Les techniques de construction en Sabine : enquête préliminaire sur la chiesa nuova de l abbaye de Farfa - article ; n°2 ; vol.99, pg 729-764
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Les techniques de construction en Sabine : enquête préliminaire sur la chiesa nuova de l'abbaye de Farfa - article ; n°2 ; vol.99, pg 729-764

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1987 - Volume 99 - Numéro 2 - Pages 729-764
François Bougard, Etienne Hubert et Ghislaine Noyé, Les techniques de construction en Sabine : enquête préliminaire sur la «chiesa nuova» de l'abbaye de Farfa, p. 729-764. À la fin des années 1090, l'abbaye de Farfa se lance dans un grand projet édilitaire visant à transférer le monastère sur la hauteur voisine (Monte San Martino). La construction d'une nouvelle église fait l'objet d'un projet écrit détaillé, transmis par Gregorio di Catino, qui permet d'étudier le financement et l'organisation des travaux. Malgré son inachèvement, l'opération a quand même laissé des ruines imposantes qui ont donné lieu à une étude architecturale de la «chiesa nuova». L'hypothèse d'une filiation clunisienne doit être au bout du compte écartée, au profit d'une influence rhénane dont la Via Francigena est le vecteur (San Salvatore al Monte Amiata). (v. au verso) 79 Les techniques de maçonnerie mises en œuvre dans l'église, bâtiment daté par les textes, offrent une référence à laquelle peuvent être confrontés les résultats obtenus par la stratigraphie dans le castrum voisin de Caprignano. Le matériel lithique, très homogène, extrait du mont lui-même, a été travaillé par une main-d'œuvre locale non qualifiée dirigée par des artisans spécialisés. Un chantier de cette importance n'a pu que jouer un rôle moteur dans la diffusion des techniques, à un moment où l'usage de la pierre se généralise jusque dans les constructions les plus modestes. Une méthode d'appréciation quantitative des appareils irréguliers a été mise au point ; avec l'étude des mortiers et la stratigraphie des structures, elle a mis en évidence l'existence de trois phases romanes, la troisième marquée, au milieu du XIIe siècle, par un réel épanouissement des techniques.
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

