En hommage à Paul Veyret : Le Diois et les Baronnies / In homage to Paul Veyret - article ; n°1 ; vol.84, pg 47-59
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Revue de géographie alpine - Année 1996 - Volume 84 - Numéro 1 - Pages 47-59
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Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 30
Langue Français
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Extrait

Yves Bravard
En hommage à Paul Veyret : Le Diois et les Baronnies / In
homage to Paul Veyret
In: Revue de géographie alpine. 1996, Tome 84 N°1. pp. 47-59.
Citer ce document / Cite this document :
Bravard Yves. En hommage à Paul Veyret : Le Diois et les Baronnies / In homage to Paul Veyret. In: Revue de géographie
alpine. 1996, Tome 84 N°1. pp. 47-59.
doi : 10.3406/rga.1996.3847
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1996_num_84_1_3847hommage à Paul Veyret En
Le Diois et les Baronnies
Yves Bravard
d'après les « Carnets » de Paul Veyret
J. endant la plus grande partie du XXe siècle et depuis les premières recherches de
Raoul Blanchard, plusieurs générations de géographes alpins se sont consacrées à la
description et à l'interprétation de la géomorphologie de l'Ouest de la chaîne1. C'est
dans cette ligne que se sont inscrites les dernières recherches de Paul Veyret. Elles ap
partiennent maintenant à l'histoire, mais présentent un grand intérêt, tant par la
personnalité de leur auteur, que par l'étape qu'elles représentent dans la compréhens
ion d'une part non négligeable de la géomorphologie des Alpes occidentales2.
L'homme et le terrain
Paul Veyret avait passé presque toute sa carrière à l'Institut de Géographie Alpine
dont il resta le directeur de 1948 à 19733. Quand il prit sa retraite, en 1980, il parta
gea son temps entre Chamonix, dont il continuait à analyser les glaciers et Nyons,
où il résidait en saison froide.
C'est de Nyons ou sur le trajet entre Nyons et Grenoble qu'il entreprit un considé
rable travail de terrain sur le Diois et les Baronnies, réalisé chaque année de la fin de
l'automne au milieu du printemps, en combinant l'usage de la voiture, la bicyclette,
la marche à pied. Au cours de la période 1980-87, on peut dire que Paul Veyret a
parcouru à fond toutes ces montagnes, accomplissant un vrai travail de thésard, ne
laissant rien au hasard et revenant fréquemment dans les secteurs qui lui paraissaient
difficiles.
1. Pour suivre les développements ci-dessous on consultera les cartes topographiques de l'Institut Géographique Natio
nal correspondant au Diois et aux Barronies avec comme base la feuille de Valence au 1 : 250 000 qui couvre intégral
ement la région.
2. Il ne s'agit pas ici de s'immiscer dans les discussions ouvertes par les géologues sur la formation des Alpes, mais sim
plement, à l'occasion, d'envisager les conséquences de leurs théories nouvelles pour la compréhension de la région envi
sagée.
3. Avec la collaboration de son épouse, Germaine Veyret-Verner. En 1957, il était devenu Doyen de la Faculté des Lettres et
en 1970 co-président de la nouvelle Université Scientifique et Médicale de Grenoble I, aujourd'hui Université Joseph Four
ier, dont l'Institut de géopgraphie Alpine est une des composantes.
REVUE DE GEOGRAPHIE ALPINE 1996 № 1 EN HOMMAGE À PAUL VEYRET - LE DIOIS ET LES BARONNIES
Q
Les recherches ont été menées pen
dant presque huit années, et leurs résul
tats rapportés avec rigueur dans les
« Carnets »4. Il s'agit de textes courts, de
une à quelques pages. Les uns sont des
comptes rendus d'itinéraires, les autres
des réflexions consignées soit après les
trajets, soit consacrées aux problèmes
que Paul Veyret pensait résoudre peu à
peu, n'hésitant pas à revenir maintes
fois sur les sujets, pour les disséquer, les
approfondir, sans hésiter à transformer
complètement ses idées d'origine. Un
total impressionnant de plus de 800
textes différents, dont le volume est
celui d'une véritable thèse, tout au
moins comme on se les représentait au
trefois, à une époque ou l'on avait le
temps de décanter les faits et de laisser
mûrir les réflexions.
Ainsi s'esquisse, peu à peu un corps de doctrine, à peu près achevé en ce qui
concerne les Baronnies, moins avancé, mais très prometteur à propos du Diois. Ils
s'inscrivent dans une partie des études alpines que Paul Veyret avait abordées tour à
tour au cours de son activité scientifique de géomorphologue.
