Nouvelles découvertes archéologiques relatives à Edesse - article ; n°1 ; vol.38, pg 159-169
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Description

Syria - Année 1961 - Volume 38 - Numéro 1 - Pages 159-169
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jules Leroy
Nouvelles découvertes archéologiques relatives à Edesse
In: Syria. Tome 38 fascicule 1-2, 1961. pp. 159-169.
Citer ce document / Cite this document :
Leroy Jules. Nouvelles découvertes archéologiques relatives à Edesse. In: Syria. Tome 38 fascicule 1-2, 1961. pp. 159-169.
doi : 10.3406/syria.1961.5510
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1961_num_38_1_5510NOUVELLES DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES
RELATIVES A ÉDESSE
PAR
Jules Leroy
Peu à peu se dissipe l'obscurité qui entoure l'histoire et la civilisation
d'Édesse à la fin de la période hellénistique, au moment où la ville va
passer au christianisme et devenir le point de départ de la diffusion du
syriaque dans toute la Mésopotamie ancienne. Une fois encore c'est à
M. J. B. Segal que nous devons les lumières nouvelles qui viennent enrichir
et compléter celles que nous avons essayé de tirer des mosaïques funéraires
connues jusqu'à ce jour (1), en rassemblant ce que l'épigraphie et l'archéo
logie nous apportent sur l'art autant que sur la religion de la « Ville-gardée-
de-Dieu » aux premiers siècles de notre ère. Les résultats obtenus en ces
domaines par la mission accomplie en l'été 1956 sont maintenant connus
grâce à deux études (2).
Onze inscriptions nouvelles, soit sur pierre, soit sur mosaïque, ont été
trouvées au cours de la campagne. A en juger par les caractères épigra-
phiques elles appartiennent toutes à la période de la christianisation.
Une seule porte une date certaine : 208-209. Elle prend ainsi sa place parmi
les plus anciennes inscriptions syriaques datées étudiées ici même par le
regretté A. Maricq (3).
Une inscription porte un nom grec, celui de Theophylactos (T* WPLQT*).
La présence d'un pareil nom ne saurait étonner à une époque où l'élément
grec était assez important à Édesse, ainsi que le prouve le contrat de Doura-
(x) J. Leroy, Mosaïques funéraires d'Édesse, New Mosaics from Edessa, Archaeology, XII,
Syria, 1957, pp. 306-342. 1959, pp. 151-159.
(*) J. B. Segal, New Syriac Inscriptions from (*) A. Maricq, Les plus anciennes inscriptions
Edessa, BSOAS, XXII, 1959, pp.) 23-40; idem, syriaques, Syria, 1957, pp. 303-305. SYRIA 160
Europos (1). Tous les autres monuments attestent des noms syriaques et
devront être pris en considération le jour où l'on voudra étudier dans son
ensemble l'onomastique de ce domaine sémitique. Certains apparaissent
déjà dans les textes antérieurement publiés, notamment ceux de &elamàt,
écrit aussi è'iamâtâ, de 'Abhsaï, de Ma'nû, de 'Aptûhâ. D'autres, connus
par les textes, comme 'Abeslâmâ, Bakraï, Barsemes, trouvent ici leur pre
mière attestation épigraphique. Certains, comme Barb'esmin, lu aussi
Belesmin, sont sans doute théophores.
Les plus longues inscriptions sont sur mosaïques. La campagne a en
effet permis à M. Segal d'en découvrir quatre dont l'utilisation funéraire
est confirmée par les textes qui accompagnent les scènes représentées ou
par les sujets eux-mêmes. Deux des mosaïques, appelées par Segal Mosaïque
du Phénix et Mosaïque d'Orphée, n'ont pour nous d'autre intérêt que de
souligner la diffusion de thèmes iconographiques et de symboles disséminés
dans tout l'Empire, comme on peut s'en rendre compte, pour la première
par l'abondante littérature suscitée par la mosaïque du phénix d'Antioche (2)
et, pour la seconde, par la liste exhaustive des mosaïques d'Orphée dressée
par H. Stern (3). Deux autres mosaïques sont à mettre sur le même plan
archéologique que les mosaïques funéraires étudiées dans notre précédent
article de Syria. Par leur décor, par le nombre des personnages mis en scène,
par les dispositions de ceux-ci, leur attitude et leur habillement, elles sont à
rapprocher surtout de la mosaïque de Moqimû, principale source jusqu'ici
de notre connaissance des modes vestimentaires édesséniennes, ainsi que
nous avons essayé de le montrer.
