Maurice Bloch The significance of tombs and ancestral villages for rural merina social organization  ; n°1 ; vol.1, pg 215-227
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Maurice Bloch The significance of tombs and ancestral villages for rural merina social organization ; n°1 ; vol.1, pg 215-227

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Archipel - Année 1971 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 215-227
13 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Razafintsalama
Maurice Bloch The significance of tombs and ancestral villages
for rural merina social organization
In: Archipel. Volume 1, 1971. pp. 215-227.
Citer ce document / Cite this document :
Razafintsalama . Maurice Bloch The significance of tombs and ancestral villages for rural merina social organization. In:
Archipel. Volume 1, 1971. pp. 215-227.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1971_num_1_1_939'
215
Ces petits lapsus ne sauraient fort évidemment infirmer l'intérêt et
l'importance d'un livre qui mérite pleinement le succès qu'il va connaître.
Denys LOMBARD
Maurice BLOCH, The significance of tombs and ancestral villages for rural
merina social organization, thèse Ph D. Cambridge 1967, 352 p., ex.
ronéoté.
Dans une thèse en cours de publication, le Pr Bloch du "London School
of Economie et Political Science" dégage la signification de la tombe (fasan-
dràzand) et de la terre des Ancêtres (tanindràzana) pour la communauté pay
sanne d' Ambatomanbina à Madagascar (1).
On a beaucoup écrit sur l'attachement des Malgaches au tanindràzana,
attachement particulièrement manifesté par les cérémonies dites du famadi-
hana ou retours des restes mortels au tombeau des Ancêtres. Mais Bloch est
sans doute le premier anthropologue de métier à avoir abordé le problème
de l'intérieur, de manière à le sortir du domaine purement descriptif ou des
préoccupations moralisatrices qui caractérisaient souvent les études anté
rieures. C'est pourquoi, il nous a semblé utile de présenter ici l'essentiel de sa
thèse et de noter ensuite dans quelle direction un approfondissement ulté
rieur serait possible.
Bloch choisit comme terrain d'observation le village d'Ambatomanôina;
car, du point de vue de ses habitants, bien que quatre ou cinq générations
s'y soient succédé, Ambatomanoina n'est point un tanindràzana ou terre
des Ancêtres.
*) En "o" vue se d'une prononce prononciation comme "ou" approximative en français, en D'autre malgache, part, rappelons j'ai noté dans que la les voyelle mots
l'accent principal. Les chiffres entre crochets renvoient aux pages de la thèse
ronéotée. 216
Situé à environ 100 km au nord Tananarive, capitale de Madagascar,
Ambatomanôina se trouve dans une région qui, il y a plus de 150 ans, cons
tituait une marche du royaume de l'Imérina dont le grand roi Andrianam-
pôinimerina venait d'achever l'unification.
Le village d'Ambatomanôina lui-même est néanmoins un village récent
dont les habitants descendent d'un premier noyau de sept fondateurs accom
pagnés de leurs familles: ils y furent envoyés en 1920 pour constituer une ad
ministration cantonale. Rapidement par la suite, ce groupement initial s'ac
crut avec l'arrivée de nouvelles familles ou de parents plus ou moins proches,
attirés par les possibilités économiques de la région. Aujourd'hui, Ambato
manôina forme une large communauté de 700 habitants environ. Population
non entièrement homogène toutefois, et ceci pour deux raisons: d'une part,
les divers groupes ne viennent pas du même village; d'autre part, ils se répar
tissent entre trois classes (rank, selon l'auteur) qu'on peut schématiser en gros
par celle des Nobles ou Andriàna, celle des Hommes libres ou Hova, celle des
Màinty ou Noirs, généralement descendants d'esclaves affranchis. Notons
tout de suite que l'auteur, en raison de l'histoire complexe des Màinty, les
exclut de son analyse sauf en cas de nécessité.
Terre d'émigration, Ambatomanôina l'a été et le demeure pour ses ha
bitants, car elle ne possède pas le symbole essentiel qui en ferait une terre
des Ancêtres, à savoir le fasandràzana ou tombe. Symbole essentiellement
dynamique d'ailleurs, car tous les morts de la famille résidente ou dispersée
doivent y être tôt ou tard intégrés. Par là, la tombe signifie l'unité du groupe
ment de descendance, quelle que soit la dispersion géographique de ses
membres.
