Monnaies à légendes arabes de l Orient latin - article ; n°1 ; vol.6, pg 133-168
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Description

Revue numismatique - Année 1958 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 133-168
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 73
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Balog
Jacques Yvon
Monnaies à légendes arabes de l'Orient latin
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 1, année 1958 pp. 133-168.
Citer ce document / Cite this document :
Balog Paul, Yvon Jacques. Monnaies à légendes arabes de l'Orient latin. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 1, année
1958 pp. 133-168.
doi : 10.3406/numi.1958.897
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1958_num_6_1_897BALOG et Jacques YVON Paul
MONNAIES A LÉGENDES ARABES
DE L'ORIENT LATIN
PL XI-XVI.
Le monnayage des principautés franques de Syrie et de Palestine
a, de longue date, attiré l'attention des numismates. Saulcy, Vogué,
Schlumberger, après Cousinéry, Marchant, pour ne citer que les plus
importants, se sont attachés à en décrire les monuments.
Ils portèrent intérêt à cette numismatique, car ils retrouvaient
un monnayage semblable à celui de la France et des états occiden
taux de la même époque. A peu de choses près et à côté de quelques
imitations de pièces byzantines, c'étaient les mêmes deniers de billon
que ceux appartenant au monnayage royal et féodal français. La
numismatique de l'Orient Latin était un coin de numismatique occi
dentale et particulièrement française en Orient.
Henri Lavoix \ bientôt suivi de Vogiié, montra par ses publica
tions que les Francs de Syrie et de Palestine ne s'étaient pas con
tentés de frapper monnaie de billon, de bronze et de cuivre. La
lecture des textes, documents d'archives, chroniques, etc.. montra
de même que les Francs usaient d'une certaine monnaie d'or et
d'argent, différente par le métal, le poids et le faciès de la monnaie
connue jusque-là des auteurs cités plus haut.
1. Le premier dans Le Moniteur de 1865 et dans Les banquiers aux Croisades, articles parus
les 11 juin et 4 juillet 1875 dans le Journal Officiel. Puis il fait paraître Monnaies à légendes
arabes frappées en Syrie par les Croisés, Paris, J. Baer, 1877. Le marquis de Vogué publie la
même année Monnaies et sceaux des Croisades, dans Mélanges de Numismatique, t. II (1877),
p. 168 sqq. et 191 sqq. G. Schlumberger dans sa Numismatique de l'Orient Latin, Paris, 1878,
p. 130 sqq. ne fait que suivre Vogué et dans son Supplément qu'il fait paraître en 1882, signale
la publication de Louis Blancard, Le besant d'or sarrazinas pendant les Croisades, Marseille, 1880,
qui, après Lavoix et Vogué, a approfondi la question. Ph. Grierson est le dernier numismate qui
aborde le problème à propos de la frappe de Г Agnus Dei dans A rare Crusader bezant, paru dans
le t. VI des Museum Notes de l'American Numismatic Society, en 1954, p. 169 sqq. Voy. aussi
Claude Cahen, la Syrie du Nord à l'époque des Croisades et la principauté franque d'Antioche,
Paris, Geuthner, 1940 (Institut français de Damas, Bibliothèque orientale, t. I), p. 468 sqq. 13 i P. BALOG ЬТ J. Y VON
Dès leur arrivée en Orient les Croisés se heurtèrent à un mon
nayage d'or dont ils ne connaissaient pas l'équivalent en leur pays :
la frappe des monnaies d'or est abandonnée en Occident depuis la
fin du viie siècle et n'y sera reprise qu'au xine. La première monnaie
d'or qui vient entre leurs mains est la monnaie byzantine. Dès qu'il
a reçu leur hommage de foi [et de fidélité Alexis Comnène comble
les Croisés des gratifications les plus grandioses et leur fournit l'a
rgent nécessaire à leurs opérations. Tout au long de leurs rapports
avec Byzance les Croisés connaîtront la monnaie byzantine 1.
Mais les Croisés la rencontrent aussi dans leurs conquêtes jusque
dans la région d'Édesse et d'Antioche : ce sont les besants michelois
(du nom de Michel VII Doucas). Ce sont 30 000
que Baudoin soutire, par ruse, à son beau-père, Gabriel
de Mélitène, pour payer ses chevaliers. En 1124 la rançon de Bau
douin II est évaluée à 100 000 besants michelois ou 80 000 dinars 2.
Ceci n'est pas pour nous étonner. A l'entrée des Croisés en Asie
Mineure et en Syrie les Turcs ne sont établis en Bithynie et en Ionie
que depuis quinze ans (1081) et ne sont maîtres d'Antioche et
d'Édesse que depuis une dizaine d'années (1085, 1087). Dans les
régions restées cultivées et urbaines le peuplement grec a survécu au
coup de surprise de la conquête turque et les Arméniens qui profitent
de l'effondrement byzantin ne changent pas plus la face des choses 3.
