Yannis ConstantinidèsConférence sur NietzscheEspace éthique 9avril 20102009-2010 Dès que le Bien règne et prétend incarner la vérité, cest le Mal qui passe à travers. Jean Baudrillard, Le Mal ventriloque, p. 66 INTRODUCTION À LA LECTURE DE NIETZSCHE Stefan Zweig,Le combat avec le démon.Kleist – Hölderlin – Nietzsche, Le Livre de poche, Biblio-Essais, 2004. [Lessai sur Nietzsche a été publié à part par les éditions Stock, collection Bibliothèque cosmopolite », 2004]. 1 Yannis Constantinidès ,Nietzsche (texteschoisis, retraduits et commentés, avec une présentation générale de la pensée de lauteur, un glossaire des principales notions de sa philosophie et une bibliographie sélective), Hachette, collection Prismes », 2001 [voir notamment chapitre 3, La morale comme problème »]. Par-delà bien et mal, trad. Patrick Wotling, GF, 2000. La généalogie de la morale, trad. Isabelle Hildenbrand et Jean Gratien, Gallimard, Folio-Essais, 1985. Lectures de Nietzsche, LGF, Le Livre de poche, coll. Références », 2000. Nietzsche et le temps des nihilismes, sous la direction de Jean-François Mattéi, P.U.F, collection Thémis », 2005. Yannis Constantinidès, Vers une philosophie de lavenir : Feuerbach, Nietzsche et la “saine sensualité”», inHéritages de Feuerbach, textes réunis et publiés par Philippe Sabot, Presses Universitaires du Septentrion, 2008, pp. 113-143. Yannis Constantinidès et Damien MacDonald,Nietzsche lÉveillé, Ollendorff & Desseins, collection Le sens figuré », 2009. Yannis Constantinidès,Nietzsche et le culte du corps, Bourin éditeur, collection Actualité de », à paraître en 2011. LA SAINE CRUAUTÉ Cest danscettesphère-là, dans le droit des obligations donc, que se trouve le foyer dorigine du monde des concepts moraux de “faute”, de “conscience”, de “devoir”, de “caractère sacré du devoir”, – il a été à son début longuement et abondamment baigné de sang comme lont été à leur début toutes les grandes choses sur terre. Et ne pourrait-on ajouter à bon droit quau fond ce monde ne sest jamais complètement débarrassé dune certaine odeur de sang et de torture? (pas même chez le vieux Kant: limpératif catégorique respire la cruauté...). Cest ici, de même, que lon a tramé pour la première fois 1 On trouvera par ailleurs mes réflexions sur le vrai » Nietzsche dans le long entretien que jai accordé à la revue en ligneEspaces-Temps:http://www.espacestemps.net/document484.html