Les programmes de français dans l enseignement du second degré depuis un siècle (1872-1967) - article ; n°1 ; vol.7, pg 31-45
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Les programmes de français dans l'enseignement du second degré depuis un siècle (1872-1967) - article ; n°1 ; vol.7, pg 31-45

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Revue française de pédagogie - Année 1969 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 31-45
Secondary school programs of French since one century - The teaching of French got its title of nobility since 1872 and reached a top in 1937, but there is now an inadmissible gap between supply and the needs of the new school audience which it serves.
Los programas de francés en la segunda enseñanza desde hace un siglo - Si desde 1872 la enseñanza del francés supo conquistar su ejecutoria para alcanzar una especie de colmo en 1937, existe hoy una desnivelación inadmisible entre la oferta propuesta y las necesidades del nuevo publico escolar al cual va dirigida.
Si, depuis 1872, l'enseignement du français a su conquérir ses lettres de noblesse, atteindre en 1937 une sorte d'apogée, il y a un décalage inadmissible entre l'offre qui est faite et les besoins du public scolaire nouveau auquel elle s'adresse.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Mareuil
Les programmes de français dans l'enseignement du second
degré depuis un siècle (1872-1967)
In: Revue française de pédagogie. Volume 7, 1969. pp. 31-45.
Abstract
Secondary school programs of French since one century - The teaching of French got its title of nobility since 1872 and reached
a top in 1937, but there is now an inadmissible gap between supply and the needs of the new school audience which it serves.
Resumen
Los programas de francés en la segunda enseñanza desde hace un siglo - Si desde 1872 la enseñanza del francés supo
conquistar su ejecutoria para alcanzar una especie de colmo en 1937, existe hoy una desnivelación inadmisible entre la oferta
propuesta y las necesidades del nuevo publico escolar al cual va dirigida.
Résumé
Si, depuis 1872, l'enseignement du français a su conquérir ses lettres de noblesse, atteindre en 1937 une sorte d'apogée, il y a
un décalage inadmissible entre l'offre qui est faite et les besoins du public scolaire nouveau auquel elle s'adresse.
Citer ce document / Cite this document :
Mareuil André. Les programmes de français dans l'enseignement du second degré depuis un siècle (1872-1967). In: Revue
française de pédagogie. Volume 7, 1969. pp. 31-45.
doi : 10.3406/rfp.1969.1771
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1969_num_7_1_1771qu'aient été les retouches apportées aux programmes
(nous ne disons pas aux méthodes sérieusement amélior
ées), on n'a, en somme, effectué que le ravalement d'un
édifice ancien, devenu insuffisant. Le temps est venu de
LES PROGRAMMES faire du neuf.
DE FRANÇAIS
De 1872 à 1967, trois grandes périodes peuvent être DANS L'ENSEIGNEMENT distinguées dans l'histoire des programmes littéraires :
DU SECOND DEGRE — la période 1872-1902 qui a vu l'installation pro
gressive de l'enseignement du français, jusque-là consiDEPUIS UN SIECLE déré comme mineur, par rapport à l'enseignement du
latin ; (1872-1967) — la période 1902-1939, définition d'une culture litt
éraire adaptée à la jeunesse appelée à fréquenter lycées
et collèges : une minorité (1/7), en général issue des
classes aisées du pays ;
— la période 1945-1967, au cours de laquelle il a
fallu prendre des mesures d'urgence, en face d'un afflux
d'élèves sans précédent : (425 000 élèves dans le second
degré public en 1938 : plus de 2 millions en 1965).
Couvrant tout un siècle, notre exposé ne pourra être
que schématique. Du moins essaierons-nous de dégager
les grandes lignes d'une évolution assurément fort com
plexe dans ses détails (2).
I. — L'ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS CONQUIERT
SES LETTRES DE NOBLESSE (1872-1902)
Du premier Empire au second, notre enseignement
secondaire s'était en effet contenté de reprendre la nos De institutions toutes parts, scolaires on et réclame universitaires. un rajeunissement Des commiss de tradition des collèges de l'ancien régime. « Lisez Cicéron »,
disait Mgr Dupanloup (citant le grand Arnauld) aux jeunes ions ministérielles sont au travail, portant des noms pro
gens désireux d'apprendre à bien écrire en français. De metteurs : Commission de rénovation pédagogique, Comm
fait, les études classiques avaient une place prépondérission « orientation », Commission de formation des
ante et quasi exclusive. Le linguiste Michel Bréal (1832— maîtres, etc.
