Les professions bourgeoises en Italie à l époque libérale (1860-1920) - article ; n°1 ; vol.97, pg 325-340
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Les professions bourgeoises en Italie à l'époque libérale (1860-1920) - article ; n°1 ; vol.97, pg 325-340

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1985 - Volume 97 - Numéro 1 - Pages 325-340
Paolo Frascani, ~~Les professions bourgeoises en Italie à l'époque libérale (1860-1920)~~, p. 325-340. Analyse des rapports entre l'évolution des types professionnels dans les grands centres urbains et le développement économique du pays. Face à l'identification, désormais traditionnelle, entre rôle social du professionnel et la figure du notable campagnard, est mis en évidence le rapport entre le succès de certaines catégories à l'époque de Giolitti - médecins et ingénieurs - et la diffusion d'un savoir professionnel plus moderne.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paolo Frascani
Les professions bourgeoises en Italie à l'époque libérale (1860-
1920)
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 97, N°1. 1985. pp. 325-340.
Résumé
Paolo Frascani, Les professions bourgeoises en Italie à l'époque libérale (1860-1920), p. 325-340.
Analyse des rapports entre l'évolution des types professionnels dans les grands centres urbains et le développement
économique du pays. Face à l'identification, désormais traditionnelle, entre rôle social du professionnel et la figure du notable
campagnard, est mis en évidence le rapport entre le succès de certaines catégories à l'époque de Giolitti - médecins et
ingénieurs - et la diffusion d'un savoir professionnel plus moderne.
Citer ce document / Cite this document :
Frascani Paolo. Les professions bourgeoises en Italie à l'époque libérale (1860-1920). In: Mélanges de l'Ecole française de
Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 97, N°1. 1985. pp. 325-340.
doi : 10.3406/mefr.1985.2802
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1985_num_97_1_2802PAOLO FRASCANI
LES PROFESSIONS BOURGEOISES EN ITALIE
À L'ÉPOQUE LIBÉRALE (1860-1920)
On a longtemps confondu l'histoire des professions libérales de l'Ita
lie du XIXe siècle avec l'histoire de la petite bourgeoisie intellectuelle. Les
avocats, les médecins et les ingénieurs — pour ne citer que les catégories
professionnelles que je prendrai en considération au cours de cette inter
vention - n'ont pas retenu l'attention des historiens par leur place dans la
hiérarchie sociale ou par leur rôle dans le système des relations politiques
mais plutôt par leur capacité à exprimer des exigences et des valeurs
culturelles au cours des luttes idéologiques et politiques. Cette tendance
ne s'est pas complètement inversée mais elle s'est trouvée modifiée par
l'affirmation d'orientations méthodologiques qui associent dans une étroi
te collaboration les historiens et les tenants des autres sciences sociales.
L'ensemble des recherches portant sur les professions bourgeoises en Ita
lie se présente donc de manière moins articulée que les études historio-
graphiques dans les autres pays. Les études qui cernent l'identité sociolo
gique des professions libérales tout en mettant leur mentalité et leur com
portement en évidence ou en analysant leur rôle dans les secteurs du
marché sont rares; l'impression d'ensemble est que les stimuli et les
directions de recherche de toute une littérature historique et sociologique,
devenue désormais secteur de spécialisation autonome, n'ont pas été per
çus1.
1 Pour une introduction à la littérature sociologique voir : G. P. Prandstraller,
Sociologia delle professioni, Rome, 1977, et W. Tousijn, Sociologia delle professioni,
Bologne, 1979. L'étude historique des professions représente, comme l'a observé
Matthew Ramsey, un secteur en expansion de la nouvelle histoire sociale, (cf.
M. Ramsey, Review Essay : History of a Profession Annales Style : the Work of Jac
ques Léonard, dans Journal of Social History, 1983, Winter, p. 319). Il faut égale
ment signaler certaines revues historiques qui se sont récemment intéressées au
thème de la formation des professions libérales, (cf. Geschichte und Gesellschaft,
vol. 6, 1980, η. 3, Professionalisierung in historischer Perspektive, et Quaderni storici,
1981, η. 48, Accademie scientifiche del '600 e professioni borghesi).
