Recherches sur les débuts de l imprimerie à Provins. - article ; n°1 ; vol.50, pg 218-228
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Recherches sur les débuts de l'imprimerie à Provins. - article ; n°1 ; vol.50, pg 218-228

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1889 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 218-228
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1889
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Henri Stein
Recherches sur les débuts de l'imprimerie à Provins.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1889, tome 50. pp. 218-228.
Citer ce document / Cite this document :
Stein Henri. Recherches sur les débuts de l'imprimerie à Provins. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1889, tome 50. pp.
218-228.
doi : 10.3406/bec.1889.447566
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1889_num_50_1_447566RECHERCHES
SUR LES
DEBUTS DE L'IMPRIMERIE
A PROVINS.
Depuis longtemps il est admis que l'imprimerie a été introduite
à Provins, en 1496, par un certain Guillaume Tavernier1 : du
moins est-ce là ce qui ressort de la mention très nettement inscrite
sur le seul volume daté que l'on connaisse sorti des presses de
Guillaume Tavernier.
L'existence de cet incunable a permis de placer Provins au
vingt-huitième rang parmi les villes de France2 qui ont possédé
les premières des imprimeurs. L'importance de cette cité au
moyen âge et la grande affluence de population qui s'y donnait
rendez- vous à l'époque des célèbres foires attiraient des industries
diverses, et autorisent à penser que, de bonne heure, les disciples
de Gutenberg durent chercher à écouler leurs produits sur ce
marché considérable, et par suite à y établir un atelier typogra
phique.
Dans les lignes suivantes, l'on essaiera de prouver que Gui
llaume Tavernier peut fort bien n'avoir pas été, comme on l'a cru
jusqu'ici, le prototypographe provinois, et que l'imprimerie devait
exister déjà depuis plusieurs années à Provins lorsqu'il y fit
paraître la Règle des Маг с hans.
1. Annales typographiques de Panzer, II, p. 390; — Histoire de Provins,
par F. Bourquelot, П, p. 112.
2. Le dernier tableau chronologique de l'établissement de l'imprimerie dans
les différentes ailles de France qui ait été publié a paru dans le Livre (décembre
1884), p. 397. Ce tableau aurait besoin de quelques rectifications. RECHERCHES SUR LES DÉBUTS DE I/IMPRIMEEIE A PROVINS. 2-19
Mais, tout d'abord, que sait-on sur la question?
Guillaume Tavernier, sur la biographie duquel on manque
absolument de documents, publie à Provins plusieurs ouvrages,
tous rarissimes aujourd'hui. En voici les titres :
I. S'ensuit la règle des mar J| chans nouellement trans-
LA H TEE DE LATIN EN LANGAGE FRANCO YS. || FaICTE ET COMPILEE
PAR FRERE IeHAN LE LISEUR || DE l' ORDRE DES FRERES PRES-
cheurs. — (A la fin) : С у fini st la règle des mar chans impri
mée à Provins par Guillaume Tavernier à la requeste de
laquelle Lebee, veusve de feu Jehan Berault, le premier
jour ď octobre Van mil CCCC quatre-vingt z et sezei.
In-4° goth., 52ff.
II. Heures a l'usage de Paris toutes au long sans riens
regrir : imprimez nouvellement pour Guillaume Eustace
demourant à Paris en la rue de la Juifrie aux dxuoo sagit-
teres. Furent achevez Van de grace mille cinq cents et neuf
le XXVIII jour de octobre2.
In-12 goth., 135 ff. avec grav. sur bois.
III. Le debat du vin et de l'eaue. — (A la fin) : С у fine le
debat du Vin \\ et de leaue . nouuellemët Imprime . \\ par .
Guillaume tavernier . li || braire demourât à provins3.
In-4°goth.,6ff.
1. Deschamps, dans son Dictionnaire de géographie ancienne et moderne
à l'usage du libraire et de l'amateur de Uvres (Paris, 1870), donne ce titre
très inexactement. Il y a un exemplaire de cet incunable à la Bibliothèque
nationale de Paris, un autre à la Bibliothèque royale de Bruxelles. — C'est une
traduction (faite par l'auteur lui-même) de la Summa confessionuvi.
2. Sans nom d'imprimeur, mais attribuées avec raison par M. Th. Lhuillier,
de Melun, qui en possède un rarissime exemplaire, à Guillaume Tavernier.
Cf. le Bulletin de la Société d'archéologie de Seine-et-Marne, 1865. J'emprunte
le titre, tel que je le transcris ici, à la Feuille de Provins, journal de l'arron
dissement, n° du 11 novembre 1871 (art. de M. Fourtier).
