Modalités de sevrage chez les toxicomanes dépendant des opiacés - Sevrage des dépendants aux opiacés - Recommandations (Version longue)
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Description

Mis en ligne le 01 avr. 1998 L'objectif de cette conférence de consensus est de répondre aux quatre questions suivantes, posées au jury : Quelle est la place des sevrages dans les stratégies de soin des toxicomanes aux opiacés ? Quelle préparation et mise en place des sevrages ? Quelles sont les modalités et les conditions pratiques du sevrage ? Quels soins après sevrage et suivi ? Mis en ligne le 01 avr. 1998

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Publié le 01 avril 1998
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Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait

N¡ 20
Mars 99
PPOOUURR PPOOUURR
LA RECHERCHE
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BULLETIN DE LA F? D? RATION FRAN? AISE DE PSYCHIATRIE
40 F
Modalités de sevrage chez les toxicomanes
dépendant des opiacés
Conférence de consensus
des 23 et 24 avril 1998
Texte long des recommandations
Promoteur : F d ration Fran aise de Psychiatrie
Promoteurs associ s : F d ration des Syndicats Pharmaceutiques de FranceDirecteur de la Publication :
Soci t de Formation Th rapeutique des G n ralistesPr G. Darcourt ;
Rédacteur en chef : Association Nationale des Intervenants en Toxicomanie
Dr J-M Thurin ; Soci t Francophone des Urgences M dicales
Rédacteurs en chef adjoints : Soci t Nationale Fran aise de M decine Interne
Dr M. Horassius, Pr Ph. Mazet ;
Association P dagogique Nationale pour l Enseignement de la Th rapeutique
Comité de Rédaction :
Soci t Fran aise de PharmacologieF. Chapireau, J. Garrabé,
G n ralistes et Toxicomanies A. Gauvain-Piquard,
J-P Klein, C.Veil ; Avec la participation de l ANAES
Secrétaire de rédaction et
maquette : AVANT PROPOS
M.Thurin
Cette conf rence a t organis e et s’est d roul e conform ment
PLR électronique, aux r gles m thodologiques pr conis es par l’Agence Nationale
Comité Technique : d’Accr ditation et d’Evaluation en Sant (ANAES).
Drs M. Botbol, L. Fineltain,
M. Grohens, M. Robin,
Les conclusions et recommandations pr sent es dans ce document ont t r dig es
J.-M. et M. Thurin,
par le jury de la conf rence, en toute ind pendance. Leur teneur n’engage en aucuneD. Vélea
mani re la responsabilit de l’ANAES.Les questions pos es
1 Quelle est la place des sevrages dans les strat gies de soins des
toxicomanes aux opiac s ?
2 Quelle pr paration et mise en place des sevrages ?
3 Quelles sont les modalit s et les conditions pratiques du sevrage ?
4 Quels soins apr s sevrage et suivi ?
Pr ambule
Dans un moment o les m dias, les milieux politiques, les responsables et les praticiens
d battent largement d un sujet, d s lors suppos connu, on peut se demander quelle est la
n cessit d organiser une conf rence de consensus sur un th me touchant l usage des
drogues.
Trois arguments ont conduit les professionnels organiser cette conf rence
- L effet de masse qui a transform une question clinique d licate en un probl me majeur et
semble t-il, croissant de sant publique ;
- la complexit des situations des personnes d pendantes des opiac s en particulier la multi-
plication inqui tante des poly-toxicomanies ; la confusion troublante entre d pendance des
drogues illicites, des m dicaments, ou des produits utilis s dans le cadre de la substitution ;
- les difficult s, rencontr es par les professionnels et l entourage des patients, assumer leurs
activit s quotidiennes et se rencontrer sur des rep res et indicateurs communs.
Deux r f rences assez proches ont pourtant d j paru
- Les " guidelines " de l APA parus en 1995 ; qui parlent uniquement du traitement psychia-
trique des patients usagers de drogues en g n ral ;
- et la conf rence inter-universitaire " Int r ts et limites des traitements de substitution dans la
prise en charge des toxicomanes " des 23, 24 et 25 juin 1994, parue chez Masson en novembre
1994, sup. 3, Vol 145, qui a abord la question du seul point de vue de la substitution.
Le rejet violent des " cures de d sintoxication " rapides et impos es et leur chec patent, l en-
gouement pour les mesures de r duction des risques, ont logiquement conduit se r interroger
sur la place des sevrages et du sevrage dans une prise en compte des souffrances des patients
et des difficult s des soignants.
Le jury a t mandat pour fournir des recommandations m dicales. A ce titre, il para t n ces-
saire de ne pas continuer confondre - y compris dans les sigles officiels - les " usagers de
drogues ", consommateurs dans une soci t donn e, et les " personnes d pendantes de sub-
stances psycho-actives ", qui pr sentent un trouble du fonctionnement psychique.
Le jury a t frapp des glissements s mantiques dans l usage des termes techniques, et a
donc d se poser les questions centrales des concepts utilis s, des th ories et id ologies de
r f rence, avant de pr ciser et de d tailler des modalit s de sevrage.
