S. Theodore Baskaran :The Message Bearers. The Nationalist Politics and the Entertainment Media in South India 1880-1945, with an Introduction by Dr. Christopher Baker - article ; n°1 ; vol.70, pg 291-303
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S. Theodore Baskaran :The Message Bearers. The Nationalist Politics and the Entertainment Media in South India 1880-1945, with an Introduction by Dr. Christopher Baker - article ; n°1 ; vol.70, pg 291-303

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Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1981 - Volume 70 - Numéro 1 - Pages 291-303
13 pages

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Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 9
Langue Français
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Extrait

François Gros
S. Theodore Baskaran :The Message Bearers. The Nationalist
Politics and the Entertainment Media in South India 1880-1945,
with an Introduction by Dr. Christopher Baker
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 70, 1981. pp. 291-303.
Citer ce document / Cite this document :
Gros François. S. Theodore Baskaran :The Message Bearers. The Nationalist Politics and the Entertainment Media in South
India 1880-1945, with an Introduction by Dr. Christopher Baker. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 70,
1981. pp. 291-303.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1981_num_70_1_3382COMPTES RENDUS
S. Theodore Baskaran, The Message Bearers. The Nationalist Politics
and the Entertainment Media in South India 1880-1945, with an
Introduction by Dr. Christopher Baker Gre-A : Madras, 1981
[16] 203 p.
Le livre de B. vient à son heure pour attirer l'attention sur trois
formes de ' mass-media ', le théâtre populaire, la chanson et le cinéma,
qui contribuèrent à leur façon à la diffusion et au triomphe de l'idéologie
nationaliste dans l'Inde méridionale. En 200 pages, l'ouvrage n'est pas
une somme et, aussi bien dans la période que dans le choix des media
étudiés, B. accorde aux décades récentes et au cinéma un traitement
privilégié. Mais son livre a une valeur exemplaire, parce que c'est la
première synthèse dans un domaine important des études régionales,
tant littéraires qu'historiques, sur un thème trop peu exploré, parce que
c'est un sérieux effort pour exploiter des sources originales et des
témoignages d'accès difficile, parce qu'enfin la présentation de cette
documentation neuve est ici particulièrement soignée. On trouve dans
ce livre une liste des recueils de chants nationalistes, une fdmographie
du cinéma tamoul muet de 1916 à 1932 (le chiffre de 108 films est parfait
mais B. prévient que la liste ne peut prétendre être exhaustive); il
manque peut-être un catalogue des disques mais nous savons l'énorme
effort d'enquête que cela représenterait; on trouve en revanche un
glossaire et un remarquable index (plus de 16 pages sur 2 col.) très
complet et détaillé, à porter au crédit de l'éditeur et de son équipe;
il faut dire enfin que l'impression très soignée n'a laissé subsister que
de très rares coquilles, ce qui dans le traitement de l'anglais en Inde
devient exceptionnel. Le choix même des documents d'archivé pour
l'illustration révèle un certain effort, même s'ils furent de reproduction
délicate.
Un parallèle s'impose d'ailleurs. En 1980, l'Université de Madras
a publié sous le titre The History of the Growth of Tamil during the Indian
War of Indépendance la version anglaise d'un livre tamoul du
Dr. M. P. Sivagnanam, Vïtutalai pôril tamil valarnta varalâru, paru
en 1970, œuvre un peu anecdotique de militant qui témoigne sur les
modalités de son action plus qu'il ne les analyse, ouvrage à la fois plus
large et plus superficiel, mais d'une information également originale et
plein de détails qu'il est intéressant de comparer avec le livre de B. 292 COMPTES RENDUS
On s'étonne toutefois que ce dernier soit d'une méthode plus rigoureuse
et ait une présentation plus académique que la publication de l'univers
ité laquelle ignore références, index et orthographe, ceci pour ne rien
dire du choix même de l'œuvre éditée, plus politique que scientifique.
Les deux ouvrages par leur sujet beaucoup plus que par leur approche
se recoupent donc assez largement, indice de l'intérêt récent des intel
lectuels tamouls pour ces aspects du nationalisme que les études
antérieures, émanant souvent d'étrangers, avaient sous-estimés. Si dans
