Mémoires complets et authentiques, sur le sièvle de Louis XIV et la Régence;
496 pages
Français

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MEMOIRES DD DUC DE SAINT-SIMON VI COULOMMIERS. -- TYPOGRAPHIE P. BRODARD ET C'« MÉMOIRES COMPLETS ET A U TH i:NT 1 U E S DE SAINT-SIMON SUR LE SIÈCLE DE LOUIS XIV ET LA RÉGENCE f.OLLATIONNBS SUR LE MANUSCRIT ORIGINAL PAR M . C H É K U E L ET PRÉCÉDÉS d'une NOTICE PAR H. SAINTE-BEUVE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE TOME SIXIEME ^U. PARIS '^v^ LIBRAIRIE HACHETTE ET G*« 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 1884 MEMOIRES DE SAINT-SIMON. CHAPITRE PREMIER. — MmeObsèques [de Monseigneur]. de Maintenon à l'égard de Monseigneur [le duc] et de Mme la duchesse de Bourgogne.—et de Mgr Genre de la douleur du roi.— Ses ordres sur les suites de la mort de Monseigneur.— Ses occupations des premiers jours. — Douze mille livres de pension à Mlle Choin, bien traitée du nouveau Dauphin et de la Dauphine.— Gêne de sa vie. — Sagesse de sa conduite nprès la mort de Monseigneur; n'est point abandonnée.— Princesse de Conti veut inutilement se raccommoder avec Mlle Choin.— Du Mont justement bien traité et Casau. —Princesse d'Angleterre cède à Mme la Dauphine en lieu tiers. — Deuil drapé de —Monseigneur. Situation de M. [le duc] et de Mme la duchesse de Berry. — Les deux battants des portes, chez les fils et filles de France, ne s'ou- —vrent que pour les fils et les filles de France. Colère deMme la duchesse — —de Berry. Orage tombé sur Mme la duchesse de Berry.

