Les Expériences françaises de réseaux de villes : des dynamiques pour de nouveaux territoires - article ; n°27 ; vol.13, pg 25-40
18 pages
Français

Les Expériences françaises de réseaux de villes : des dynamiques pour de nouveaux territoires - article ; n°27 ; vol.13, pg 25-40

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
18 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Flux - Année 1997 - Volume 13 - Numéro 27 - Pages 25-40
The expressionnetwork of cities here refers to French experiments in policies of development and territorial planning encouraged by the French agency DATAR since the end of the 1980s. The notion of network is taken here as a process, the mode of functioning of a given social group. The relationship which is set up between the mayors in different experiments clearly shows that what we have here is a network of public actors. Contrary to clubs of cities which develop around one specific problem (such as, for example, cities linked to the French high speed trains [the TGV]), networks of cities give greater priority to the problems of territorial development concerning one portion of the urban technical network, most often by transgressing political-administrative boundaries, in order to encourage an eminently territorial development. In this sense they are in fact related to territorial dynamics, based frequently on a strong conciousness of place. Networks of cities are based on what local officials want; because of this, they correspond only partially to the idea of equity put forward in territorial development. In fact, even if the territories concerned by this policy are only marginal or peripheral, only officials who want to can benefit from all the advantages. In the same way, supported by the officials of the cities-centres, the networks of cities often imply much more than just community location. It is clear that this state of things does not make it possible to consider this type of action as fair in the sense of equitable. On the periphery of national territory, in regional « markets » or at the doors of large European development spaces, networks of cities take their place especially with respect to those forms of territorialized organization whose boundaries they transgress, namely politics and administration. Moreover, especially with respect to medium-sized cities, networks of cities expect to modify the perception of urban networks and their hierarchy.
L'expression « réseau de villes » fait référence ici aux expériences françaises d'une politique d'aménagement et de développement encouragée par la DATAR depuis la fin des années 80. La notion de réseau est considérée dans cette expression comme un procès, un mode de fonctionnement d'un groupe social. La relation qui s'instaure entre les maires dans les différentes expériences montre qu'il s'agit bien d'un réseau d'acteurs publics. Contrairement aux clubs de villes qui se développent autour d'un problème spécifique (les villes TGV, par exemple), les réseaux de villes privilégient une problématique d'aménagement du territoire concernant une portion du réseau urbain, le plus souvent en transgressant les frontières politico-administratives, pour un développement éminemment territorial. Dans ce sens ils relèvent bien d'une dynamique territoriale, fondée sur une conscience territoriale souvent forte. Les réseaux de villes s'appuient sur le volontarisme des élus locaux et, de ce fait, correspondent mal à l'idée d'équité véhiculée par l'aménagement du territoire. En effet, même si les territoires concernés par cette politique sont plutôt « marginaux » ou périphériques, seuls les élus volontaires peuvent en capter les avantages. De même, portés par des élus de villes-centre, les réseaux de villes impliquent bien plus que le seul territoire communal. Il est clair que cet état de fait ne permet pas de considérer ce type d'action comme « juste » au sens d'équitable. À la périphérie du territoire national, sur les « marches » régionales ou aux portes des grands espaces de développement européens, les réseaux de villes se positionnent notamment par rapport à une formes forte d'organisation territorialisée dont ils transgressent les frontières : le système politico-administratif. De plus, concernant essentiellement les villes moyennes, les réseaux de villes entendent modifier la perception des réseaux urbains et leur hiérarchie.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Frédéric Tesson
Les Expériences françaises de réseaux de villes : des
dynamiques pour de nouveaux territoires
In: Flux n°27-28, 1997. pp. 25-40.
Citer ce document / Cite this document :
Tesson Frédéric. Les Expériences françaises de réseaux de villes : des dynamiques pour de nouveaux territoires. In: Flux n°27-
28, 1997. pp. 25-40.
doi : 10.3406/flux.1997.1202
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/flux_1154-2721_1997_num_13_27_1202Abstract
The expression"network of cities" here refers to French experiments in policies of development and
territorial planning encouraged by the French agency DATAR since the end of the 1980s. The notion of
network is taken here as a process, the mode of functioning of a given social group. The relationship
which is set up between the mayors in different experiments clearly shows that what we have here is a
network of public actors. Contrary to "clubs" of cities which develop around one specific problem (such
as, for example, cities linked to the French high speed trains [the TGV]), networks of cities give greater
priority to the problems of territorial development concerning one portion of the urban technical network,
most often by transgressing political-administrative boundaries, in order to encourage an eminently
territorial development. In this sense they are in fact related to territorial dynamics, based frequently on
a strong conciousness of "place". Networks of cities are based on what local officials want; because of
this, they correspond only partially to the idea of equity put forward in territorial development. In fact,
even if the territories concerned by this policy are only "marginal" or peripheral, only officials who want
to can benefit from all the advantages. In the same way, supported by the officials of the cities-centres,
