Notice sur Robert de Fiennes, connétable de France (1320-1384). - article ; n°1 ; vol.13, pg 23-52
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Notice sur Robert de Fiennes, connétable de France (1320-1384). - article ; n°1 ; vol.13, pg 23-52

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1852 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 23-52
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1852
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Édouard Garnier
Notice sur Robert de Fiennes, connétable de France (1320-
1384).
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1852, tome 13. pp. 23-52.
Citer ce document / Cite this document :
Garnier Édouard. Notice sur Robert de Fiennes, connétable de France (1320-1384). In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1852, tome 13. pp. 23-52.
doi : 10.3406/bec.1852.445055
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1852_num_13_1_445055NOTICE
SUR
ROBERT DE FIENNES ,
CONNÉTABLE DE FRANCE.
(1320-1384.)
La noble maison de Fiennes tire son nom de la terre de Fien
nes3, qui était une des douze baronnies du comté de Guines.
Eustache Ier est le plus ancien seigneur de Fiennes dont on ait
conservé la mémoire; son fils aîné, Conon, qui lui succéda, vi
vait encore en 1112; depuis ce dernier, six seigneurs, de père
en fils, avaient possédé cette baronnie, lorsque Jean, fils aîné de
Guillaume, deuxième du nom, devint, parla mort de son père,
sire de Fiennes et de plusieurs autres seigneuries ; il est le père
de Robert de Fiennes.
Jean avait épousé, en 1307, Isabelle de Flandre, sixième fille
deGuydeDampierre, comte de Flandre 4 ; ainsi, bien que la date
précise de la naissance de Robert soit inconnue, il naquit dans
les premières années du quatorzième siècle, vers 1308 ou 1309.
Dans son enfance, sa mère Isabelle lui racontait les hauts faits
de ses ancêtres, et surtout du vaillant EnguerranddeFienues qui,
1. Cette notice a valu à son auteur, en 1848, une médaille de la Société des anti
quaires de la Morinie, dont le siège est à Saint-Omer.
2. Surnommé Moreau (de Fiennes) et non Morcan, comme on lit dans du Cange au
mot Cornes dtabuli. Froissait et les autres historiens de cette époque l'appellent sou
vent aussi Morel ou Morellet de Fiennes. Le surnom de Moreau lui fut sans doute
donné pour le distinguer des autres membres de sa famille qui portaient ou avaient
porté comme lui le nom de Robert.
3. Ou Fieules, et anciennement Fiulnes, Filnes. Fiennes est aujourd'hui un village
du département du Pas-de-Calais, arrondissement de Boulogne-sur-Mer, canton de
Guines ; 1,100 hab.; à deux lieues et demie de Boulogne, et à une lieue de Guines.
4. Et petite-fille de Henri Ier, comte de Luxembourg; en 1296 elle avait été pro
mise par son père au prince de Galles, mais ce mariage n'eut pas lieu. 24
en 1204, était parti pour la quatrième croisade, et n'était jamais
revenu. Ces récits et l'exemple de son père qui, à la tête de la
noblesse artésienne, combattait contre Mahaut, comtesse d'Artois,
développèrent de bonne heure dans le jeune Robert cet esprit
belliqueux qui le distingua par la suite.
La première fois que Robert de Fiennes, bien jeune encore,
paraît dans l'histoire, c'est au siège du château de Tingry, une
des nombreuses forteresses du sire de Fiennes, son père. Le
jeune Robert l'habitait avec une de ses sœurs, pendant la guerre
de la noblesse d'Artois contre la comtesse, soutenue par le roi de
France ; celui-ci avait envoyé, pour l'aider dans sa lutte contre
ses hauts barons, avec des forces assez considérables, le maréchal
Matthieu de Trie, qui vint mettre le siège devant Tingry, et s'en
empara (1320). Parmi les prisonniers se trouvèrent les deux en
fants du sire de Fiennes, que le maréchal confia à la garde de la
comtesse de Roulogne, leur parente, et qui ne furent rendus à
leur père, suivant l'opinion la plus probable, qu'après sa soumis
sion à la comtesse d'Artois i .
Un espace de temps fort long s'écoule entre l'époque à l
aquelle se rapporte cette anecdote et celle où Robert de Fiennes
reparaît sur la scène. Si, ens'exerçant au métier des armes et en
travaillant à perfectionner son éducation militaire, qui devait
faire bientôt de lui un chevalier accompli, il prit part aux guer
res de l'époque, l'histoire n'en a pas conservé le souvenir et ne
nous le fait voir qu'en l'année 1337.
