Vincent Beckers raconte le mythe d'Oedipe, pas le complexe !

Vincent Beckers

Description

L’école de symbolisme de Vincent Beckers veut casser l’image divinatoire dont sont affublées des disciplines telles que le tarot, l’astrologie ou la numérologie.
Recadrant les choses dans leur aspect pilosophique d’origine et développant l’étude symbolique, l’école ésotérique étudie aussi la compréhension des mythes fondateurs.
Souhaitant également décloisonner les études philosophiques et symboliques qui prétendent que leur discipline est LA discipline, l’école ésotérique de Vincent Beckers vise à créer des ponts et tisser des liens entre les branches dites occultes, de l’Arbre des Connaissances.
Enfin, aider le Cherchant à passer de l’ésotérisme à l’exotérisme serait le plus cher souhait de son fondateur. Transmettre et vulgariser.
Pour tailler sa pierre en conscience.
Rendez-vous sur le site de Vincent Beckers :
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Informations

• Publié par: VincentBeckers
• Publié le: 02 novembre 2014
• Nombre de lectures: 139
• Langue: Français

Extrait

Vincent Beckers

Le mythe, raconté à la sauce beckersienne

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«Heureux qui jusqu’en son vieil âge ignore le goût du malheur ! Quand une fois le ciel a frappé la maison, la ruine de proche en proche gagne et n’épargne pas un seul des descendants.» Antigone, dans Oedipe à Colone Ainsi donc, il était une fois … … librement adapté des pièces de Sophocle et Euridipe … … un roi de Thèbes, qui s’appelaitCadmos. De la prestigieuse lignée des Labdacides, fondateurs de la cité. Cadmos n’a pas été gâté par les dieux.En effet, il claudique. Conséquence de deux jambes d’inégale longueur. Son prénom est d’ailleurs le fruit de cette anomalie, puisqu’il émane de la lettre «lambda », qui signifie « le Boîteux ». Tout un programme, quand on sait l’importance qu’attachaientles Grecs à la pureté de l’impeccabilité du corps!

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Pour toute une série de raisons qu’il serait trop long à expliquer ici, Cadmos ne cède pas son trône à son fils, mais bien à son petitfils, Penthée, issu d’un deuxième mariage si je puis dire. Ce dernier ne régnera pas bien longtemps. En effet, curieux d’assister aux rites dionysiaques célébrés au mont Cithérion par sa mère, Agavé, et ses copines, il grimpe dans un arbre et ouvre grands ses yeux.

Et de ss rincer l’œil comme il se doit devant cesfemmes célébrant Dionysos en bonne et due forme. Je te laisse imaginer la scène … Oui, seulement voilà, afin de mieux voir, il se penche tant et si bien qu’il en tombe de l’arbre. Ivres et en transe, les femmes, Agavé en tête, se ruent alors sur Penthée et le lacèrent tant et si bien de leurs ongles … qu’il en meurt! Et de rapporter, triomphantes, leur victime sanguinolente… avant de s’apercevoir qu’une mère venait de tuer son fils! Quant à la succession, ne reste plus à Cadmos qu’à se rabattre sur son fils, Polydoros. Cadmos meurt quelques temps plus tard. Polydoros, encore jeune enfant, hérite du royaume de Thèbes. Ca commence bien, l’histoire familiale d’Œdipe, hein …

Polydorosest donc en bas âge lorsque meurt son père et qu’il accède au trône. Polydoros aura un fils, Labdacos. Qu’il n’aura pas le temps de bien connaître. En effet Polydoros meurt, tandis que Labdacos n’est encore qu’un enfant. Labdacos, encore jeune enfant, hérite donc du royaume de Thèbes. Ca continue bien, l’histoire familiale d’Œdipe, hein …

Labdacosn’a pas été gâté par les dieux. En effet, il claudique. Conséquence de deux jambes torses. Il sera surnommé « le Boîteux ».

