Linguistique structurale et grammaires génératives - article ; n°15 ; vol.4, pg 14-20
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Description

Langages - Année 1969 - Volume 4 - Numéro 15 - Pages 14-20
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

S. K. Saumjan
Linguistique structurale et grammaires génératives
In: Langages, 4e année, n°15, 1969. pp. 14-20.
Citer ce document / Cite this document :
Saumjan S. K. Linguistique structurale et grammaires génératives. In: Langages, 4e année, n°15, 1969. pp. 14-20.
doi : 10.3406/lgge.1969.2514
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1969_num_4_15_2514S. K. iAUMJAN (MOSCOU)
LINGUISTIQUE STRUCTURALE
ET GRAMMAIRES GÉNÉRATIVES
1. — Dans la phase actuelle du développement de la linguistique
structurale il est indispensable de redéfinir l'objet de cette discipline
scientifique. On l'identifie avec l'étude synchronique de la langue. C'est
pourquoi on emploie comme synonymes de « linguistique structurale »
les termes « linguistique synchronique », « statique », « li
nguistique descriptive ». Mais il convient de distinguer dans la synchronie
d'une langue son statisme et son dynamisme et, par voie de conséquence,
dans cette synchronie, le réseau des relations statiques et celui des rela
tions dynamiques. J'appelle structure linguistique le réseau des relations
dynamiques dans la synchronie de la langue, c'est-à-dire le réseau des
relations^à-l'intérieur de.la_grammaire conçue comme, dispositif générat
eur. Quant au réseau des relations statiques dans la synchronie de la
langue, je l'appelle quasi structurel. Me fondant sur cette distinction
entre les concepts, je propose de définir la linguistique structurale comme
une science dont l'objet est l'aspect dynamique de la synchronie de la
langue, l'étude de l'aspect statique pouvant être nommée, elle, linguis
tique taxinomique.
Ce qui doit constituer le contenu fondamental de la linguistique struc
turale, c'est la théorie des grammaires génératives. Quant à la phonologie,
elle doit s'insérer dans la linguistique structurale comme discipline auxil
iaire par rapport à la théorie des grammaires génératives.
L'essentiel, qui est lié à la distinction entre structure et quasi-struc
ture, ne doit pas être masqué par les discussions sur les termes employés.
Bien entendu on peut employer le terme « structure » au sens large, pour
définir un réseau de relations de toutes sortes, mais il devient alors inutile
d'ajouter le terme « structural » au mot « linguistique », car au sens large
toute linguistique est structurale et elle ne peut pas ne pas l'être. L'expres
sion « » n'a de sens que comme terme conventionn
el pour définir ce domaine de recherches linguistiques que l'on peut en
principe rapporter au concept de langue au sens où l'entend de Saussure.
Ce domaine, c'est maintenant la théorie des grammaires génératives.
1. Conclusion de l'ouvrage Strukturnaja lingwistika (Linguistique structurale),
Moscou, 1965, pp. 369-376. 15
Comme le montre l'histoire des sciences, la transformation des termes
en désignations conventionnelles dans tel ou tel domaine de la connais
sance scientifique est un phénomène fréquent. Prenons par exemple celui
de géométrie. Il fut un temps où, conformément à son étymologie, on lui
associait des recherches mathématiques sur les formes de l'espace terrestre.
Or, dans les mathématiques modernes, le terme de géométrie est désor
mais employé dans un sens conventionnel.
2. — La linguistique structurale appartient aux sciences empiriques
abstraites. Comme pour toutes les sciences empiriques abstraites, on doit
considérer que la base logique de la linguistique structurale est la méthode
hypothético-déductive 2. Les points de vue, largement partagés, selon
lesquels la base logique de la linguistique structurale doit être, selon cer
tains linguistes, la méthode deductive, et selon d'autres, la méthode induct
ive, n'apparaissent pas convaincants.
La théorie dans les sciences empiriques abstraites, c'est le système
hypothético-déductif des affirmations de chacune des sciences en question.