MEFRM - 97 - 1985 - 1, p. 325-340. 326 PAOLO FRASCANI
Mon objectif n'est pas de rechercher les causes de cette inattention ni
de m'étendre sur les aspects théoriques des processus de constitution de
ces professions; en prenant comme point de départ les sondages effec
tués jusqu'ici, je m'efforcerai plutôt de proposer certaines réflexions pour
une recherche visant à approfondir l'histoire des professions libérales
dans le cadre de l'évolution générale de la société italienne entre le XIXe
et le XXe siècle.
En Italie aussi, l'exercice de la médecine est un exemple des proces
sus de constitution des professions libérales. Partant des premières analy
ses de Luisa Dodi et Tommaso Detti sur le comportement de la catégorie
face au système industriel ou sur l'idéologie des médecins de campagne2,
on voit déjà surgir le lien étroit existant entre celui qui exerce une profes
sion libérale et l'organisation sanitaire de l'État libéral. Des recherches
successives, destinées à étudier les bases de la médecine communale,
nous montrent une figure sociale qui cherche à affermir ses relations
avec des administrations municipales sanctionnant son statut de minorit
é : économies sur les salaires, licenciements sans préavis, négation du
droit à la retraite. Nous constatons ainsi l'existence d'inconvénients et de
difficultés qui rendent la carrière incertaine et peu rémunératrice dans
les petites communautés périphériques où le travail du médecin est entra
vé par les intérêts et les résistances culturelles de tout genre. Anna Forti
Messina a observé que «s'occuper activement d'hygiène et de prophylaxie
signifiait inévitablement faire appel aux puissants et aux propriétaires
pour qu'ils commencent à changer les choses, qu'ils améliorent les mai
sons des paysans par exemple et qu'ils les déchargent un peu de leurs
tâches inhumaines. Et comment un médecin communal pouvait-il se per
mettre une telle démarche si son emploi et sa carrière étaient précis
ément entre leurs mains?»3. Ce tableau contraste énormément avec celui
proposé par Jean Léonard qui retrace la condition du médecin dans la
province française, ou encore avec celui de Jeanne Petersen qui décrit la
montée de la corporation des médecins à Londres à l'époque victorien
ne4.
2 L. Dodi, / medici e la fabbrica. Prime linee di ricerca, dans Classe, a. X, 1978,
p. 21-66, et T. Detti, Medicina, democrazia e socialismo in Italia tra '800 e '900, dans
Movimento operaio e socialista, a. II, 1979, p. 3-87.
3 A. Forti Messina, / medici condotti all'indomani dell'Unità, dans M. L. Betri et
A. Gigli Marchetti (présenté par), Salute e classi lavoratrici in Italia dall'Unità al fas
cismo, Milan, 1982, p. 677; Id., / medici e la professione del medico nell'Ottocento, in
Società e storia, a. Vili, 1984, p. 101-62.
4 Consulter : L. Léonard, La vie quotidienne du médecin de province au XIXe LES PROFESSIONS BOURGEOISES EN ITALIE À L'ÉPOQUE LIBÉRALE 327
En réalité, la tendance à rechercher un rapport stable et réglementé
avec les organismes publics, dans les trente ou quarante premières an
nées après l'Unité, ne semble pas être l'apanage exclusif de la classe
médicale mais elle touche un plus grand nombre d'intellectuels. Durant
ces années, les ingénieurs aspirèrent essentiellement, eux aussi, à obtenir
une place au sein de l'administration publique ou des compagnies de che
min de fer. La formation universitaire qui permet d'accéder aux niveaux
supérieurs de la bureaucratie n'est pas fondée sur un titre prestigieux
comme ceux que délivrent les grandes écoles d'ingénieurs françaises; elle
ne s'appuie pas non plus sur les liens d'intérêts qui unissent solidement
les «engineers» anglais à la classe des entrepreneurs5. C'est plutôt la
fonction particulière de ces diplômés au sein de la restructuration du
réseau urbain ou la construction du système d'infrastructures qui déter
mine leur rôle dans le cadre de tâches bureaucratiques strictement défi
nies.
Dans un travail consacré aux ingénieurs italiens à l'époque de la
Droite Historique, Paolo Morachiello observe tout en relevant les limites
de la sphère d'autonomie de ces techniciens, que leurs perspectives
«scientifiques de restructuration globale produisent des effets partiels au
détriment des petits propriétaires et des masses paysannes, pour se résou
dre dans une rationalisation des rapports de production en faveur de la
grande propriété»6.
Les études prisent en considération semblent donc souligner le rap
port existant entre la qualification professionnelle des médecins et des
ingénieurs et l'entrée dans le système de la fonction publique. C

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