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Tout un programme, quand on sait l’importance qu’attachaient les Grecs à la pureté de l’impeccabilité du corps ! Labdacos aura un fils, Laïos. Qu’il n’aura pas le temps de bien connaître. En effet Labdacos meurt, tandis que Laïos n’est encore qu’un enfant. Laïos, encore jeune enfant, hérite donc du royaume de Thèbes. Ca se poursuit toujours bien, l’histoire familiale d’Œdipe, hein … et commence à sentir la répétition, tu ne trouves pas ?

C’est ici que ça se corse un peu quand même. Mais avant d’en venir aux choses plus croustillantes, il me faut reprendre le refrain désormais connu :Laïosn’a pas été gâté par les dieux. En effet, il claudique. Conséquence d’une difformité corporelle. Il sera surnommé «le Gauche ». Tout un programme, quand on sait l’importance qu’attachaient les Grecs à la pureté de l’impeccabilité du corps! Et d’en rajouter une couche en signalant qu’être déclaré «» ne signifiait gauche pas à l’époque qu’on votait rouge aux élections, mais bien qu’on se comportait à rebours. A savoir que, tant la démarche que le caractère, étaient pervertis, peu clairs. Cela se corsait, disaisje, car la succession ne se passe pas si facilement que prévu. Le trône était programmé pour Laïos. Mais ce n’est encore qu’un petit bout de chou. La régence fut assumée par le frère de sa mère, Lycos. Ce dernier ne profita guère du pouvoir, assassiné qu’il fut par Amphion et Zéthos, de lointains cousins avides du pouvoir. Qui, dans la foulée de leur forfait sur Lycos, en profitèrent pour exiler l’enfant Laïos, afin que ce dernier ne soit pas un danger dans leur exercice de légitimation du pouvoir.

Laïos,enfant exilé, est envoyé chez Pélops, un souverain voisin. Ce dernier s’occupe bien de Laïos, qui grandit en bonne et due forme. Mais qui est ce Pélops ? Oh, juste un monsieur qui s’est illustré au niveau judiciaire par un enlèvement.

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Tandisqu’il était hébergé par un de ses amis, Oenomaos, il conçut une passion amoureuse pour une des filles de son hôte, Hippodamie. Qu’il crut bon d’enlever. Je te passe pudiquement la suite que tu imagineras sans difficulté.

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De son côté Oenomaos en appela à la justice divine, en maudissant Pélops et sa descendance. Laïos n’est donc pas accueilli chez un saint. Mais quel est exactement le caractère de Laïos ? Oh, juste un monsieur qui s’est illustré au niveau judiciaire par un enlèvement. Tandis qu’il était hébergé chez Pélops, il conçut une passion amoureuse pour le fils de son hôte,Chrysippe. Qu’il crut bon d’enlever. Je te passe pudiquement la suite que tu imagineras sans difficulté. En rajoutant tout de même que, choqué et honteux de ce qui lui arriva, Chrysippe se suicida. De son côté Pélops en appela à la justice divine, en maudissant Laïos et sa descendance. Laïos n’est donc pas un saint. Mais pourquoi grands dieux, Laïos commitil un tel acte, contrenature ? Ben, peutêtre parce qu’il était stérile? Ah, oui, c’est vrai. En plus d’être «gauche », il étaitstérile. Pas gâté par les dieux, vraiment! N’empêche, son acte envers Chrysippe, totalement inadmissible, fera qu’il sera non seulement sous la coupe de la malédiction de Pélops, mais aussi sous le courroux d’Héra en personne, laquelle s’étant penchée sur le « dossier » Laïos décida de le châtier à sa façon. Nous en reparlerons.

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Laïos n’est donc pas un inconnu de la justice, mais ses faits resteront paradoxalement ignorés dans son pays d’origine. FacedeBouc (Facebook) n’existait pas encore à l’époque. Quelques années après tout ceci, Laïos s’en revintmanumilitariet avec force armée, (re)conquérir le trône thébain qui lui revenait de droit : Laïos, roi de Thèbes.

