Les transepts de nef - article ; n°1 ; vol.64, pg 179-215
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1952 - Volume 64 - Numéro 1 - Pages 179-215
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Philippe Verdier
Les transepts de nef
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 64, 1952. pp. 179-216.
Citer ce document / Cite this document :
Verdier Philippe. Les transepts de nef. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 64, 1952. pp. 179-216.
doi : 10.3406/mefr.1952.7375
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1952_num_64_1_7375si· ,«
LES TRANSEPTS DE NEF
PAR
M. Philippe Verdier
Ancien membre de l'École
La cathédrale de Novare, démolie au siècle dernier, offrait dans «. efì
son élévation et le rythme spatial de sa nef des traits remarquables *.
Les supports des voûtes — d'ogives sur le vaisseau principal,
d'arêtes sur les bas-côtés — alternaient selon une séquence origi
nale ; les piles, composées de demi-colonnes sous les arcades et les
doubleaux, de pilastres sous les nervures et pour la retombée des
arêtes, étaient séparées par des colonnes, de sorte que deux travées
triples, l'une à l'est, l'autre à l'ouest, correspondant à trois com
partiments du collatéral, encadraient une travée double au centre.
Cette disposition, renforçant l'alternance classique des temps forts
et des temps faibles au moyen de deux longues et d'une brève dans
le voûtement et les travées, était reprise à l'étage. L'un des auteurs
qui ont décrit le dôme de Novare, à peine est-il entré dans l'église,
que le frappent « les surprenantes galeries qui en font le tour au-
dessus des bas-côtés8... ». Ces tribunes à voûtes d'arêtes étaient
surélevées dans leur partie centrale qui occupait l'intervalle de la
1 Sur la cathédrale de Novare, les textes et tous les éléments gra
phiques de reconstitution ont été réunis dans la mise au point définitive
de Paolo Verzone, II Duomo, la canonica ed il battistero di Novara, Bol
lettino storico per la provincia di Novara, XXVIII, 3, 1934, monograp
hie rééditée dans L'architettura romanica nel Novarese, Novare, 1935.
Fig. 24 de l'article. Le plan corrige la planche XIV d'Osten, Bauwerke in
der Lombardei,
a Racca, Del Duomo e del Battistero di Novara, p. 15-17. Ρ. VERDIER 180
travée médiane de la nef, et coiffées non de deux voûtes d'arête«,
mais d'un unique berceau perpendiculaire au grand vaisseau (plan
che I). Elles étaient donc interrompues par des croisillons rangés
à l'aplomb des murs extérieurs, mais accusée au dehors par un toit
à double rampant, dont le faite ne montait pas jusqu'à la corniche
des goutterots, et par un fronton au-dessus d'un triplet de fenêtres.
Ce transept de nef mettait un accent intermédiaire entre les masses
plus considérables du transept oriental et du narthex. Il apport
ait une pulsation particulière à l'intérieur de l'espace étage et
voûté, ainsi qu'une zone d'équilibre autour de laquelle se répon
daient de vastes travées à alternance non pas simple, mais double.
Ses berceaux transversaux contribuaient efficacement à la butée
des ogives et abritaient deux autels. Ils servaient ainsi de chapelles
hautes, reliées par la tribune à une troisième au-dessus de l'entrée.
La cathédrale de Novare a été consacrée en 1132 par Innocent II
sans que nous soyons fixés sur l'état des travaux à cette date1.
Des transepts de nef contemporains, mais d'une formule plus
simple, sont attestés à Sainte-Marie de Pavie, parèdre méridionale
de Saint-Étienne et constituant avec elle une cathédrale double2.
C'était une église dépourvue de tribunes. Les supports, de section
sinueuse plus complexe que ceux de Novare, articulés eux aussi en
vue de voûtes d'ogives, n'alternaient pas avec des colonnes. L'iné
galité, le rythme n'existaient pas dans la succession de piles et de
colonnes, mais dans la hauteur alternativement croissante et dé-
1 Codex de la Bibliothèque nationale de Vienne publié par Wattem-
bach, Iter Awtriacum, Archiv für Kunde Œsterreichischer Oeschicht-
Quellen.A. XIV, 1855, n. 8 (fol. 30). Les transepts de nef d'Intra dans
le diocèse de Novare ont dû s'inspirer de l'ordonnance de la cathédrale.
Cf. Müller, Bollettino della Società Storica Subalpina, vol. LXXXIX.
