Pouvoir central et libertés locales. Le monnayage en bronze de Claude avant 50 après J.-C - article ; n°12 ; vol.6, pg 33-61
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Pouvoir central et libertés locales. Le monnayage en bronze de Claude avant 50 après J.-C - article ; n°12 ; vol.6, pg 33-61

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Description

Revue numismatique - Année 1970 - Volume 6 - Numéro 12 - Pages 33-61
12
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Baptiste Giard
Pouvoir central et libertés locales. Le monnayage en bronze de
Claude avant 50 après J.-C
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 12, année 1970 pp. 33-61.
Résumé
12
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Giard Jean-Baptiste. Pouvoir central et libertés locales. Le monnayage en bronze de Claude avant 50 après J.-C. In: Revue
numismatique, 6e série - Tome 12, année 1970 pp. 33-61.
doi : 10.3406/numi.1970.994
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1970_num_6_12_994Jean-Baptiste GIARD
POUVOIR CENTRAL ET LIBERTÉS LOCALES
LE MONNAYAGE EN BRONZE DE CLAUDE
AVANT 50 APRÈS J.-C*
(PL I-XI)
du destin chaque Ainsi monde, et, soir, parfois sur le tout les plus nos pas un vaste, précipités seuils veuvage pressés où de du le lauriers jour, pouvoir d'un de ! singulier ce s'exile côté
Saint-John Perse.
Souvent décrites dans les ouvrages, mais rarement reproduites
en images (dessins ou photographies), les monnaies en bronze
de Claude retiennent l'attention par la très grande variété des
formes ou, plutôt, des déformations que les graveurs ont fait
subir aux types monétaires. A côté de pièces bien frappées, qui
proviennent de l'atelier de Rome (pi. I, a et b), on observe de
nombreuses imitations dont les imperfections grossières sont la
marque indubitable d'une origine locale. Entre ces deux extrêmes,
il faut ranger des monnaies dont les fautes de fabrication, pour
vénielles qu'elles soient, trahissent quand même une origine
provinciale : leur étude soulève un délicat problème de classement
et d'attribution. C. H. V. Sutherland1, examinant en 1935 les
* La documentation de cet article provient d'un certain nombre de musées dont
je tiens à remercier les conservateurs pour leur grande complaisance : MM. H.-D. Schultz
(Berlin), D. T.-D. Clarke (Colchester), R. A. G. Carson (London, British Museum),
С. H. V. Sutherland (Oxford, Ashmolean Museum), Mlle M.-L. Cornillot (Besançon),
MM. P. Gras (Dijon, Bibliothèque Publique), J.-P. Bouvet (Laval), P. Gigi (Mayenne),
J.-Y. Mme M. Veillard Lang (Strasbourg), (Rennes), J. M. Bornibus J. Ruf (Roanne), (Vienne). R. Joffroy (Saint-Germain-en-Laye),
1. С. Н. V. Sutherland, Romano- British imitations of bronze coins of Claudius I,
New York, 1935 [Numismatic notes and monographs, n° 65), p. 12 et 22; id., Coinage
and currency in Roman Britain, London, 1937, p. 11 et suiv. 34 JEAN-BAPTISTE GIARD
imitations de Claude trouvées en Grande-Bretagne, leur assignait
une origine bretonne; il appuyait sa démonstration sur une
documentation remarquablement riche, mais limitée : faute
d'investigations sur le continent, il pécha peut-être par excès et
eut tendance à ramener ce monnayage à la Bretagne romaine.
Il semble, en réalité, que tout l'Occident fut touché par la monnaie
d'imitation et que la Gaule, la première, favorisa l'expansion d'un
monnayage irrégulier, mais toléré par le gouvernement central1.
En effet, les trouvailles monétaires sont particulièrement
fréquentes sur tout le territoire de l'ancienne Gaule, et les recherches
que j'ai entreprises dans les musées de France m'incitent à penser
que les régions situées au nord de la Loire ont connu sous le règne
de Claude une singulière floraison d'imitations locales.
La qualité de fabrication de ces pièces se ressent beaucoup de
la maladresse ou du goût des graveurs employés dans les officines
gallo-romaines, mais la plupart du temps, le modèle est respecté,
— aucun détail essentiel du type monétaire ne manque, — et
il arrive parfois que l'imitation se laisse confondre avec lui, tant
la finesse et la fermeté du dessin sont grandes. Cependant, si
belles soient-elles, ces monnaies ne comportent jamais dans la
légende du droit ou du revers le titre de P(ater) P(atriae)2 : on
peut donc en déduire qu'elles ont été forgées à l'imitation des
pièces émises à Rome au début du règne de Claude et, sans doute,
