Pierre de Versailles (1380?-1446) - article ; n°1 ; vol.93, pg 208-266
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1932 - Volume 93 - Numéro 1 - Pages 208-266
59 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

A. Coville
Pierre de Versailles (1380?-1446)
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1932, tome 93. pp. 208-266.
Citer ce document / Cite this document :
Coville A. Pierre de Versailles (1380?-1446). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1932, tome 93. pp. 208-266.
doi : 10.3406/bec.1932.448981
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1932_num_93_1_448981DE VERSAILLES PIERRE
(4380P-1446)
II est dans l'histoire des personnages d'apparence secon
daires à la fois par leur valeur personnelle et par l'action
obscure à nos yeux qu'ils ont exercée, dont cependant il y a
profit à retracer l'existence parce qu'ils ont été mêlés aux
grands événements de leur temps et que leur rôle, si briève
ment qu'il soit signalé dans les textes, n'a pas été sans por
tée. Tel semble être le moine bénédictin Pierre de Versailles.
Ce Pierre de Versailles n'a encore rencontré à proprement
parler qu'un biographe, l'abbé de Launay, dans la Reçue
de V histoire de et de Seine-et-Oise (XXVe année,
1923) 1. Et encore ce travail, plus rempli d'hypothèses que de
faits exacts, a-t-il surtout le défaut singulier de passer à côté
de toutes les questions vraiment intéressantes.
I
L'origine de Pierre de Versailles est assez mal connue. Le
seul renseignement sûr est celui que nous donne Pierre de
Versailles lui-même, qui, au concile de Constance, se déclare
de noble origine, se asserit de nobili génère procreatum2. Et
son contradicteur l'évêque d'Arras, Martin Porée, s'il r
eproche à ce moine bénédictin de se vanter ainsi de sa no-
1. Les notices du Gallia Christiana sont très brèves et sans intérêt. On peut
signaler ce qu'ont dit de Pierre de Versailles : Félibien, Histoire de l'abbaye de
Saint-Denis, 329 ; — Toussaint Duplessis, Histoire de l'église de Meaux, I, 290 ;
— Lebeuf, Histoire du diocèse de Paris, III, 203 ; — de Gaucourt, Versailles,
seigneurie, château et ville, 58 ; — A. Maquet, Versailles aux temps féodaux, 101 ;
— Ayrolles, La Pucelle devant l'Église de son temps, 8. Denifle et Châtelain,
Chartul. Universitatis Parisiensis, IV, 224, et Auclarium, II, 583, n. 2, donnent
quelques renseignements précis d'après les archives du Vatican.
2. Gersonii Opera, éd. E. du Pin, V, 562. PIERRE DE VERSAILLES (1380-1446) 209
blesse, ne conteste pas cette déclaration1. Il appartenait
sans doute à la famille des seigneurs de Versailles 2, seigneurs
en partie de Vémars, près de Luzarches 3. Était-il fils de
Robert III de Versailles (1348-1402), frère de Regnault I™
de Versailles, de Robert IV et de Jean, écuyer? A. Maquet
le suggère et l'abbé de Launay l'affirme4. Il n'y a aucune
preuve formelle : c'est simplement vraisemblable.
D'après les étapes de ses études universitaires, on peut
croire qu'il naquit aux environs de 1380. La famille de Vers
ailles devait avoir des relations anciennes avec l'abbaye de
Saint-Denis : on trouve en 1260 un Pierre de Versailles infi
rmier du monastère. L'abbaye de Saint-Denis avait dans la
censive de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés une véritable
colonie entre le quai de la Seine et la rue Saint- André-des-
Arts, là où est aujourd'hui la rue des Grands- Augustins qui
portait aux xine et xive siècles les noms de rue de l'Abbé-de-
Saint-Denis et de rue des Écoles ou des Écoliers-de-Saint-
Denis5. D'un côté de la rue étaient les trois charités de avec leur jardin, de l'autre l'hôtel de l'abbé de
Saint-Denis, créé dès 1263 par l'abbé Mathieu de Vendôme,
auquel fut annexé le collège de Saint-Denis. Hôtel et collège
avaient un jardin et une chapelle, mais sans cloche ni cimet
ière. Les historiens de Saint-Denis ne donnent aucun détail
sur les écoliers et leurs travaux. C'est là évidemment que les
novices et les jeunes moines de Saint-Denis poursuivaient
leurs études universitaires, sans que d'ailleurs le collège fît
partie de l'Université. C'est donc là que Pierre de Versailles
