Mleiha : étude physique et paléoenvironnement - article ; n°1 ; vol.29, pg 33-54
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Description

Travaux de la Maison de l'Orient méditerranéen - Année 1999 - Volume 29 - Numéro 1 - Pages 33-54
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Rémi Dalongeville
Mleiha : étude physique et paléoenvironnement
In: Mleiha I. Environnement, Stratégies de subsistance et artisanats (Mission archéologique française à Sharjah).
Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1999. pp. 33-54. (Travaux de la Maison de l'Orient
méditerranéen)
Citer ce document / Cite this document :
Dalongeville Rémi. Mleiha : étude physique et paléoenvironnement. In: Mleiha I. Environnement, Stratégies de subsistance et
artisanats (Mission archéologique française à Sharjah). Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1999.
pp. 33-54. (Travaux de la Maison de l'Orient méditerranéen)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/mom_1274-6525_1999_rpm_29_1_1885MLEIHA : ETUDE PHYSIQUE ET PALEOENVIRONNEMENT
Rémi Dalongeville *
Introduction
Le site archéologique de Mleiha se trouve dans le quadrant sud-ouest du village actuel, de part et
d'autre de la route qui relie à Fili. Il occupe une superficie de quelques hectares et regroupe des
modelés fort différents : glacis au sud-est, dunes vers le centre et vers le nord-ouest, dépressions
interdunaires vers le nord-ouest et le nord (fig. 1 & 2).
A l'ouest se dressent les hauteurs du Jabal Faiyah et ses petites serres qui s'inclinent vers l'est, entre
lesquelles sont creusés de très courts ravins. Un peu plus au nord, les grandes ondulations dunaires de l'erg
de Sharjah s'avancent entre la plongée de l'anticlinal du Jabal Faiyah et la ressource de celui du Jabal
Moulaya. Cet ensellement est un secteur charnière : au cours des derniers millénaires, la retombée du sable
(une vingtaine de mètres de haut) ne s'est pas effectuée toujours au même endroit et a parfois
considérablement gêné la circulation méridienne des eaux dans la plaine de Mleiha. Au nord, au sud et à
l'est, les glacis descendant des montagnes d'Oman ont abandonné des cailloutis assez fins. On ne distingue
pratiquement plus d'étagement et seuls quelques lambeaux topographiquement un peu plus élevés et
constitués de cailloutis plus sombres parviennent dans l'aire archéologique. Ces niveaux existaient déjà
lorsque les hommes se sont installés dans cette région.
Une des questions qui se posent est de savoir si l'installation des hommes à Mleiha, dans l'Antiquité,
a été fortuite ou bien si certaines conditions locales les ont attirés en ce lieu. Une autre question est de
savoir comment cet environnement a évolué, en fonction de la présence des hommes et en fonction de
paramètres autres, comme le climat par exemple.
Il faut donc établir quelles sont les composantes réelles de l'environnement, à la fois dans un passé
lointain l, bien avant l'arrivée des hommes, et dans le présent si l'on veut comprendre quelles étaient les
conditions édaphiques présentes au moment de l'installation des hommes, dans l'Antiquité.
* GREMMO-UMR 5647, Université Lumière Lyon 2-CNRS, Maison de l'Orient, 7 rue Raulin, F-69007 Lyon.
1 . Le présent travail emprunte, pour la reconstitution des événements morphodynamiques du Pleistocene récent, cer
tains éléments de réflexion à un travail collectif, publié en partie, qui a associé sur le terrain P. Sanlaville,
J. Besançon et moi-même. D'autres éléments de réflexion proviennent d'une concertation avec les archéologues
(voir cet ouvrage).
Mleiha I, TMO n° 29
Maison de l'Orient, Lyon. 34 R. DALONGEVILLE
lit majeur des oueds limons sableux récents glacis holocènes
sable dunaire pleistocene fixé sables limoneux récents, nebkas glacis du Pleistocene récent
sable dunaire holocène fixé plaine limoneuse d'inondation glacis du moyen
chaînon calcaire retombée mobile du grand erg grand erg occidental. Couverture
remobilisée
abrupt % . « »· site antique
Fig. 1. Carte morphodynamique du secteur de Mleiha. ÉTUDE PHYSIQUE ET PALÉOENVIRONNEMENT 35
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU SECTEUR DE MLEIHA
La géologie locale
La montagne d'Oman dresse sa silhouette sombre à quelque 10 km à l'est de Mleiha, séparant la
dépression intérieure de l'océan Indien. Elle n'est pas très élevée dans ce secteur : ses sommets ne
dépassent guère 1 100 m et la route de Dhaid-Fujeirah emprunte un rentrant très ouvert sur un col bas
(moins de 500 m). Mais c'est là le seul passage facile qui la traverse de part en part. Ailleurs, sa disposition
méridienne, ses multiples alignements de crêtes et de versants aux formes déchiquetées et nues, ses vallées
profondément creusées et non communicantes font que cette montagne n'est traversable que par le
voyageur averti.
