Oreille, langage et communication - article ; n°1 ; vol.3, pg 27-43
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Description

Communication et langages - Année 1969 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 27-43
Le mot dyslexie caractérise les troubles rencontrés dans la lecture chez un sujet muni auparavant d'un langage normal, doté de la plénitude de la fonction linguistique : le parler, l'écriture et le lire. Plus spécialement, pour le pédagogue, il s'agit de troubles rencontrés chez un enfant au cours de l'apprentissage de la lecture. Le Dr Isi Beller, dans les pages qui suivent, expose les principes et les méthodes de la thérapeutique qu'il applique aux enfants atteints de cette maladie . Cette méthode repose sur le fonctionnement de l'oreille et les mécanismes de l'audition. Mais on verra qu'au-delà de ce souci thérapeutique, elle entraîne à poser la question du langage et à esquisser une théorie de la communication.
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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Docteur Isi Beller
Oreille, langage et communication
In: Communication et langages. N°3, 1969. pp. 27-43.
Résumé
Le mot dyslexie caractérise les troubles rencontrés dans la lecture chez un sujet muni auparavant d'un langage normal, doté de
la plénitude de la fonction linguistique : le parler, l'écriture et le lire. Plus spécialement, pour le pédagogue, il s'agit de troubles
rencontrés chez un enfant au cours de l'apprentissage de la lecture. Le Dr Isi Beller, dans les pages qui suivent, expose les
principes et les méthodes de la thérapeutique qu'il applique aux enfants atteints de cette " maladie ". Cette méthode repose sur
le fonctionnement de l'oreille et les mécanismes de l'audition. Mais on verra qu'au-delà de ce souci thérapeutique, elle entraîne à
poser la question du langage et à esquisser une théorie de la communication.
Citer ce document / Cite this document :
Isi Beller Docteur. Oreille, langage et communication. In: Communication et langages. N°3, 1969. pp. 27-43.
doi : 10.3406/colan.1969.3746
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/colan_0336-1500_1969_num_3_1_3746langage Oreille,
et communication
par le Dr Isi Bélier
Le mot dyslexie caractérise les troubles rencontrés dans la lecture chez un
sujet muni auparavant d'un langage normal, doté de la plénitude de la
fonction linguistique : le parler, l'écriture et le lire. Plus spécialement,
pour le pédagogue, il s'agit de troubles rencontrés chez un enfant au cours
de l'apprentissage de la lecture. Le Dr Isi Bélier, dans les pages qui suivent,
expose les principes et les méthodes de la thérapeutique qu'il applique
aux enfants atteints de cette " maladie ". Cette méthode repose sur le
fonctionnement de l'oreille et les mécanismes de l'audition. Mais on verra
qu'au-delà de ce souci thérapeutique, elle entraîne à poser la question du
langage et à esquisser une théorie de la communication (1).
Au cours des siècles, le dyslexique était éliminé pour son
incapacité, et le problème se trouvait simplifié autant.
A l'époque des premières découvertes médicales, les médecins
recherchèrent les conditions neuro-physiologiques de l'anormalité
du dyslexique : d'incapable, le dyslexique devint anormal, mais
le pronostic de la maladie ne s'améliorait guère.
Au siècle de la "science triomphante", l'élimination pure et
simple de "l'incapable" se heurtait A trop de considérations
morales pour ne pas entraîner les chercheurs à se pencher sur le
problème posé par la dyslexie dans le cadre de la scolarité
obligatoire.
A la fin du XIXe siècle, James Kerr eut le premier l'intuition de
la dyslexie comme maladie échappant au niveau de l'intelligence
de l'enfant. A. Binet et Simon mirent au point la célèbre
méthode permettant la détermination du quotient intellectuel
(comme rapport de l'âge mental à l'âge réel du sujet) et
prouvèrent le bien-fondé des recherches de James Kerr. L'accent
était mis définitivement sur l'affectivité, élément essentiel de
l'évolution culturelle de l'enfant.
Ainsi Wallon et Piaget cherchèrent à déterminer le retentissement
1. Théories parfois en contradiction avec celles de spécialistes de la lecture (voir note 9
page 34).
PEDAGOGIE 27 l'affectivité sur le mode de pensée en fonction de l'âge du de
sujet et les problèmes posés par une mauvaise intégration
affective de l'univers.
On admet aujourd'hui que la dyslexie naît d'un trouble de la
Relation essentielle entre le sujet et l'univers. Elle est une
conséquence de la maladie de cette Relation.