François Bougard
Étienne Hubert
Ghislaine Noyé
Les techniques de construction en Sabine : enquête préliminaire
sur la chiesa nuova de l'abbaye de Farfa
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 99, N°2. 1987. pp. 729-764.
Résumé
François Bougard, Etienne Hubert et Ghislaine Noyé, Les techniques de construction en Sabine : enquête préliminaire sur la
«chiesa nuova» de l'abbaye de Farfa, p. 729-764.
À la fin des années 1090, l'abbaye de Farfa se lance dans un grand projet édilitaire visant à transférer le monastère sur la
hauteur voisine (Monte San Martino). La construction d'une nouvelle église fait l'objet d'un projet écrit détaillé, transmis par
Gregorio di Catino, qui permet d'étudier le financement et l'organisation des travaux. Malgré son inachèvement, l'opération a
quand même laissé des ruines imposantes qui ont donné lieu à une étude architecturale de la «chiesa nuova». L'hypothèse
d'une filiation clunisienne doit être au bout du compte écartée, au profit d'une influence rhénane dont la Via Francigena est le
vecteur (San Salvatore al Monte Amiata).
(v. au verso) 79 Les techniques de maçonnerie mises en œuvre dans l'église, bâtiment daté par les textes, offrent une référence
à laquelle peuvent être confrontés les résultats obtenus par la stratigraphie dans le castrum voisin de Caprignano. Le matériel
lithique, très homogène, extrait du mont lui-même, a été travaillé par une main-d'œuvre locale non qualifiée dirigée par des
artisans spécialisés. Un chantier de cette importance n'a pu que jouer un rôle moteur dans la diffusion des techniques, à un
moment où l'usage de la pierre se généralise jusque dans les constructions les plus modestes. Une méthode d'appréciation
quantitative des appareils irréguliers a été mise au point ; avec l'étude des mortiers et la stratigraphie des structures, elle a mis
en évidence l'existence de trois phases romanes, la troisième marquée, au milieu du XIIe siècle, par un réel épanouissement des
techniques.
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Bougard François, Hubert Étienne, Noyé Ghislaine. Les techniques de construction en Sabine : enquête préliminaire sur la
chiesa nuova de l'abbaye de Farfa. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 99, N°2. 1987.
pp. 729-764.
doi : 10.3406/mefr.1987.2931
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1987_num_99_2_2931MÉLANGES
FRANÇOIS BOUGARD, ETIENNE HUBERT ET GHISLAINE NOYÉ
LES TECHNIQUES DE CONSTRUCTION EN SABINE :
ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE SUR LA «CHIESA NUOVA»
DE L'ABBAYE DE FARFA
Une première enquête sur les structures maçonnées de la Sabine s'est
déroulée au printemps et à l'été 1985. Son objectif était d'étudier, en rela
tion avec la fouille du castrum déserté de Caprignano (commune de Cas-
peria, XIe-XIVe siècles), les techniques de construction employées en Sabi
ne septentrionale du XIe au XIVe siècle. Cette campagne a été centrée sur
l'église inachevée érigée à la fin du XIe et au début du XIIe siècle par
l'abbaye de Fàrfa sur le Monte San Martino (commune de Farà Sabi
na) *.
À plus long terme, l'entreprise s'insère dans un projet de formation
d'un groupe d'étude sur les constructions (religieuses, castrales, civiles)
en Italie centrale qui se propose de confronter les milieux rural et urbain
en utilisant les données des textes et celles de l'archéologie. Les thèmes
envisagés sont : l'établissement d'un lexique de la construction médiévale,
l'étude de certains éléments architecturaux (apparition et évolution), des
matériaux et des techniques.
Objet de l'étude
On a voulu rapprocher les données surtout archéologiques obtenues
sur le site de Caprignano de l'examen d'un établissement daté par les
sources écrites, dans une double perspective.
* Ont participé aux travaux : Fr. Bougard, L. Feller, Ο. Guyotjeannin, É.
Hubert, A. Kaiser, M. Lamotte, P. Nehlig, G. Noyé. Nous tenons à remercier la
Dott.ssa Maria Luisa Veloccia Rinaldi, directrice de la Surintendance archéologi
que du Latium, pour avoir autorisé cette enquête et le Dott. Tersilio Leggio, inspec
teur honoraire de la Surintendance, pour son aide et ses conseils précieux. Nous
devons une reconnaissance particulière au Père Jean Coste qui a suivi avec atten
tion l'élaboration de notre travail et auquel nous sommes entièrement redevables
pour les localisations d'habitats disparus.
MEFRM - 99 - 1987 - 2, p. 729-764. 730 FRANÇOIS BOUGARD, ETIENNE HUBERT, GHISLAINE NOYÉ
À Caprignano, la fouille a mis en évidence une première phase d'oc
cupation caractérisée par la construction en bois l : le problème du passa
ge à la construction de pierre (vers le milieu du XIIe siècle, semble-t-il) est
donc particulièrement important. On considère généralement que dans
cette transformation, les abbayes, disposant d'argent et de main-d'œuvre,
ont joué un rôle moteur, de même que, dans une moindre mesure et avec
un certain retard chronologique, les lignages seigneuriaux2. Il n'est pas
rare que, dans un village, les premiers bâtiments de pierre soient d'abord
l'église, puis le manoir ou le château3. Par la construction d'une nouvelle
église dans la période de transition entre bois et pierre, une abbaye du
rayonnement de Farfa4 n'a pas pu ne pas jouer un rôle important dans la
diffusion des techniques, ce d'autant plus que plusieurs de ses castra sont
impliqués dans l'opération (voir plus bas).
À Caprignano encore, une chronologie relative des différents types de
maçonnerie observés dans la «rocca» et dans le village a été obtenue par
les stratigraphies horizontale et verticale. Des hypothèses sur la chronolog
ie absolue ont été formulées sur la base de l'évolution des céramiques et
des récipients de verre, de la trouvaille d'un certain nombre de monnaies
et de l'étude d'un dossier documentaire couvrant la fin du XIIIe et le
début du XIVe siècle. Ces premières données ne peuvent être interprétées
que dans le cadre d'une étude d'ensemble de la région : au premier plan
s'impose naturellement celle des types de maçonnerie d'un bâtiment daté
d'une période-charnière pour laquelle on ne dispose pas de documents
aussi précis sur les maisons.
On ajoutera que la «Chiesa Nuova» est particulièrement bien conser
vée et n'a été que peu remaniée.
1 Voir les comptes rendus des campagnes de fouilles dans MEFRM, 96, 1984,
p. 958-972; 98, 1986, p. 1186-1194 (Chronique des activités de VÉFR. Fouilles de la
section Moyen Âge) et Fr. Bougard, É. Hubert, G. Noyé, Du village perché au cas-
trum : le site de Caprignano en Sabine, à paraître dans les actes de la table ronde
Structures de l'habitat et occupation du sol dans les pays méditerranéens : les méthod
es et l'apport de l'archéologie extensive (Paris, 12-15 nov. 1984).
2 J.-M. Pesez, La renaissance de la construction en pierre après l'an Mil, dans
Pierre et métal dans le bâtiment au Moyen Âge. Études réunies par O. Chapelot et P.
Benoît, Paris, 1985, p. 197-217.
3 Par exemple à Wharram Percy ; voir M. W. Beresford et J. G. Hurst, Whar-
ram Percy : A Case Study in Microtopography , dans Medieval Settlement, Continuity
and Change, P. Sawyer ed., Londres, 1976, p. 114 sq.
4 Caprignano n'appartient pas au domaine de Farfa, mais il est situé juste à la
limite. De toute façon, il va de soi que de tels phénomènes de diffusion ne s'arrê
tent pas aux frontières d'une seigneurie. LES TECHNIQUES DE CONSTRUCTION EN SABINE 731
Les textes
Les archives relatives au projet de construction d'un nouveau monast
ère, sous l'abbatiat de Bérard II (1090-1099), sont peu nombreuses et
bien connues. Gregorio di Catino nous a transmis deux actes, présentés au
sein du commentaire peu amène qu'il fait du gouvernement de l'abbé flo
rentin; à quoi s'ajoute une mention annalistique bien postérieure, d'une
ligne à peine5.
Le 29 mai 1097 Bérard II, poussé par les se

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