Quinze années de fouilles dans les Gros Monts des Beauregards de Nemours (S.-et-M.) - article ; n°1 ; vol.62, pg 84-97
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Quinze années de fouilles dans les Gros Monts des Beauregards de Nemours (S.-et-M.) - article ; n°1 ; vol.62, pg 84-97

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1965 - Volume 62 - Numéro 1 - Pages 84-97
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ed. Vignard
G. Vacher
Quinze années de fouilles dans les Gros Monts des
Beauregards de Nemours (S.-et-M.)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1965, tome 62, N. 1. pp. 84-97.
Citer ce document / Cite this document :
Vignard Ed., Vacher G. Quinze années de fouilles dans les Gros Monts des Beauregards de Nemours (S.-et-M.). In: Bulletin de
la Société préhistorique française. 1965, tome 62, N. 1. pp. 84-97.
doi : 10.3406/bspf.1965.4015
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1965_hos_62_1_4015Quinze années de fouilles
dans les Gros Monts des Beauregards
de Nemours (Seine-et-Marne)
PAR
Par Ed. VIGNARD avec la collaboration de G. VACHER *
C'est dans le courant d'avril 1950 qu'en compagnie du Docteur
Cheynier, nous avons donné les premiers coups de pioche dans le
gisement des « Gros Monts I » (1), découvert quelques jours aupa
ravant par Messieurs R. Daniel et A. Cheynier. Nos fouilles s'y sont
poursuivies jusqu'en 1955, en même temps que nous étions occupés
au « Cirque de la Patrie » (2).
Dans le courant de 1955, en compagnie de M. R. Delarue dési
rant confirmer certaines de nos observations géologiques et pédolo
giques, nous avons transporté notre activité sur les platières des
Beauregards, en évitant toutefois le célèbre gisement interdit du
« Beauregard » près de la table d'orientation ; cela après avoir
prospecté les nombreux abris des falaises depuis l'abri Doigneau
jusqu'à Pierre-le-Sault (carte).
Grâce à l'aimable autorisation de Monsieur Hauvette, de
Nemours, que nous avons maintes fois remercié, nous avons pu
dans quelques-uns de ses 17 Bois découvrir de 1955 à 1961 :
— 12 ateliers magdaléniens II-III : Gros Monts bis et ter —
Eveline — Marie Laure — Corine — Gros Monts IV, V, VI, VII, IX,
X — Les Ronces.
— 6 ateliers badegouliens (Ex Proto I) : IIe Redan bis — Les
Pins — Les Chênes — Les Gros Monts — Les Ronces — Gros
Monts X.
— 5 ateliers gravettiens : Gros Monts bis et ter — La Terrasse
— Les Chênes — Les Ronces — Gros Monts VIII.
— 4 occupations tardenoisiennes : Gros Monts bis, V, VI —
Les Ronces.
(*) Séance de mai 1965.
(1) A. Cheynier. — Les Gros Monts de Nemours, XVe Congrès Préhistorique de
France, Poitiers-Angoulême, 1956-1957, p. 344.
(2) A. — Le Cirque de la Patrie, Mémoires S.P.F., t. 6, 1962.1963. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 85
Plus quelques traces néolithiques, ce qui, sur moins de cent
hectares représente 27 ateliers appartenant à quatre civilisations
du Paléolithique Supérieur et du Mésolithique.
Si l'on y ajoutait le célèbre gisement du Beaur égard et ceux
fouillés anciennement par R. Daniel, l'Abbé A. Nouel et quelques
anciens collègues on aurait, sur la rive droite du Loing dans les
Beauregards, sur quelque 100 hectares, quelques 35 ateliers !
Quelle densité et surtout quelle séquence de civilisations loca
lisées sur ces platières sans abri !
Et nous sommes loin d'avoir tout prospecté !
Obligés à nouveau de transporter nos activités dans la région
de Rambouillet, nous abandonnons momentanément nos travaux
dans les Beauregards et en profitons pour tirer quelques conclu
sions de nos observations faites pendant ces quinze dernières
années, représentant plus de 500 fouilles pendant lesquelles nous
avons recueilli plus de 10 000 pièces et 200 000 éclats magdaléniens
et environ 10 000 pièces et 200 000 éclats badegouliens et gravettiens.
