. Di Vittorio, président actuel de la Fédé
ration syndicale mondiale.
P.S.I. Parti socialiste de M. Nenni, lié depuis la libération aux commun
istes par un pacte d'unité d'action, assoupli en fait mais jamais
dénoncé. Depuis 1947 s'en sont détachés de nombreux éléments pour
former :
P.S.D.I. Parti social démocrate, formé autour de MM. Saragat et Romita par
les socialistes italiens fidèles à la ligne occidentale de la IIe Inter
nationale.
P.R.I. Parti républicain, qui se présente en héritier de la tradition human
iste et républicaine de Mazzini.
P.L.I. Parti libéral, formé par l'ancien personnel politique d'avant le fas
cisme ; libéral politiquement et économiquement, il est puissant tant
dans les milieux industriels que dans la haute administration, la
magistrature, etc. ; secrétaire général : M. Malagodi. Lui appartient
le ministre des Affaires étrangères, M. Martino.
M.S.Ï. Mouvement social italien, formé par des éléments ayant gardé une
certaine nostalgie du fascisme ; il a une nombreuse clientèle à Rome
et dans la jeunesse étudiante d'origine bourgeoise.
P.N.M. Parti national monarchique de M. Covelli ; il recrute surtout ses élec
teurs dans le Midi. ïl est très marqué à droite et, tout en se décla
rant partisan du régime parlementaire, collabore volontiers avec le
M.S.I.
P. M. P. Parti monarchique populaire du « commandant » Lauro, maire de
Naples ; détaché du précédent, il semble plus démocrate, mais paraît
plutôt servir des ambitions personnelles qu'un programme politique
cohérent
554 OUR la première fois depuis 1945, les élections administratives it
aliennes ont eu lieu le même jour dans presque toute l'Italie, Les p
consultations précédentes s'étaient en efïet déroulées en plusieurs
tranches, cinq an printemps 1946, trois en 1951-1952. L'indication politique
à retirer est donc plus intéressante cette fois dans la mesure où elle nous
fournit une photographie de l'opinion italienne, trois ans après les dernières
élections générales, deux ans en principe avant les prochaines.
I. LES LOIS ELECTORALES
Les élections administratives sont les municipales et les provinciales.
Les conseils provinciaux correspondent à peu près à nos conseils généraux.
Les élections provinciales se sont tenues dans 79 provinces (l'Italie
en compte 92, y compris Trieste). En effet la Sicile et le Trentin - Haut-
Adige ne comptent pas de conseils provinciaux, distincts des Assemblées
régionales, et il en est de même pour le Val d'Aoste. La province de
Gorizia n'a pas voté d'autre part. Pour les élections provinciales la loi
électorale n'a pas changé depuis 1951, c'est-à-dire que les deux tiers des
conseillers sont élus au scrutin uninominal à l'anglaise, et que le dernier
tiers est élu à la proportionnelle des voix non utilisées, les candidats non
éîus de chaque formation étant classés d'après le pourcentage de voix qu'ils
ont obtenu dans leur circonscription. En fait ce système est beaucoup plus
un système majoritaire avec représentation des minorités qu'un système
proportionnel, et il pousse les partis secondaires aux coalitions.
La loi électorale pour les municipalités a. par contre, changé depuis
1951. En 1951-1952, les des communes de moins de 1C.000
habitants étaient élues au scrutin majoritaire avec vote limité, c'est-à-dire
que les listes sont moins longues qu'il n'y a de sièges à pourvoir, et ainsi
la minorité, ou la plus favorisée des minorités, a des représentants au
conseil municipal. Pour ces petites communes, il n'y s. pas eu de modif
ications. En revanche, alors qu'en 1951 dans les communes plus import
antes on avait usé d'un système avec apparentement et prime à la majorité,
la répartition proportionnelle a joué cette année. Si le système précédent
a donné des majorités cohérentes, il avait, aux yeux des petits partis
555 .
alliés de la Démocratie chrétienne, le défaut de trop les lier à celle-ci,
c'est pourquoi le gouvernement Segni leur avait promis le retour à la pro
portionnelle. Pour la répartition des sièges, le système est le même que
celui employé en France, la plus forte moyenne. Pour le classement des
candidats de chaque liste intervient le vote préférentiel, avec le droit de
rayer des candidats; seules les préférences, après déduction des votes négat
ifs, classent les candidats.
Il convient de signaler qu'en Sicile, il existe une loi provinciale spé
ciale, et que la répartition proportionnelle ne s'applique que dans les chefs-
lieux de province et les communes de plus de 50.000 habitants, les com-
munes moins importantes connaissant deux formes de scrutin majoritaire
à vote limité. Dans la province de langue allemande de Bolzano, par
contre, la répartition proportionnelle s'applique à toutes les communes.
II. LES FORMATIONS POLITIQUES
ET LA CAMPAGNE ELECTORALE
Par rapport à 1953 un certain nombre de modifications sont intervenues
dans l'éventail des formations politiques italiennes. La première en date
est la scission du parti national monarchique, dont s'est détaché en 1954
le parti monarchique populaire du « commandant » Lauro, le richissime
armateur, maire de Naples. S'il y a des oppositions politiques entre les
deux formations, les gens de M. Lauro étant plus libéraux que ceux du
P.N.M., les questions de personnes furent fondamentales. Pour la première
fois dans tout le Midi, les deux partis monarchistes allaient avoir l'occa
sion de compter leurs influences réciproques.
Plus récemment le vieux parti libéral, dont la politique s'oriente dans
un sens de plus en plus conservateur, a vu son aile gauche, inspirée par
le député de Turin M. Villabruna, se détacher de lui pour former un
parti radical. Celui-ci était de formation trop récente pour avoir une puis
sante organisation nationale, et s'est en général présenté aux électeurs sur
des listes de coalition avec les Républicains.
Les petites formations de gauche (Unité populaire, Union socialiste
indépendante, Action démocratique nationale), qui avaient recueilli 500.000
voix en 1953, ont disparu, ou se sont coalisées avec le parti socialiste de
M. Nenni. Leurs électeurs de tendance socialisante devaient donc norma
lement se diviser entre les deux partis socialistes.
Chez les socialistes, le fait nouveau a été ces dernières années une
forte tendance à l'autonomie, tact au P.S.I. , qui tout en maintenant son
pacte d'unité d'action avec les communistes a pris en fait certaines dis
tances à leur égard, qu'au P.S.D.I. qui a su se montrer plus exigeant en
556 Les Elections Administratives Italiennes
matière sociale à l'égard de ses alliés démocrates-chrétiens, En fait dans
les deux partis semblait se développer, surtout à la base, le désir du retour
à l'unité socialiste que la guerre froide avait brisée à sa naissance en 1947.
Les tendances socialistes espéraient bien aussi tirer profit électoral de
la crise de conscience que cet autre aspect de la liquidation de la guerre
froide, la déstalinisation, provoquait chez les communistes.
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