Condition essentielle à l'unité, la tombe familiale n'en exprime pas en
tièrement pour autant l'unité idéale du groupe: les relations de parenté ou
fihavànana doivent également se traduire dans la vie quotidienne par la coo
pération économique et sociale. Or, c'est ici que surgit le problème pour les
habitant d'Ambatomanôina. L'Imérina traditionnel fait correspondre harmo
nieusement terre des Ancêtres, tombe et unité de descendance et de résidence
dont les membres sont appelés à coopérer constamment. A Ambatomanôina
en contraste, les nécessités politiques, économiques et sociales imposent
une coopération (attribut essentiel des relations de parenté ou fihavànana)
entre familles de divers statuts, et originaires de divers tanindràzana. Ainsi,
une distorsion se produit entre la norme idéale du passé et les exigences
vitales du présent.
Dans ces conditions, comment les acteurs essaieront-ils d'ajuster malgré
tout la réalité à la norme ? (cf. thèse Bloch, pp. 14-16). 217
La société idéale des Ancêtres. — Après avoir délimité le problème,
l'auteur décrit la société d'antan et les normes idéales qui la régissaient.
La pacification et la réunification de l'Imérina par Andrianampôinimé-
rina a définitivement éliminé les petits princes turbulents et pilleurs ; le royau
me a été ensuite organisé en 6 districts ou toko, chaque toko recouvrant un
certain nombre de groupes de "familles" ou fàko. Mais ces unifications ad
ministratives n'ont pas détruit les fàko sous-jacents qui ont continué à avoir
leur organisation propre, tels des fôko très connus comme ceux des Tsimaha-
fôtsy, des Zanakandriambe (26-27).
Ces groupements locaux ou fàko sont qualifiés de "clans" par de nom
breux auteurs dont Grandidier (Ethnographie de Madagascar, II, p. 118)
et G. Condominas (Fokon'olona et collectivités rurales, 1960). Cependant,
en dépit d'une préférence patrilinéaire, les fàko qui ne sont ni patrilinéaires ni
matrilinéaires, possèdent une idéologie de descendance et de résidence avec
une tendance fortement endogame, en conséquence, ne sont pas des clans,
tout au moins au sens de Radcliffe-Brown (29). Comme on le verra, le droit
éventuel d'être enterré dans la tombe familiale est en fait indifférencié, et selon
les circonstances tout individu, homme ou femme, peut suivre son père ou
sa mère ou son conjoint De même le mariage idéal est un mariage entre pa
rents. Pour l'auteur, compte tenu du caractère indifférencié de l'organisation
familiale le seul terme permettant de qualifier correctement ces catégories
de descendance et de résidence cognatiques est celui de "dème" (30).
Le dème ou fàko maximal se segmente lui-même en fàko plus restreints
dont les membres désignés par une même appellation, par exemple Zanakan
driambe (litt. descendants d'Andriambe), sont établis dans un même territoi
re, s'y font enterrer dans les mêmes tombeaux (37).
Se reconnaissant descendants d'un même Ancêtre fondateur, les memb
res d'un dème se sentent apparentés ou mpihàvana (racine: hàvana, parents).
Le dème étant endogame, c'est nécessairement parmi les hàvana que l'on
cherche une épouse (39). Il est même préférable de se marier dans un cercle
plus restreint: c'est ainsi que le mariage entre cousins croisés est préféré:
c'est le mariage dit lava tsy mifindra (litt. héritage qui ne se déplace pas)
dans le sens où il empêche l'héritage de sortir de la famille (42).
L'héritage, composé surtout de rizières, pose en effet un problème aigu,
lorsqu'une fille se marie en dehors du village. Si elle a le droit d'hériter comme
les hommes, la fille mariée hors du village n'est pourtant pas autorisée à dis
poser à titre gratuit ou onéreux de sa part de rizières: elle ne peut dès lors
que la confier à ses frères. Cette pratique, dans le même temps, constitue à
la fois une assurance lors d'un divorce éventuel et un moyen de subsistance 218
pour ceux qui restent au village (45). Ce sont de telles considérations

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