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MEMOIRES
DD DUC
DE SAINT-SIMON
VICOULOMMIERS. -- TYPOGRAPHIE P. BRODARD ET C'«MÉMOIRES
COMPLETS ET A U TH i:NT 1 U E S
DE SAINT-SIMON
SUR LE SIÈCLE DE LOUIS XIV ET LA RÉGENCE
f.OLLATIONNBS SUR LE MANUSCRIT ORIGINAL
PAR M . C H É K U E L
ET PRÉCÉDÉS d'une NOTICE
PAR H. SAINTE-BEUVE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
TOME SIXIEME
^U.
PARIS '^v^
LIBRAIRIE HACHETTE ET G*«
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN,
1884MEMOIRES
DE SAINT-SIMON.
CHAPITRE PREMIER.
— MmeObsèques [de Monseigneur]. de Maintenon à l'égard de Monseigneur
[le duc] et de Mme la duchesse de Bourgogne.—et de Mgr Genre de la
douleur du roi.— Ses ordres sur les suites de la mort de Monseigneur.—
Ses occupations des premiers jours. — Douze mille livres de pension à
Mlle Choin, bien traitée du nouveau Dauphin et de la Dauphine.— Gêne
de sa vie. — Sagesse de sa conduite nprès la mort de Monseigneur; n'est
point abandonnée.— Princesse de Conti veut inutilement se raccommoder
avec Mlle Choin.— Du Mont justement bien traité et Casau. —Princesse
d'Angleterre cède à Mme la Dauphine en lieu tiers. — Deuil drapé de
—Monseigneur. Situation de M. [le duc] et de Mme la duchesse de Berry.
— Les deux battants des portes, chez les fils et filles de France, ne s'ou-
—vrent que pour les fils et les filles de France. Colère deMme la duchesse
— —de Berry. Orage tombé sur Mme la duchesse de Berry. Elle avoue à
Saint-SimonMme de ses étranges projets, avortés par la mort de Monsei-
riengneur, laquelle l'exhorte à n'oublier pour se raccommoderavec Mme la
— Mme la duchesse de Berry se raccommodeDauphine. avec Mme la
Dauphine.— Service de M. [le duc] etMme la duchc sse de Berry à Mgr le
et à Mme la Dauphine.— Singulier avis de MmeDauphin de Mainlenon à
Mme la Dauphine. — Duc de La Rochefoucauld prétend la garde-robe du
nouveau Dauphin, et la perd contre le duc de BeauviUiers. — Soumission
et modération de Mgr le Dauphin ; veut être nommé et appelé Monsieur, et
non Monseigneur. — Marly repeuplé.— Chàtillon et Beauvau obtiennent
de draper. — Deuil singulier pour Monseigneur. — Bâtards
d'être visités en fils de France sur la mort de Monseigneur.— Manteaux et
— —mantes à Marly. Indécence et confusion parfaite. Burlesque ruse de
Mme la Princesse.—Mgr [le Dauphin] et Mme la Dauphine en mante et en
—manteau à Saint-Germain. Ministres étrangers à Versailles, où les com-
pagnies haranguent Mgr le Dauphin, traité par le parlement de Monseigneur
pyr ordre du roi.
Le pourpre, mêlé à la petite vérole dont Monseigneur mourut, et la
prompte infection qui en fut la suite, firent juger également inutile et
dangereuse l'ouverture de son corps. Il fut enseveli , les uns ont dit par
des sœurs grises , les autres par des frotteurs du château , d'autres par
les plombiers mêmes qui apportèrent le cercueil. On jeta dessus un
vieux poêle de la paroisse; et, sans aucun accompagnement que des
mêmes qui étaient restés, c'est-à-dire du seul La Vallière,y de quel-
ques subalternes et des capucins de Meudon qui se relevèrent à prier
Dieu auprès du corps , sans aucune tenture , ni luminaire que quelques
cierges.
Il étoit mort vers minuit du mardi au mercredi le jeudi il fut poilé
;
SAINT-SiMOn VI
1,
OBSÈQUES DE MONSEIGNEUR.t [1711]
Saint-Denis dans un carrosse du roi, qui n'avoit rien dei deuil, et
glace devantdont on 6la la de pour laisser passer le bout du cercueil.
de Meudou el le chapelain en quartier ciiez MonseigneurLe curé y mon-
tèrent. Un autre carrosse du roi suivit aussi sans aucun deuil, au der-
montèrent le duc derière duquel La TrémoiUe, premier gentilhomme
chambre, point en année, et M. de Metz, aumônier;de la sut
le devant, Dreux, grand maître des cérémonies, et l'abbé de Brancas,
quartieraumônier de chez Monseigneur, depuis évêque de Lisieux, et
maréchal de Brancas, des gardes du corps, des valets defrère du pied
et vingt-quatre pages du roi portant des flambeaux. Ce très-simple con-
Meudon sur les six duvoi partit de ou sept heures soir, passa sur le
de Sèvres, traversa le bois de Boulogne, et par la plaine de Saint-pont
Ouen gagna Saint-Denis, où tout de suite le corps fut descendu dans le
aucunecaveau royal , sans sorte de cérémonie.
fut la fin d'un prince qui passa près de cinquante ansTelle à faire
faire des plans aux autres, tandis que sur le bord du trône il mena tou-
dire obscure,jours une vie privée, pour ne pas jusque-là qu'il ne s'y
de marqué que la propriété de Meudou , et ce qu'iltrouve rien y a fait
d'embellissement. Chasseur sans plaisir, presque voluptueux mais sans
goût, gros joueur autrefois pour gagner, mais depuis qu'il bâtissoit
salon Marly, et frappant des doigts sursifflant dans un coin du de sa
ouvrant de grands yeux sur les uns et les autres sans pres-tabatière,
regarder, sans conversation, sans amusement, je dirai volontiersque
toutefois, par la grandeur desans sentiment et sans pensée, et son
point aboutissant, l'âme, la vie de la cabale la plus étrange, laêtre, le
unie, nonobstant sesplus terrible, la plus profonde, la plus subdivi-
existé depuis la paix des Pyrénées qui a scellé la dernièresions, qui ait
des troubles nés de la minorité du roi. Je me suis un peu longue-fin
prince presque indéfinissable, parce qu'on ne le peutment arrêté sur ce
connoître que par des détails. On seroit infini à les rapporter tous.faire
permettre de s'étendreCette matière d'ailleurs est assez curieuse pour
si peu connu, qui n'a jamais été rien ni de rien en unesur un Dauphin
et si vaine attente de la couronne , et sur qui enfin la corde asi longue
craintes et de projets.cassé de tant d'espérances, de
éparsement expliqué sur Monseigneur . on a vu parAprès ce qui a été
avance quelle sorte de sensation fil sur les personnes royales et les per-
public, la perte d'un prince dontsonnages, sur la cour et sur le tout
éloit dans sa naissance , et tout le poids dans son corps. Jele mérite
n'ai jamais su qui lui avoit captivé les halles et le bas peuple de Paris,
réputation de bonté que j'ai touchée.si ce n'est cette gratuite
Si Mme de Maintenon se sentit délivrée par la mort de Monsieur, elle
cour m-se la trouva bien plus par celle de Monseiicneur, dont toute la
toujours très-suspecle. Jamais ils n'eurent l'un pourtérieure lui fut
l'autre que beaucoup d'éloignement réciproque , lui en presse avec elle,
l'observer etelle en mesure avec lui, et en attention continuel!» à à
pensées , ou pour mieux dire de celles6'instruire de ses plus secrètes
qui lui étoieut inspirées, en quoi Mme d'Espinoy lui servoil d'espion
ailleurs un étrangecomme il parutdans la suite etcomme j'en ai touché

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