L'une de ces mosaïques orne le tombeau élevé par 'Adhônâ, fils de
Gebaï (GBY), fils de âelamâtâ (§LM"T) (4>. M. Segal lui a donné le nom de
(x) A. R. Bellinger et C. B. Welles, A au perpétuel renouvellement de la vie et à
Third-Century Contract Sale front Edessa in l'éternité. Pour le passage au symbolisme chré
Osrhoene, Yale Class. Studies, V (1935), pp. 95- tien, voir H. Leclercq, art. Phénix dans le
154. DACL.
(2) D. Levi, Antioch Mosaics Pavements, II, (8) H. Stern, La mosaïque d'Orphée de
Princeton, 1947, pp. 352-355; J. Lassus, Monum Blanzy-les-Fismes, Gallia, XIII, 1955, pp. 68-
ents Piot, XXXVI, 1938, pp. 81 et suiv. 77.
L'image est mise en rapport avec le soleil, puis (4) Segal, BSOAS, l. c, p. 26, traduit : C'est
avec les saisons, tous éléments qui font allusion le tombeau (litt. la maison d'éternité) fait par NOUVELLES DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES 161
Mosaïque du Trépied (The Tripod Mosaic) (fig. 1) à cause d'un détail
dont on saisira bientôt l'importance. L'ensemble présente six grandes per
sonnes dessinées de face, toutes debout : quatre d'une taille plus grande
Fig. 1. — Mosaïque du Trépied.
remplissent le fond de l'image, tandis qu'au premier rang sont deux enfants,
un garçon et une fille. Chacun porte un nom. La partie supérieure gauche
(pour le spectateur) a souffert, faisant disparaître le portrait de deux per
sonnages et la moitié de la figure du personnage central. Ce qui reste
du tableau permet cependant de reconnaître, en partant de la gauche, une
femme vêtue d'une longue robe grise tombant sur des souliers rouges et
'Adhônâ, fils de ... ». Le texte est plus précis : (LH) 'Adhônà.
C'est le tombeau qu'a fait pour lui-même
SYRIA. T. XXXVIII. 11 162 SYRIA
laissant voir une partie du corsage jaune. La main droite tient un bijou (?)
en passant devant le corps de son voisin, selon un geste auquel nous a déjà
habitués la mosaïque de Moqimû. Celui-ci est un homme (jeune ou vieux?
impossible de le dire) vêtu d'une tunique bistre à plis plus sombres, descen
dant jusqu'aux genoux et laissant apparaître un pantalon parthe. Les
bottines grises sont sans ornement. La main droite ramenée devant le
corps tient ce qui semble être un béret gris à fond rouge, tandis que la
gauche tient sur l'épaule un instrument dont il est difficile de reconnaître
la nature, car la partie supérieure, la plus significative, a disparu. Ne
serait-ce point un chasse-mouche ou quelque chose d'analogue? Ces deux
personnages sont placés à la droite d'un homme qui occupe le centre.
C'est certainement le chef de famille appelé Hapsaï bar' Adhônâ (HPSY
BR 'DWN').
Il porte une tunique et un pantalon parthe, le tout d'une couleur jaune
uniforme, mais le costume offre quelques détails particuliers qui ne se
voient pas sur la mosaïque de Moqïmû. La tunique montre sur le devant
une pièce d'étoffe rapportée en forme de triangle dressé : c'est évidemment
un ornement. En outre la taille est serrée par une ceinture, selon une mode
attestée aussi bien par l'homme de droite que par ceux qu'on voit sur la
mosaïque de Moqimû; mais ici la ceinture est attachée par deux grosses
boucles ovales. Les souliers présentent également un détail : on y voit
deux boules bistres terminant un cordon de même nuance. Leur position
montre qu'elles n'appartiennent pas aux chaussures. Il faut y voir l'extré
mité des cordonnets serrant les jambes du pantalon à coulisses. Quant à la
pièce d'étoffe grise tenue sur l'épaule gauche, ce n'est pas, comme dans la
mosaïque de Moqimû (1), un simple décor, mais quelque chose qui ressemble
beaucoup à ce que porte 'Aptûhâ sur sa mosaïque (2). La petitesse de ce
morceau d'étoffe, très visible ici, fait douter qu'il s'agisse d'un pan de mant
eau, comme nous l'avions suggéré dans l'article cité.
Ce personnage central est suivi, à gauche, par une femme dont le nom
est très difficile à lire (3). Parfaitement visible, sauf le bras droit caché par
f1) Syria, 1957, pi. XXII, pp. 315-318. Hari [t

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