Notes sur le Livre noir du communisme Le Livre noir du communisme a fait entrer l'historiographie du communisme au rayon des best-sellers. Le premier tirage a été épuisé en quelques jours et, deux ans après sa sortie, en 1997, chez Laffont, près de 200 000 exemplaires avaient été écoulés. Le succès en France a été suivi par une large diffusion internationale, en particulier dans les pays de l'Est. Seize versions étrangères existent et une quinzaine d'autres sont prévues. Consécration suprême, Le Livre noir du communisme a été édité à Moscou et aux États-Unis par l'université Harvard. Au total, toutes éditions confondues, il a été diffusé à 700 000 exemplaires (…). Comme vous l’avez sans doute constaté à la lecture, l’introduction et la conclusion du Livre noir constituent des textes fortement polémiques et soulèvent un nombre très grand de questions. Afin de structurer un peu la discussion, je propose de l’ordonner autour de trois questions : 1. Quelles sont les thèses essentielles de l’introduction? 2. Pourquoi le silence, ou la difficulté à admettre, les «crimes» communistes? 3. Pourquoi ces «crimes» ont-ils eu lieu? 2.1. Les thèses de Courtois Pour les fins de la discussion, il m’apparaît nécessaire de commencer par identifier les thèses essentielles qu’avance Courtois dans son texte.