Nantes à l époque gallo-romaine (suite et fin). - article ; n°3 ; vol.33, pg 405-417
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Nantes à l'époque gallo-romaine (suite et fin). - article ; n°3 ; vol.33, pg 405-417

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Annales de Bretagne - Année 1918 - Volume 33 - Numéro 3 - Pages 405-417
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Publié le 01 janvier 1918
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Langue Français

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Louis de Laigue
Nantes à l'époque gallo-romaine (suite et fin).
In: Annales de Bretagne. Tome 33, numéro 3, 1918. pp. 405-417.
Citer ce document / Cite this document :
de Laigue Louis. Nantes à l'époque gallo-romaine (suite et fin). In: Annales de Bretagne. Tome 33, numéro 3, 1918. pp. 405-
417.
doi : 10.3406/abpo.1918.1495
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1918_num_33_3_1495LOUIS DE LAIGUE
NANTES A L'ÉPOQUE GALLO-ROMAINE
(Suite et fin).
VII. — Administration civile et militaire.
Commerce. — Communications tant par terre
que maritimes et fluviales.
Faute de données topiques, force sera de nous limiter à
quelques indications sommaires, surtout en ce qui regarde le
régime administratif et militaire. Sans doute, il serait aisé,
en concluant du connu à l'inconnu, de prêter au Vicus
Portensis, devenu plus tard le Portus Namnetum, l'orga
nisation que nous savons avoir été celle de quelque autre
grand centre romain analogue. Mais, bien loin de vouloir faire
ici du « roman historique », nous prétendons écrire un
mémoire strictement dO3umentaire. Ceci pour expliquer la
brièveté de ce qui va suivre.
Tout d'abord, il le faut avouer, nous ne savons pas de façon
positive quelle était, dans la hiérarchie romaine, la situation
du Vicus Portensis puisque, strictement, ce terme de Vicus
n'implique point une respublica proprement dite. Cependant,
on croit avoir réussi à le prouver précédemment, l'existence
d'un Tribunal et d'un Porticus supposent les éléments
essentiels du gouvernement municipal de la Givitas. En effet,
au tribunal siégeaient les magistrats d'ordre supérieur ou qui
pour eux, tandis que le Porticus servait à diverses fins, sans
excepter la réunion de Y Amplissimus Ordo local et d'autres
corps constitués en sociétés, soit 3ommerciales, soit civiles,
soit funéraires. Enfin, si tout autorise à pleinement affirmer
que le Nantes gallo-romain possédait une complète organi-
6 -406 nantes a l'époque gallo-romaine.
sation conforme aux principes d'autonomie municipale établis
et maintenus par Rome, ce fait apparaît d'autant plus
certain que nous avons vu les AGTORES VIGANORVM POR-
TENSIVM agir au nom de ces derniers, les détails donnés
précédemment ne permettant point, sous peine d'oiseuses
redites, de revenir sur ce sujet.
Pour ce qui est du côté militaire, il est non moins douteux
qu'en Armorique, la Bretagne, telle que nous l'entendons,
recevait des garnisons suffisant à maintenir l'ordre intérieur
et aussi à parer aux éventualités provenant des menaces du
dehors. Toutefois, ici encore, la documentation est piètre ou
presque nulle et il faut descendre jusqu'à la Notitia pour
rencontrer un texte dont il a même été fait état dès le
chapitre Ier. Ce texte, envisagé sous un autre point de vue,
nous allons le reprendre uniquement à celui de la défense
armée.
La Notitia susvisée énumère un Tribunus Cohortis et neuf
praefecti militum stationnés .en diverses localités dont la
cinquième est fautivement appelée Mannatias, par la grossière
inadvertance d'un scribe ignare W. En ce qui concerne cette
ville, notre liste porte expressément : Sub dispositione vin
spectabilis ducis tractus armoricani et nervicani V Prae-
fcctus militum Superuentorum Mannatias (2).
Il va sans dire que ce praefectus et sa troupe étaient
encadrés par d'autres forces avec lesquelles ils concouraient
à la garde du pays. — On estime, du reste, que, vu les
effectifs de la légion, très réduits à cette époque, il ne se
trouvait à Mannatias que six mille hommes d'infanterie et
une Ala ne dépassant pas quatre cents chevaux. C'est, au
surplus, cette ala seule qui semble ici mentionnée, car,
d'après les recherches les plus récentes, les superventores
