Pour une réception « musicale » du théâtre contemporain - article ; n°1 ; vol.83, pg 123-130
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Description

Communications - Année 2008 - Volume 83 - Numéro 1 - Pages 123-130
Le théâtre a conquis sa spécificité visuelle en inventant l’écriture scénique; il a su aussi proposer une spécificité sonore en dotant les textes d’une allure musicale, à l’époque classique, à l’aide de figures de style et de mots, avant que la voix de l’acteur (souffle et sons) devienne la matière première d’une langue nouvelle chez des écrivains contemporains (Novarina notamment).
By way of stage writing, theatre has reached it visual specificity. Its acoustic specificity was also obtained, during the classical era, by giving to dramatic texts a musical look, thanks to figures of speech. Now the actor’s voice, producing breath and sounds, is matter and base from which to create a new dramatic language (for example in the Novarina’s plays) is possible.
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2008
Nombre de lectures 29
Langue Français

Extrait

Michel Corvin
Pour une réception « musicale »
du théâtre contemporain
La parole n’est rien d’autre […] que la danse d’un
tube d’air chanté.
Novarina
Je ne suis pas de ceux qui croient le théâtre indispensable et éternel.
Sans lui, la cité, dit-on, perdrait son âme ; ce discours, surtout quand il
est tenu par des « théâtreux », me paraît suspect d’entrée. Défendre sa
boutique est de bonne guerre, mais sortez donc dans la rue et demandez
aux gens s’ils vont au théâtre et ce qu’ils en pensent. Au mieux ils vous
diront qu’ils vont de temps en temps au Boulevard pour rigoler ou chez
Robert Hossein pour se poser de graves questions, au demeurant parfai-
tement inutiles. Mais du théâtre comme art, il n’est guère question.
Étant entendu que personne ne lit de textes de théâtre (sauf les enfants
des écoles, obligatoirement, mais de moins en moins, et les professionnels
– critiques, metteurs en scène, acteurs –, mais ils sont hors jeu par prin-
cipe), le théâtre est quelque chose qui se voit et s’entend, qui s’écoute
même éventuellement.
Qui se voit. À ce sujet, il faudrait tenir tout un commentaire sur le
discours scénique qui double le discours textuel en images, faites de
décors, de mouvements et d’accessoires. La « scène, disait Artaud, est un
lieu physique et concret qui demande qu’on le remplisse et qu’on lui fasse
parler son langage concret ». Soit. Laissons donc les metteurs en scène
inventer ce langage
bis
fait non de mots (encore qu’Artaud n’arrive pas,
en recourant aux termes « parler » et « langage », à échapper à l’emprise
du verbe) mais d’images destinées, souvent, à faire passer la pilule d’un
texte trop connu : je me souviens d’Orgon, dans le
Tartuffe
monté par
Jouvet, entrant en scène à la scène 4 du I et disant, tout en mastiquant
une pomme : « La campagne à présent n’est pas beaucoup fleurie », his-
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