More bad news  - article ; n°44 ; vol.9, pg 179-199
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Description

Réseaux - Année 1990 - Volume 9 - Numéro 44 - Pages 179-199
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Glasgow Group
Routledge and Kegan Paul
More bad news
In: Réseaux, 1990, volume 9 n°44-45. pp. 179-199.
Citer ce document / Cite this document :
Glasgow Group, Routledge and Kegan Paul. More bad news . In: Réseaux, 1990, volume 9 n°44-45. pp. 179-199.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1990_num_9_44_1803MORE BAS NEWS
Groupe de Glasgow
Routledge * Paru sous and le titre Kegan original Paul, « 1980 Ritual ; lequel Tasks ouvrage », conclusion avait de suscité « More un vif Bad débat News en » Grande-Bretagne. par le Groupe de Glasgow. Ed.
179 — bien sûr, d'en déduire, comme le font
les responsables des émissions d'i
nformation, que ce large éventail de
critiques est la preuve de notre object
ivité et de notre neutralité. Mais il est
évident que ceci n'est pas plus vrai
dans notre cas que dans celui des pro
fessionnels de la télévision cherchant
à défendre leur production profes
sionnelle.
Nous avons débuté le volume 1 de
Bad News en observant : « contraire
ment aux prétentions, aux conventions
et à la culture du journalisme de télévi
sion, l'information n'est pas un produit
neutre. C'est, en effet, un artefact
culturel, une suite de messages fabri
qués socialement et qui véhiculent un « Notre tâche est quasiment rituelle.
bon nombre des idées dominantes de Lorsque je lis les informations, je suis
notre société. Depuis l'accent des préle Messager. Je suis le Crieur Public.
sentateurs jusqu'au langage de la prise Je suis là pour exprimer le sentiment
de vue, depuis le choix des interviewés de la communauté. »
et les questions qui leur sont posées, en Richard Baker in Jeremy Bugler,
passant par la sélection des événements « Battle of the Bulletins », Listener,
rapportés et par la présentation des avril 1976.
journaux, les informations sont un pro
duit hautement médiatisé » (1). Idéologie et valeur
Ce disant, nous ne faisions rien de de l'information
plus que nous conformer à l'opinion
dominante chez les spécialistes des La réaction des professionnels de
médias. Anthony Smith affirme ceci : la télévision et des critiques après
« Les informations tendent à établir un la publication du premier volume de
ordre de « priorités » dans les pronotre étude a été hostile à sa stratégie
blèmes auxquels est confrontée la 'Soglobale mais, et c'est significatif, peu
ciété ; elles alimentent certains de ses critique sur le détail de nos résultats.
doutes et renforcent ses certitudes en Les hommes de télévision ont pour
les replaçant tous dans un contexte qui l'essentiel réagi de manière peu acadé
leur est propre. Cependant, dans mique et, à l'occasion, presque hysté
chaque société dotée d'un réseau mérique, adoptant un point de vue qui
diatique d'une certaine importance, nous paraît nettement à droite. Les
l'information a pour mission d'être critiques, plus prudents et manifes
« objective » (2). tant une meilleure intelligence de
« La raison pour laquelle nous notre propos, se sont révélés, pour la
avons jugé bon d'insister sur l'aspect plupart, être du centre ou de gauche.
Il nous serait possible, non sans ironie fabriqué des informations télévisées
(1) Groupe de Glasgow, 1976, p. 9.
(2) Smith, 1976, p. 143.