Le sujet et l'univers
Pour les auteurs du réalisme intellectualiste des XVIIIe et XIXe
siècles, l'enfant découvrait le monde en plusieurs étapes, et
cette détermination de plus en plus fine de l'univers préexistant
permettait la structuration de son propre complexe psycho-
neuro-musculaire.
Cette conception mécaniste fut abandonnée et nous pensons
aujourd'hui que " sujet et objet changent ensemble parce qu'ils
sont l'un et l'autre les termes perceptibles d'une essentielle
relation qui les rend indissociables en les créant tous les deux "
(Mucchielli) (2). Il existe une interaction chargée d'affectivité
entre le sujet et le monde, l'univers n'existe que par la
connaissance que le sujet en acquiert. L'univers se structure en
même temps lui, et tout traumatisme portant sur cette
relation fondamentale bloque la connaissance à un niveau qui
empêche l'enfant d'appréhender le monde sur un mode " clair
et distinct ".
Nous pouvons affirmer que les troubles de tout ordre qui ont
pour corollaire de ne pas permettre une structuration
réciproque complète et définitive du monde et du sujet
empêchent celui-ci d'évoluer harmonieusement malgré une
intelligence normale. " La dyslexie est le développement d'un
trouble spécifique de la Relation à un certain moment
particulier de l'évolution de l'enfant" (Mucchielli).
Pour définir les conditions de la formation de la maladie
dyslexique, les psychologues ont étudié les facteurs nécessaires
à la stabilisation de l'univers vécu.
Le Moi est au centre de l'univers, il existe une interrelation
structure de conscience-structure d'univers régie par quatre
facteurs essentiels :
La latéralité qui est une direction assurée par l'un des deux
membres ou lors de la mise en jeu d'un ensemble neuro
musculaire. L'univers est orienté.
. Le schéma corporel. L'enfant découvre son propre corps dans
son mode d'appréhension du monde extérieur.
L'orientation spatio-temporelle. Une sorte de schéma spatial
s'élabore en même temps que le schéma corporel. Cet " espace
vécu " est inséparable du temps vécu, l'enfant vit à l'aurore de
sa vie le continuum espace-temps dans sa concrétude.
2. R. Mucchielli et A. Bourcier : la Dyslexie, maladie du siècle (H.S.F., 1966).
OREILLE, LANGAGE ET COMMUNICATION La stabilisation des valeurs. L'importance des valeurs affectives
dans l'évolution psychomotrice de l'enfant est fondamentale.
Tout trouble affectif peut provoquer un dysfonctionnement
ou un blocage, car l'enfant doit percevoir nettement la
signification affective de ses actes.
Un bon équilibre permet la structuration du vécu spatio
temporel, stade ultime où l'intelligence conquiert le plein
contrôle de l'orientation spatiale et temporelle, la connaissance
des relations objectives entre les directions, la possibilité
d'analyse et d'examen critique des points de repère, et donne
finalement à l'enfant la maîtrise complète au niveau de la
représentation.
L'intelligence, en revanche, reste désarmée si le sujet ne
structure pas parfaitement cet univers vécu, structuration qui
permet la pensée conceptuelle et l'analyse. Dans ce cas,
l'intelligence demeure au stade dit " syncrétique " : " Pendant
longtemps, l'enfant est incapable de tenir compte simultanément
des divers aspects d'un ensemble. En isolant l'un deux, il néglige
les autres... Il a des difficultés, sur le plan de la perception, à
distinguer, du Tout, les parties et leurs relations réciproques.
La perception oscille entre une vision globale et une vision des
détails. Cette vision globale n'est pas celle d'un Tout, car
l'ensemble n'est pas saisi comme une organisation des parties ;
de même, la vue des détails n'est pas une perception analytique,
car le détail... est extrait de l'ensemble et coupé de ses relations
avec les autres parties... Qu'il s'agisse de raisonnements, de
phénomènes affectifs, de perceptions ou d'actions, le
phénomène fondamental reste le même : dans tous les cas. nous
avons affaire soit à une centralisation séparatrice qui isole en
réduisant et en coupant (d'où l'importance momentanée
exagérée d'un détail, d'un événement, d'un besoin, d'un geste),
soit à une centralisation globalisante entraînant un effet
d'ensemble, confus, parfois polarisé par un détail saillant (d'où
la tendance à se fixer aux apparences et aux analogies)..." (3).
L'enfant ne peu

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