La théorie linguistique, c'est le système hypothético-déductif des affirma
tions linguistiques.
Un modèle dans les sciences empiriques abstraites, c'est l'appareil
symbolique du système hypothético-déductif, considéré comme l'analogue
sémiotique de l'objet étudié. En linguistique structurale on doit consi
dérer comme modèle l'appareil symbolique de la grammaire generative,
pris analogue sémiotique du mécanisme grammatical objectif,
inclus dans la nature même des langues naturelles.
Une théorie peut être l'objet d'une autre théorie qui par rapport à
la première se nomme méta-théorie. Toute grammaire generative est une
théorie de la langue. La théorie des grammaires génératives est une méta- par rapport aux grammaires génératives.
Il convient de distinguer avec rigueur entre la grammaire generative
en tant que théorie de la langue et les algorithmes d'analyse et de synthèse
automatiques de la parole. Entre les deux, il y a la même différence,
disons, qu'entre la logique mathématique et la mathématique des calculs.
Bien sûr, de même que cette dernière s'appuie sur la logique mathémat
ique, les algorithmes d'analyse et de synthèse automatique de la parole
doivent également s'appuyer sur la grammaire generative.
3. — La théorie à deux niveaux des grammaires génératives, pré
sentée dans cet ouvrage, est diamétralement opposée à celle à un niveau
élaborée par N. Chomsky.
Cette dernière assigne comme tâche à toute grammaire generative la
génération directe de phrases réelles d'une langue naturelle réelle. La
théorie à deux niveaux considère que le processus générateur doit avoir
deux étapes : dans la première, la tâche de la grammaire generative doit
être d'engendrer des objets linguistiques idéaux dont l'ensemble forme
une langue idéale appelée langue génotypique; dans la seconde la tâche
2. Pour Saumjan les sciences « empiriques » s'opposent aux sciences « mathé
matiques », la base logique de ces dernières étant constituée par la méthode deductive.
Les sciences empiriques, elles, selon leur degré de développement ont recours soit à
la méthode inductive, si elles se trouvent au niveau de la description, de la classifica
tion, soit à la méthode hypothético-déductive si elles se sont élevées du niveau de la
description à celui de l'explication. (R. L'H.) 16
de la grammaire génotypique doit être de transformer les objets de la
langue génotypique en objets de telle ou telle langue naturelle réelle que
l'on appellera, à la différence de la langue génotypique, langue phéno-
typique. On peut considérer la langue génotypique comme langue-étalon
dans les recherches de caractère structural et typologique.
Les langues naturelles réelles représentent des systèmes complexes
où le rationnel est mêlé à l'irrationnel. C'est pourquoi la génération
directe des langues réelles, sans passer par l'intermédiaire d'une
langue idéale, doit se heurter à de graves difficultés. En tout cas, le pro
blème de la construction de modèles susceptibles d'engendrer directement
des langues naturelles réelles est, pour le moment, une exigence idéale
qui n'a pas encore été réalisée dans la pratique. Les travaux de N. Choms
ky et d'autres chercheurs, où l'on parle de modèles générateurs, ne
contiennent pas en fait une description des modèles générateurs en tant
que tels mais des théories de ces modèles générateurs. Ces théories n'en
gendrent rien, mais formulent seulement les conditions générales aux
quelles doivent satisfaire les modèles générateurs. Le fait essentiel, c'est
que ces modèles n'ont pas encore été construits et que cette tâche est
encore une tâche d'avenir.
Considérant la grande complexité des langues naturelles et le fait
que l'irrationnel y est mêlé au rationnel, nous ne pouvons affirmer avec
une conviction totale qu'il est possible de construire en fait des modèles
intéressants du point de vue théorique et susceptibles d'engendrer dire
ctement les langues naturelles dans leur aspect réel. Bien entendu, si l'on
admet l'inclus

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