Marchés et organisation dans les stratégies technologiques des firmes industrielles  - article ; n°1 ; vol.48, pg 35-51
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Revue d'économie industrielle - Année 1989 - Volume 48 - Numéro 1 - Pages 35-51
Dans cet article, l'analyse des processus d'innovation, considérés comme des processus de création de technologie et caractérisés par l'existence de processus de production verticalement intégrés séparables, permet de reconsidérer la stratégie technologique des entreprises et l'articulation entre la recherche publique et l'activité industrielle, et de proposer de nouveaux objectifs aux politiques technologiques.
In this paper, the analysis of the innovative processes, defined as processes of creation of technology and characterized by the existence of separable production processes vertically integrated, allow to reconsider the technological strategy of the firms and the articulation between the public research and teh industrial activity, and to suggest new objectives for technological policies.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Luc Gaffard
Marchés et organisation dans les stratégies technologiques des
firmes industrielles
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 48. 2e trimestre 1989. pp. 35-51.
Abstract
In this paper, the analysis of the innovative processes, defined as processes of creation of technology and characterized by the
existence of separable production processes vertically integrated, allow to reconsider the technological strategy of the firms and
the articulation between the public research and teh industrial activity, and to suggest new objectives for technological policies.
Résumé
Dans cet article, l'analyse des processus d'innovation, considérés comme des processus de création de technologie et
caractérisés par l'existence de de production verticalement intégrés séparables, permet de reconsidérer la stratégie
technologique des entreprises et l'articulation entre la recherche publique et l'activité industrielle, et de proposer de nouveaux
objectifs aux politiques technologiques.
Citer ce document / Cite this document :
Gaffard Jean-Luc. Marchés et organisation dans les stratégies technologiques des firmes industrielles . In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 48. 2e trimestre 1989. pp. 35-51.
doi : 10.3406/rei.1989.2245
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1989_num_48_1_2245Marchés et organisation dans les stratégies
technologiques des firmes industrielles
Jean-Luc GAFFARD
Professeur
LATAPSES/CNRS
Sophia-Antipolis
Le transfert de technologies entre les universités et les entreprises est un phéno
mène marquant, et nouveau par son ampleur, de l'activité industrielle dans tous
les pays développés. Non seulement, en effet, les firmes industrielles ont, partout,
intensifié leur propre effort de recherche et de recherche-développement, mais elles
ont, également, accru, dans des proportions considérables et suivant des modalit
és diverses, leur demande des produits de la recherche auprès des institutions publi
ques de recherche au point qu'un quasi marché existe, désormais, pour ces pro
duits. De ce fait, la question du transfert de technologie est devenue une question
cruciale du management de l'entreprise et des politiques publiques en matière de
recherche et d'industrie.
Cette question du transfert est, le plus souvent, abordée directement sous l'angle
des facteurs qui peuvent en favoriser ou, au contraire, en restreindre le dévelop
pement, et qui, pour l'essentiel, concernent les conditions et structures légales et
financières, d'une part, les compétences, notamment en matière de management,
de transfert, d'autre part. Cependant, le transfert de technologie est, avant tout,
une affaire de motivations simultanées des universités et des firmes industrielles ;
et ce n'est, évidemment, que si de telles motivations existent que la question des
facteurs, favorisant ou restreignant le transfert, a une réelle signification.
Certes, cette question des motivations d'une offre et d'une demande de trans
fert peut apparaître superfétatoire, dès lors que ces motivations sont avérées empi
riquement. En réalité, cela n'est vrai que lorsque les en question peu
vent être expliquées en dehors de toute référence à la nature du processus d'inno
vation. Ainsi, si l'on accepte cette explication suivant laquelle la demande des pro
duits de la recherche publique par les firmes industrielles provient de ce que celles-ci
ont épuisé le potentiel de développement des technologies de base qu'elles maîtri
saient et doivent en acquérir de nouvelles, et l'offre des universités de ce que celles-ci
sont soumises à une contrainte budgétaire et doivent obtenir des ressources nouv
elles (U. Schimank, 1988), alors il est clair que les motivations du transfert sont
indépendantes du processus d'innovation et n'ont aucune incidence sur les méca
nismes dudit transfert. En revanche, si l'on fait l'hypothèse que la question du
transfert, loin d'être de nature conjoncturelle et cyclique, comme le suggère l'expl
ication précédente, constitue une question radicalement nouvelle, il n'est plus pos
sible d'en analyser les mécanismes sans en comprendre les motivations.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 48, 2<> trimestre 1989 35 L'opinion que nous voulons argumenter ici est que la question du transfert de
technologie (expression au demeurant inadaptée à la véritable nature du méca
nisme) se pose fondamentalement parce que les processus d'innovation ont changé.
