Note de synthèse  - article ; n°1 ; vol.71, pg 47-61
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Description

Revue française de pédagogie - Année 1985 - Volume 71 - Numéro 1 - Pages 47-61
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Marc Monteil
Note de synthèse
In: Revue française de pédagogie. Volume 71, 1985. pp. 47-61.
Citer ce document / Cite this document :
Monteil Jean-Marc. Note de synthèse . In: Revue française de pédagogie. Volume 71, 1985. pp. 47-61.
doi : 10.3406/rfp.1985.1545
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1985_num_71_1_1545FRANÇAISE DE PÉDAGOGIE N° 71, avnl-mai-juin 1985, 47-61 REVUE
Pour une contribution de la psychologie sociale
expérimentale à l'éducation
NOTE DE SYNTHÈSE
la psychologie Pour avoir sociale fait longtemps expérimentale l'objet s'est de débats trouvée multiples assez largement et de contestations écartée de l'univers nombreuses, des
références scientifiques des praticiens de la pédagogie. En effet à soutenir, pour les uns,
que les situations expérimentales sont pour la plupart d'entre elles artificielles, et à
considérer, pour les autres, que les chercheurs « profitent » de leur construction pour y
introduire leurs propres définitions idéologiques, on est arrivé — nous semble-t-il — à faire
accroire aux enseignants qu'une « bonne psychologie » ne pouvait être référée qu'à des
analyses et des pratiques authentifiées par l'espace éducatif de leur réalisation.
Dès lors la psychologie sociale a été réduite à certains courants plus cliniques comme
ceux de la non directivité ou de la dynamique des groupes, prolongés aujourd'hui par celui
de la recherche action dont l'hétérogénéité des pratiques correspond à un usage très
polysémique du concept.
Cet état de fait peut surprendre dans la mesure où depuis quelques décennies la
psychologie sociale expérimentale a connu un essor considérable. Or, à de rares except
ions près, tels par exemple les travaux de Milgram (1974) sur la soumission à l'autorité, les
recherches n'ont guère eu de retentissement auprès du public enseignant.
Le présent article veut modestement chercher à combler un peu cette lacune en
introduisant ses lecteurs à quelques-uns des grands phénomènes étudiés par la psycholog
ie sociale expérimentale et susceptibles de provoquer ou de rencontrer l'intérêt de ceux
qui, comme enseignants et plus généralement comme éducateurs sont situes dans une
pratique dont la référence psychologique n'est pas absente.
Les thèmes abordés n'épuiseront évidemment pas — loin s'en faut — les objets
d'études de la psychologie sociale et nous ne prétendrons pas non plus à l'exhaustivité de
leur traitement.
Signalons aussi que nous envisageons notre objectif comme étant de rassembler un
certain nombre d'éléments issus de la recherche récente et susceptibles d'être utiles pour
des recherches appliquées et non comme la présentation d'un ensemble doctrinal autori
sant à juger tel ou tel comportement éducatif ou à trancher entre diverses pratiques
pédagogiques. Les recherches en psychologie sociale expérimentale ne peuvent permettre
d'éviter la mise en œuvre de travaux psychosociopédagogiques beaucoup plus spécifiques
au terrain éducatif. Ceci n'implique nullement l'adoption d'une conception de la psychologie
sociale qui serait appliquée à l'éducation. En effet il ne s'agirait plus alors d'une discipline
fondamentale mais d'une simple démarche deductive avec sa réduction à un apport de
recettes ou de techniques (Perret-Clermont 1980).
I. — L'EXPLICATION DES CONDUITES ET LES JUGEMENTS
EN TERMES DE TRAITS DE PERSONNALITÉ
L'engagement d'une contribution de la psychologie sociale expérimentale à partir d'un
tel thème relève d'un double constat. D'abord l'activité éducative, quelle que soit la forme
empruntée : transmission de connaissances, orientation, évaluation, etc., se traduit, pour
partie, chez les personnes concernées par une recherche d'explication des conduites
d'autrui voire des leurs propres. De plus elle s'accompagne souvent d'évaluations opérées
en termes de traits de personnalité : élève sérieuse ou paresseuse, professeur conscien-
47 et inventif... Affirmations facilement contrôlables puisque s'agissant de pratiques cieux
institutionnalisées (bulletins trimestriels, notation des professeurs par la hiérarchie éducat
ive).