étaient des soldats appartenant à la cavalerie légère. Voilà
tout ce que nous croyons pouvoir dire sur les choses militaires
(1) Voir ci-dessus chap. III.
(2) Seulement pour mémoire on relève que, dans sa Géographie de la
péninsule armoricaine (p. 92-94), M. de la Monneraie place Mannatias au
Yaudet où se voient les vestiges d'une forteresse gallo-romaine. Nantes a l'époque gallo-romaine. 407
nantaises et c'est vraiment très peu. — Nous serons moins
déficients au point de vue du commerce et des communic
ations.
Combien, quant au trafic, est privilégiée la situation de
Nantes, c'est ce qui frappe de prime abord. En effet, alors que
d'autres centres importants disparaissaient au cours des âges,
cette situation contribuait non seulement au maintien, mais
à l'accroissement de Vemporium namnète jusqu'à en faire ce
qu'il est devenu aujourd'hui.
Dans l'antiquité, le VIGVS PORTENSIS était tête de ligne
de routes romaines rayonnant dans plusieurs sens, comme
on l'a déjà dit en indiquant même les directions principales.
Mais la voie maritime et fluviale étant la plus avantageuse,
était conséquemment de beaucoup la plus active. — A elle,
en tout temps, la ville a dû sa séculaire opulence, accrue
encore depuis la découverte des deux Amériques.
C'est pourquoi l'on comptait chez les PORTENSES nombre
d'associations adonnées au négoce par eau. Déjà nous avons
eu occasion de citer les NAVIGVLARII, c'est-à-dire les armat
eurs proprement dits.
Mais comme, dans un port situé à l'embouchure d'un grand
fleuve, le commerce fluvial lui-même devait se lier intimement,
voire se confondre avec celui de l'Océan, surtout en raison des
transbordements indispensables, il semble nécessaire de
donner ici une place à part à ces NAVTAE LIGERICI dont les
plus importantes inscriptions, précédemment commentées,
ont perpétué l'honorable et significatif souvenir.
Sïl est superflu de rappeler ici la place considérable que,
dans l'organisation sociale romaine et, partant, gallo-romaine,
tenaient les collegia en général, nous devons pourtant faire
ressortir que, parmi ces collegia, ceux de Nantes occupaient
un rang à part. C'est de quoi les nombreux monuments épigra-
phiques trouvés *en Gaule dans les contrées situées sur le
cours des fleuves Loire, Rhin, Rhône entre autres, voire de
leurs affluents, rendent un irréfragable témoignage.
Sous ce rapport, et à propos des fameux NAVTAE PARI- 408 nantes a l'époque gallo-romaine.
SIAGI dont la célèbre inscription, précédemment citée, porte
une date certaine, celle du principat de Tibère (14-37 ap. J.-G.)
Michel Pélibien faisait, au commencement, du XVIIIe siècle W,
de judicieuses observations qui se peuvent parfaitement appli
quer aux NAVTAE LIGERIGI, en sorte que nous n'hésitons
pas à les faire nôtres.
« A Lutèce, [ce qui peut à fortiori s'entendre de Nantes, ville
alors certainement plus importante], il ne peut s'agir de
simples bateliers. Les monuments prouvent le contraire. Et
quand les empereurs ont élevé des négocians à la dignité de
chevaliers, ils ne les ont pas regardez comme des bateliers
méprisables. — Mais ce ne sont pas des chevaliers seulement
qui se sont incorporez parmi ceux qui faisoient le commerce
par eau; l'on trouve des sénateurs,, des questeurs, des prêteurs
qui ont pris le mesme parti. Geste profession estoit héréditaire
et ceux qui l'exerçoient avoient des fonds de terre destinez
à leur aider à supporter les frais de la navigation et qui ne
pouvoient, quoiqu'alienez par eux, changer de nature. » Gela
dit, notre auteur reproduit d'abord certain nombre d'inscrip
tions concernant les nautes, inscriptions presque toutes
empruntées à Gruter, mais avec références souvent erronées,
du moins comme chiffres de classement. Puis, s'autorisant
de ces inscriptions, l'écrivain poursuit ainsi :
« Le corps des négocians par eau des rivières du Rhône et
de la Saône est qualifié splendidissime dans une inscription
qui se voit à Lyon en l'église de Saint-Pierre... » Enfin, après
avoir rappelé un autre litulus où ces mêmes Nautes Lyonnais
rendent hommage à l'empereur, il ajoute : « De simples
bateliers ne s'avisent guère de rendre aux princes de ces sortes
d'honneurs qui tirent quelque considération de la qualité de-
ceux

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