1915), qui a connu le régime scolaire de cette époque, Nous intéressant particulièrement à l'enseignement
rappelle le poids des études latines : « Pendant huit ou littéraire, nous voudrions ici, dans un souci de clarté,
neuf ans, il n'y a point de jour que les élèves n'y retracer ce qu'a été, depuis un siècle, l'évolution des
emploient quelques heures », et il dénonce les méfaits programmes de français dans le second degré, et notam
du formalisme (3). Quand on étudie cette période de ment des programmes relatifs à l'étude des grandes
œuvres. notre enseignement, on ne peut manquer de retrouver
ce caractère de pédagogie close par lequel G. Snyders Pourquoi un tel historique ? Pour montrer que si,
définit la pédagogie d'avant la Révolution (4). depuis 1872, l'enseignement du français a su conquérir
ses lettres de noblesse, atteindre en 1937-38 une sorte
d'apogée, il y a maintenant un décalage inadmissible (2) Pour la période 1872-1902, nous avons trouvé de nombreux
renseignements dans la thèse de Cl. Falcucci, L'humanisme dans entre Voffre qui est faite et les besoins du public scolaire
l'enseignement secondaire, Toulouse, Privât, 1939. Nous avons consnouveau auquel elle s'adresse. « L'explosion » tamment eu recours aussi au beau travail d'A. Prost, L'enseignement qu'a décrite Louis Cros (1) est le signe révélateur d'une en France 1800-1967, Armand Colin, 1968. Sur l'enseignement de
immense mutation. la « Littérature » au siècle dernier, voir aussi l'article de Ph.
Lejeune, in « Le français d'aujourd'hui », n° 4, 1969. Il nous paraît que, de 1960 à 1967, pour pertinentes (3) Quelques mots sur l'Instruction publique en France, 1872,
pp. 161 et ss. : livre lucide et courageux.
(4) La pédagogie en France aux XVII» et XVIII' siècles, P.U.F.,
(1) L'explosion scolaire, C.U.I. P., 1962. 1965.
31 L'action de Jules Simon, de 1871 à 1873. anciennes (7). Un passage des Souvenirs d'enfance et
de jeunesse nous fait comprendre l'origine d'une réac
Mais une rénovation importante de l'enseignement tion aussi violente : « La foi absolue de M. Dupanloup
littéraire allait résulter des controverses ranimées par le dans les études classiques se montrait en ceci : ces
désastre militaire de 1870-71. Il allait finalement en résul études, pour lui, faisaient partie de la religion (...) Virgile
ter un rajeunissement des études classiques et une pro lui semblait faire partie de la culture intellectuelle d'un
motion marquée des études françaises. prêtre au moins autant que la Bible. » (8)
Dans cette genèse, Jules Simon (1814-1896), le Certes, J. Simon eut des appuis. C'est à cette époque
ministre de l'Instruction publique du gouvernement de la que Michel Bréal publie le livre dont nous avons déjà
Défense nationale, devait jouer un rôle décisif, encore parlé, sous le titre fort modeste de Quelques mots sur
que ses projets aient d'abord connu des échecs cuisants. l'instruction publique en France (1872). Bréal condamne
lui aussi les exercices formels et préconise les explicaAu lendemain de la défaite, Jules Simon juge indi
tions de texte, la lecture d'œuvres entières (9). On trouve spensable d'ouvrir l'enseignement sur la vie. Une enquête
même sous sa plume des conseils pédagogiques pour menée dès 1871 révèle de graves lacunes dans les
rendre la classe « active », selon la terminologie qui a connaissances historiques et géographiques des élèves
prévalu depuis Adolphe Ferrière : « Conduire les élèves de classes terminales.
jusqu'au point où ils doivent apercevoir la solution d'une D'autre part, J. Simon affirme à son tour la nécess difficulté, et s'arrêter à temps pour leur laisser le mérite ité de développer l'enseignement des langues vivantes. de la résoudre ; lancer toute la classe sur la piste d'une Mais il faut dégager du temps : « si peu que ce soit, il idée ou d'un mot (...) ; interroger tantôt la classe tout faut savoir sur quoi le prendre ; car, on s'en souvient, la entière et tantôt un seul... » (10). L'éducation, selon lui journée était trop pleine. J'ai bien cherché, je n'ai trouvé c'est « l'art de découvrir et d'observer les faits, l'art de que trois moyens : supprimer les vers latins, diminuer comprendre et de contrôler la vérité. » Echo, peut-être, le nombre des thèmes, et, en général, celui des devoirs des idées de Cl. Bernard (l'Introduction à la Médecine écrits. » (5) expérimentale est de 1865).
Le 24 septembre 1872, J. Simon adresse aux provi En 1873, Jules Simon était obligé de quitter le seurs une circulaire en ce sens (6) : cette destination ministère. Le régime de l'Ordre moral allait commencer. montre clairement qu'il entend obtenir la collaboration Le 10 juin 1873, le conseil supérieur de l'Instruction du personnel enseignant en vue d'une r

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