Revues féministes - article ; n°1 ; vol.23, pg 133-137
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Description

Les Cahiers du GRIF - Année 1978 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 133-137
5 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

Revues féministes
In: Les Cahiers du GRIF, N. 23-24, 1978. Où en sont les féministes ?. pp. 133-137.
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Revues féministes. In: Les Cahiers du GRIF, N. 23-24, 1978. Où en sont les féministes ?. pp. 133-137.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/grif_0770-6081_1978_num_23_1_2144revues féministes
passage), je le vois comme l'essai de mise à jour de ce
nouvel imaginaire qui commence tout juste à balbutier de féministes tenons se Au présenter à moment signaler de langue brièvement l'existence de française. suspendre eux-mêmes. d'autres Nous notre leur revues publication, Nous avons et nous magazines demandé excunous ses symboles, et sans lequel une autre société ne pourrait
s'élaborer, naître.»
sons auprès de ceux que nous aurions oubliés ou ignorés. Date de la première parution : janvier 1976.
Nous y joignons la présentation de deux publica Numéros parus : 1. La nourriture; 2. La voix; 3. Se
tions flamandes de Belgique. prostituer; 4. Enceintes; 5. Odeurs; 6. Prisonnières; 7.
Ecritures; 8. Fidélités; 9. Le sang; 10. L'art et les fem
SORCIERES mes; 11. Espaces, lieux; 12. La théorie; 13. Les pou
pées; 14. La gazette; 15. Gestes et mouvements. Les sorcières, immense révolte politique du passé,
sans doute, mais aussi, aujourd'hui, femmes passionné Sorcières, éditions Stock, 14, rue de l'Ancienne-
ment à la recherche de nos forces spécifiques, puissances Comédie, 75006 Paris.
vitales qui nous traversent, circulent; rythmes qui nous
LES CAHIERS DU FEMINISME sont propres et que le fonctionnement phallocratique de
la société a occultés, a niés. Le premier numéro des Cahiers du Féminisme est
paru en novembre 1977. A ce jour, six numéros sont L'extraordinaire prise de conscience des femmes les
sortis. a conduites à se rejoindre et, autant qu'il est possible,
Chaque numéro comporte un dossier central : à faire jouer la solidarité.
1. Avortement; 2. Emploi; 3. Les femmes et la politique; Sorcières se place en un lieu singulier, celui de l'écri
4. Les équipements d'accueil de la petite enfance; 5. Prostture, parmi les plus questionnés par les femmes peut-
itution; 6. Quelle campagne avortement ? être parce que jusqu'alors leur écriture était « mineure » :
notes, journaux intimes, lettres, etc. Le numéro 7 portera sur les femmes dans la CGT
à l'occasion du congrès confédéral. Mais Sorcières se veut aussi croisée de voix diffé
La revue est publiée par la Ligue Communiste Révolrentes, de femmes multiples; croisée de celles qui des
utionnaire. Elle se veut plutôt qu'une revue théorique, un sinent, peignent, sculptent, dansent, filment mais aussi
de celles qui essaient de vivre leur quotidienneté dans instrument militant au service des luttes de femmes, part
l'innovation, l'interrogation de leur statut de femme... ie prenante du combat de la classe ouvrière pour le
socialisme. Ces Cahiers se veulent aussi un lieu de débat Tout ne va pas sans heurt, sans risque, sans tâton
avec l'ensemble des courants engagés dans la lutte contre nement. C'est le début d'une écriture possible, le début l'oppression des femmes. Outre les dossiers publiés, la d'une re-connaissance.
revue fait une grande place aux articles internationaux
« Quand la parole se libère, il se libère n'importe et à l'analyse de l'évolution du mouvement ouvrier fran
quoi du désir. Cela se répète, recommence, de thème en çais sur la question des femmes. De plus, à partir de
thème, de femmes en d'autres femmes. Au niveau du témoignages, de lettres de lecteurs(trices), d'études de
créé, du produit, on peut dire, souvent, c'est rien, quel livres ou de films, nous avons l'ambition de dénoncer
quefois c'est quelque chose. Et le critère, quand nous l'oppression des femmes dans sa réalité quotidienne.
« sélectionnons » parmi les textes, est-ce que ce n'est pas Les Cahiers du Féminisme, 10, Impasse Guémenée, de repérer, de polir, de mettre à jour parmi toutes ces 75009 Paris. répétitions troubles, encombrées, emmaillottées de réfé
