Note de synthèse - article ; n°1 ; vol.63, pg 61-79
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Description

Revue française de pédagogie - Année 1983 - Volume 63 - Numéro 1 - Pages 61-79
The « New educational sociology » in Great Britain : orientations, theoretical contributions, trends (1970-1980). - After its explosion around 1970-1971 as a « thoretical revolution » and its speedy diffusion during the following years this new stream was induced to change so deeply from 1974-75 that it appeared at the end of the decade as virtually absorbed or supplanted by the « neo-marxism ».
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 6
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mr Jean-Claude Forquin
Note de synthèse
In: Revue française de pédagogie. Volume 63, 1983. pp. 61-79.
Abstract
The « New educational sociology » in Great Britain : orientations, theoretical contributions, trends (1970-1980). - After its
explosion around 1970-1971 as a « thoretical revolution » and its speedy diffusion during the following years this new stream was
induced to change so deeply from 1974-75 that it appeared at the end of the decade as virtually absorbed or supplanted by the «
neo-marxism ».
Citer ce document / Cite this document :
Forquin Jean-Claude. Note de synthèse. In: Revue française de pédagogie. Volume 63, 1983. pp. 61-79.
doi : 10.3406/rfp.1983.2301
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1983_num_63_1_2301REVUE FRANÇAISE DE PEDAGOGIE N° 63 avnl-ma.-jum 1983,61-79
NOTE DE SYNTHÈSE
La « nouvelle sociologie de l'éducation »
en Grande-Bretagne :
orientations, apports théoriques, évolution (1 970-1 980).
partie et de La sciences la richesse, rapidité de la avec l'éducation densité, laquelle, la qualité en dans Grande-Bretagne du ce réseau pays, paraissent des expliquent publications se développer sans de sciences doute les en connaissociales grande
sances et se renouveler les idées. Ce qu'on a appelé au début des années 70 le cou
rant de la « nouvelle sociologie de l'éducation » (NSE dans la suite du présent texte)
nous semble une assez bonne illustration de ce phénomène. Après avoir éclaté vers
1970-71 comme une espèce de « révolution théorique » et après connu une
diffusion rapide au cours des années suivantes, ce courant était amené en effet à se
transformer profondément dès 1 974-75, au point d'apparaître, au terme de la décenn
ie, aux yeux de certains commentateurs (cf. Banks, 1982) comme virtuellement
absorbé ou supplanté par le « néo-marxisme ». C'est la vie brève, mais aussi les
apports originaux, de cette constellation instable que nous voudrions ici reconstituer
à grands traits.
I. - HISTORIQUE
C'est principalement dans le cadre de l'Institut d'Éducation de l'Université de
Londres que se cristallisent, vers la fin des années 60, un certain nombre d'idées
caractéristiques de la NSE, en particulier sous l'influence de Basil Bernstein et sur
tout de Michael Young, un ancien professeur de sciences, auteur d'une thèse sur la
sociologie du curriculum (Young, 1967) et considéré souvent comme le principal
représentant de ce courant. Deux des étudiants qui firent leur thèse sous sa direction
(Esiand, 1 970, Keddie, 1 970) contribuèrent ensuite à la diffusion des idées nouvelles,
en devenant l'un professeur de sociologie à I Open University, l'autre à Goldsmith
College.
C'est cependant à l'occasion de la Conférence Annuelle de la British Sociologic
al Association tenue à Durham en 1970 qu'eut lieu la première importante expres
sion publique de la nouvelle orientation proposée. Comme le suggère Brown, éditeur
des communications présentées à cette conférence (1973a), plusieurs d'entre elles
créèrent en effet une véritable « ligne de fracture » dans la sociologie britannique de
l'éducation. C'est à la suite de cette conférence, au cours d'une conversation entre
Basil Bernstein, Michael Young et Pierre Bourdieu, que devait naître le projet de pu
blier cet ouvrage qui allait devenir une sorte de livre fondateur (ou, comme disent les
Anglo-Saxons, le « locus classicus ») de la « nouvelle sociologie », sans cesse cité et
commenté par la suite : « Knowledge and Control h (Young, 1 97 1 , - KC dans la suite
du présent texte).
