Note sur la confection des tissus de type ikat à Madagascar - article ; n°1 ; vol.8, pg 67-81
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Description

Archipel - Année 1974 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 67-81
3. G. Heurtebize et J.A. Rakotoarisoa (Université de Tananarive) décrivent en détail les diverses étapes de la fabrication des rabanes dans une région du Nord-ouest de Madagascar, où s'est maintenu un antique procédé qui rappelle Vikat du monde indonésien.
3. G. Heurtebize and J.A. Rakotoarisoa (University of Madagascar) describe in detail the various stages of the making of Rabanes in a region N.W. of Madagascar, where an ancient process which is not unlike the ikat found in Indonesia has been preserved.
3. G. Heurtebize dan J.A. Rakotoarisoa (Université de Madagascar) dengan teliti membeberkan berbagai proses dalam pembuatan anyaman rabanes di suatu daerah barat-laut Tanah Malagasi dimana masih dipertahankan proses kuna yang mengingatkan kita pada ikat di daerah Indonesia.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. Heurtebize
J. A. Rakotoarisoa
Note sur la confection des tissus de type ikat à Madagascar
In: Archipel. Volume 8, 1974. pp. 67-81.
Résumé
3.G. Heurtebize et J.A. Rakotoarisoa (Université de Tananarive) décrivent en détail les diverses étapes de la fabrication des
rabanes dans une région du Nord-ouest de Madagascar, où s'est maintenu un antique procédé qui rappelle Vikat du monde
indonésien.
Abstract
3. G. Heurtebize and J.A. Rakotoarisoa (University of Madagascar) describe in detail the various stages of the making of
"Rabanes" in a region N.W. of Madagascar, where an ancient process which is not unlike the "ikat" found in Indonesia has been
preserved.
ringkasan
3.G. Heurtebize dan J.A. Rakotoarisoa (Université de Madagascar) dengan teliti membeberkan berbagai proses dalam
pembuatan anyaman "rabanes" di suatu daerah barat-laut Tanah Malagasi dimana masih dipertahankan proses kuna yang
mengingatkan kita pada "ikat" di daerah Indonesia.
Citer ce document / Cite this document :
Heurtebize G., Rakotoarisoa J. A. Note sur la confection des tissus de type ikat à Madagascar. In: Archipel. Volume 8, 1974. pp.
67-81.
doi : 10.3406/arch.1974.1187
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1974_num_8_1_118767
NOTE SUR LA CONFECTION DES TISSUS DE TYPE IKAT
A MADAGASCAR :
Les Laimasaka d' de Ambatomainty la région de Kandreho et
par G. HEURTEB1ZE
et J.A. RAKOTOARISOA
La fabrication des rabanes dites "laimasaka" (littéralement : ten
tures cuites, allusion au procédé de teinture) est signalée dans une
petite région située à 200 km au Sud de Majunga (1). Ces tissus ont
été jadis signalés à l'Académie Malgache vers 1935, par l'Administra
teur Pierme. On voyait souvent le produit de ces travaux artisanaux
aux foires de Maevatanana. Malheureusement, il semble que les gens
se soient découragés.
Vers 1950, Louis Molet, Ethnographe à l'Office de la Recherche
Scientifique et Technique Outre-Mer à Tananarive, réussissait à se pro
curer quelques exemplaires de très belle qualité. Celles-ci éta ent
exposées dans la salle du Musée de Tsimbazaza, constituée par Anne
Lavondes. Ce sont ces spécimens qui ont donné l'idée à P. Vérin
de faire rechercher ces survivances.
Comme on sait que la fabrication est maintenant presque abandonn
ée, c'est pour essayer de se procurer des spécimens de "laimasaka",
d'en étudier la technique, voire d'en relancer le marché, que nous (2)
avons parcouru, du 6 au 15 septembre 1972, les régions de Kandreho
et Ambatomainty, où cette fabrication passait pour avoir été autrefois
développée.
Nous avons rencontré trois femmes qui connaissent la technique
(!) ElTes existeraient aussi vers Besalampy, sur la c^te Nord-Ouest.
(2) Heurtebize Georges, Rakotoarisoa Jean Aimé, Rakotozandriny Aristide. 68
•des "laimasaka", mais n'en fabriquent plus, ou presque plus (une ra
bane "laimasaka" tous les fabriqué deux ou il y trois a une ans dizaine peut-être) d'années, Nous qui avons est rapporté venu s'ajou un
ter à une rabane terminée et à une rabane en cours de fabrication,
rapportées l'année précédente de la région de Kandreho par une mis
sion préparatoire (mission Noël Gueunier, septembre 1971).
