Retour à Brauron. Repentirs, avancées, mises au point - article ; n°2 ; vol.16, pg 61-90
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Description

Dialogues d'histoire ancienne - Année 1990 - Volume 16 - Numéro 2 - Pages 61-90
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Brulé
Retour à Brauron. Repentirs, avancées, mises au point
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 16 N°2, 1990. pp. 61-90.
Citer ce document / Cite this document :
Brulé Pierre. Retour à Brauron. Repentirs, avancées, mises au point. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 16 N°2, 1990. pp.
61-90.
doi : 10.3406/dha.1990.1478
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1990_num_16_2_1478ОНА 16,2 1990 61-90
RETOUR A BRAURON
REPENTIRS, AVANCÉES, MISES AU POINT i
Pierre BRÛLÉ
Université de Haute-Bretagne. Rennes
Qu'il y ait des sujets "dans l'air", l'examen des études sur
Brauron depuis quelques années le montre assez. Le dossier avait peu
donné H. Jeanmaire et A. Brelich. Et voilà, peu de temps
après ma propre étude, que Christiane Sourvinou-Inwood (1988, a),
Ken Dowden (1989) et Richard Hamilton (1989) viennent, avec
d'autres aussi, nous donner les résultats de recherches importantes
qui intéressent directement Brauron. Il s'agit en l'occurrence de
travaux sur l'âge des filles qui "font-l'ourse", sur les mythes et les
rites mettant en scène des filles avant le mariage et sur
II se trouve que l'époque où je travaillais à mon ouvrage sur les
rituels des filles à Athènes, spécialement sur le cas de Brauron
(BRULE P., 1987, p. 177-283, avec des compléments p. 310-316 et 391-
410) fut celle d'un renouveau d'intérêt pour ce sujet ; il s'en est suivi
pour moi un certain nombre de difficultés et de frustrations
intellectuelles. Il m'a été impossible d'y intégrer in extremis les
résultats des travaux récents qui intéressaient l'ensemble du sujet.
C'est ainsi que je n'ai pu tirer profit de l'ouvrage de G. Sissa (1987).
Pour la période allant de l'époque de la soutenance (début 1985) à la
publication (été 1987), je me suis résolu à ne tenir compte que de ce
qui pouvait être assimilé sans remettre en cause l'ensemble de
l'ouvrage. J'ai pu ainsi remanier le premier chapitre, et spécialement
ce qui concerne l'arrhéphorie, pour tenir compte d'avancées comme
celles dues à G. Dontas (1983) et N. Robertson (1983). 62 Pierre BRULE
l'iconographie des cratérisques et ses rapports avec les Parthénées
d'Alcman. Malheureusement, chaque auteur a le plus souvent ignoré
les progrès des autres, il m'a donc semblé qu'il y aurait quelque profit
à faire le point en un "bulletin" sur l'évolution de nos connaissances
sur le célèbre sanctuaire athénien et les mythes et les rites qui le
concernent.
SYNTHESES
L'article de S. Guettel Cole (1984) se place dans une
perspective de comparaison entre les cérémonies qui concernent les
garçons et celles qui concernent les filles, conception qui me semble
fructueuse, même si elle se révèle difficile à appliquer à Athènes ; je
l'avais adoptée comme base de réflexion indépendamment de
S. Guettel Cole. L'article compte au nombre des plus achevés sur le
sujet. Mais le point de départ en est-il bien choisi ? Le koureion
masculin et Varkteia féminine sont deux cérémonies qui ne se situent
pas sur le même plan ni dans les mêmes contextes religieux et social.
Au nombre des points de vue synthétiques, il faut compter une
communication de L. Kahil devant l'Académie des Inscriptions et
Belles Lettres (1988). L'éditrice de la céramique du sanctuaire n'y
apporte aucune modification notable aux opinions qu'elle a déjà
exprimées dans ses nombreux articles consacrés antérieurement à
Brauron (art. cités dans Brûlé P., 1987 : 423). Il n'est pas douteux que
c'est la publication de cette iconographie nouvelle qui a suscité ce
regain d'intérêt pour les études brauroniennes ; L. Kahil l'observe
justement : "depuis ma publication de quelques vases rituels, les
cratérisques à figures noires de Bauron, et trois cratères de même
forme, à figures rouges, appartenant à une collection privée... de très
nombreuses études ont été publiées concernant les représentations de
l'"arkteia" brauronienne" (op. cit. p. 801-02).