181 se trouve parfaitement résumée par en communiquant avec elle, n'est pas
une phrase extraite d'une critique par gérée par la grande masse du public
ailleurs hostile à Bad News : « Tout extérieur qui est le « consommateur ».
ceci est vrai et ne peut pas être hurlé On ne peut pas le réduire à la « popular
ité » de tel ou tel journaliste (5). trop souvent aux oreilles des profes
sionnels de la télévision » (3). Comme Le refus des journalistes d'admettre
l'a souligné le rapport du comité An les contraintes inhérentes à leur pro
nans « ces analyses de la "fonction fession ne prouve en rien qu'ils ne di
d'agenda" opérée par les journalistes sposent pas du pouvoir d'établir des
ont tout naturellement suscité des réac priorités qui délimitent le périmètre
tions d'indignation, voire d'étonne- des questions sociales. A ceci on ne
ment, chez les hommes de télévision peut rien nous opposer. Dans le vo
avec lesquels nous en avons dis lume 1 , nous avons présenté d'innomb
cuté » (4). Le comité, citant le rédac rables preuves, tirées d'un vaste
teur en chef d'ITN, affirmait que les échantillonnage d'enregistrements de
informations « étaient en priorité dic bulletins d'informations, qui illustrent
tées par les événements du jour » (4). la fonction hiérarchisante des infor
Ce point de vue pose des questions mations. Nous avons démontré que
considérables sur les événements et les bulletins diffusés par des services
sur les interprétations qui en sont concurrents n'étaient pas vraiment
données. Nous ne pouvons que sous concurrents, tant du point de vue des
crire à l'analyse faite par Stuart Hall événements rapportés que du style
de la réaction d'Annan face à ce que adopté pour les commenter. Il nous
Hall appelle « une idée reçue bien éta est apparu que l'ordre de présentation
blie de la recherche sur la télévision ». des informations était tout à fait pré
Il déclare : « Mais ici, au cœur même visible et que le journaliste ne dispos
du problème, la théorie d'Annan se ait que d'un nombre limité de techni
ques. Nous avons de plus démontré perd en platitudes et en vœux pieux. Il
soulève la question épineuse du pouvoir qu'une certaine régularité dans le do
des médias de «fixer des priorités et de maine du reportage social avait pour
définir la réalité »... seulement pour résultat une couverture insuffisante
conclure que ce pouvoir n'est pas de ce domaine ; que des éléments es
prouvé. Ce qui semble avoir influencé sentiels de l'actualité sociale étaient
Annan sur ce point fut « l'étonne- systématiquement sous-commentés
ment » avec lequel cette idée fut ac (par exemple, les accidents du tra
cueillie par les professionnels ! Mais le vail), alors que d'autres faisaient
concept de «fonction d'agenda » est un certes l'objet de reportages (notamstructurel. // s'applique à la ment les grèves), mais pas de manière
relation entre un système très central systématique.
isé et ses professionnels (ces derniers Nous avons également montré
précisément ne perçoivent pas les impér dans les études de cas de ce volume
atifs plus larges du travail qu'ils ac comment les cadres inférentiels de
complissent grâce à leur idéologie pro base utilisés régulièrement par les pré
fessionnelle) qui, tout en en parlant et sentateurs conditionnaient les repor-
(3) Collins, 1976-1977.
(4) Annan Committee (The), 1977, p. 272 et p. 277.
(5) Hall, 1977, p. 272.
— 182 tages sur les grèves et, ceci, d'une man à ce résultat, c'est aussi une partialité
ière qui allait manifestement à l'en- systématique dans le compte rendu et
contre des intérêts de la classe dans l'interprétation des statistiques
ouvrière et du mouvement ouvrier, gouvernementales .
notamment parce que ces cadres infé- Pour ce qui est du langage utilisé
rentiels étaient en tous points par les journalistes, nous avons
conformes à l'idéologie dominante montré qu'il ne se différenciait pas de
sur les grèves et les réalités de la vie celui de la presse populaire, caractér
sociale qui prévaut dans notre sys isé par son indigence et ses redon
tème économique. Nous avons en dances, et que ce que les journaux té
outre montré que ces cadres, de par lévisés disent dans le domaine social
leur nature non critique, étaient favo se fonde sur l'idée que les conflits so
rables au patronat, et nous avançons ciaux sont des « troubles », troubles
ce fait sans parler des accusations pour nous les consommateurs, pour
portées contre les journalistes par le le patronat, pour la nation, mais ja
patronat. Le niveau et la quantité des mais pour les travailleurs concernés.

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