I. — Géologie - Pédologie :
Nous avons été surpris dans nos fouilles de remarquer que les
indications de la carte géologique ne coïncidaient guère avec ce que
nous avions sous les yeux : Assurément la roche-mère est stam-
pienne avec beaucoup de blocs de grès de Fontainebleau mais ce
substratum est recouvert :
1° d'un sable gris humique, avec en dessous
2" un sable jaunâtre contenant 10 à 25 % de loess dont les pluies font mieux
sentir la présence ;
3° en dessous, nous avons rencontré, soit un cailloutis, soit des plaques de grès,
surmontant
4° des placages de sable argileux roux, recouvrant
5° la Table Stampienne.
Cette strate argileuse rouge, très compacte, avait déjà été
signalée au Beauregard par R. Daniel et A. Nouel où elle était très
épaisse, alors que partout ailleurs il n'y en a que d'assez faibles
témoins.
A Gros Monts I, nous nous sommes aperçus que le Magdalénien
sans patine occupait la partie supérieure du sable loessique jau
nâtre tandis que les silex patines blancs plus anciens, étaient dans
les placages de sable rouge au ras de la table.
A la suite de l'étude de ces 27 ateliers nous avons pu proposer
la coupe idéale (publiée Bull. S.P.F., 1961, p. 196, et Bull. S.P.F.,
1963, n° 5-6, p. 349) qui illustre schématiquement les positions des
différentes civilisations par rapport aux différentes formations géo
logiques. Cette coupe vient d'être, dans le courant de 1964, confirmée
par la découverte d'un important « piège » gravettien dans l'atelier
des Chênes au sujet duquel une note est en préparation. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 86
Nous voyons qu'au-dessus de la table ou du sable stampiens
existe très souvent une couche de sable argileux rouge (3) en partie
d'origine burdigalienne, en partie provenant de la décalcification du
calcaire de Beauce. C'est sur cette couche que nous recueillons le
Gravettien, parmi un cailloutis, ou sous les dalles de grès. Cette
formation a été terriblement illuvée et se présente sous forme de
placages ou d'îlots.
Postérieurement au Périgordien elle a été recouverte d'un loess
très sableux jaunâtre (3) dont l'épaisseur atteint parfois 0,70-0,80 m.
La rive gauche du Loing distante de 800 mètres est recouverte
d'une forte épaisseur de ce loess qui forme la bordure Est et la
richesse de la Beauce.
Vers la base et le centre de cette formation, nous avons trouvé
deux séries d'occupations badegouliennes (Ex Protomagdalénien 1) ;
malgré de violentes illuvations cette formation est assez bien conser
vée sur les platières tandis que dans les habitats de pente (Les
Ronces) elle est bouleversée, mélangée aux autres couches.
Les Magdaléniens II-III occupent la partie supérieure de ce
sable loessique, mais les 2 grandes illuvations qui ont suivi la fin
du Wiirm l'ont passablement remanié soit en apportant des crêtes
voisines une nouvelle couche de loess (Gros Monts IX-X) soit,
comme à Gros Monts bis-ter, en entraînant le Gravettien par dessus
le Magdalénien (4).
II. — Lois et emplacements des Habitats :
Tenant compte de l'exposition S.-O. (à l'abri des vents du Nord
et de l'Est) et de quelques autres remarques que nous avons faites
sur les platières, puis sur les bords des falaises, eu la
surprise de les voir se répéter assez régulièrement.
C'est ainsi que nous avons constaté que les trois crêtes des
Gros Monts avaient été occupées par 3 ou 4 civilisations ; que 5
ateliers étaient situés au bord de la plaine à l'orée des voies d'accès
du fond de la vallée vers la platière qu'elle surplombe de 50-60
mètres. Les autres étaient à l'intérieur, toujours dans les mêmes
conditions.
Sur ce sol stampien où ne jaillit aucune source, où l'eau de
pluie s'enfonce immédiatement, on était obligé de suivre les rares
cheminements possibles dans cette falaise presque à pic pour se
procurer l'eau du Loing indispensable et remonter le gibier qui
vivait dans les vastes pacages des bords de la rivière.
Or ces pâturages, actuellement marécages, pullulent d'innom
brables moustiques tout particulièrement actifs l'été où ils rendent
la vie impossible. Au Paléolithique supérieur, ils devaient être
encore plus nombreux et actifs comme ils le sont encore au prin
temps, au Cap Nord, en Finlande. Cette présence innombrable peut
expliquer la désaffection des abris de la falaise au profit des pla-
(3) Le Protomagdalénien I du Bois des Chênes, Bull. S.P.F., I960, p. 620.
(4) Le Hameau Magdalénien des Gros Monts bis-ter, Bull. S.P.F., 1961, pp. 736-744. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 87
tières, alors sans grands arbres et, d'où les vents chassaient les
essaims de moustiques,

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