Laïos s’est marié avecJocaste. Jusque là, rien de transcendant. Sauf si on prend conscience que Jocaste est l’arrièrepetitefille de Agavé, mère de Penthée.. Penthée, tu te souviens, ce fils qui a voulu assister au rite dionysiaque en y observant sa mère, laquelle, découverte, se rua sur son fils pour le lacérer jusqu’àce que mort s’en suive. Jocaste se marie donc avec Laïos et devient reine de Thèbes. Couple royal oblige, sa première préoccupation est de savoir comment assurer la succession au trône. Et d’affronter la délicate problématique de la stérilité de Laïos. Sans succès. Du coup, Laïos se résout à aller consulter l’oracle de Delphes. L’oracle de Delphes, c’est une sorte de voyantemédium extralucide qui fait fureur à l’époque et connaît un succès dans le pays tout entier. Oseraisje dire qu’il s’agit à la fois d’une tarologue et astrologue de renom … mais qui n’a rien compris à mes cours puisqu’elle prédit l’avenir. Sourire.

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Voilà donc Laïos parti pour Delphes. Lui, par contre, il a bien suivi les cours de Beckers et sait qu’il faut bien préparer sa question pour qu’une consultation porte ses fruits. En chemin, il rumine donc ce qu’il va demander à la voyante. « Comment se faitil que je sois stérile ? » est le fruit de ses cogitations. Ainsi questionnée, l’oracle lui répond: « Toi pas engendrer. Si engendrer toi, fils tuer toi et amour faire à ta femme ». Enfin, je suppose qu’elle a mieux verbalisé la chose, mais la substance est bien celle là. Profondément perturbé par ce qu’il venait d’entendre, Laïos s’en retourne … la queue entre les jambes. Ce qui est plutôt logique pour une personne affublée d’un problème d’érection. Humour idiot, excusemoi. S’en retourne perturbé et pour cause. Tout d’abord, l’oracle n’a pas répondu à sa question. Il veut savoir pourquoi il est stérile et elle lui répond que s’il a un enfant ce qui ne saurait être, tout impuissant qu’il estce dernier le tuera et commettra l’inceste avec sa femme. Ensuite, il s’interroge évidemment sur la suite qu’il doit donner à cette révélation. L’oracle de Delphes, ce n’est pas rien. On vient la consulter avant de déclencher des guerres, entreprendre des chantiers nationaux ou des expéditions au bout du monde. Et, surtout, on lui fait confiance.C’est que c’est une sommité en son genre, l’oracle de Delphes. Laïos, dans le brouillard complet, en conclut qu’il vaut mieux ne rien dire à personne. Pas même à Jocaste. Et de garder secret, le contenu de cette consultation.

De son côté, Jocaste, elle, souhaite un enfant. Et devant l’obstination de son mari à ne pas en vouloir, ni à essayer de guérir de son impuissance, elle s’en va chercher conseil pour user d’un stratagème afin de pouvoir accueillir la semence de vie (hum, joliment dit, non ?). Et un beau soir, après un dînertoutmignontoutchouchandellesettout, elle se met à faire boire son royal époux … plus que de raison! Seuls les dieux savent ce qu’il y avait dans le vin, mais ce qui est certain, c’est que Laïos en retrouve toute sa virilité et se fait proprement sauter dessus par sa femme. Tu devines, la suite : neuf mois plus tard : ouinouin, un bébé arrive. Oedipe naît.

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C’est alors que Laïos se souvient des propos de l’oracle et décide d’en parler à Jocaste. Conciliabule. L’enjeu est de taille : inceste et parricide ne sont pas des menaces à prendre à la légère. Le couple décide de se débarrasser de l’enfant. Laïos, roi de Thèbes, demande à un de ses bergers d’aller pendre le bébé au mont Cithérion. Tiens, Cithérion: l’endroit où Penthée a été observer sa mère en train d’accomplir le rite dionysiaque. Le berger s’acquitte de cette pénible tâche.

On imagine son état d’esprit: aller pendre un petit bout d’homme de bébé toutmimi toutchou, le livrant ainsi à une morte certaine. Et pas des plus tendres. Sans doute étaitil perturbé par les cris de l’enfant, toujours estil qu’il n’effectue pas bien sa tâche et Oedipe n’est pendu que par un seul pied au moment où il l’abandonne. Ruminant sans doute quelques sombres pensées envers son roi, il ne voit pas un collègue berger qui le croise sur le chemin du retour. Berger intrigué par un son qui n’est pas fréquent dans le coin.Par delà les mêêmêê mêê de ses moutons, il oit des ouinouinouin de bébé. Et de se demander s’il n’a pas trop bu d’ouzo la veille au soir.