* A Kingsley Porter, Lombard Architecture, New-Haven, 1916, date
Saint-Étienne des environs de 1120, Sainte-Marie vers 1130. Sur les ca
thédrales doubles, R. Krautheimer, Die Doppelkathedrale in Pavia, dans
R. Salomon, Opicintis de Canùtris, Studies of the Warburg Institute, I a.
Londres, 1936. ,
''Χ
LES TRANSEPTS DE NEF 181
croissante des grandes arcades et dans le système correspondant de
voûtement sur les bas-côtés : berceaux transversaux au droit des
arcades de flèche accrue, travées voûtées d'arêtes répondant aux basses. De plus, les croisillons bas commençaient derrière
la façade ; Us étaient suivis de deux travées normales, puis d'un
transept de nef, d'une travée encore, enfin du transept oriental.
La tribune de Novare, qui faisait retour au revers du mur de façade,
est remplacée à Pavie par un transept de nef occidental. Chapelles
hautes, autels, ont disparu; les deux transepts de nef, privés de
fonction liturgique, reçoivent une valeur de scansion accrue. Ils
sont volumétriques autant que contre-butants. Le battement des
temps forts et des temps faibles s'empare de la toiture du grand
vaisseau qui, au-dessus des quatre croisillons secondaires, s'exhausse
de gables. La ligne du toit est rompue, tantôt longue, tantôt courte,
abaissée ou relevée. La maquette extérieure s'anime tout entière
et prédispose l'œil à la composition parfaitement cristallisée du
chevet (fig. l)1.
Quittant le domaine de la voûte pour celui de la charpente, le
premier tiers du xne siècle pour le deuxième quart du xie, nous ren
controns encore deux transepts de nef. A Saint-André de Ravenne
(1027-1044), il s'applique au milieu de l'église (pi. II, fig. l)a. A
Saint-Carpofore de Côine (1028-1040), il occupe, comme le transept
1 C. Brambilla, La basilica di Santa Maria del Popolo in Pavia ed il
suo mosaico, Pavie, 1876, et notamment p. 16-17. Sur l'album dOpicinus
de Canistris, pi. 2, le pseudo-transept de Sainte-Marie n'existe qu'au
milieu et à cheval sur la nef, non au-dessus des bas-côtés. Les ressauts du
toit au-dessus des travées de nef, au droit des croisillons de l'ouest et du
centre, n'ont d'analogue que les pignons qui prolongent au delà de la toi
ture les tympans extradossant des arcs diaphragmes (cathédrale de Mo-
dène, après 1099).
3 Agnellus, dans le Liber Pontificalis de Ravenne, mentionne l'église.
Mais le monument a été reconstruit par l'archevêque Gebeardo, 1027-
1044, cf. L. A. Muratori, Rerum italicarum scriptores, II, 185, et G. Ga-
lassi, L'architettura protoromanica nel esarcato, Ravenne, 1928, η. 38,
p. 86. Les dessins de Guppini, levés en 1806, sont à la Bibliotheca cjae- .'S 182 P. VERDIER
médian de Payie, une position dissymétrique. Surtout, il s'exprime
sur la nef elle-même grâce à une «age de quatre arcs diaphragmes 'Λ'
qui soulagent la charpente et prennent naissance sur des piles cru
ciformes1.
**,< -»..
Fig. 1. — Sainte-Marie^Majeure de Pavie
(D'après Krautheimer)
Le transept de nef de Noyare, qui se ramène à Une surélévation
sense. Verzone a publié une photographie des vestiges de l'église du
xie siècle : L'Architettura deW XI secolo nel esarcato, Palladio, IV, 3, 1940,
fig. 4, p. 101.
1 Avant 1040, l'abbaye S. Abondio installe des Bénédictins. Le
28 juin de cette année, l'évêque Litigerius procède à la consécration.
L. Tatti, Annali sacri di Corno. Saint-Carpofore a été étudié par Barelli
dans la Rivista archeologica di Corno, août 1872, et par de Dartein, dans LES TRANSEPTS DE NEF 183
de la tribune, n'est qu'une variante de celui qui interrompt les bas-
côtés en montant de fond (Pavie, Ravenne, Còme). S'il se prête aux
sanctuaires d'étage, c'est aussi un organe de butée dont l'utilité
dérive d'une conception spatiale hostile à la perspective juxtaposée ;
et qui ordonne des masses tour à tour resserrées et dilatées. Il fait
régner dans la basilique un esprit qui n'est pas celu

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