Notice sur les divisions territoriales et la topographie de l ancienne province de Touraine [cinquième et dernier article]. - article ; n°1 ; vol.27, pg 335-383
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Notice sur les divisions territoriales et la topographie de l'ancienne province de Touraine [cinquième et dernier article]. - article ; n°1 ; vol.27, pg 335-383

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1866 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 335-383
49 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1866
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Émile Mabille
Notice sur les divisions territoriales et la topographie de
l'ancienne province de Touraine [cinquième et dernier article].
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1866, tome 27. pp. 335-383.
Citer ce document / Cite this document :
Mabille Émile. Notice sur les divisions territoriales et la topographie de l'ancienne province de Touraine [cinquième et dernier
article]. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1866, tome 27. pp. 335-383.
doi : 10.3406/bec.1866.446064
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1866_num_27_1_446064NOTICE
SUR LES
DIVISIONS TERRITORIALES
ET LA TOPOGRAPHIE
DE
L'ANCIENNE PROVINCE DE TOURAINE1.
V.
LE DIOCÈSE ET SES SUBDIVISIONS.
D'après une tradition, empruntée par Grégoire de Tours à la
Passion de saint Saturnin et conservée dans le Martyrologe de la
cathédrale, le christianisme aurait été introduit en Touraine par
saint Gatien, dès la seconde moitié du troisième siècle, en même
temps qu'il était prêché à Toulouse par saint Saturnin, à Arles
par saint Trophime, à Narbonne par saint Paul, à Paris par saint
Denis, en Auvergne par saint Austremoine, et à Limoges par
saint Martial. On ne peut élever aucun doute sur l'existence de Gatien, ni sur son rôle comme premier propagateur de la
foi en Touraine; les renseignements fournis à cet égard par
Grégoire de Tours sont positifs. On est moins d'accord sur sa
mission et sur l'époque où il a vécu. Saint Martin, le véritable
apôtre de la Touraine, ne devint évêque qu'en 375. Il est constant
1. Voyez le commencement de ce travail dans la cinquième série, t. III, pag. 309 ;
t. IV, pag. 388; t. V,pag. 232 et 321. 336
qu'entre lui et saint Catien il n'y eut qu'un évêque, saint Litoire
ou Lidoire. Pour combler l'espace de soixante-dix- huit ans (297-
378), écoulé entre la mort de l'un et l'exaltation de l'autre, on a
été obligé de supposer une vacance de trente-sept ans, selon les
uns, plus longue encore selon les autres , ce qui est peu vrai
semblable ; n'est-il pas plus naturel de penser que saint Gatien
ne prêcha le christianisme qu'au commencement du quatrième
siècle, à peu près vers le même temps que saint Maixent, en Poi
tou, et saint Julien, au Mans ? Cette époque est celle qui vit naî
tre la seconde Lyonnaise sous Dioclétien (284-301), de même que
l'apostolat de saint Martin se trouve coïncider avec la création
de la troisième sous Valentini en et Gratien.
Quoi qu'il en soit, on ne peut en réalité faire remonter la véri
table conversion de la Touraine à la religion nouvelle qu'à la
seconde moitié du quatrième siècle. Les prédications de saint
Gatien n'avaient été suivies que par un petit nombre d'adeptes, qui
probablement se réunissaient avec difficulté ; ils n'avaient point
d'église, et, après sa mort, saint Gatien fut enterré, sinon secrè
tement, du moins dans un lieu désert et retiré. Saint Litoire son
successeur construisit la première église de la cité, et cette fon
dation fut due à la libéralité d'un sénateur, qui, pour cet effet,
abandonna sa maison à la communauté des fidèles. Telle fut l'
origine de la cathédrale et de l'église métropolitaine de Tours. En
même temps que les chrétiens se construisaient une église, ils se
créaient un cimetière et se faisaient enterrer à l'ouest de la ville,
par opposition aux gentils, dont les cimetières étaient à l'est et au
midi. Saint Litoire éleva dans ce premier cimetière une seconde
église, dans laquelle il fut enterré, et où un peu plus tard fut
transporté le corps de saint Gatien.
