Nécrologie - article ; n°2 ; vol.157, pg 669-681
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1999 - Volume 157 - Numéro 2 - Pages 669-681
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nécrologie
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1999, tome 157, livraison 2. pp. 669-681.
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Nécrologie. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1999, tome 157, livraison 2. pp. 669-681.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1999_num_157_2_450997CHRONIQUE*
NECROLOGIE
ANDRÉ VERNET
(1910-1999)
Une longue vie d'érudit. Ce fut le titre du livre offert au doyen des chartistes,
Charles Samaran, qui fut celui qui remit, le 5 février 1982, son épée d'académic
ien à André Vernet. Or ce titre peut résumer aussi la vie de notre confrère, qui
s'est éteint à Paris, le 7 mars 1999, alors qu'il allait atteindre ses 89 ans. Une
longue vie, bien remplie. Dès que sa vocation s'est déclarée, André Vernet s'est
dirigé vers l'Ecole des chartes et, une fois entré, il ne l'a plus quittée. C'est sans
doute le seul exemple d'une carrière qui se soit entièrement déroulée entre les murs
de l'Ecole, dont il fut, pendant plus d'un demi-siècle, une des figures marquantes.
Né le 18 avril 1910, André Vernet fit ses études au lycée de Bourges, puis à
Paris au lycée Louis-le-Grand ; il passa la licence de lettres classiques, puis en 1932
un diplôme d'études supérieures sur Sidoine Apollinaire, et se présenta à l'École
des chartes, où il fut reçu troisième en 1933. Il en sortit second en 1937, avec
une thèse sur le De mundi universitate de Bernard Silvestre et, après quelques
mois au Cabinet des manuscrits, section latine, en attendant sa nomination, il prit
presque aussitôt, en avril 1937, les fonctions de secrétaire de l'École, auxquelles
l'appelait son maître Clovis Brunei. Il ne quitta l'École des chartes que quelques
mois, une première fois en attendant sa nomination de secrétaire, une seconde fois
en 1940, pour rejoindre son régiment d'affectation. Un peu plus tard, en 1944,
le directeur parvint à éviter son envoi en Allemagne, en faisant valoir que le secrét
aire, qui était en même temps le bibliothécaire et l'agent comptable, avait à charge
l'exécution de toutes les mesures administratives : « Son absence paralyserait du
jour au lendemain l'ouverture du bureau du secrétariat, l'organisation des examens,
l'établissement des états de paiement, le règlement de la bibliothèque et de façon
générale toute relation administrative de l'Ecole »...
Bien qu'elles ne l'aient nullement empêché de bâtir une œuvre scientifique
de très haute qualité, les fonctions de secrétaire étaient donc lourdes ; il les remp
lit pendant presque vingt ans, jusqu'en 1955, date à laquelle il remplaça Robert
Bossuat comme titulaire (le sixième) de la chaire intitulée « Sources littéraires
et narratives de l'histoire de France », qu'il occupa jusqu'en 1978. En 1955
également, par une reconnaissance unanime de la réputation que le secrétaire de
l'École s'était assurée dans le domaine de la littérature latine médiévale, il remplaç
ait Edmond Faral à l'École pratique des hautes études, dans la chaire de Langue
* Du 1er novembre 1998 au 31 octobre 1999. CHRONIQUE B.É.C. 1999 670
et littérature latines du Moyen Age, assurant ainsi un double enseignement,
alors qu'il donnait déjà des cours de paléographie en Sorbonne. Il était aussi le
conseiller scientifique de la section de codicologie de l'Institut de recherche et
d'histoire des textes, et membre très actif d'un grand nombre de comités de publi
cation et de sociétés scientifiques. Son infatigable dévouement et sa haute compét
ence scientifique furent reconnus par ses pairs lors de son élection au fauteuil
de Pierre Devambez à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, en juin 1980.