Malheureusement, nous n'avons vu aucune de nos informatrices
au travail, et seulement démontées et isolées les différentes pièces de
bois qui constituent les métiers. Tous les détails rapportés concernant
le procédé de fabrication sont donc des renseignements oraux, non
contrôlés par l'observation. Ces renseignements, recueillis à trois sour
ces différentes, sont cependant suffisamment concordants pour que l'on
puisse suivre, avec des variantes éventuelles, toutes les étapes du
processus. Néanmoins, les explications purement orales étant souvent
Jaborieuses, quelques erreurs de détail ne sont pas exclues.
Historique
La technique des rabanes "laimasaka" aurait été apportée de
l'Ouest par des Sakalava, au siècle dernier (avant l'arrivée des Français).
On faisait autrefois beaucoup de ces rabanes. Elles avaient plusieurs
usages. Dans les maisons, on les utilisait comme moustiquaire, ou en
guise de tenture pour partager une pièce en deux. En cas de décès,
elles pouvaient servir de linceul ; de plus, pour protéger du soleil les
visiteurs qui venaient nombreux en cette occasion (ou en toute autre
circonstance amenant la réunion d'une nombreuse assistance, par ex
emple, au moment des exhumations), ces rabanes étaient tendues à
l'horizontale auprès de la maison pour former des abris qui pouvaient
être de grandes dimensions.
La technique se transmettait de génération en génération dans les
familles. C'est ainsi que notre informatrice Tsivery, âgée d'une ci
nquantaine d'années et habitant Ambalajia, près de Kandreho, a été
formée au travail des laimasaka par sa soeur aînée, qui l'avait elle-
même appris de sa mère. Mais il existait aussi des mpampianatra,
des "professeurs" de laimasaka, et on nous a souvent parlé de deux
femmes, maintenant disparues : Vinesy, qui enseignait en un lieu
nommé Ambalabe, à Kandreho ; et Rambeso, une Sakalava établie
à Ambatomainty. Notre seconde informatrice, Masay, habitant An-
ialy, près de Kandreho, est une élève de Vinesy ; la troisième enfin,
Madeleine, du village de Soamandroso, au Nord d' Ambatomainty, est
une nièce de Rambeso. du Procédé Description
A. — Remarques générales; principe de la teinture.
La matière est, comme pour toutes les rabanes, la fibre de raphia.
Toutes les opérations de séchage, celle des fibres fraîchement tirées de
l'arbre aussi bien que toutes celles qui ont lieu au cours des manipulat
ions nécessitées par la teinture, se font à l'ombre, sous auvent (ou
sous un arbre). Il est nécessaire à la fois d'éviter le soleil, qui rendrait,
les fibres cassantes, et d'opérer en un lieu aéré.
Le principe de la teinture est le suivant : les fibres qui formeront
la chaîne, maintenues dans leurs positions respectives définitives, sont
plongées dans une solution tinctoriale bouillante. Pour obtenir des
dessins, il faut que certaines portions de fibres subissent l'action de la
teinture, que d'autres en soient préservées. Ceci est obtenu en liga
turant fortement, avec du raphia, et par petits paquets, les portions
de fibres qui doivent être soustraites à l'action du bain (Fig. 1).
I ligature
I
Fig. 1 70
Des dessins de plusieurs couleurs exigent naturellement plusieurs
opérations de ligature (avant chaque bain colorant). Dans le cas où,
par exemple, on désire des dessins rouges et marron, on profite du fait
que la couleur brune prend sur les fibres déjà teintes en rouge pour
opérer de la façon suivante :
a) ligature de ce qui doit rester blanc ;
b) teinture dans le bain colorant rouge. Devient rouge ce qui restera
rouge et ce qui ensuite sera teint en marron ;
c) ligature des portions de fibres rouges qui doivent garder cette cou
leur;
d) teinture dans le bain colorant brun ; les fibres rouges non ligatu
rées deviennent marron.
Ainsi, on obtient finalement des portions de fibres blanches, rouges
et brunes.
Lorsque la teinture de la chaîne est terminée, la rabane est tissée
avec un fil de trame qui, lui, a été souvent teint uniformément, dans
un seul bain et sans opération de ligature.
B. — Détail des opérations.
La préparation de la chaîne nécessite une longue suite d'opérations,
qui s'étalent sur plusieurs semaines :
1. — Opération "tratrahana" : préparation des fibres de raphia :
On tire les fibres du "fizio", gaine des jeunes feuilles encore en
roulées, au centre du feuillage. Les fibres sont séchées sous auvent,
puis triées.
2. — Opération "torina" : fabrication du fil :
Un petit faisceau de fibres, dont une extrémité est maintenue entre
les pieds serrés l'un contre l'autre, ou nouée autour du gros orteil, est
peigné des deux mains en le faisant glisser sur les bords de deux
"fanjaozao" (un dans chaque main) (Fig. 2 et 3).
L'opération, qui dure à peine une minute, est faite deux fois, cha
cune des deux extrémités du faisceau de fibres étant successivement
attachée au pied. Elle es

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