A ces faibles commencements saint Martin donna la plus
grande extension. La tradition, d'accord avec l'histoire, nous
représente ce véritable apôtre des Gaules sans cesse occupé à
porter dans les campagnes la parole évangélique, à détruire les
temples, à abattre les statues des faux dieux et à baptiser les ca-
téchumèues. A son instigation une nouvelle église, dédiée aux
saints apôtres Pierre et Paul, se construisit à Tours ; d'autres s'
élevèrent à Langeais, à Sonnay, à Amboise, àChisseaux, à Tour-
non et à Candes. Voulant former à toutes les pratiques delà vie
monastique les hommes destinés au sacerdoce, il fonda dans un
petit vallon, au bord de la Loire, le monastère de Marmoutier, 337
cette antique pépinière, d'où sortirent tant d'évèqueset d'hommes
illustres élevés sous la règle dont saint Martin formula les pre
miers principes et à laquelle saint Benoît devait plus tard donner
sa forme définitive.
Un siècle à peine après la mort de saint Martin, la Touraine
possédait déjà un grand nombre d'églises rurales. Brèches, Cha-
lenton, le Pont de Buan, Bleré, Chinon, Braves ou Reignac,
Yzeures, Loches, Dolus, Esvres, Monnaie, Ballân, Barrou, Ber-
thénay, Savonnières, Věrnou, Martigny, Preuilly, Orbigny,
Neuillé leBrignon et plusieurs autres bourgs en avaient chacun
une . Ces premières églises rurales furent construites pour la plupa rt
le long des anciennes voies romaines. Cette disposition, loin d'être
due au pur hasard, provient des usages du temps. Pendant toute
la période gallo-romaine, et même jusqu'à la fin du huitième
siècle, la population des Gaules n'était pas renfermée dans des
villages comme elle le fut plus tard; elle était éparse sur le sol
qu'elle cultivait. Les habitants d'une même circonscription se
réunissaient à certains jours, dans un lieu convenu, pour échan
ger leurs produits, faire juger leurs différends et discuter les
questions d'intérêt commun. Ce lieu de réunion était quel
quefois un champ, éloigné de toute habitation, plus ordinaire
ment un quadruvium, un carrefour, un carroi. Les Romains
acceptèrent ces antiques coutumes des populations gauloises et
ne firent que les organiser. Sous leur administration , la com
mune devint la vicaria, le viguier tint son tribunal à jour fixe sur
le champ de foire. Bientôt quelques habitations se rapprochèrent
de ce lieu de réunion, et, le christianisme aidant, on y construis
it une église; peu à peu enfin, créé paries intérêts religieux
joints aux intérêts civils, un bourg, burgus , ne tarda pas à s'éle
ver auprès de l'église, et c'est ainsi que de distance en distance
les villages apparurent sur toute la surface des Gaules. Mais on
conçoit que, sous l'influence d'un semblable mouvement de trans
formation, les églises primitives furent construites dans les lieux
les plus fréquentés ou qui étaient d'un facile accès, c'est-à-
dire à proximité des grandes voies de communication. Ce ne
fut que plus tard que, le christianisme s'implantant plus profon
dément dans le pays, d'autres églises furent construites en plus
grand nombre et que de nouvelles paroisses virent le jour. Au
septième et au huitième siècle, le diocèse de Tours ne renfermait
encore que cinquante ou soixante paroisses; chacune fut ensuite 338
divisée en trois ou quatre. Il y eut de ces démembrements qui
n'eurent lieu même qu'à une époque assez récente.
Quoique l'on ait la preuve que saint Martin ait exercé les droits
d'évêque métropolitain sur plusieurs diocèses de la province ec
clésiastique de Tours, on ne trouve néanmoins aucun de ses succes
seurs qualifié d'archevêque par les textes avant la fin du huitième
siècle. Joseph, le prédécesseur de Landran, un des missi dominici
de Louis le Débonnaire, est le premier qui figure avec ce titre dans
une épître éditée pardom Martenne. La division du diocèse en
trois archidiaconés remonte tout au plus à la même époque; celle
en cinq archiprêtrés semble être encore plus récente. Ainsi les
archidiacres et quelques archiprêtrés sont nommés en 860 dans dif
férents actes signés par l'archevêque Hérard, et les trois archi
diacres de Tours, d'Outre-Loire et d'Outre-Vienne, ont signé
les chartes de 939 et de 94 1 , relatives au prieuré de Saint-Loup,
publiées par André Sal

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