la première partie de son livre B. utilise de façon assez personnelle sa
documentation, celle-ci est cependant commune avec les travaux qui
ont défloré son sujet. En revanche, dans la seconde moitié, non seulement
son apport est intégralement original mais il faut souligner qu'il s'agit
d'une sorte de résurrection. A une exception près, le film historique
Marthanda Varma (1931), le cinéma muet tamoul est en effet pratique
ment perdu, la pellicule ayant disparu avec les firmes, par économie.
En l'absence d'archives, le travail de B. repose essentiellement sur des
interviews originales, des documents privés, des souvenirs. Son texte
est donc une page irremplaçable de l'histoire du cinéma. Une première
esquisse en avait paru dans le Journal of Tamil Studies n° 11, juin 1977
(pp. 24-44) reprise dans Cinema Vision India, nouvelle revue du cinéma
indien publiée à Bombay, dont les deux premiers numéros sont remar
quables. Le n° 1 (janvier 1980) tout entier consacré aux pionniers du
cinéma indien et à l'ère du muet permet de restituer au travail de B.
son contexte indien global : 80 % des films muets indiens sont en effet
sortis de la Province de Bombay et non de Madras. Ceci en attendant
l'ouvrage de B. V. Dharap, History of the Indian Film Industry, Silent
Era 1896-1934, en préparation. Il faudrait que les amateurs de cinéma
qui ne connaissent de l'Inde que Satyajit Ray ou Mrinal Sen et de
l'univers évoqué par B. que ce qu'en laissent entrevoir les films anglo-
indiens de James Ivory, Shakespeare wallah ou Bombay Talkie, aient
accès à ces sources authentiques...
Mais avant de présenter brièvement le contenu du livre de В., il
nous faut revenir à l'historiographie indienne de la Province de Madras
pour la même période et, c'est d'ailleurs un peu l'objet de l'introduction
de Ch. Baker, à ce qui constitue la toile de fond du livre, un paysage
idéologique que B. n'évoque pas parce qu'il le tient pour acquis chez
ses lecteurs. Il nous faut aussi, pour mieux mesurer l'originalité de ce
qu'il apporte, nous demander comment l'abondante littérature consacrée
au nationalisme régional indien peut encore connaître, et, avec elle,
l'histoire littéraire tamoule, d'aussi étranges lacunes.
Ainsi le théâtre était pratiquement absent des histoires de la litt
érature où l'existence reconnue de formes lyriques ou folkloriques de
l'art dramatique n'a pas réussi à assurer plus d'une brève mention à des
genres tels que pallu, kuravaňci, nonti nâtakam, kïrttanai nâtakam, qui
ont pourtant chacun leurs classiques1. Les années récentes ont modifié
cette image. Dès 1975, un séminaire de l'université de Madras consacre
(1) Kamil Zvelebil. Tamil Literature, O. Harrassowitz 1974 (Coll. A History of Indian
Literature) consacre aux écrits dramatiques 5 pages sur 316. RENDUS 293 COMPTES
un jour à l'histoire de la musique et du théâtre1, association intéressante
car la tradition semble mal dissocier de l'art lyrique et de la danse l'art
dramatique, tout cela étant parfois regroupé sous l'invocation de l'opéra.
Pour donner un ordre de grandeur, une récente histoire du théâtre
tamoul2 a relevé les noms de 73 troupes et 1569 pièces ' tamoules '
auxquelles s'ajoutent pour les genres traditionnels cités ci-dessus
172 titres, cependant que l'inspiration moderne paraît plus souvent
encore tirée de l'extérieur car on totalise avec les adaptations du
sanskrit (46), celles, plus nombreuses, de Shakespeare (87) et du théâtre
occidental en général, de Molière à Ibsen (68), 201 titres. On s'étonne
que cette masse de 2000 ouvrages modernes ou contemporains n'ait pas
davantage été prise au sérieux par le sociologue et l'historien, et que les
thèses universitaires consacrées à l'histoire de certains genres ou de
certaines périodes n'aient pas encore atteint un plus large public. Il faut
aussi rappeler l'avertissement de B. sur la fragilité du théâtre populaire :
les représentations n'ont souvent laissé aucune trace écrite et les canevas
conservés ne rendent pas l'écho des plus originales performances improv
isées... Tout cela est aussi vrai ailleurs en Inde malgré de notables
exceptions marathes ou bengalies ou l'intérêt disproportionné suscité
par le folklore de Sri Lanka. Bref, outre la suprématie du théâtre sanskrit,
longtemps la musique et la danse l'ont emporté sur le dialogue et

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