rences et de « littérature », les traces de ce qui affirme LA REVUE D'EN FACE
une distance vis-à-vis de cette culture et de ses sommat Première parution: 1. mai 1977 (Ed. Savelli). Deions, connaît intimement la souffrance qu'elle nous fait, puis : 2. novembre 1977 (Ed. Savelli); 3. février 1978 (Ed. la pétrit de son propre corps, de son propre vécu, de Savelli); 4. octobre 1978 (à paraître, Ed. Tierce). son autre désir? Cet autre, cet ailleurs, ce différent,
Le projet de la Revue d'En Face a été élaboré à dont on nous reproche le vague, l'indéterminé, le sus
une époque où, à part les Cahiers du GRIF et Sorcières, pect, comment concilier la certitude de sa fécondité
il n'existait pas de revues féministes. avec la quasi-impossibilité de le définir actuellement,
sinon en ne se décourageant pas de la répétition de cette A l'origine de ce projet: des filles issues de ten
parole fragile, en ne se décourageant pas d'écumer les dances « luttes de classe » du M.L.F., Cercle Dimitriev
fragments qu'elle fait progressivement émerger de notre et Pétroleuses. Nous nous étions regroupées avec la
« culture » de femmes non inscrites dans le social, mais volonté de dépasser les tendances du Mouvement, de
dont nous voulons qu'elle le transforme et le détermine ? s'interroger sur ses perspectives à partir d'analyses tant
Le travail délibéré d'écriture, qui n'est pas littérature, féministes que marxistes. Il s'agissait de faire de la
qui n'est pas recherche formelle (même s'il emprunte ce Revue un lieu de réflexion, ouvert au niveau des débats
133 de la problématique, réflexion basée sur les acquis « Féminisme radical » désigne une lutte politique et
du Mouvement, et résolument autonome par rapport à dont le projet est de nous permettre d'exister comme
individues, de cesser de survivre comme nous le faisons tout courant politique.
actuellement à titre d'« espèce femme », ou encore de C'est dans cette optique qu'ont été réalisés les
corps appropriés. Ce projet exige l'analyse des modes deux premiers numéros. Depuis, le collectif s'est modif
d'appropriation que le système social opère de la classe ié, du fait de départs, d'arrivées, d'évolutions personn
des femmes (corps rendus machines au nom de la Nature; elles. Aujourd'hui, notre groupe est politiquement assez
corps producteurs, transformateurs, mais dépossédés de hétérogène, mais ce qui en fonde la cohérence, c'est
leurs produits, corps dépossédés de nous-mêmes). Il précisément l'acceptation de cette hétérogénéité, le désir
nous oblige aussi à être attentives aux discours que nous, non seulement de mettre en question le patriarcat mais
femmes, produisons sur notre oppression : à questiond'interroger le Mouvement lui-même (dans ce qu'il a pu
ner les contradictions de nos luttes, à analyser les enfesécréter de nouvelles normes), et une manière commune
rmements que nous risquons de subir dans ces luttes. C'est d'appréhender les problèmes du féminisme. Ainsi ces
pourquoi, dès notre premier numéro, nous avons mis derniers mois, la parution a été suspendue du fait de
l'accent sur les dangers politiques de la tendance « néopositions contradictoires sur la question des élections
féminité » ou « revendication de la différence », et les législatives, qui ont provoqué dans le collectif des débats
impasses du courant «lutte des classes».' approfondis.
Ce projet féministe radical exige enfin que nous La formule de la Revue, organisée autour de rubri
parvenions à décrire les « marges de manuvre » où les ques souples, nous permet de traiter des sujets différents
contradictions du système qui nous opprime nous permettdans un même numéro et de choisir la forme des arti
ent de lutter. Par la théorie, par la fiction, par la cles en fonction de la manière dont nous voulons abor
démystification de l'histoire des femmes, il s'agit de comder la question. Les thèmes qui nous branchent particu
prendre comment nous pouvons exister sans référer sans lièrement sont l'histoire telle que les femmes la font,
cesse à notre « être femme », gangue oppressive que le l'amour, le travail (ménager ou non), la création, le
patriarcat a constituée pour nous réduire et nous enferMouvement, les femmes ailleurs (Sahara n° 1, Italie n° 2,

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