Remarques complémentaires sur la question du déboisement et du reboisement des Alpes - article ; n°1 ; vol.14, pg 187-213
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Revue de géographie alpine - Année 1926 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 187-213
27 pages

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Publié le 01 janvier 1926
Nombre de lectures 25
Langue Français
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Extrait

M. Félix Lenoble
Remarques complémentaires sur la question du déboisement et
du reboisement des Alpes
In: Revue de géographie alpine. 1926, Tome 14 N°1. pp. 187-213.
Citer ce document / Cite this document :
Lenoble Félix. Remarques complémentaires sur la question du déboisement et du reboisement des Alpes. In: Revue de
géographie alpine. 1926, Tome 14 N°1. pp. 187-213.
doi : 10.3406/rga.1926.4970
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1926_num_14_1_4970REMARQUES COMPLÉMENTAIRES
SUR LA
QUESTION DU DÉBOISEMENT ET DU REBOISEMENT
DES ALPES
Par F. LENOBLE.
Les deux articles que la Revue de Géographie Alpine a pu
bliés sur « La Légende du 'déboisement des Alpes ■» et « La
valeur économique du reboiiisem'eint des A'Upes méridional/es » ont
provoqué un motuvetmient d'idées que j-étiais loin ď espérer et
dont je m'applaudis, car les questions soulevées omt une telte
importance sci'etntiiîquie et économique qu'elles ne sauraient
être trop étudiées. Les 'réponses qui m'oint été faites pair M. Piaul
Moiugin ont apporté un nouvel aliment à la díiscusáioo. Ces
réponses méritent une attention spéciale tant par l'autorité per
sonnelle de лпоц distingué contradicteur que par son - caractère
représentatif, si l'on peut dire : car il n'est pas défendu de
croire que, par sa plume, c'est l'école forestière française et
l'Adminiistratiion dteis Eaux et Forêts qui ont expo-sé l*a doctrine
officdelLe et clasisique sur l'utillité et la valeur ďu reiboisein-ent
des ALpes; atissi comprendra-t-on mon dfoi.r de présenter aux
lecteurs de la Revue quelques observations nouvelles pour éclai-
r.e>r davantage certaines concliirsdons émoncéés dans mies deux
mémoires et en partie contesibées par M. Mougitn.
Je remercie' M. 'le profeisseur Raoul1 Bilœtn-chand d'avoir bien
voulu accueillir cet complémtent de mes deux articles précédante.
13 • F. LENOBLE. 188
Le coefficient de boisement des Alpes.
M. Mougin s'étonne que j'aie réuni le département du Var à
la région des Alpes, alors que j'en ai exclu les Bouches-du-
Rhône. Cela me paraît cependant tirés logique. En effet, lie Var
est um département essentiellement montagneux depuis ses
limites septentrionales avec les Basses-Alpes et les Alpes-Mar
i timeis, où les plis propremieint alpins se confeuenit sur son
territoire jusqu'au voisinage de la mer. Sans doute, Jes Maures
et l'Estérel .offrent des plissements antérieurs au soulèvement
alpin, maite ce dernier phénomène ayant imprimé à ces plis
anciens une eérie de poussées nouvelles d'où résulte le 'relief'
actuel du pays, c'est à bon droit qu'aux points de vue géogra
phique et économique, on rattache le Var entier à la région des
Alpes. Tout aiutre est le cas des Bouches-doi-Rhône où la sur
face montagneuse formée dje l'extrémité occidentale de la Sainte-
Beaume et de la Sainte-Victoire ne couvre qu'unie f ruction, res
treinte du département. Ce dernier est constitué, dans sa plus
grande partie, par les plaines alluviales de la Durance et du
Rhône et par des collines -peu élevées. La mer joue en outre
dans son économie un rôle prépondérant; il ^appartient donc à
aucun point de vue à la région alpine.
Par siuifte, mom calculi du coefficient moyen de boisement des,
9 départements allpins (29,1 %) reste vrai si l'on accepte les su
perficies boisées fournies par l'Atlas officiel de Daubrée. Mais
M. Mougin déclare qu'il convient de retrancher desdites superf
iciels les surfaces improductives. Je ferai observer, s'il en est
ainsi, que l'Administration forestière a eu tort de faire figurer
ces surfaces pour l'établissement des coefficientls de boisement
qu'elle a donnés elle-même. Admettons' cependant l'objection :