Ensuite la psychologie scientifique s'est, au cours de ces dernières années, beaucoup
attachée, dans un travail théorique et expérimental intense, à la description des activités de
ce type et a produit notamment les théories dites de l'attribution causale et les théories
implicites de la personnalité (TIP).
1. Les théories de l'attribution : un primat cognitiviste
Prévoir et contrôler notre environnement social et non social réclame la possibilité de
distinguer ce qui est stable de ce qui ne l'est pas. Appliqué à nos relations sociales cette
possibilité requiert de pouvoir attribuer une cause au comportement observé : est-ce dû au
hasard ? à la personnalité de son auteur ? ou encore à la situation ? Nous essayons « de
trouver aux événements sociaux des explications qui fassent la part de l'invariance et de
l'aléatoire» (Leyens, 1983, p. 81). Pour ce faire nous procédons par des inferences
particulières dénommées par les psychologues sociaux des attributions : elles consistent à
utiliser une certaine information pour lui susciter un supplément, lié à la première par une
causalité de type inductif (Leyens, ibid., p. 82).
Les psychologues sociaux se sont donc interrogés pour connaître les modalités
utilisées par l'individu pour réaliser ses inferences causales (i.e faire des attributions). Cette
interrogation apparemment peu brutale est pourtant à l'origine d'un renversement problémat
ique et épistémologique important. En effet il convient pour chercher à y répondre de ne
pas concevoir le sujet comme un être passif mais au contraire comme un être organisateur
qui traite de l'information, de ne plus l'appréhender simplement comme une machine à
répondre mais aussi comme une machine à inférer (Moscovici, 1972), comme un acteur et
non plus comme un lieu de réaction. C'est le passage d'un behaviorisme radical négligeant
les intentions et les dispositions personnelles à un cognitivisme, capable d'être tout aussi
radical d'ailleurs, qui met l'accent « sur la façon dont l'individu analyse et structure les
informations en provenance de l'environnement afin d'élaborer sa réponse ». (Georges et
Richard, 1982, p. 69). L'homme — rationnel — serait mû aussi par la recherche d'un
équilibre cognitif. Pour Heider (1958) l'attribution participe de cette recherche d'équilibre et
répond au besoin de l'individu d'organiser son environnement de façon cohérente afin de le
rendre plus prévisible. Cette formulation de Heider a fait l'objet dans la littérature spéciali
sée de plusieurs tentatives et modèles d'explications (Jones et Davis, 1965 ; Kelley, 1967 ;
Jones et Me Gillis, 1976) qui ont eux-mêmes fécondés de nombreuses recherches expéri
mentales. Il convient donc de les présenter brièvement en les résumant à gros traits. Pour
Jones et Davis (1965) le problème traité est celui de la perception01 que peut avoir un
individu des caractéristiques d'une autre personne. Ils postulent que face à une action à
effectuer par quelqu'un nous sommes en mesure de décider s'il s'agit d'un accident ou si
la personne en question ignorait les conséquences de son acte. En cas de réponse
négative on ne peut attribuer à l'acteur aucune intention. Dès lors nulle disposition ne sous-
tend l'acte observé. En revanche si la réponse est positive on atteint à une seconde étape
du raisonnement consistant à isoler les effets spécifiques de plusieurs actions possibles
(Leyens, 1983). Ce sont eux qui nourriront l'attribution, les effets communs étant éliminés
parce que non informatifs.
Dès lors les conditions à réunir pour que l'individu puisse établir une correspondance
entre la conduite observée et un attribut personnel du producteur de cette conduite sont
(1) Parler ici de perception est tout à fait adapte En effet, à l'origine, les travaux sur l'attribution s'inspirent de la
perceptio

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