L'originalité des reliefs baronniards
Paul Veyret qui habitait Nyons de l'automne au printemps, était à la frontière
même des Baronnies et s'y rendait fréquemment. Quand il quittait la région, il utili
sait les itinéraires les plus divers, et notamment ceux par le Diois ce qui lui permit
d'avoir une connaissance très complète de toute la montagne.
Pour lui, le raisonnement se fonde sur ce que les Baronnies sont séparées des Alpes
du Sud par les larges dépressions que traverse la vallée de la Durance. Cette vaste
zone creuse correspond en général à des terres noires de l'époque jurassique, qui se
prolongent vers l'Ouest sous les reliefs des Baronnies, avec des modalités qui tien
nent aux mouvements qui se sont exercés depuis fort longtemps, à la nature des re
liefs préexistants, à l'appel plus ou moins fort qu'exercent les dépressions de la région
du Rhône moyen.
4. Deux carnets d'excursions avec 112 articles, 7 carnets de notes (724 pages). Généralement, il consacre une seule page
par sujet évoqué, sauf lorsqu'il s'agit de réflexions de type synthétique qu'il développpe généralement en 2 ou 3 pages. YVES BRAVARD
De puissants plissements
Sont-ils d'origine uniquement alpine ? On sait depuis longtemps que Paul Veyret
ne remet pas en cause la théorie sur les déformations qui se sont produites ici avant
les mouvements alpins proprement dits. En fait ici, il ne s'écarte guère de la route
tracée par les anciens géologues5 et le géomorphologue Jean Masseport6, dont il avait
d'ailleurs dirigé la thèse d'Etat. Il admet donc pleinement les anciens plissements py-
rénéo-provençaux. Il cherche à en retrouver les traces, faciles à identifier au Sud
contre la bordure de l'alignement Ventoux-Lure. Mais il en retrouve aussi jusque
dans le Diois, notamment dans les reliefs internes du coude de la Drôme au Sud de
Die où il arrive à distinguer une demi douzaine de plis que les mouvements ulté
rieurs n'ont pu effacer.
Paul Veyret a par contre innové en ce qui concerne les mouvements alpins. Sous
l'influence des recherches qu'il avait effectuées en Moyenne Durance Alpestre à
l'époque de la préparation de sa thèse, il a été naturellement porté à les prolonger
vers l'Ouest. Et c'est ainsi qu'il a peu à peu élaboré un corps de doctrine à ce sujet.
Les mouvements alpins se sont propagés ici latéralement à la faveur du hiatus des
massifs anciens entre Pelvoux et l'Argentera. Ils se caractérisent par une force toute
particulière qui s'affirme par le relèvement de la bordure préalpine, les chocs brutaux
entre les unités qui provoquent l'écrasement ou la mise en pièces de certains reliefs
intermédiaires, l'extravasion de roches plastiques sous-jacentes...
La partie orientale des Baronnies est ainsi surélevée de plus de 1 000 m par rapport
à la vallée de la Durance et de plusieurs centaines de mètres par rapport au reste de la
région : le Duffre (1 757 m), le Bonnet Rouge (1 645 m), le Rocher de Beaumont
(1 544 m), l'emportent largement sur les principaux sommets de la bordure occident
ale (Lance : 1 259 m, Garde Grosse : 944 m). Les altitudes deviennent plus fortes
vers le Nord, au contact du Diois, comme si le mouvement de relèvement provoqué
par la poussée vers l'Ouest avait eu une composante septentrionale : c'est à elle que
l'on pourrait attribuer le coin que la montagne de la Lance enfonce dans le Sud-Est
du synclinal de Dieulefit tout comme le relèvement de la Montagne d'Angèle,
l'écharde de Longueserre fichée dans le Sud du bloc de la Roanne...
Cette dernière impulsion d'origine alpine s'est heurtée à la présence des reliefs en place.
La résistance des reliefs préexistants
Ecrasements et mise en pièces des structures en sont les modalités reconnues. La
percussion d'origine orientale se manifeste fréquemment. Et c'est ainsi que des anti
clinaux, pourtant renforcés par les bancs tithoniques, mais rendus fragiles par le dé
capage de leurs voûtes, sont compressés entre les synclinaux voisins. Le cas est
5. Essentiellement Paquier (1900), Jun

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