the networks of cities often imply much more than just community location. It is clear that this state of
things does not make it possible to consider this type of action as "fair" in the sense of equitable. On the
periphery of national territory, in regional « markets » or at the doors of large European development
spaces, networks of cities take their place especially with respect to those forms of territorialized
organization whose boundaries they transgress, namely politics and administration. Moreover,
especially with respect to medium-sized cities, networks of cities expect to modify the perception of
urban networks and their hierarchy.
Résumé
L'expression « réseau de villes » fait référence ici aux expériences françaises d'une politique
d'aménagement et de développement encouragée par la DATAR depuis la fin des années 80. La notion
de réseau est considérée dans cette expression comme un procès, un mode de fonctionnement d'un
groupe social. La relation qui s'instaure entre les maires dans les différentes expériences montre qu'il
s'agit bien d'un réseau d'acteurs publics. Contrairement aux clubs de villes qui se développent autour
d'un problème spécifique (les villes TGV, par exemple), les réseaux de villes privilégient une
problématique d'aménagement du territoire concernant une portion du réseau urbain, le plus souvent en
transgressant les frontières politico-administratives, pour un développement éminemment territorial.
Dans ce sens ils relèvent bien d'une dynamique territoriale, fondée sur une conscience territoriale
souvent forte. Les réseaux de villes s'appuient sur le volontarisme des élus locaux et, de ce fait,
correspondent mal à l'idée d'équité véhiculée par l'aménagement du territoire. En effet, même si les
territoires concernés par cette politique sont plutôt « marginaux » ou périphériques, seuls les élus
volontaires peuvent en capter les avantages. De même, portés par des élus de villes-centre, les
réseaux de villes impliquent bien plus que le seul territoire communal. Il est clair que cet état de fait ne
permet pas de considérer ce type d'action comme « juste » au sens d'équitable. À la périphérie du
territoire national, sur les « marches » régionales ou aux portes des grands espaces de développement
européens, les réseaux de villes se positionnent notamment par rapport à une formes forte
d'organisation territorialisée dont ils transgressent les frontières : le système politico-administratif. De
plus, concernant essentiellement les villes moyennes, les réseaux de villes entendent modifier la
perception des réseaux urbains et leur hiérarchie.Les expériences françaises
FLUX
de réseaux de villes : n° 27/28
Janvier - Juin
1997 des dynamiques pour de
pp. 25 -39
nouveaux territoires
Frédéric Tesson
L'expression « réseau de villes » s'inscrit dans de multiples problémat
iques avec des acceptions très diverses ; il est donc fondamental de pré
ciser tout de suite le sens que nous lui donnons. « Réseau de villes » fait
référence ici aux expériences françaises d'une politique d'aménagement et
de développement, encouragée par la D.A.T.A.R. depuis la fin des années
80 l, fondée sur la coopération volontaire de maires de villes intermédiaires
dans la discontinuité spatiale. La notion de réseau est considérée ici comme
un procès, un mode de fonctionnement d'un groupe social. Dans ce sens, si
on préfère souvent à « réseau de villes » l'expression « alliance de villes »,
on voit qu'en ce qui concerne la relation qui s'instaure entre les maires, il
s'agit bien d'un réseau d'acteurs.
Notre objectif n'est pas ici de faire une présentation exhaustive et une
analyse en profondeur de cette politique, ni même d'en décrire toutes les
expériences2, mais plutôt de les mettre en perspective en considérant l'hypo
thèse selon laquelle les dynamiques territoriales sont largement déterminées
par les interactions entre quatre formes d'organisations territorialisées : sys
tèmes urbains, systèmes productifs, réseaux de transport et réseaux de com
munications. Trois questions fondamentales issues de cette hypothèse émer
gent nécessairement lorsqu'on parle de « réseaux de villes » en ces termes :
- les expériences de réseaux de villes peuvent-elles être considérées
comme une ou des dynamiques territoriales ? Frédéric TESSON est maître de
conférences en géographie à - si tel est le cas, dans quelle mesure l'hypothèse proposée ici est-elle
l'Université de Bordeaux III. Il supportée empiriquement ? Et par là, quels sont les rapports entre les collabore au C.E.S.U.R.B. ainsi qu'au
S.E.T. à Pau. Sa thèse porte sur le réseaux de villes et les formes d'organisations territorialisées préci
rapport de l'élu local à l'espace tées ? observé à travers les expériences - à travers ce prisme, et de façon transversale, comment se traduisent les françaises de réseaux de villes.
Intéressé également par la relation questions d'efficacité et de justice ?
acteur/chercheur, il a écrit en 1996, en
collaboration avec des animateurs de
Dans un premier temps, nous montrerons comment les réseaux de villes, réseaux de villes, un dossier d'expert
de La lettre du cadre territorial sur en entraînant les élus locaux dans un nouveau rapport au territoire et à ses
« Les réseaux de villes ». // a participé règles, constituent bien une forme de dynamique territoriale induisant des aux travaux de l'atelier « Réseaux et
évolutions en termes d'efficacité et de justice, cette dernière prenant tout Territoires » du G.D.R. et à
l'ouvrage qui en est l'aboutissement. son sens ici à travers l'équité territoriale contenue dans la notion
25 n° 27/28 Janvier - Juin 1997 FLUX
d'aménagement du territoire. Ce regard nous amènera sentée par les réseaux de villes dans leur manifestation
également à expliciter le sens dans lequel nous fa concrète peut être considérée comme une dynamique
isons référence à cette notion de réseau. largement territoriale.
Dans un second temps, en nous appuyant à titre
d'exemple sur les systèmes urbains et le système poli
POUR UNE DIMENSION tico-administratif, nous montrerons que les réseaux de
villes sont largement déterminés par les diverses ORGANISATIONNELLE DU CONCEPT DE
formes d'organisations territorialisées par rapport RÉSEAU, OU LE RÉSEAU COMME MODE DE
auxque

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents