Platon   apologie de socrate2
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Platon Apologie de Socrate (Traduction de Victor Cousin, 1822)
[17a] Je ne sais, Ath é niens, quelle impression mes accusateurs ont faite sur vous. Pour moi, en les entendant, peu s’en est fallu que je ne me m é connusse moi-m ê me, tant ils ont parl é  d’une mani è re persuasive ; et cependant, à parler franchement, ils n’ont pas dit un mot qui soit v é ritable. Mais, parmi tous les mensonges qu’ils ont d é bit é s, ce qui m’a le plus surpris, c’est lorsqu’ils vous ont recommand é  de vous bien [17b]  tenir en garde contre mon é loquence ; car, de n’avoir pas craint la honte du d é menti que je vais leur donner tout à l’heure, en faisant voir que je ne suis point du tout é loquent, voil à ce qui m’a paru le comble de l’impudence, à moins qu’ils n’appellent é loquent celui qui dit la v é rit é . Si c’est l à ce qu’ils veulent dire, j’avoue alors que je suis un habile orateur, mais non pas à leur mani è re ; car, encore une fois, ils n’ont pas dit un mot qui soit v é ritable ; et de ma bouche vous entendrez la v é rit é toute enti è re, non pas, il est vrai, Ath é niens, dans les discours é tudi é s, comme ceux de mes adversaires, et brillants de [17c]  tous les artifices du langage, mais au contraire dans les termes qui se pr é senteront à moi les premiers ; en effet, j’ai la confiance que je ne dirai rien qui ne soit juste. Ainsi que personne n’attende de moi autre chose. Vous sentez bien qu’il ne me si é rait gu è re, à mon â ge, de para î tre devant vous comme un jeune homme qui s’exerce à bien parler. C’est pourquoi la seule gr â ce que je vous demande, c’est que, si vous m’entendez employer pour ma d é fense le m ê me langage dont j’ai coutume de me servir dans la place publique, aux comptoirs des banquiers, o ù  vous m’avez souvent entendu, ou partout ailleurs, vous n’en soyez pas surpris, et ne vous emportiez pas contre moi ; car c’est aujourd’hui la premi è re fois de ma vie que je parais devant un tribunal, [17d]  à  l’ â ge de plus de soixante-dix ans ; v é ritablement donc je suis é tranger au langage qu’on parle ici. Eh bien ! de m ê me que, si j’ é tais r é ellement un é tranger, vous me laisseriez parler dans [18a] la langue et à la mani è re de mon pays, je vous conjure, et, je ne crois pas vous faire une demande injuste, de me laisser ma î tre de la forme de mon discours, bonne ou mauvaise, et de consid é rer seulement, mais avec attention, si ce que je dis est juste ou non : c’est en cela que consiste toute la vertu du juge ; celle de l’orateur est de dire la v é rit é . D’abord, Ath é niens, il faut que je r é fute les premi è res accusations dont j’ai é t é l’objet, et mes premiers accusateurs ; ensuite les accusations r é centes et les accusateurs qui viennent de [18b] s’ é lever contre moi. Car, Ath é niens, j’ai beaucoup d’accusateurs aupr è s de vous, et depuis bien des ann é es, qui n’avancent rien qui ne soit faux, et que pourtant je crains plus qu’Anytus et ceux qui se joignent à lui, bien que ceux-ci soient tr è s redoutables ; mais les autres le sont encore beaucoup plus. Ce sont eux, Ath é niens, qui, s’emparant de la plupart d’entre vous d è s votre enfance, vous ont r é p é t é , et vous ont fait accroire qu’il y a un certain Socrate, homme savant, qui s’occupe de ce qui se passe dans le ciel et sous la terre, et qui d’une mauvaise cause en sait faire une bonne. [18c]  Ceux qui r é pandent ces bruits, voil à  mes vrais accusateurs ; car, en les entendant, on se persuade que les hommes, livr é s à  de pareilles recherches, ne croient pas qu’il y ait des Dieux. D’ailleurs, ces accusateurs sont en fort grand nombre, et il y a d é j à longtemps qu’ils travaillent à ce complot, et puis ils vous ont pr é venus de cette opinion dans l’ â ge de la cr é dulit é ; car alors vous é tiez enfants pour la plupart, ou dans la premi è re jeunesse : ils m’accusaient donc aupr è s de vous tout à leur aise, plaidant contre un homme qui ne se d é fend pas ; et ce qu’il y a de plus bizarre, c’est qu’il ne m’est pas
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