Comparaison du paysage de l Italie septentrionale et de la France méridionale - article ; n°3 ; vol.42, pg 497-520
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Comparaison du paysage de l'Italie septentrionale et de la France méridionale - article ; n°3 ; vol.42, pg 497-520

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Revue de géographie alpine - Année 1954 - Volume 42 - Numéro 3 - Pages 497-520
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Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 33
Langue Français
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Lucien Gachon
Comparaison du paysage de l'Italie septentrionale et de la
France méridionale
In: Revue de géographie alpine. 1954, Tome 42 N°3. pp. 497-520.
Citer ce document / Cite this document :
Gachon Lucien. Comparaison du paysage de l'Italie septentrionale et de la France méridionale. In: Revue de géographie alpine.
1954, Tome 42 N°3. pp. 497-520.
doi : 10.3406/rga.1954.1143
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1954_num_42_3_1143DU PAYSAGE COMPARAISON
DE L'ITALIE SEPTENTRIONALE
ET DE LA FRANCE MÉRIDIONALE
par Lucien GACHON
Les analogies physiques.
L'Italie septentrionale et la France méridionale apparaissent
comparables dans leurs paysages pour leurs analogies physiques x.
Les territoires de l'une et de l'autre sont compris essentiellement
entre les 43° et 46° de latitude Nord. L'Italie du Nord n'est pas
plus au Sud que la France du Midi. Elle l'est même légèrement
moins puisqu'en Italie le 43° laisse la Toscane entièrement du côté
Nord, tandis qu'en France le département des Pyrénées-Orientales
' i Nous comprenons dans la France méridionale 41 départements, Corse
comprise. Soit bien près de la moitié des départements français de la Métrop
ole. Les plus septentrionaux de ces sont, de l'Est à l'Ouest :
l'Ain, le Rhône, la Loire, le Puy-de-Dôme, la Creuse, la Haute-Vienne, la
Charente et la Charente-Maritime.
Pour une superficie globale de 260.000 km» (France entière 550.000 km2), ce»
41 départements méridionaux étaient peuplés, au 1er janvier 1952, de 13.150.000
habitants (Journal Officiel du 18 octobre 1952). Soit une densité kilométrique
moyenne de 50, inférieure d'un tiers à la moyenne française, 77.
Nous comprenons dans l'Italie septentrionale, le Piémont, la Lombardie, la
Vénétie, l'Emilie, la Toscane et la Ligurie, dont la superficie globale est de
140.000 kms. D'après le volume de la Géographie Universelle consacré aux
Péninsules méditerranéennes, la population de ces six provinces était en
1У28, déduction faite de la population de la Vénétie Julienne devenue en partie
Yougoslave, de 21 millions d'habitants : la moitié de la population italienne
■ pour la moitié de la superficie de l'Italie, environ. Comme en 1951, la popu
lation de l'Italie s'élevait à 46 millions (Compendio statistico italiano, 1951,
p. 21), on peut chiffrer, à cette date, la population des six provinces de
l'Italie septentrionale à 23 millions. Soit une densité kilométrique moyenne
de 164, plus du triple de la densité moyenne de la France méridionale. .
498 LUCIEN GACHON.
est au Sud avec la moitié de celui de l'Ariège et une partie de
celui de l'Aude.
Comme les latitudes, les orographies sont comparables : monta
gnes et plaines dans les deux cas, l'Apennin ligure et toscan jouant
en Italie le rôle médian du Massif Central en France. Et, dans les
Alpes de direction méridienne, la ligne de partage des eaux faisant
frontière entre les deux pays. Il est vrai qu'en Italie du Nord le
bassin du Pô a davantage d'importance proportionnelle que le du Rhône ou celui de la Garonne dans la France méri
dionale.
Mais les différences les plus notables sont sans doute d'ordre
climatique. Des influences océaniques émanées de l'anticyclone des
Açores, qui sont prédominantes dans le quart Sud-Ouest de la
France, ne se font guère sentir dans l'Italie du Nord. Surtout, des
influences Nord-Atlantique, émanées des perturbations islandaises
qu'appellent souvent les dépressions sur la Méditerranée occident
ale, font sentir fréquemment leurs effets, beaucoup plus maléfiques
que bénéfiques sur la France méridionale, alors que l'Italie du
Nord en est généralement préservée par la puissante barrière de
l'arc alpin. De la sorte, schématiquement, deux sortes d'influences
seulement régissent le climat de la plaine du Pô : les continentales
et les méditerranéennes, tandis que quatre sortes :
Sud-atlantique, Nord-atlantique, continentales, méditerranéennes,
régissent par alternances et contrastes très fréquents le climat
du Massif Central français, notamment celui de ses plaines inté
rieures č. Du fait des influences Nord- Atlantique porteuses d'averses
froides suivies souvent de gelées au printemps et à l'automne, la
période d'été^ exempte de gelées dans le Massif Central est nettement
plus courte, à égalité d'altitude, que dans l'Apennin ligure et que
dans les Alpes lombardes qui sont exposées en plein Sud.