3. Le titre porte la marque de Macé Panthoul, libraire à Troyes, ce qui a
induit Deschamps (v° Provinum) en erreur et lui a fait à tort rejeter cette édi
tion du nombre des impressions provinoises. Cf. Recherchés sur l'établissement
et l'exercice de l'imprimerie à Troyes, par Corrard de Bréban, 3e édit. (Paris,
1873), p. 40 et suiv. — Macé Panthoul faisait un négoce considérable de livres
de toutes provenances. — Le filigrane du papier est un pot à une anse, c'est-
à-dire le même (avec quelques différences) que celui qui sera décrit plus loin. 220 RECHERCHES SUR LES DÉBUTS DE L'IMPRIMERIE A PROVINS.
IV. Les souhais des hommes. — (A. la fin) : Cy finët les sou
hait z des hommes1.
In-4°goth., 6ff. (s. 1. n. d.).
V. Le piteux parlement de la Croix entre Iesus-Christ
et Nostre-Dame, en forme de dialogue. Imprimé à Provins
(s.d.)*.
De la veuve Jean Trumeau, qui tint un établissement typogra
phique à Provins clans le premier quart du xvf siècle , on ne
connaissait jusqu'ici que le volume suivant, plus rare peut-être
encore que la Règle des m archans :
Cura cleric alis . |[ Leœe Pielege . jj Nouuellemet imprime
A || PROUÏS, A LHOME SAUUAI- || GE. PRES LE POT AU POYSSON. —
(A la fin) : Nouuellement imprime a || puins . par la veufoe
iehâ || Trumeau, à Lhôme sait \\ vaige .prespôt aupoys- \\
son. Mil . cinq . cens . XXI.
Pet. in-8°goth., 16 ff.3.
Mais je puis, grâce à l'obligeance de M. 0. Thierry-Poux,
signaler un volume rarissime et non cité, qui est une réimpres
sion d'un ouvrage du célèbre Josse Bade d'Assche (la dédicace
est du 28 juin 1503). On lit au fol. 1 r° :
CARMEN LUGUBRE
PHILIPPI BEROALDI de domi-
ШСЕ PASSIONS DIE . ElUSDEM PENES SIUE
CANTICUM DE LAUDIBUS DIUE UIRGINIS Et
UIRI PRUDENTIS OFFICIA : AB AsCENSIO DI-
LUCÏDE EXPLANATA.
1. Je ne devrais citer cet ouvrage qu'avec un gros point d'interrogation. 11
porte bien au feuillet 1 la marque de Macé Panthoul, mais ce n'est, bien
entendu, pas une raison d'en faire un livre d'origine provinoise. Macé Panthoul
a dû faire et a fait imprimer dans plusieurs localités à la fois des livres pour
son propre compte. D'ailleurs on n'a employé dans celte plaquette ni la même
impression ni le même papier que dans la précédente ; l'espace entre les ver-
geures est différent. Ce n'est pas non plus le même filigrane, qui représente
ici l'écu de France (à trois fleurs de lis, deux et une) avec trois besants en chef.
2. Simple mention d'Antoine Du Verdier dans sa Bibliothèque contenant le
catalogue de tous ceux qui ont escrit ou traduit en français (Lyon, 1585).
3. Je décris l'exemplaire unique qui a passé à la vente Pichon (n° 40) en 1869
et que possède aujourd'hui M. A. Claudin. SUR LES DÉBUTS DE L'iMi'l'JMEUIE A PROVINS. 22i RECHERCHES
Au-dessous un bois représente la Salutation angélique. La
souscription :
(Fol. \$ v°.) Imprime à Prouins
Par la Ueufue Jehan
trumeau . z Guillaume . Libraire de-
mourât a Lhome saul-
uaige . Pres le Pont au
Poysson . M . GGG'GG . XXVI.
est particulièrement intéressante, car elle nous donne la preuve
que la veuve Trumeau exerçait encore en 1526, associée à son
fils Guillaume.
Le volume (pet. in-8° goth., 15 ff.)1 est imprimé en fort jolis
petits caractères et orné de très fines lettres ornées, le tout pro
venant très probablement d'une officine parisienne où Guillaume
Trumeau était allé se perfectionner dans l'art typographique.
La maison du Pont-au-Poisson, qui fut toujours occupée par
des imprimeurs et qu'on appelait encore l'Imprimerie au.
xviiie siècle 2, resta la demeure de Guillaume Trumeau au moins
jusqu'en 1548, année où il est encore qualifié de « libraire3, » et
nombreux sans doute sont les livres sortis de ses presses qui ne
sont point parvenus jusqu'à nous'1.
Ce Guillaume paraît avoir eu trois enfants, dont un fils., Théo
dore, qui, marié à Anne Leblanc, eut d'elle Philippe Trumeau,
receveur au présidial de Provins dans les dernières années du
xvie siècle5. Les traditions de famille ne se perpétuèrent donc
point jusqu'à lui, et c'est à Troyes qu'émigra la partie de la pos
térité de Jean Trumeau qui continua à exercer l'art de la typo
graphie. En effet, un Thibault Trumeau était étab

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