Sous-titré « New Directions in the Sociology of Education », KC nous propose en
fait une pluralité d'orientations nouvelles beaucoup plus qu'une « nouvelle sociolo
gie ». Sur les dix textes qui composent le recueil, cinq seulement sont originaux : ceux
d' Esiand, de Keddie, de Young et l'Introduction rédigée par Young (cf. de Bernstein,
61 références dans notre annexe bibliographique). Les cinq autres, antérieurement
publiés ailleurs, sont fort hétérogènes et n'ont en commun que de rompre avec les
conceptions dominantes, ethnocentriques et « absolutistes », de la connaissance et
de la culture (cf. Horton, 1967, Blum, 1970, Davies, 1970, et deux textes de Pierre
Bourdieu publiés initialement en français en 1966 et 1967, « Champ intellectuel et
projet créateur » et « Systèmes d'enseignement et systèmes de pensée »). Saisir dans
KC l'émergence d'une « nouvelle sociologie », d'un « nouveau paradigme théorique »,
comme le fait Gorbutt dans un article enthousiaste et qui bénéficia d'un grand reten
tissement (1972), supposait donc une lecture passablement sélective de l'ouvrage.
Et de fait, comme le remarque Robbins (1978), la plupart des auteurs qui firent r
éférence par la suite à KC au titre de la NSE s'appuyèrent presque exclusivement sur
les textes de Young, Esland et Keddie. Le texte de Bernstein fut également lu et com
menté, mais le plus souvent indépendamment des autres, en liaison avec les autres
contributions de cet auteur à la théorie des processus d'enseignement (cf. Bernstein,
1975 et les études critiques de Easthope, Bell et Wilkes, 1975, Pring, 1975, Smith,
1 976, Gibson, 1 977, Apple et Wexler, 1 978, King, 1 979, 1981). Quant à Bourdieu,
son appartenance au même champ théorique a pu être discutée (cf. par exemple
Eggleston, 1973, Cooper, 1980).
A côté de cette publication « savante », et d'accès parfois difficile, ce furent cer
taines publications didactiques faites dans le cadre du cours « School and Society »
de l'Open University qui assurèrent la plus large audience à la nouvelle orientation.
Citons le « reader » édité par Cosin et al. (1971) et les six fascicules préparés par
Esland (1971a), Dale (1972), Esland, Dale et Sadler (1972), Hargreaves et Keddie
(1 972), Seaman, Esland et Ben Cosin (1 972), McPherson, Swift et Bernstein (1 972).
II. - LA CRITIQUE DE LA SOCIOLOGIE DE L'ÉDUCATION « TRADITIONNELLE »
Pour les partisans les plus enthousiastes de la nouvelle approche, qui sont aussi
de fervents lecteurs de Thomas Kuhn (1962), les conceptions développées dans KC
témoignent d'une « révolution scientifique » comparable à la révolution galiléenne
dans les sciences de la nature : il s'agit d'un « nouveau paradigme » incompatible
avec l'ancien et destiné à le supplanter (cf. Gorbutt, 1 972).
Dominée par les chercheurs appartenant à la London School of Economies, la
sociologie de l'éducation britannique des années 50 et 60 s'intéressait surtout aux
problèmes de l'inégalité des chances, des obstacles à la mobilité, du gaspillage des
talents et des déterminants sociaux (ou socio-culturels) de l'éducabilité. Son cadre
conceptuel principal était le fonctionnalisme, son affiliation politique la plus fréquente
la social-démocratie. (Citons par exemple Glass, 1954, Floud, Halsey et Martin, 1957,
Floud, Halsey et Anderson, 1961, Douglas, 1964, Halsey, 1972 et un certain nomb
re de grands « rapports » officiels sur le fonctionnement du système éducatif). Au
cours des années 60, la sociologie de l'éducation connaît, en Grande-Bretagne, com
me discipline d'enseignement une expansion remarquable, devenant en particulier
une composante importante des programmes de formation d'enseignants. Parallèle
ment, une certaine restructuration du champ intellectuel de la discipline se produit
aux dépens de la London School of Economies et des départements universitaires
de sociologie, au profit des départements universitaires de sciences de l'éducation
et des « colleges » (ou instituts) de formation des enseignants, et en particulier du
London Institute of Education déjà cité, puis grâce au développement de l'Open
University. Cette restructuration autour et au profit d'institutions de formation péda
gogique explique sans doute (autant que les déceptions causées par les politiques
réformistes d' « égalisation des chances ») le déplacement conceptuel observable à
62 partir du milieu des années 60 (cf. Karabel et Halsey, 1976, 1977a) : la sociologie
de l'éducation britannique allait en effet s'intéresser de plus en plus aux proce

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