Cependant, avec leurs mêmes latitudes, les deux moitiés des
deux pays voisins retrouvent leurs analogies atmosphériques et
hydrographiques. Analogie atmosphérique essentielle : l'averse de
type méditerranéen, brève et violente, douée d'une grande puissance
d'érosion, de transport et de dépôt, mais dont les effets sont rap
idement éteints par l'intensité de Pévaporation physique et physio
logique en été. Analogie hydrographique essentielle : de part et
d'autre de la frontière alpine, les rivières, à l'exception des maît
resses, ne sont point pérennes; ou, si elles le sont, connaissent de
très bas étiages estivaux dès lors que des eaux de fusion ne les#
3 Lucien Gachon, Les variétés régionales de climat dans le Massif Central
(Les Etudes Rhodaniennes, 1946, n° 1-2, pp. 33-54, 14 figures et cartes). L'ITALIE SEPTENTRIONALE ET LA FRANCE MÉRIDIONALE. 499
alimentent pas au fort de l'été. Sur la belle feuille de Y Atlas de
France consacrée au réseau hydrographique (№ 20, lre edit.), on
peut constater que les cours d'eau temporaires, figurés en vert,
sont plus nombreux, s'ils sont les plus petits, que les cours d'eau
permanents, non seulement dans la France du Sud-Est mais encore
dans la France du Sud-Ouest, au Sud de l'Aveyron et de la Garonne
moyenne. On peut dire qu'en France, le Var ou l'Ardèche sont des
oueds, semblables aux oueds Nord-africains, comme en Italie le sont
la Stura ou le Tanaro : lit mineur et lit majeur confondus, mont
rant aux étiages de très larges grèves de sables et de cailloux et
que des ponts très longs doivent enjamber à hauteur suffisante
plour que les Ilots des crues ne les emportent pas. Dans cette
maigreur générale des écoulements estivaux, les rivières venues
des plus hautes Pyrénées, surtout des plus hautes Alpes, font
heureusement. exception. Non point les rivières du Massif Central
ou de l'Apennin. De là, en France méridionale presque autant
qu'en Italie septentrionale, il se pose les mêmes problèmes d'amé
nagement hydraulique pour la productivité du sol en été.
Le meilleur symbole des analogies climatiques entre France
méridionale et Italie septentrionale, ce pourrait être l'olivier, cet
arbre éminemment méditerranéen. Mais point d'olivier dans le
bassin du Pô, trop continental, ni dans le bassin de la Garonne,
trop océanique au contraire.
Dans Да France méridionale, pour beaucoup de végétaux amis
du soleil et particulièrement sensibles, à leur précoce floraison, aux
gelées printanières, une exposition au regard du continent comporte
moins d'aléas qu'une au de l'océan. Car, aux fins
des nuits claires de mars-avril-mai, une gelée de — S'V, par air sec,
n'est pas plus néfaste aux bourgeons débourrés de la vigne ou aux
fleurs de l'abricotier, de l'amandier, du pêcher, qu'une gelée de — 1 °
par air humide sur des rameaux que viennent de mouiller des
grains d'origine Nord-Atlantique.
Au contraire, en Italie septentrionale, c'est l'exposition Sud-
Ouest qui est préférable à l'exposition Sud-Est, comme Jules Sion,
après les géographes italiens, l'a rappelé dans la Géographie Univ
erselle. L'Emilie, au regard de l'Adriatique, est climatiquement
moins favorisée que la Toscane au regard de la Méditerranée occi
dentale. Celle-ci, en effet, est beaucoup plus vaste, par suite plus
à même de prévenir sur ses pourtours les gelées des fins de nuits
printanières, fléau plus redouté par les horticulteurs et les maraî
chers méditerranéens que lès dessications de l'été. Si la plaine
du Pô, surtout entre Plaisance, Alexandrie et Turin

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