Marseille archaïque. Étrusques et Phocéens en Méditerranée nord-occidentale - article ; n°2 ; vol.110, pg 609-633
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1998 - Volume 110 - Numéro 2 - Pages 609-633
Michel Bats, Marseille archaïque. Étrusques et Phocéens en Méditerranée nord-occidentale, p. 609-633. Par une révision de la chronologie des importations étrusques, des phases d'occupation des sites gaulois concernés et de l'organisation commerciale liée aux navigations en Méditerranée, il semble qu'il soit aujourd'hui nécessaire de remettre en cause le consensus quasi-général autour d'un commerce étrusque primordial en Gaule méridionale. Celui-ci, qui ne débute en réalité qu'à partir de la fondation de Marseille (v. 600 av. J.-C.) est à replacer dans le cadre d'un commerce emporique ouvert où l'É-trurie joue un rôle privilégié. La bataille d'Alalia (v. 540) marque sa fermeture à l'intérieur de zones réservées délimitées par chacun des partenaires. C'est peu après aussi que Marseille commence à exploiter à fond le domaine gaulois en s'appuyant sur sa propre production de vin.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Bats
Marseille archaïque. Étrusques et Phocéens en Méditerranée
nord-occidentale
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 110, N°2. 1998. pp. 609-633.
Résumé
Michel Bats, Marseille archaïque. Étrusques et Phocéens en Méditerranée nord-occidentale, p. 609-633.
Par une révision de la chronologie des importations étrusques, des phases d'occupation des sites gaulois concernés et de
l'organisation commerciale liée aux navigations en Méditerranée, il semble qu'il soit aujourd'hui nécessaire de remettre en cause
le consensus quasi-général autour d'un commerce étrusque primordial en Gaule méridionale. Celui-ci, qui ne débute en réalité
qu'à partir de la fondation de Marseille (v. 600 av. J.-C.) est à replacer dans le cadre d'un commerce emporique ouvert où
l'Étrurie joue un rôle privilégié. La bataille d'Alalia (v. 540) marque sa fermeture à l'intérieur de zones réservées délimitées par
chacun des partenaires. C'est peu après aussi que Marseille commence à exploiter à fond le domaine gaulois en s'appuyant sur
sa propre production de vin.
Citer ce document / Cite this document :
Bats Michel. Marseille archaïque. Étrusques et Phocéens en Méditerranée nord-occidentale. In: Mélanges de l'Ecole française
de Rome. Antiquité T. 110, N°2. 1998. pp. 609-633.
doi : 10.3406/mefr.1998.2045
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1998_num_110_2_2045MICHEL BATS
MARSEILLE ARCHAÏQUE
ÉTRUSQUES ET PHOCÉENS EN MÉDITERRANÉE
NORD-OCCIDENTALE
La fondation de Marseille vers 600 av. J.-C. est tardive dans le cadre de
la colonisation grecque en Occident. Pourtant elle se produit dans une zone
encore vierge de colonisation alors que l'ouest et le sud du bassin occident
al de la Méditerranée connaissent depuis près de deux siècles la présence
de colons orientaux : Phéniciens et Puniques en Afrique du Nord et en Es
pagne du Sud, Grecs en Sicile et en Italie méridionale avec un essaimage
très serré de colonies.
Que dans ces conditions des objets grecs isolés aient pu parvenir en
Gaule méridionale avant la fondation de Marseille n'a donc rien d'éton
nant : on s'étonnera plutôt qu'il n'y en ait pas davantage! Ces objets sont
bien connus :
- à Mailhac, une coupe d'imitation protocorinthienne à rebord à filets
et panneau réservé sur l'épaule attribuée à la première moitié du VIIe
siècle.1
- Agde2 : dans la nécropole du Peyrou à
- 2 coupes profondes subgéométriques à rebord à filets et vasque
vernie dérivant du protocorinthien géométrique, que Nickels rattachait à
une production d'Italie du Sud, où elles sont en effet courantes tout au long
du VIIe siècle.3, mais M. Gras a récemment proposé de les rattacher à une
production d'origine étrusque de Tarquinia4;
1 Louis/Taffanel 1958, p. 69.
2 Nickels 1988, p. 287-289.
3 Cf. par exemple en dernier lieu à l'Incoronata de Métaponte : Pizzo 1995,
p. 66-67, 70-71; Stea 1997, p. 55, 57-58 avec la bibliographie antérieure.
"Actes de la table ronde de Carcassonne (1997), à paraître. Cf. CVA Italia 55,
Tarquinia III, pi. 25 pour les œnochoés et 52 pour les skyphoi.
MEFRA - 110 - 1998 - 2, p. 609-633. 39 MICHEL BATS 610
- 1 coupe basse de style protocorinthien subgéométrique à rebord à
filets et bande réservée décorée de baguettes verticales sur l'épaule que Nic
kels rattachait à une véritable production corinthienne;
- 1 œnochoé à embouchure trilobée à surface peinte orange où Nic
kels voyait une imitation protocorinthienne, éventuellement d'Italie du
Sud.
