Pugeault-Ciccheldi (Catherine), Cicchelli (Vicenzo), Ragi (Tariq) – Ce que nous savons des jeunes ; n°1 ; vol.150, pg 150-151

Laurent Trémel

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Revue française de pédagogie - Année 2005 - Volume 150 - Numéro 1 - Pages 150-151
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• Publié par: REVUE_FRANCAISE_DE_PEDAGOGIE
• Publié le: 01 janvier 2005
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• Langue: Français

Extrait

l’advenue de la femme sujet pourra induire un début deL’ouvrage se compose de trois parties. La première métamorphose, et que les politiques sociales sauront se(pages 29 à 80) se propose de présenter des travaux consa- saisir, s’approprier et transformer les savoirs, les savoircrés à laconstruction identitairedu jeune. Plusieurs di- faire, les savoir être qui nous sont transmis ici avecmensions, attenant à cette problématique, sont abordées finesse, précision et discernement.au travers de quatre articles. Ils sont respectivement consacrés aux rapports du jeune avec sa famille — notam- Chantal Zaouche-Gaudron ment quand il s’agit de s’en « affranchir » et de songer à la Université Toulouse-Le Mirail quitter — à la formation des « groupes de pairs », à une réflexion autour de la notion de « socialisation politique » de la jeunesse et, enfin, aux rapports des jeunes à la NOTES « consommation », dans un contexte de mondialisation où la question de l’action des industriels du loisir sur l’homo- (1) Vincentde Gaulejac.L’histoire en héritage : roman familial et trajec- toire sociale. Paris : Desclée de Brouwer, 1999. généisation des modes de vie se pose. Étant donné la structuration d’ensemble de l’ouvrage, on peut penser que (2) EdgarMorin. — Le probable et l’improbable.Nouvelles clés, 1997, n° 43. ces textes ont pour fonction de poser quelques préalables. La seconde partie (pages 83 à 155) traite d’une théma- tique apparaissant centrale pour les auteurs quand on aborde la question de la jeunesse: celle des «margina- PUGEAULT-CICCHELLI (Catherine), CICCHELLI lités », des « conduites à risque ». Là encore, le propos est (Vincenzo), RAGI (Tariq). –Ce que nous savons des décliné sous la forme de cinq articles. Le premier est jeunes.Paris : PUF, 2004. – 228 p. consacré à des phénomènes fréquemment au centre des Présenté en couverture (tout comme sur le communi- « débatssociaux »,médiatisés, puisqu’il se propose qué de presse) comme un ouvrage écrit par trois auteurs, d’aborder la question des «violences »et des «délin- ce livre est en fait issu d’une réflexion collective initiée au quances », termes justement mis au pluriel. Il est rappelé sein d’un séminaire, animé par des chercheurs du CER- ici le nécessaire travail de distanciation devant être réa- LIS (Université de Paris V-CNRS) et de l’INJEP entre lisé par le chercheur abordant ces thèmes, celui-ci ne pou- octobre 2001 et juin 2002. La table des matières mention- vant notamment faire l’impasse sur la perspective histo- ne les articles de dix-neuf contributeurs, français et étran- rique, permettant de constater certaines permanences. Le gers (principalement franco-canadiens dans ce cas). second article traite d’une question moins médiatique, mais tout aussi importante : celle du rapport des jeunes à L’introduction, rédigée par les trois auteurs dont le la santé, en soulignant les problèmes spécifiques à cette nom est mentionné sur la couverture, expose clairement classe d’âge. Dans la même optique, le suivant aborde la la thématique du livre, qui repose sur un « état des lieux question de la sexualité, en insistant notamment sur la » bien résumé ici : «Institutionnalisation faible, littérature modification des axes problématiques d’un champ de scientifique et experte foisonnante, débat social parfois recherche en construction, à l’aune de la notion de « passionné : le repérage de cette configuration originale est conduites à risque» (liées aux MST). Le quatrième à l’origine de ce livre. Sous la forme d’un bilan critique article aborde un autre thème potentiellement synonyme comblant une absence éditoriale, chaque contribution de souffrance, celui de la précarité professionnelle carac- tente d’interroger les liens opaques mêlant la visibilité téristique aujourd’hui de la classe d’âge. Toutefois, l’au- sociale d’une dimension de la vie juvénile et son interpré- teur insiste à juste titre sur la «pluralité des mondes» tation scientifique dans un contexte où la légitimité de la dans lesquels le jeune se construit au quotidien et sur le sociologie de la jeunesse n’est pas toujours garantie par fait que le monde professionnel n’est qu’un élément — l’existence de structures institutionnelles fortes.» (p. 11). problématique, du fait de la conjoncture — de cette On comprend très vite que le propos de l’ouvrage se veut construction identitaire. Le dernier article, intitulé «les distancié et critique par rapport à ce qu’ils identifient jeunes de la rue», traite de la question de la réappro- comme la « sociologie de la jeunesse », en pointant d’em- priation de l’espace urbain par différentes populations blée le fait que la production est souvent tributaire des juvéniles : pour celles-ci, le lieu est tout autant synonyme débats sociaux, qu’elle peine fréquemment à faire preuve de rapport à la marge que de socialisation entre pairs. de «neutralité axiologique», et soutenant l’idée que le mouvement a conduit dans le champ à ce que « la dénon-La troisième partie (pages 159 à 217) est consacrée à ciation des maux causés par les jeunes est remplacée parla thématique de la «participation »(au «monde des la dénonciation des maux qui affectent les jeunes eux-adultes », à la « société civile ») de la jeunesse. Partant de mêmes » (p. 15).l’hypothèse que «certaines populations juvéniles sont

150 Revue française de pédagogie, n° 150, janvier-février-mars 2005