La première monnaie frappée par les princes d'Antioche et les
comtes d'Édesse sera d'ailleurs une monnaie de bronze dont les types
s'inspirent fortement des types byzantins et nombre d'exemplaires
sont surfrappés sur des pièces byzantines, parfois fort anciennes 4.
Au Sud d'Antioche et de la vallée de l'Oronte, en Syrie et en Pa-
1. Foucher de Chartres et les Gesta emploient le mot nomisma pour parler de l'argent donné
par Alexis Comnène aux Croisés. Dans les textes plus tardifs on rencontre le plus souvent les
mots Hyperperorum en latin et perpres en français. Exemple le don de l'empereur de Byzance
fait au roi Baudouin lors de son mariage en 1158 : Dotis autem quantitas erat in centum millibus
hyperperorum écrit Guillaume de Tyr, liv. XVIII, chap. XXII, p. 857 et YEstoire Eracles donne
cette explication « Li empereres dit qui li donroit en mariage cenz mille perpres d'or ; c'est une
monoie de Constantinople ».
2. Guillaume de Tyr, liv. XI, p. 470 : « triginta millium Michaelitarum : quod genus aureorum
tune in publicis commerciis erat célèbre, a quodam imperatore Constantinopolitano, qui earn monetám
sua fecerat insignem imagine, Michaele nomine, sic nuncupatum, et YEstoire Eracles : trente
mile Michelois : c'estoit une manière de bezanz qui coroient alors, quar uns empereres avoit esté en
Constantinoble qui avoit non Mischias et cil avoit fet batre cele monnoie et la fist appeler Michelois
de son non ». Les mêmes explications sont répétées lors de la fixation, en 1124, de la rançon de
Baudoin. L'histoire de Baudoin d'Edesse se passe entre 1100 et 1103, voy. Grousset, Histoire
des Croisades et du royaume franc de Jérusalem, t. I, p. 391, n. 1. Sur le michelois voy. Blan-
c ard, op. cit., p. 6 et Grierson, Deux fausses monnaies vénitiennes, dans Schweiz. Miïnzblâtter,
août 1954, p. 88, n. 10.
3. Grousset, op. cit., t. I, p. 15-16 et XL-XLI.
4. Voy. Schlumberger, Numismatique de l'Orient Latin, pi. Il, 13. MONNAIES A LÉGENDES ARABES 135
lestine les Croisés se heurtent à la monnaie musulmane. Le texte
de Raymond d'Aguilers, cité déjà par Vogiié et Lavoix, reste signi
ficatif à cet égard : '« volebat nobis dare rex Tripolis quindecim millia
aureos sarracenae monetae... Valebat quippe unus aureus eo tempore
octo vel novem solidos monetae nostri exercitus. Erat haec nostra mo
neta : Pidavini, Cartenses, Manses, Luccenses, Valenziani, Melgo-
rienses, et duo pogesi pro uno istarum » 1.
Cette monnaie d'or sarrasine est le dinar que les califes fatimites
font frapper dans leurs ateliers de Syrie et d'Egypte. Le calife
régnant lors de l'entrée des Croisés en est Al-Musta'li Bi'llah
(487-495 A. H. = 1094-1101 A. D.). Son règne est court et placé
entre deux longs règnes, celui d'Al-Mustansir-billah, qui le précède
(427-487 A. H. = 1036-1094 A. D.) et celui d'Al-Amir-bi-Ahkam-
illah (495-524 A. H. = 1101-1130 A. D.), qui lui succède.
Les ateliers de frappe sont Alep, Damas, Tyr, Tibériade, Tripoli,
Acre, «Filastin » en Syrie et, en Egypte, Alexandrie, Le Caire et Misr.
Mais il suffît de jeter un coup d'œil sur l'activité des ateliers fat
imites syriens au cours de cette période pour s'apercevoir que la pro
duction la plus forte se place sous le règne d'Al-Mustansir Billah pour
qui tous les ateliers travaillent 2. Sous Al-Mustali-Billah l'on ne
connaît de frappe qu'à Tyr en 493 A. H., à Tripoli en 495 A. H. et
à Acre pendant presque tout le règne de 487 à 495 A. H. Sous Ai-
Amer bi Ahkam illah seul, de tous ces ateliers, Tyr continuera à
travailler jusqu'en 516 A. H. (1122 A. D.) tandis qu'un nouveau
fonctionnera de 503 à 510 A. H. environ à Ascalon. Avant l'entrée
des Croisés en Syrie les ateliers suivants avaient fermé leurs portes :
Alep en 452 A. H. (1060 A. D.), « Filastin » et Damas en 459 A. H.
(1066 A. D.), Tibériade après 460 A. H. (1067 A. D.), tous donc sous
le règne d'Al-Mustansir-Bill

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