Tous ces vases peuvent être datés vers le troisième quart du VIIe siècle,
comme le proposait Nickels, ou même plus tôt pour les coupes profondes;
ils appartiennent en tout cas à une série d'objets qui ne trouvent pas ai
lleurs en Gaule méridionale de confrontations et sont séparés par un saut
chronologique d'au moins un quart de siècle des séries qui, comme je vais
essayer de le montrer, représentent les plus anciennes importations en re
lation avec l'arrivée des Phocéens en Méditerranée nord-occidentale et à
leur installation à Marseille.
1. La chronologie du soi-disant commerce étrusque primordial
La situation est clairement définie par celui qui en a été le principal
promoteur, M. Py5 :
Sites de la période 600-540/530 ayant livré des productions étrusques et/ou
grecques orientales. 1 : Marseille - 2 : Plan d'Aups (tumulus des Béguines) - 3 : Vau-
venargues (tumulus de Lambruisse 1) - 4 : Vauvenargues (tumulus de Lambruisse 2)
- 5 : Vauvenargues (tumulus de Claps) - 6 : Pourrières de Pourrières) - 7 :
Pourrières (tumulus «à la fosse») - 8 : Saint-Paul-les-Durance (tombe de Cadarache)
- 9 : Pertuis de l'Agnel) - 10 : Serres (tumulus Bosquet 1) - 11 : Avançon
(tumulus de Chavignières) - 12 : Martigues (Tamaris) - 13 : Saint-Mitre-les-Rem-
parts (Saint-Biaise) - 14 : Arles - 15 : Beaucaire (La Redoute) - 16 : Roquemaure -
17 : Bagnols-sur-Cèze (Haut-Castel) - 18 : Collias (Grotte Suspendue) - 19 : Saint-
Géniès-de-Malgoirès (tumulus du Serres des Fontaines 1) - 20 : Montmirat (La
Jouffe) - 21 : Calvisson (La Liquière) - 22 : Étang de Mauguio (Tonnerre 1, Forton,
La Rallongue) - 23 : Lattes (dépôt de Soriech) - 24 : Fabrègues (dépôt de Launac) -
25 : Vic-la-Gardiole (La Roubine) - 26 : Saint-Bauzille-de-la-Sylve (dépôt du Puech
Crochu) - 27 : Florensac (tombe du Ree de Bragues) - 28 : Bessan (La Monédière) -
29 : Pézenas (nécropole de Saint- Julien) - 30 : Servian (nécropole de La Cartoule) -
31 : Mourèze (tombe des Faïsses) - 32 : Taussac-la-Billières - 33 : Puysserguier
(tombe? de La Prade : cratère corinthien) - 34 : Mailhac du Grand Bassin
II) - 35 : Esperaza (dépôt de Pailhères) - 36 : Ampurias.
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Fond de carte CNRS-UMR 154 612 MICHEL BATS
Les premiers qui réussissent à construire un réseau efficace d'échanges
sur les rivages gaulois sont les Étrusques... Pendant près de trois quarts de
siècle (des environs de 625 aux environs de 550 av. J.-C.) les Étrusques vont
occuper une position dominante dans les transactions maritimes qui se déve
loppent en Provence et en Languedoc.
Cette vision a été largement acceptée par les chercheurs jusqu'à deve
nir la vulgate de toute reconstruction historique incluant la période et l'e
space géographique sans que les étruscologues se soient jamais vraiment in
terrogés sur la justification d'une expansion étrusque vers les rivages bas-
rhodaniens et languedociens.
En fait le problème doit être posé sous ses deux aspects principaux :
1) Peut-on affirmer, comme on le fait communément, qu'il y a préexis
tence du commerce étrusque par rapport au commerce grec?
2) Quel sens donner au faciès des importations à Marseille et en Gaule
méridionale jusque vers 540/530, où les amphores étrusques sont majorit
aires et où la vaisselle fine étrusque est bien représentée aux côtés de la
vaisselle grecque?
Première question : y a-t-il dès le dernier quart du VIIe siècle des t
émoignages d'un commerce étrusque primordial?
En 1985 M. Py notait :
Dans l'état actuel des choses les observations de la Liquière et des gis
ements lagunaires sont les seules sur lesquelles on puisse se fonder de façon
sûre pour affirmer cette préexistence en certains points du littoral gaulois6.
Cette remarque prend d'autant plus de valeur que l'étude des mobiliers
des sites provençaux de Tamaris et de Saint-Biaise, qui avaient été retenus
à l'appui de ce commerce étrusque primordial, vient d'être reprise par
S. Duval et J.-C. Sourisseau et a effectivement confirmé que sur le premier
de ces deux sites rien n'est antérieur au début du VIe siècle et que sur le s
econd la grande majorité du mobilier est de la première moit

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