Ce changement est radical, en effet, au point qu'il va de pair avec une modificat
ion des relations des firmes industrielles avec leur environnement aussi bien du
côté de la demande des produits qu'elles fabriquent que du côté de l'offre des
ressources dont elles ont besoin. Ainsi la question du transfert de-technologie
apparaît-elle comme un élément d'une question beaucoup plus vaste qui est celle
des formes d'organisation industrielle susceptibles de concilier deux exigences :
celle de l'efficacité à court terme, c'est-à-dire de la maîtrise immédiate des coûts
et de l'obtention de quasi-rentes suffisantes, et celle de l'efficacité à long terme
qui réside dans la capacité de création de nouveaux champs de l'activité productive.
I. — LES OPPORTUNITÉS ET CONTRAINTES DE L'INNOVATION
1. La nature des processus d'innovation
L'image traditionnelle de l'innovation dans l'industrie est celle d'un processus
linéaire, sans rétroaction, correspondant à une succession bien ordonnée dans le
temps des phases de recherche-développement, fabrication et vente des produits.
Un tel ordonnancement signifie que la recherche technologique précède et est com
plètement dissociée de la production au sens étroit du terme, qui elle-même pré
cède la vente. Il signifie aussi que l'innovation dans l'industrie n'est rien d'autre
qu'un processus d'adoption et de diffusion de nouveaux produits ou de nouvelles
machines préalablement conçues et développées dans le cadre d'entités spécifiques
indépendantes ou quasi indépendantes des entités productives proprement dites,
qu'il s'agisse des laboratoires de Recherche-Développement, des départements
d'ingeniering ou encore de firmes spécialisées dans l'offre de machines. Il signi
fie, enfin, que la relation de la firme innovatrice au marché de son produit cons
iste, essentiellement, à faire accepter à une demande qui lui est complètement
extérieure, soit le produit nouveau, soit une plus grande quantité d'un produit
existant désormais fabriqué à un coût unitaire faible. Du côté des ressources
humaines, un tel ordonnancement implique une division et une spécialisation des
tâches, en particulier entre celles qui sont du ressort de la recherche-développement
et celles qui sont du ressort de la production proprement dite.
Cette image désintégrée ne correspond plus à la réalité industrielle immédiate
ment observable dans certaines activités qui ne sont pas nécessairement des acti
vités dites à haute technologie. Dans ces activités, la recherche systématique de
la qualité qui consiste à proposer une amélioration générale et absolue de toutes
les caractéristiques qui font qu'un produit est demandé, le développement de modes
de production qui rendent possible de répondre à des demandes différenciées, la
recherche de l'élimination de stocks à tous les stades de l'activité productive, sont
autant d'éléments qui témoignent d'une dépendance de plus en plus forte des fi
rmes vis-à-vis de leurs clients, qu'il s'agisse de consommateurs finals ou d'autres
firmes. La demande tend à devenir un input du processus de production, puisque
le client prend part, plus ou moins directement, à la spécification et à la concept
ion du produit requis et/ou à la recherche de la solution d'un problème product
if, quand ce n'est pas à la définition de celui-ci. Dans ces conditions, l'image
d'un processus de production qui consiste à mettre en œuvre une capacité pro
ductive préexistante pour satisfaire une demande donnée de l'extérieur disparaît
36 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 48, 2° trimestre 1989 pour laisser la place à celle d'une activité de recherche et de coordination d'inputs
spécifiques qui, assemblés suivant différentes manières, do

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