Et il continua son action de conseil, de direction scientifique, d'évaluation, de
présidence dans toutes les instances où il était partie prenante, jusqu'à ses derniers
jours. Le 2 mars 1999, ses amis et élèves lui remettaient solennellement, à l'Insti
tut de recherche et d'histoire des textes, un volume de mélanges, Du copiste au
collectionneur, où il put mesurer la ferveur amicale de ses obligés, le rayonnement
de son œuvre et la fécondité de ce qu'il avait semé autour de lui. Quelques jours
après, sans longues souffrances, sans amoindrissement de ses facultés, la mort venait
mettre comme un point d'orgue sur cet événement qu'il attendait comme une heu
reuse conclusion à sa vie d'érudit.
Son œuvre, recensée dans ces tout récents Mélanges, repose sur une conception
de l'histoire littéraire qui, étayée par l'histoire des bibliothèques et la codicologie,
se fait plus largement histoire des textes. La richesse de cette conception, appuyée
sur une curiosité inlassable, une exigence de précision et une rigueur sans limite,
se révèle par la diversité des sujets abordés, des manuscrits repérés et analysés,
des auteurs découverts ou mis en lumière. André Vernet avait le goût de la découv
erte, et plus encore de trouver que de mettre au point ses trouvailles. Des inédits,
des textes curieux, des manuscrits ignorés d'oeuvres rares, des fonds mal connus
passés au peigne fin, des précisions biographiques : innombrables sont ses apports
à l'histoire littéraire. Beaucoup ont été rassemblés dans ses Études médiévales,
en 1981. L'ampleur des possibilités de cette approche est illustrée par deux entre
prises de grande envergure, l'étude de la bibliothèque de Clairvaux, dont le premier
tome parut en 1979, le second, terminé par ses collaborateurs, en 1997; et le volume
de Y Histoire des bibliothèques françaises consacré au Moyen Age, paru sous sa direc
tion en 1989.
Cette production reposait sur une documentation prodigieuse, fruit de dépouil
lements infatigables. Célèbre, presque légendaire, son fichier bibliographique était
une mine, généreusement ouverte à tous ses correspondants et visiteurs, et qui,
en partie déposé à l'Institut de recherche et d'histoire des textes, continue à servir.
La banque de données qu'un seul homme avait accumulée, à force de passion et
de curiosité, semblera sans doute un mythe au siècle qui s'annonce, mais a vérit
ablement, avant les banques électroniques, joué leur rôle de découverte et de
contrôle. Les entreprises bibliographiques internationales, comme le « Nouveau
Potthast » à Rome (Repertorium fontium medii aevi), comptaient sur sa document
ation et sur sa science jamais mise en défaut Sa bibliothèque, amoureusement cons
tituée au long des années, était un instrument de travail incomparable. Nombreux
sont ceux qui le revoient encore, à chaque question, se lever, glisser le long des
rayons, s'arrêter droit à l'endroit juste, tirer le livre nécessaire et revenir en le feuil
letant. Il n'était avare ni de sa documentation, ni de ses idées, ni de son temps. B.É.C. 1999 CHRONIQUE 671
La reconnaissance de ses élèves et collaborateurs répondait à cette générosité.
Ils savaient que, sous une apparence austère, et malgré une exigence scientifique
qu'il considérait comme de son devoir, André Vernet était un homme d'une
grande bonté et d'une grande droiture, parfois blessé par la vie, mais toujours di
scrètement attentif à autrui. Ils se souviennent aussi, à l'occasion, d'un bon vivant,
plein d'humour et parfois de malice.
Une longue vie consacrée à la recherche, aux livres, aux manuscrits. Une longue
vie sous le sceau d'une érudition rigoureuse et généreuse, d'une probité intel
lectuelle sans faille. André Vernet entre à présent dans la légende des grands
ancêtres, pour continuer à être le modèle qu'il a toujours été.
Pascale BOURGAIN.
ALEKSANDER GIEYSZTOR
(1916-1999)
La communauté internationale des médiévistes a appris avec tristesse le décès
à Varsovie, le 9 février 1999, de l'un de ses membres les plus éminents, Aleksan-
der Gieysztor.
Il était né le 17 juillet 1916 à Moscou, où son père, citoyen de l'Empire russe,
mais Polonais dans l'âme, occupait un poste important à la direction de la Com

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