avant janvier 42, mois pendant lequel l'empereur fut proclamé
Pater Patriae (entre le 6 et le 12 janvier)3. Est-ce à dire que leur
fabrication n'a pas demandé plus d'un an (41 après J.-C), qu'elle
1. Cf. C. H. V. Sutherland, Romano-British imitations of bronze coins of Claudius I,
New York, 1935, p. 4 ; M. Grant, The six main aes coinages of Augustus. Controversial
studies, Edinburgh, 1953, p. 136 ; E. Ritterling, Das fruhrômische Lager bei Hofheim
i. T.: Ausgrabungs- und Fundbericht, dans Annalen des Vereins fur nassauische
Altertumskunde und Geschichtsforschung , XXXIV, 1904, p. 38-39 ; H. Willers, Geschichte
der rômischen Kupferpragung vom Bundesgenossenkrieg bis auf Kaiser Claudius...,
Leipzig und Berlin, 1909, p. 198.
2. G. F. Hill, A hoard of Roman and British coins from Southants, dans NC* XI,
1911, p. 45, signale deux imitations locales de Claude qui, d'après ses références à
Cohen, porteraient les lettres PP, mais sur l'une d'elles au type de Minerve qu'il
reproduit pi. III, 4, je ne vois pas ces lettres. D'autre part, Cazalas décrit dans les
Procès-verbaux des séances de la Soc. franc, de numismatique. 1934, p. xxxvni-xxxix,
une monnaie de Caligula surfrappée sous Claude dont la légende du droit se terminerait,
selon sa restitution, par les lettres PP, ce dont je doute, comme d'ailleurs J. Schwartz,
Note sur le monnayage sénatorial entre 37 et 42 p. C, dans i?iV5 XIII, 1951, p. 38-39.
3. Paulys Realencyclopàdie der classischen Altertumswissenschaft. Neue Bearb.,
III/2, 1899, col. 2787 et 2792 ; Ada fratrum Arvalium (éd. G. Henzen), Berlin, 1874,
p. Liv ; E. M. Smallwood, Documents illustrating the principales of Gaius, Claudius
and Nero, Cambridge, 1967, p. 15. MONNAYAGE EN BRONZE DE CLAUDE 35 LE
n'a pas duré plus longtemps que celle de la bonne monnaie de
Rome ? Si l'on considère les nombreuses monnaies d'imitation
connues par les trouvailles et les médailliers, ce laps de temps
paraît bien court. Soulevant naguère la question, G. M. Kraay1
jugeait avec raison qu'il fallait prolonger le temps de fabrication
des monnaies marquées de la légende TI CLAVDIVS CAESAR AVG
PM TRP IMP, sans mention des lettres PP, jusqu'en 50 après J.-C,
— date à laquelle le titre de Pater Pairiae figure pour la première
fois sur les pièces d'or et d'argent (TRP X)2, — mais, en tirant
des parallèles entre l'or, l'argent et le bronze, il omettait de
distinguer les deux monnayages de bronze l'un de l'autre et les
comprenait dans le même intervalle de temps. Étant donné la
rareté des pièces attribuables à l'atelier de Rome, je doute pourtant
qu'on puisse en répartir la production sur plus d'une année. Seul,
me semble-t-il, le monnayage local a pu durer près de dix ans.
On répliquera sans doute que la mauvaise monnaie chassant la
bonne, la monnaie de Rome devait normalement disparaître sous
le flot des imitations locales. Néanmoins, il est significatif que
sur les quadrantes de bronze émis au début du règne (RIC 72 et 74),
le titre de Pater Pairiae apparaisse dès le deuxième consulat
(42 après J.-C.) et que la frappe de ces quadrantes, symbole de
la bonne monnaie recouvrée3, — comme l'indiquent les trois
lettres PNR (pondus nummi restitutum) gravées au droit d'une
de ces pièces (RIC 74), — cesse dès la fin de ce consulat. Ne
faut-il pas voir dans cet arrêt le signe manifeste d'un changement
dans la politique monétaire de Claude qui, à partir de ce moment,
et jusqu'en 50, s'en remet aux officines locales du soin d'appro
visionner en monnaies divisionnaires de bronze l'Occident romain ?
Bien entendu, le public perdit au change. Au Heu de posséder
une monnaie d'un style uniforme et d'une valeur constante, il eut
affaire à toutes sortes de pièces de fabrique disparate et de poids
variable4. C'est ainsi qu'un même coin d'effigie servit à frapper
indifféremment des as et des dupondii (n08 13-15, 254-255); en
outre, d'anciens types monétaires, étrangers au répertoire de
1. C. M. Kraay, Die Munzfunde von Vindonissa (bis Trajan), Basel, 1962 (Verôf-
fenllichungen der Gesellschaft pro Vindonissa, V), p. 36-37 ; id., dans Journal of Roman
studies, LUI, 1963, p. 177.
2. Th. Fischer, Bemerkungen zur spâtclaudischen Mùnzpragung, dans Revue suisse
de numismatique, XLVI, 1967, p. 35.
3. D. W. MacDowall, The PNR type of Claudius, dans Schweizer Milnzblàtler,
1968, p. 80-86.
4. Pièce justificative I, p. 44. 36 JEAN-BAPTISTE GIARD

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