résidait pendant qu'il étudiait la théologie. Avec un peu de
bonne volonté, on peut lui attribuer ce que Rabelais disait
de Pantagruel, « qui estoit logé à l'hostel Saint Denis et
1. Bibl. nat., ms. latin 14851, fol. 56 ; — Gersonii Opera, V, 565.
2. A. Maquet, Versailles aux temps féodaux, 99-100. On trouve encore quelques
indications peu sûres dans Dussieux, Le château de Versailles, I, 5.
3. Fagniez, Recherches sur Vémars [Mém. de la Société de Vhist. de Paris, II,
279, 281).
4. Revue de l'histoire de Versailles, 1923, 25e année, 12. De Gaucourt, Vers
ailles, seigneurie, château, ville, 58, avait été beaucoup plus prudent : « Le degré
de parenté avec Robert nous est complètement inconnu ; on peut penser qu'ils
étaient frères. »
5. Berty et Tisserand, Topographie de l'ancien Paris. Université, région occi
dentale, 228-237. 210 PIERRE DE VERSAILLES (1380-1446)
pour lors se pourmenoit par le jardin avecques Panurge, phi
losophant à la manière des peripatetiques x ».
Dès 1405, Pierre de Versailles avait entrepris ses études
théologiques. Deux ans après, en 1407, il faisait son second
cours et commençait la lecture des Sentences de Pierre Lomb
ard ; il était donc bachelier formé2. Il fut reçu licencié pos
térieurement au mois de mai 1412 et devint par suite maître
en théologie 3 ; c'est avec ce titre qu'on le voit prendre part
de novembre 1413 à février 1414 au Concile de la foi de
Paris4. En novembre 1413, il résidait encore au collège de
Saint-Denis5.
Déjà il lui était arrivé une aventure singulière. Il était sans
doute fort lié avec Paugustin Jacques Legrand ; il devait
être lié aussi avec un seigneur de l'Ile-de-France, Le Galois
d'Aunay, dont la famille avait des biens à Vémars dans la
mouvance de la de Versailles6. Jacques Legrand et
Le Galois d'Aunay appartenaient au parti armagnac, c'est
ce qui explique que la première manifestation importante de
l'activité de Pierre de Versailles soit d'ordre politique dans
le camp armagnac. On s'est efforcé de lui attribuer des sent
iments patriotiques très décidés. Ses premières démarches
connues le présentent seulement comme un homme de parti,
peu soucieux des véritables intérêts du royaume, en rapport
direct avec les ennemis du roi de France. Dans le conflit
armé des Bourguignons et des Armagnacs, le duc de Bour
gogne avait en 1411 sollicité l'aide du roi d'Angleterre
Henry IV et reçu, en effet, au mois d'octobre, un fort secours
1. Pantagruel, II, xvni.
2. Chartul. Univ. Paris., IV, 224.
3. C'est par erreur que Denifle et Châtelain le font licencié dès 1411. Le ms. de
la Bibl. nat., latin 5657a, fol. 14, auquel ils empruntent la liste des licenciés de
1411, ne donne pas son nom à cette date et le désigne seulement (fol. 15) parmi
ceux qui furent reçus entre 1413 et 1421. L'analogie avec Jean Broust et Jean
Michaelis invoquée par les éditeurs du Chariularium ne prouve rien. En effet,
des documents certains, cités plus loin (p. 211), le déclarent encore bachelier
formé en janvier et mai 1412, Rymer, Acta publica, IV, n. 4, 14 : Forma con-
cordiae... Petrus de Versallis, in sacra pagina baccalarius f ormolus ... 8 mai 1412.
4. Toussaint Duplessis, Hist, de V église de Meaux, I, 290, le dit aussi docteur
en droit. Aucun texte ne confirme l'attribution de ce titre à Pierre de Versailles,
qui n'était pas homme cependant à négliger aucun de ses titres. Même rense
ignement erroné dans de Gaucourt, Versailles, seigneurie, château et ville, 59.
5. Gersonii Opera, V, 68.
6. Fagniez, Recherches sur Vémars (Mém. de la Société de l'histoire de Paris,
III, 281-298). ■
.


PIERRE DE VERSAILLES (1380-1446) 211
anglais commandé par le comte d'Arundel. Gomme les
affaires du parti armagnac allaient fort mal, dès les premiers
jours de 1412, les princes qui dirigeaient ce parti, les ducs de
Berri, d'Orléans, de Bourbon, le comte d'Alençon, puis le
comte d'Armagnac désignèrent des ambassadeurs pour aller
vers Henry IV solliciter à leur tour son alliance et ses secours
au prix de la restitution de l'Aquitaine, avec tous les droits
et d

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