Note de syntèse - article ; n°1 ; vol.80, pg 69-97
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Description

Revue française de pédagogie - Année 1987 - Volume 80 - Numéro 1 - Pages 69-97
The ethnographic approach in educational sociology : school and community, educational institutions, classrooms (Third part and general conclusion).
After the introduction, the first part about school and community written by J.-L. Derouet, the second part about school as an institution written by A. Henriot, presented in the Revue Française de Pédagogie, n° 78, January 1987, Régine Sirota deals with the problem of classroom : is it a desperately empty or desperately full set ? In conclusion the three authors discuss about the new methodological approaches or the reconstruction of the field of investigation represented by ethnography in the scope of education.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Agnès Henriot-Van Zanten
Jean-Louis Derouet
Mme Régine Sirota
Note de syntèse
In: Revue française de pédagogie. Volume 80, 1987. pp. 69-97.
Abstract
The ethnographic approach in educational sociology : school and community, educational institutions, classrooms (Third part and
general conclusion).
After the introduction, the first part about school and community written by J.-L. Derouet, the second part about school as an
institution written by A. Henriot, presented in the Revue Française de Pédagogie, n° 78, January 1987, Régine Sirota deals with
the problem of classroom : is it a desperately empty or desperately full set ? In conclusion the three authors discuss about the
new methodological approaches or the reconstruction of the field of investigation represented by ethnography in the scope of
education.
Citer ce document / Cite this document :
Henriot-Van Zanten Agnès, Derouet Jean-Louis, Sirota Régine. Note de syntèse. In: Revue française de pédagogie. Volume 80,
1987. pp. 69-97.
doi : 10.3406/rfp.1987.1475
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1987_num_80_1_1475REVUE FRANÇAISE DE PÉDAGOGIE N° 80 juil.-août-sept. 1987, 69-97
Approches ethnographiques en sociologie de l'éducation :
NOTES DE SYNTHÈSE l'école et la communauté, l'établissement scolaire, la
classe
N.D.L.R. — Le lecteur trouvera ici la fin (IIIe partie et conclusion) de cette Note de
Synthèse, dont l'introduction et les deux premières parties ont paru dans le N° 78 de
janv.-fév.-mars 1987 (pp. 73-108) de la Revue Française de Pédagogie.
III. - LA CLASSE : UN ENSEMBLE DÉSESPÉRÉMENT VIDE OU UN ENSEMBLE
DÉSESPÉRÉMENT PLEIN ?
1. La classe: un objet d'étude sociologique?
« Une classe, en effet, est une petite société », peut-on lire sous la plume de
Durkheim dans Education et Sociologie publié en 1922 ; Dans l'Education Morale
(1938) celui-ci analyse d'emblée le rôle socialisateur de la classe et évoque les
variations pédagogiques impliquées par la composition du public. Pourtant cet objet
de recherche est longtemps resté la « boîte noire » de la sociologie de l'éducation.
Etait-ce parce que « les classes peuvent être des endroits incroyablement ennuyeux,
il y a rarement quelque chose de dramatique, rarement quelque chose d'un intérêt
exceptionnel qui s'y produit », dit Lacey. Spindler lui-même raconte : « Je m'asseyais
dans les classes pendant des jours en me demandant ce qu'il y avait à observer. Les
enseignants enseignaient, réprimandaient, récompensaient, pendant que les élèves,
assis à leurs bureaux, se tortillaient, bavardaient, écrivaient, lisaient, faisaient les
malins, comme dans ma propre expérience d'élève, comme dans ma pratique
d'enseignant. Que pouvais-je écrire sur mon carnet de terrain vide ? » (Spindler,
1982).
Comment cet objet extraordinairement familier, ennuyeux et routinier a-t-il pu
susciter dans ces quinze dernières années une floraison d'études du côté anglosaxon
et américain tout en restant un jardin en friches du côté français ?
Cette dissection anatomique de la familiarité et des évidences signifie-t-elle
vraiment un renouveau dans le champ de la sociologie de l'éducation ?
