Les lieux historiques du Quãng-Binh - article ; n°1 ; vol.3, pg 164-205
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1903 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 164-205
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1903
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

R. P. Cadière
Les lieux historiques du Quãng-Binh
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 3, 1903. pp. 164-205.
Citer ce document / Cite this document :
Cadière R. P. Les lieux historiques du Quãng-Binh. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 3, 1903. pp. 164-
205.
doi : 10.3406/befeo.1903.1213
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1903_num_3_1_1213LES LIEUX HISTORIQUES DU QUANG ВДОН
Par le R. P. GADIERE, missionnaire apostolique.
La province du Quàng-binh щ ^* est très riche en souvenirs historiques.
Placée d'abord sur les confins nord du Chiêm-thành ^ ftE, puis incorporée au
royaume d'Annara, les armées des deux peuples s'y livrèrent des combats achar
nés, y passèrent et y repassèrent, tantôt vaincues, tantôt victorieuses, depuis
le Xle jusqu'au XVe siècle. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, lorsque le
royaume annamite eut été divisé en deux fractions, la Cochinchine au sud, le
Tonkin au nord, c'est dans le Quàng-binh que fut tracée la limite des deux états,
et c'est cette province qui eut le plus à souffrir des nombreuses expéditions que
la famille des Trinh Щ> organisa contre la dynastie des Nguyen 6ŤG. Enfin, sur
la fin du XVIIIe siècle, pendant la période si troublée des Tây-scm Щ Ц/, le
Quàng-binh vit passer les armées tonkinoises envahissant la Haute Cochinchine,
et с est encore au Quành-binh que Nguyên-Anh, plus tard Gia-long %& fêlh
remporta sur les rebelles la victoire décisive du Nhu4-lê 0 jlt> dont le résultat
fut la soumission de tous les pays de langue annamite à la dynastie i des
Nguyën.
Ces événements ont laissé bien peu de souvenirs dans le peuple. Le paysan
pousse ses buffles dans les champs où campaient des armées, le pêcheur jette1
ses filets aux embouchures des fleuves où sombrèrent tant de jonques de guerre,
et ni l'un ni l'autre ne se doutent des luttes que leurs ancêtres eurent à soutenir
quelques centaines d'années auparavant. Mais les documents historiques, les
Annales impériales publiées par ordre de Tir-du*c |Щ îS§, surtout la collection
de Biographies également publiée par ce prince, nous parlent presque à chaque
page des villages, des forts, des murailles du Quàng-binh. Dans beaucoup d'en
droits, là où l'Annamite ignorant a perdu toute notion d'histoire, la terre garde
fidèlement lés souvenirs du passé: tel hameau est appelé le « hameau du camp,
ou- du prétoire d, Xôm-dinh, et ce nom rappelle le souvenir des soldats ou des
mandarins qui y résidaient jadis; tel champ planté aujourd'hui de cannes à
sucre ou laissé en friche, porte encore le nom du régiment ou de la compagnie
qui y campait ; telle parcelle de terrain au bord de l'arroyo rappelle par son
nom cadastral que jadis il y avait là « les hangars des jonques », Xirô-ng.
En étudiant l'histoire de la province, j'ai recueilli dans les Annales et autres
documents tous les noms de lieux qui y sont mentionnés; j'ai parcouru le pays;
j'ai longuement interrogé les habitants de certaines régions; j'ai demandé et
obtenu des renseignements sur les cadastres de quelques villages, avec quelle — 165
peine, ceux-là seuls le comprendront qui connaissent Pextréme défiance de
l'annamite sur celle matière. C'est le résultat de longues années de recherches
patientes que je présente aujourd'hui aux lecteurs du Bulletin.
Les faits que je signalerai se rapportent presque tous à la période purement
annamite de l'histoire du Quâng-bînh. Les souvenirs des luttes des Chams avec
leurs voisins du
nord sont pou
nombreux. Auss
i, pour éviter
l'ennui que
pourrait causer
une longue en
umeration de
noms de villages,
nous suivrons
une expédition
tonkinoise péné-
trant sur le ter
ritoire cochin-
chinois, puis,
revenant sur nos
pas pour étudier
la partie tonki
noise du Quàng-
binh, nous pas
serons le Sông-
gianh une sePABTIE NOBD
t DU , conde fois, en
PUANG BINH allant du sud au
nord, cette fois PARTIE SUD
en compagnie de , DU
l'armée cochin-v HATIKH ianh
chinoise. Nous
suivrons les rou400.000
FIC. H). tes par où pas
saient ou pou
vaient passer les troupes, nous signalerons les villages où s'est passé quelque
événement historique, nous étudierons en détail les ouvrages de défense qui
existent encore, nous mentionnerons ceux dont l'existence ne nous est connue
que parles documents ou par le nom vulgaire encore en usage.