Cette montagne est un rameau des Zagrides (plissement alpin) qui a ici perdu son enveloppe
sédimentaire (alors qu'elle l'a gardée plus au nord, en Oman et dans l'Émirat de Ras al-Khaimah)
(Béchennec et al. 1989). Les roches des fonds océaniques, les ophiolithes ou « roches vertes » notamment
(péridotites et serpentinites), prennent un développement important dans le secteur de Dhaid-al-Madam.
Leur oxydation au contact de formations synsédimentaires donne naissance, sur leur flanc occidental, à
des alignements de collines pointues à la couleur roussâtre (Besançon et al. 1990 ; Briand et al. 1992).
Cet ensemble géologique a fourni aux hommes quantité de richesses variées : les éléments siliceux,
qu'il s'agisse de quartz, de silex, de jaspe ou bien de calcédoine, ont permis la fabrication d'outils lithiques
(Briand et al. 1992) et ont livré de très nombreuses pierres précieuses ou semi-précieuses ; certaines
ophiolithes comme les chloritites et les steatites ont été utilisées pour le façonnage d'une abondante
vaisselle de pierre (David et al. 1990) ; les minerais de fer, de cuivre, de chrome, sans être abondants,
existent çà et là en petits gisements isolés et ont, pour certains d'entre eux, nourri une industrie locale 2
dont le développement a pu être entravé par la médiocrité de la couverture végétale arbustive locale.
Le piémont occidental de la montagne d'Oman est très développé (fig. 2), puisqu'il s'étend jusqu'au
fond du golfe Persique 3, mais les différentes générations de glacis étages qui le composent sont
recouvertes à l'aval des sables épais du grand erg 4 et ce n'est que la partie amont de ces surfaces que l'on
peut aujourd'hui observer : elles constituent l'essentiel du paysage dans le secteur de Mleiha et, de manière
plus générale, de toute la région qui s'étend au pied de la montagne d'Oman entre Ras al-Khaimah au nord
et Al- Ain au sud. Ces glacis, développés aux dépens des ophiolithes (voir ci-dessus) et des marnes de la
fin du Crétacé qui constituent le soubassement de la dépression intérieure, sont couverts de nappes de
cailloutis (reg) 5 plus ou moins grossiers et souvent de couleur très sombre dont la nature lithologique très
variée est celle de la montagne d'Oman. Pourtant, la trituration du matériel au cours de sa migration
d'amont en aval a fait que les éléments constitutifs les plus fréquents sont aussi les plus résistants : gabbros,
silex, chaules, quartz, calcédoine, jaspe, etc. (Briand et al. 1992). Les hommes, au début de l'occupation
de la région, ont trouvé là en abondance les matériaux nécessaires à une industrie lithique, sans devoir
remonter jusqu'à leur gisement dans la montagne. Le ruissellement aréolaire quaternaire n'a pas toujours
déblayé complètement les marnes si bien que celles-ci subsistent sous forme de buttes élevées à flancs
2. Voir à ce propos Boucharlat & Al-Abboudi 1989 ; Calley et al. 1990 ; Briand et al. 1992.
3. Le façonnement général du piémont de la montagne s'est effectué au Pleistocene, en fonction d'un niveau de base
(le niveau de remplissage du golfe Persique) qui s'est trouvé au plus bas (le golfe Persique était alors à sec) à la
fin de la dernière période glaciaire (vers 20 000 ans BP).
4. Un erg est un champ de dunes très étendu. L'erg des Émirats se développe surtout au sud, dans l'Émirat d'Abou
Dhabi, où la montagne d'Oman s'écarte des rives du golfe Persique, et rejoint le gigantesque erg de l'Arabie pro
fonde.
5. La déflation est à l'origine du reg : les particules fines (sable

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