L'analyse de « la classe » peut être prise comme incarnation, comme quintes
sence de l'analyse du processus de scolarisation. En effet, elle en concentre les
diverses conceptualisations et méthodologies, en les transposant dans une arène
bien précise. Mais inversement, elle en est totalement dépendante. Ainsi, prendre la
classe comme « objectif grossissant », comme « lorgnette » permet de saisir l'évolu
tion de courants de recherche et de problématiques qui ont traversé dans ces vingt
dernières années la sociologie de l'éducation, et se sont intéressés à ce niveau du
processus éducatif. En outre, ceci permet de percevoir et d'appréhender comment un
même objet empirique peut être construit par différentes disciplines, et peut se situer
progressivement en tant qu'objet de recherche à l'intersection de plusieurs d'entre
elles. D'où la difficulté de la tâche, car il est difficile à la fois de résumer de grands
courants théoriques parfois d'origines disciplinaires différentes et de viser l'exhausti-
vité du champ. Il ne s'agira donc ici que d'une esquisse. (D'autre part nous nous en
tiendrons strictement à l'objet classe, A. Henriot ayant traité la communauté, et J.L.
Derouët, l'établissement scolaire dans une précédente livraison).
Pour cette ébauche, on aurait pu adopter différents modes de présentation :
historique, par écoles nationales ou par écoles théoriques ou encore par disciplines.
69 Un ordre rigoureux est délicat à maintenir, car les entrecroisements sont multiples
entre écoles nationales, disciplines et courants théoriques. Il est en outre parfois
délicat de situer très précisément certains « pères fondateurs », car on a souvent
l'impression d'être face à ce véritable orchestre invisible, dont parle Wmkin (1981),
tant certains noms, tels que ceux de Goffman, Becker, Labov, Cazden, Hymes,
Garfinkel, viennent profiler leurs ombres derrière nombre de travaux. J'adopterai ici
essentiellement une analyse historique par école nationale tentant de situer les
grandes orientations théoriques.
Pourquoi les sociologues s'intéresseraient-ils à la classe ? Certes la classe a été
très tôt pointée comme l'objet même d'une sociologie de l'éducation, non seulement
dans la sociologie française avec Durkheim mais aussi dans la sociologie américaine.
Basé sur des intuitions et des souvenirs, l'ouvrage de Waller (1932), The sociology of
teaching, nous propose une lecture de cet organisme social qu'est l'école, à travers
son fonctionnement quotidien. Aussi la classe est-elle définie comme une des « situa
tions » à l'intérieur de laquelle vont se rencontrer maîtres et élèves. Il analysera donc
le mode de définition de la situation, les attitudes et les rôles dans la classe, la
bataille des exigences scolaires. A l'étude de Waller, considérée comme un classique
dans la sociologie de langue anglaise vont succéder deux études devenues des
classiques mais situées dans des courants théoriques bien différents : dans une
perspective interactionniste, l'étude d'H.S. Becker, 1957, Social-class variations in
the teacher-pupil relationship, sans utiliser l'observation participante, mais à partir
d'interviews non directifs, va analyser les variations socioculturelles affectant les
relations maîtres-élèves. Le texte de Parsons (1959), The School Class as a Social
System : Some of its functions in American Society, dans le paradigme structoro-
fonctionnaliste, étudie la classe comme lieu de socialisation où chacun acquiert le
rôle qu'exige de lui la société.
Voici donc, dès la fin des années 50, situées les données du débat sociologique
qui va construire cet objet qu'est la classe au sein de la sociologie de l'éducation.
Puis le sujet semble tomber dans l'oubli, devant l'éclosion et l'extension des « survey
researches », en effet la classe représente une unité d'analyse qui semble alors plus
du ressort de la psychologie sociale, que de la sociologie.
Mais précisons clairement notre objet, prendre la classe comme incarnation du
processus de scolarisation (schooling) c'est la considérer à la fois comme organisa
tion sociale, d'où l'étude des processus interactionnels, et comme lieu privilégié de
transmission du savoir. C'est pourquoi nous nous intéressons ici tant aux recherches
portant sur le curriculum formel que sur le curriculum caché, le curriculum réel
comportant à la fois des aspects cognitifs et culturels.
2. Le contexte français ou l'opacité de la boîte noire
Comment s'est développée dans le cadre de la sociologie française, une
approche de la classe et des interactions scolaires ?
Une première réponse s'impose, dans la sociologie de langue française, « la
boîte noire » qu'est la classe au niveau de la quotidienneté de l'interaction maître-
élève n'a que fort rarement été construite comme objet sociologique (on peut noter à
cet égard que cet objet n'a

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