LE MYSTERE DE BRAURON
Bien qu'il se présente seulement comme un des éléments d'une
démonstration plus vaste sur la nature du dème attique, le chapitre
que R. Osborne consacre à Brauron (1985 : The religious
factor : confirmation or alternative ?, 154 s.) peut être considéré lui
aussi comme une synthèse sur les mythes, les rites et leur
interprétation. La lecture de cette analyse est d'un grand intérêt dans
la mesure où elle apporte des points de vue nouveaux et des DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 63
éclairages complémentaires sur ce que l'on croyait connaître. Un des
aspects mis en valeur par R. Osborne, c'est le fait que, si l'étude
comparative menée par nos illustres devanciers cités plus haut
assure du rôle initiatique du rituel des filles pro tou gamou, on omet
souvent de dire que les sources elles-mêmes l'expriment d'une
certaine façon : âpxxov |it[ioiJfjLevai то fiuaxripiov éÇexéXouv dit
Ll (voir Brûlé P., 1987, 179 s., pour la présentation des sources et le
sigle employé ici). En outre : 1. selon Harpocration, dekateuein
signifie faire-l'ourse "parce que c'était les filles de dix ans qui le
faisaient", et, citant Lysias, il établit l'équation apxxeucrai ,
SexaTEÛcai ; 2. le même Harpocration, comme le dit R. Osborne,
donne jiUTJaai comme synonyme de dekateusai ; 3. "Diphilos (2, 549
Kock) utilise le terme énonTeueiv, normalement associé aux
Mystères, en référence à Brauron" (p. 165). Il importe de retenir cette
assimilation de Varkteia à un mystère par certaines sources.
A. Laumonier (1949) avait rassemblé les témoignages du patronage
par Artémis de cérémonies "mystiques" : en particulier à Thasos, et
à Mytilène ; M. Jost (1985, 403) les a repris pour leur ajouter Cyrène
et les exemples arcadiens : la déesse est associée aux mystères de
Despoina à Lykosoura (ib. 326 s.), Pausanias (8, 23, 3-4) mentionne
aussi une teletè sous l'invocation d'Artémis Knakalésia à Kaphyai
(ib., 100, 111, 403). Il faut bien tenir compte de ces témoignages
concordants et la tentation est grande alors de rapprocher cette
"révélation" de la scène de l'ourse et des filles qui s'enfuient
(Brûlé P., 1987, 252 s.).
INITIATION SEXUELLE
L'autre avancée sensible que l'on doit à R. Osborne résulte
d'une lecture plus attentive du mythe étiologique. Il s'agit de la
version dénommée SA2 de celui-ci (Brûlé P., 179 s.). Partant des
résultats des travaux antérieurs sur l'initiation féminine, il insiste à
bon droit sur le thème de la "domestication" de la fille dans le
processus qui la conduit au mariage (s'il est légitime de renvoyer
alors à J. Gould, 1980, il faut savoir surtout que l'essentiel se trouve
chez Cl. Calame (1977) dans son étude du mythe des Proitides et
surtout dans celle de "la représentation métaphorique de l'éducation
et du mariage", p. 411 s.). L'ours, dit R. Osborne, est une créature du
monde sauvage, mais apprivoisé et dédié à la déesse, il se définit
comme un intermédiaire entre l'humain et le divin, entre les hommes
et les animaux. "La fille qui joue avec l'ours est une parthenos, de 64 Pierre BRULE
l'humain sauvage, pas encore mise au joug, et le seul fait qu'elle joue
est le signe qu'elle ne se trouve pas là où elle devrait être, elle n'est
pas sous le contrôle du quartier des femmes : il n'est pas étonnant que
ses actes en deviennent incorrects". C'est justement à propos de
l'"incorrection" de la conduite de la parthenos que R. Osborne
améliore la lecture habituelle de l'aition brauronien : il attire
l'attention sur le passage ааеХуагУоиапс; tt)ç naiÔiaxrjç- qui traite
de la faute de la parthenos dans le passage SA2. Les deux termes,
surtout rapprochés l'un de l'autre, renvoient sans hésitation à la
faute sexuelle. ' AozXyaivcù , àoéXyzxa, ааеХуЛС ont en commun
l'idée de 'dérèglement', d"impudence', de '

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