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Mais non, ce sont bien des cris d’enfant qu’il entend au sommet du mont Cithérion. Le berger intrigué grimpe la colline et que voitil ? Un petit bébé toutmimitoutchou (j’aime bien cette expression), pendupar un pied, en train de se trémousser et pleurer à tout va. Notre brave homme se met à phosphorer de tout crin. Si quelqu’un a abandonné cet enfant, c’est qu’il y a une raison. En Grèce antique, la chose était courante et normale, voire obligatoire, nous y reviendrons. Il n’a donc pas le droit de dépendre le gosse. Oui, mais il fait partie de la maison de Corinthe, dont le couple royal  Polybe et Merope n’ont pas d’enfant, la reine étant stérile. Or cette situation désespère tout le pays. Cetenfant abandonnépourrait très bien devenir un fils adoptif pour la famille royale. Et si le secret est bien tenu, personne n’en saura rien. Et s’il ramène ce bébé pendu à la reine, peutêtre pourraitil même en espérer quelques faveurs royales ? Pas folle, la guêpe. Et pas idiot non plus, le berger ! Résultat des courses : le chemin de retour est marqué par un déplacement sonore plutôt contrasté : au milieu des mêêmêê mêê retentissent des ouinouinouin. Et Oedipe de se retrouver dans la famille royale de Corinthe.

Polybe et Meropeaccueillent avec grand cœur et autant d’intéressement cet enfant inattendu. L’élèvent et l’éduquent comme leur propre enfant. Avec royauté et grandeur. Mais en taisant à Oedipe, ses origines d’enfant abandonné, pendu sur le mont Cithérion.

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C’est ici qu’une horrible chose apparaît pour la première fois dans le mythe : larumeur. D’où vientelle ? pourquoi naît elle? Personne n’en saura jamais rien. Mais le résultat n’en n’est pas moins inquiétant: il se murmure qu’Oedipe n’est pas celui qu’on croit. Il ne serait pas le fils de Polybe et Merope. La rumeur enfle tant et si bien qu’elle arrive au palais. Oedipe tente bien évidemment d’en savoir plus et interroge ceux qu’il croit être ses parents. Sans succès. Devant ce silence de papesse (allusion à la carte du tarot, sorry, je ne pouvais m’en empêcher), Oedipe se décide à aller consulter l’oracle de Delphes. Oui, oui, cellelà même chez qui son géniteur (Laïos) s’était rendu quelques années plus tôt. Pendant qu’Oedipe chemine vers Delphes, laissemoi te faire remarquer que, dans le tarot, 2/Papesse et 12/Pendu sont des cartes unies par le nombre 2. De quoi méditer quelque peu afin de laisser le temps à Oedipe d’arriver sur place. Bon, ça y est ? Tu as trouvé ? Je peux continuer ?

Ayant bien préparé sa question, il demande à l’oracle: «D’où viensje ? De qui suisje l’enfant? » Et la voyante de répondre : « Toi vilain. Si toi retourner chez toi, toi tuer père et amour faire à mère » Amusant de constater qu’elle raconta la même chose à Laïos. Et qu’elle répond, a priori, tout autant à côté de la plaque aux deux questions. En tant que tarologue, je me demande comment il se fait qu’elle ait tant de succès, cette bonne femme. Moi, si je m’écarte, ne seraitce que d’un iota de la question posée, je me fais allumer par mes consultants… Je suis né trop tard ou quoi ?

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Oedipe, lui, est bien loin de ces considérations, et sort complètement groggy de sa consultation. Il y a de quoi: il demande sa provenance généalogique et s’entend dire que s’ilretourne à Corinthe, il tuera son père et commettra l’inceste avec sa mère. Oedipe aime ses parents, Polybe et Merope. Il ne veut pas leur faire du mal. Si les dieux, par l’intermédiaire de l’oracle lui donnent accès à cette information, il vaut mieux en tenir compte. Sur ces conclusions, il acte de ne pas retourner à Corinthe et s’en va chercher fortune ailleurs.