nous retrancherons donc 103.671 ha. improductifs. DU DEBOISEMENT ET DU REBOISEMENT DES ALPES. 189 QUESTION
Einiiin M. Mougin remarque qu'il convient de ne pas tenir
compte, pour établir le boisement primitif des Âlipes, des plan
tations faites depuis I860 par le service diu reboisement, e>fc de
déduire encore, die ce fait, 155.093 ha. En lui accordant encore
•ce point, il reste 1.228.684 ha. de bois anciens d'ans les 9 dépar
tements alpins, ce qui donne un coefficient moyen de boisement
de 24,1 % avant l'entrée en ligne du service du reboisement,
coefficient supérieur de 6 unités au moinls ou de 33 % au coeffi
cient moyen de la France. IL reste donc établi que les Altpes
n'étaient pais aussi dénudées qu'on l'a prétendu et4qu'elleis étaient
déjà, en 1860, parmi le's régions les plus boisées de la France.
La concession farte ainsi à M. Moiugin est d'ailleurs excessive.
Je me puis préciser dans quelle mesure, n'ayant pas à ma dis
position les chiffres des surfaces improductives et des séries de
reboisement des Boucheis-du-Rhône qui figurent indûment dans
les déductions consenties; en outre, l'atlas de Daubrée porte fr
équemment sous le même chiffre : « surfaces improductives et
séries de reboisement »,,de sorte que eer-taiins reboisements figu
rent probablement à lia fois d&nls les 103.671 ha. dits imiproduc-
tifs et dans les 155.093 ha. des bois plantés, de façon qu'ils peu
vent être déduits deux fois.
Mars le coefficient moyen ainsi obtenu serait encore bien plus
élevé si, au lieu de faire entrer en Hgme de compte la superficie
entière des 9 départements alpinte, on ne considérait dans cha
cun, comme il serait juste de le faire, que la montagne, à l'ex-
cliusion des plaines et des larges vallée® alluviales défrichées et
cultivées depuis un temps immémorial, où les boi's n'occupent
qu'une surface médiocre et où leur absence n'a pas d'intérêt
sérieux pour la défense contre l'érosion qui est i<a raison du
reboisement préconisé dans les Alpes : telles les plaines de la
basse Durance, de la vallée du Rhône de Lyon à Avignon, du
Gresiv&udan, toute 'la partie nord ďu département de l'Isère.
Enfin il faudrait aussi retrancher la superficie imboisablc :
les lacs d'Annecy et diu Bouirget, les crêtes, sommets et plateaux
au-dessus de 2.000 m. en moyenne, car il eist vain d'envisager le Б\ LENOBLË. 190
reboisement du Mont-Blanc, de la Vanoise, des gllaciers du Mo-nt-
de-Lajm, des crêtes de la Meije et des Ecrias, voire du plateau
d'Aurouze, II conviendrait, si l'on voulait connaître quel était le
coefficient de boisement de la partie montagneuse des Alpes où
la forêt peut être installée et où elle peut offrir un certain se
cours contre l'érosion, de Mimiiter les recherches à la surface
comprise entre les lignes de niveau de 500 et de 2.000 m. C'est
un sujet à proposer à quelque jeune chercheur de l'Institut de
Géographie 'alpine *. Il est probable que le coefficient obtenu
serait très élevé et il montrerait sûrement que les Alpes, dans
leur partie montagneuse où- l'arbre peut croître, n'étaient pas, en
1860, si déboisées qu'on l'a proclamé.
Le département du Var est, à cet égard, très démonstratif. Son
coefficient de boisement est de 49,5 % d'après l'Administration
des Eaux et Forêts. Gomment se fait-ill que s'es habitants n'aient
pas pratiqué le déboisement de leurs montagnes à l'exemple de
leurs vo i feins des Basses-Alpes, des H aute s -Alpes et des Alpes-
Maritimes? Auraient-ils été plus sages? Vivaient-ils suivant une
autre économie? Nullement. La cause de la différence est toute
naturelle : le Var n'a que des basses montagnes (altitude max
imum 1713 m.) dans lesquelles la forêt peut monter presque
jusqu'aux sommets; il n'a ni lacs ni plaines étendues livrées à
l'a grande culture, c'est pourquoi le bois y a couvert et y couvre
encore de vasttes espaces. Dans les départements alpins qui le
touchent, au contraire, les hautes altitudes imboisables occupent
de grandes surfaces, ce qui diminue le coefficient de boisement
de l'ensemble; mais ce dernier rapport, calculé sur la même
zone d'altitude que dan's le Var, y serait trouvé sans doute à peu
pr

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