Edouard III, roi d'Angleterre, venait d'élever, contre Philippe
de Yalois, des prétentions au trône de France, et, excité par Ro
bert d'Artois, l'ennemi de Philippe, avait déclaré la guerre à la
France (10 août 1337).
A cette nouvelle, le roi de France ordonna à la noblesse de
s'assembler de toute part; les lettres qui convoquent celle du
bailliage d'Amiens sont du 24 août; Philippe VI y donne l'ordre
à trois de ses conseillers, les chevaliers Gérard de Péquigny, sire
de Béchicourt, Bernard, sire de Morœil, et Renaud d'Aubigny, de
faire le dénombrement des nobles de. ce bailliage, qui devront se
trouver réunis à Amiens dans la quinzaine de la. Nativité de No
tre-Dame. Les lettres par lesquelles les commissaires rendirent
1. Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie; renseignement tiré de la
Bibliothèque de Saint-Omer, ms. 702. 25
compte au roi du résultat de leur mission sont parvenues jus
qu'à nous A ; ils y font Enumeration des chevaliers et seigneurs
qui s'étaient rendus dans les différents endroits assignés pour le
rendez-vous. Le 5 septembre, les commissaires étaient à Amiens,
où ils reçurent les chevaliers de la prévôté de Foulloy ; le 9, à Oi-
semont, où étaient venus les hommes d'armes et de pied de la
prévôté de Vimeux ; le 1 4 septembre enfin, à Montreuil-sur-Mer,
où ils avaient ajourné le prévôt et les sergents de cette prévôté.
Là vinrent messire Moreau de Fiennes 2, le seigneur de Fiennes,
son père, la dame de Louvillers, le châtelain de Berghes, le se
igneur de Renty, et avec eux un grand nombre de seigneurs, de
gens d'armes et de pied de la même prévôté. Cette petite armée
se réunit enfin à Amiens et y séjourna deux semaines entières 3,
attendant l'ordre de marcher contre les Flamands.
Après le siège de Cambrai (1338) et le combat naval de l'É
cluse (1339), le roi d'Angleterre débarqua de nouveau en Flan
dre, avec une armée de 50,000 hommes, et en confia le tiers à
Robert d'Artois, qui devait mettre le siège devant Saint-Omer.
Le roi de France cependant n'était pas demeuré inactif ; il ras
sembla son armée entre Lens et Arras, afin de pouvoir porter ses
forces où la nécessité l'exigerait. Connaissant le projet des enne
mis contre Saint-Omer, il envoya dans cette ville le comte d'Ar
magnac avec quarante-deux bannières, parmi lesquelles on dis
tinguait celles d'Eudes IV, duc de Bourgogne, du comte de
Montbéliard 4, de Robert de Fiennes 5, des seigneurs de Créqui, de
Berghes, celle de Jean de Chàtillon et de plusieurs vaillants cheval
iers d'Artois et de Flandre. De Fiennes était venu joindre le duc
de Bourgogne avec quatre chevaliers et vingt-trois écuyers. Le
comte d'Artois s'étant approché de Saint-Omer, le duc de Bour
gogne lui livra bataille sous les murs de cette ville, et mit son ar
mée en déroute (26 juillet 1340). Robert d'Artois, vaincu, s'enfuit
en toute hâte, chargé des malédictions des Flamands, à qui il
1. Portefeuilles de Fontanieu, vol. 73, règne de Philippe VI. Mss. de la Biblioth.
nationale. Elles sont datées d'Arras, 18 septembre 1337.
2.de vol. 73, fol. 61.
3. Daire, Histoire d'Amiens, t. I, p. 216.
4. Avec le comte de Montbéliard se trouvaient : «le sire de Ray, son compaignon,
Jehan de Châlon, monsr Guy Vulpin, son compaignon. « (Grandes chroniq. de Fiance,
ègne de Philippe de Valois, ch. 20.)
5. L'abbé Hennebert, Hist. d'Artois, t. TH, p. 19'i —I) devienne, Hist, d' Artois,
2e partie, pag. 184. 26
avait promis un triomphe assuré, et alla rejoindre Edouard III
qui assiégeait Tournai, courageusement défendu par la garnison
française.
Pendant que ce siège trainait en longueur, la garnison de Saint-
Omer, dont Robert de Fiennes était un des chefs, voulant faire
diversion en faveur de Tournai, fit plusieurs incursions sur le
pays de Cassel, et dans ces différents faits d'armes, de Fiennes
se distingua constamment, combattant toujours au premier
rang.
La même année (1340) Robert devint sire de Fiennes par la
mort de son père ; aussi les historiens commencent alors à lui don
ner ce titre.
En compagnie de deux maréchaux de France et de plusieurs
capitaines célèbres de l'époque, il fit partie, deux ans après
(13

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