Il ne reprend donc pas l’autoroute empruntée à l’aller, et s’en va, cheminant par les petites routes de province …vers Thèbes. Il paraît que c’est une grande ville, j’y trouverai sûrement un boulot, se dit Oedipe. Et de marcher tout en ruminant les propos de l’oracle, laissant monter en lui frustration et colère. C’est dans cet état d’esprit révolté qu’il arrive en Phocide, au goulot routier, formé du croisement des routes de Daubis et Thèbes…

Pendant ce temps. Pendant ce temps, à Thèbes, les choses ne vont pas bien. C’est vrai que nous avions laissé Laïos et Jocaste, il y a quelques années, au moment de l’abandon de leur enfant. Et tandis que leur progéniture grandissait à Corinthe, eux, continuaient de gérer les affaires courantes dans leur pays. Pas évident. Pas évident, car sans qu’on ne sache trop pourquoi, la ville était victime d’une méchantesphinge, arrivée on ne sait plus trop comment ni pourquoi. Mais qui effectue un blocus total de la cité. Personne ne sort, personne ne rentre. La famine menace et les morts se comptent à la pelle. Car tout qui essaie de s’échapper ou entrer dans la ville se voit confronté à la sphinge. Et c’est qu’elle ne fait pas dans la dentelle, la monstre ailéesi on ne répond pas : correctement à son énigme, elle avale tout cru sa victime. Or, jusqu’à ce jour, personne n’est parvenu à répondre correctement. La révolte gronde.

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La rumeur (tiens, tiens, la revoilà cellelà) prétend que ce sont les dieux, en colère contre la ville, qui ont envoyé l’animal dans le but de la punir. De quoi ? A cause de qui ou quoi ? Et que fait le roi? C’est vrai, quoi, non mais! C’est dans cette ambiance morbide et révoltée,que nous retrouvons Laïos. Comment, que distu? C’est quoi une sphinge? Ah, oui, pardon, excusemoi. Je ne me souvenais plus que tu étais un reg culturel. Oups, voilà l’ours mal léché qui ressort de de sa tanière. Une sphinge est une créature fantastique, au buste de femme, corps de lion et ailes d’oiseau. Quant à la raison de sa présence, tu penses bien que je ne t’en dirai rien maintenant. Tu ne veux quand même pas en savoir plus que Laïos, quand même… C’est dans cette ambiance morbide et révoltée,que nous retrouvons Laïos, disaisje. Un roi qui se morfond d’être … impuissant … tiens, tiens, face aux ravages causés par la sphinge. Et de se décider. Au risque de sa vie, il va tenter ce que personne n’a encore réussi à ce jour: franchir le barrage constitué par la créature fantastique, et aller à Delphes, consulter l’oracle, afin de savoir ce qu’il faut faire pour délivrer la ville du fléau. Dont acte. Réussi ! Tu me rétorqueras bien à propos que c’est quand même fort de café. Aucun habitant, héros ouarmée n’est parvenu à contourner l’obstacle et tromper la vigilance de la sphinge. Mais Laïos, bien. Et en plus, il s’en retourne chez l’oracle dont il n’avait rien compris au message et qui n’avait pas non plus répondu à sa question. Sophocle avait tropdansé le sirtaki au moment d’écrire ces vers de la pièce, ou quoi? Que je veuxtu que je te réponde, moi ? Actons plutôt que Laïos s’en va revoir l’oracle, à Delphes, afin de savoir ce qu’il faut faire pour débarrasser la ville du fléau du monstre ailé. Et de marcher tout en réfléchissant à sa question, laissant monter en lui frustration et colère, contre cette maudite sphinge. C’est dans cet état d’esprit révolté qu’il arrive en Phocide, au goulot routier, formé du croisement des routes de Daubis et Thèbes… (tiens, tu as déjà lu cela au paragraphe précédent).

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