L essentiel de notre t che a t de suivre, en-de et au-del des modalit s techniques, le
cheminement des patients souffrants. Un des param tres de cette souffrance tant la difficult
collective leur procurer un lien social assez fort.
La d pendance - ou l aptitude la d pendance - qui est au premier plan de la situation des
personnes concern es - ne se r sume pas la description des conduites ou des comporte-
ments. Elle s int gre l ensemble du fonctionnement psychique du sujet et dans son volution
pass e et venir.
Dans ces conditions, le sevrage ne peut trouver sa place que dans le cadre d une prise en
charge globale, continue ou discontinue.
Le choix de l objectif, de la forme du moment du sevrage est troitement li une analyse mul-
tidimensionnelle de la situation personnelle m dicale et psychiatrique et sociale du sujet, donc
un travail d quipe.
2 - Pour la Recherche mars 99dont le but est l arr t total de l usage de la substance. Les
sevrages trouvent toute leur place dans une strat gie de soins
pour ces personnes.UESTION1
Queellee eesstt laa pplaaccee ddeess sseevrraageess ddaannss leess ssttrraatt?-- D finitions
gies de soins des toxicomanes aux opiac?s ?
La place des sevrages, leur nature, celles de la substitution
Complexit du sujet comme de l abstinence au sein de l abord th rapeutique du
patient obligent les d finir. Mais on peut noter que les pointsLa complexit de l approche de la toxicomanie nous oblige
de vue se sont modifi s du fait de l volution des valeurs, des
poser, en pr alable, les bases fondamentales qui nous servent
connaissances scientifiques, des pratiques (des toxicomanes
d appui. Ce champ recouvre en effet les diverses dimensions
et du syst me de soins), des perspectives envisag es et deshumaines : psychologique, sociale, m dicale, conomique.
pathologies comorbides. Les recommandations sont donc li es l thique et la d on-
Ainsi les mots drogues, drogu s, toxicomanies ont re us destologie m dicale dont les valeurs sont partag es par l en-
acceptions tellement diverses qu ils sont devenus impropres
semble de la soci t . La r f rence scientifique tient compte de
pour fonder une politique de sant .
nombreux param tres qui rendent difficile d atteindre le niveau
de preuve exig . Enfin l exp rience, reconnue comme essen- Nous recommandons de leur substituer les termes de sub-
tielle, est une confrontation, dans la dur e, de ces param tres stances psycho-actives, de comportements de consommation
avec la r alit du patient. de substances psycho-actives, comme le pr conise l OMS, en
y ajoutant la dimension essentielle de la d pendance.
Le patient d pendant aux opiac s oblige les intervenants
Cette d pendance, l ment central de la probl matique dutravailler ensemble. Une circulaire, cet effet, a lanc les
patient, est bien videmment d abord celle aux produits. Lar seaux de toxicomanie qui recouvrent des r alit s tr s diff -
d pendance psychique est essentielle et se caract rise par larentes. Pour le moment ces pratiques n ont pas t valu es,
recherche contraignante de la satisfaction et le d sir de r p -ni clairement explicit es ; un travail d valuation doit tre entre-
ter ou de prolonger la prise de drogue afin de provoquer unpris avant de le promouvoir comme mod le.
plaisir ou d viter un d plaisir, elle est aussi relationnelle.L affirmation r p t e de la n cessit du travail en r seau ne
La d pendance physique est, elle, d finie comme un tatpr juge pas, pour le jury, d un mod le organisationnel quel qu il
d adaptation la drogue qui s accompagne d une tol rance etsoit, mais signifie l imp rieuse obligation de d velopper un
s exprime par l apparition d un syndrome de manque.abord multidisciplinaire et partenarial autour de la personne du
patient. En mati re de sevrage il appara t que, loin d tre une fin en
soi r sumant elle seule le traitement, la cure de sevrage n a
La personne du toxicomane de sens qu en tant qu l ment d un programme global d un trai-
tement devant s inscrire, tr s fr quemment, dans le long terme.Le jury critique ici l usage du terme de toxicomane qui pour-
La cure de sevrage a donc une utilit non seulement directe :rait tre assimil celui de simple usager de drogue.
diminution de la consommation de produits opiac s, voire
La conf rence se situe dans un registre de soins o la toxi- m me abstinence totale, mais aussi indirecte : prise de
comanie n est pas r duite une conduite ou un comportement. conscience de la d pendance, d sir du sujet d int grer le sys-
Le toxicomane est un patient quand il entre dans le syst me de t me de soin m dical et m dico-social, am lioration de la qua-
soins avec une demande d aide, du fait de sa d pendance, lit du suivi et des aides l insertion familiale, professionnelle
notion diff rente d un usage ou abus d opiac s. et sociale.
Compte-tenu de la morbidit associ e, volontiers diverse, En ce qui concerne le probl me de l abstinence,

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