Les expéditions tonkinoises dont j'ai parlé furent nombreuses dans le courant
du XVIIe siècle. C'est en 1020 que nous voyons la première (^ : les Tonkinois
(') Mémoires (Biographies) A. liv. 2, fol 2-3; liv. 0, fol. 29 srjq.
B. E. F. E.-O. T. III. - U — — 166
s'avancèrent jusqu'à l'embouchure du fleuve Nhyt-lè В 1Ш, à l'endroit où
est bâti Bóng-hó-i. En 1627 (*), en 1634 (*), en 1643 (3), en 1(U8 (*;, nouvelles
expéditions. Pendant la dernière les ennemis s'avancèrent jusqu'au grand camp
de Dinh-mirài, dans le sud du Quàng-binh. De 1655 à 1661 (3), ce fut au tour
des Coch inch in ois à envahir le territoire du Tonkin. Il s'emparèrent de la partie
nord du Quàng-binh du Hà-tjnh actuel, et d'une partie du Ng$-an. Mais,cn 1 661-
1662 (°), ils sont refoulés par les Tonkinois qui les poursuivent jusqu'au Nhu4-
10'.- En 1672 eut lieu la dernière expédition tonkinoise du XVIfe siècle (7). Cent
ans plus tard, en 1774, nouvelle invasion des troupes des Trjnh qui s'avancent
jusqu'au Quàng-nam, soumettant toutes les provinces nord de la Cochinchine(8).
En 1802 Gia-long Щ* fife, après avoir battu les Tay-so-n Щ |_L_| au Nhirt-10
0 M (9)> s'avance jusqu'à Hà-nO'i et se fait proclamer empereur du Nam-viC't
j^^. C'est à la suite de ces armées que nous pénétrerons d'abord sur la
partie cochinchinoise, puis sur la partie tonkinoise du QuAng-binh.
I. — Partie Cocihnchinoise -du Qilyng-ihnh
La limite officielle du Tonkin et de la Cochinchine était le Linh-giang y§| /I.
Ce nom désigne un grand fleuve appelé vulgairement Song-gianh, qui arrose la
partie nord du Quành-binh. Les textes sont formels sur ce point.
Lbs Annales impériales, au liv. 21 (folio 24 a, col. 3 sqq.), nous disent, à pro
pos de quelques données géographiques sur la province du Thu<)n-hoá Щ4и:
« Le prince de notre dynastie Thai-tô Gia-du Iloàng-dè ~j}£ ЯЙ Ш$г Ш. *S*
(c'est ie nom posthume de froan-công Щ & ou Nguyën-Hoâng, le fondateur
de la dynastie des Nguyen) s'empara de la région du sud et fonda sa capitale
dans le châu de Thuàtn Щ. Hi-tôn Hiêu-van Hoàng-dè JS ^ # J>t Ш. ffî
(titre posthume de Tê-virong ou Sâi-vu-o-ng, 1613-1635) s'empara du territoire
du Bô-chinh méridional Щ W $%, forma le dinh ^ (camp, district) du
Bô-ehinb, et prit le fleuve Linh-giang 7Ц ÍL comme limite. Le Bo-chinh
septentrional ressortit au Ng^-an. »
Ailleurs, livre 33, fol. 35 a, col. 5, après avoir raconté la campagne de
1072, après laquelle lesTnnh reconnurent au moins tacitement l'indépendance
(») Annales, livre 31, folio 23.
•(-) livre 31, folio 28-29.
(3) Annales, livre 31, folio 31.
(4)livre 32, folio 5-6.
(5) Annales, livre 32, folios 9 sqq.
(°) livre 32, folios 28 sqq.
(7) Annales, livre 33, folio 34; Biographies, livre 2, folio 11 sqq.; livre 3, folio 39 sqq.
(8)livre 44, lolio 10 sqq.
(8) Biographies B, livre 8. folio 8 suiv.; livre 22, folio G sqq.; livre 24, folio 4 sqq. — — 167
Cochinchine, on nous dit : « Tac ^p, alors chef de la maison des gouverneurs de
des Trinh avec le titre de Tày-dinh-viro-ng ® /£, 3E,.«- РГ1[ ^e fleuve Linh-
giang comme limite ».
La collection des biographies nous donne les mêmes indications, liv. 3,
fol. 14- a, col. 7, 8: « Le prince (il s'agit de Tê viro*ng ou Sai-viro-ng)
ordonna à Nguyen-dinh-IIùng Щ Щ d'attaquer inopinément l'ennemi.
Hung trancha
la tête au gou
verneur du
chàii ^Nguyen-
Tich $7G |j|
( i I s'agit . d u
chau du Bô-
0 L F E chinh
nal) et occupa
le district, pre-
D u nant le fleuve
Lin h -giang
comme limi-
P N к i N teï)< Le fait se
\ p a s s a i t e n
\\ 1630.
\\\ La

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