Nouvelles méthodes scientifiques au Laboratoire de recherches des Musées de France - article ; n°1 ; vol.124, pg 158-169
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Nouvelles méthodes scientifiques au Laboratoire de recherches des Musées de France - article ; n°1 ; vol.124, pg 158-169

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1980 - Volume 124 - Numéro 1 - Pages 158-169
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Madeleine Hours
Nouvelles méthodes scientifiques au Laboratoire de recherches
des Musées de France
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 124e année, N. 1, 1980. pp. 158-
169.
Citer ce document / Cite this document :
Hours Madeleine. Nouvelles méthodes scientifiques au Laboratoire de recherches des Musées de France. In: Comptes-rendus
des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 124e année, N. 1, 1980. pp. 158-169.
doi : 10.3406/crai.1980.13700
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1980_num_124_1_13700COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 158
COMMUNICATION
NOUVELLES MÉTHODES SCIENTIFIQUES
AU LABORATOIRE DE RECHERCHE DES MUSÉES DE FRANCE,
PAR Mme MADELEINE HOURS
En 1952 j'avais eu l'honneur de présenter devant votre Compagnie
le premier bilan des possibilités qu'offraient alors aux archéologues
et aux historiens, les méthodes scientifiques d'examen et d'analyse
appliquées à l'étude des objets de musées. Bilan modeste comme
l'était alors l'équipement du Laboratoire du Musée du Louvre.
Près de trente ans se sont écoulés ; le rôle des méthodes scienti
fiques est désormais reconnu non sans avoir suscité certaines rét
icences ; mais grâce à la compréhension des Directeurs successifs des
Musées de France, grâce à l'intervention de Monsieur André Malraux,
alors ministre de la Culture, le Laboratoire de Recherche des Musées
de France est installé depuis 1968 au sommet du Pavillon de Flore.
Il est doté d'une installation scientifique importante ainsi que d'un
personnel efficace.
Les méthodes scientifiques appliquées à l'étude des œuvres d'art
peuvent se subdiviser en quatre groupes : les méthodes d'examen,
de mesure, d'analyse et de datation.
Les méthodes d'examen qui exaltent les pouvoirs de nos yeux, sont
d'une utilisation quotidienne par les historiens d'art, les épigra-
phistes et les archéologues. Ces méthodes utilisent le pouvoir des
ondes électro-magnétiques : la lumière artificielle, directe ou tan-
gentielle, les radiations ultraviolettes ou infrarouges et les rayons X.
Ces rayonnements sont utilisés soit pour l'examen visuel direct,
avec ou sans le relais du microscope, soit en enregistrant les obser
vations au moyen de l'appareil photographique. Ces méthodes
d'observation dans le visible et l'invisible et leurs applications sont
bien connues, mais j'aimerais souligner l'intérêt de deux procédés
qui ne sont pas nouveaux en soi, mais dont les le sont
dans notre Institut. Il s'agit de la réflectographie infrarouge et de
la radiographie archéologique.
La réflectographie infrarouge a été mise au point en Hollande par
Monsieur Van Asperen de Boer : la limite de la sensibilité de la photo
graphie infrarouge classique se situe à des longueurs d'onde de
l'ordre de 900 nanomètres. A ces longueurs d'onde, certaines cou
leurs, dont les verts, apparaissent invariablement noirs sur les
clichés photographiques. La transparence au rayonnement devant LABORATOIRE DE RECHERCHE DES MUSÉES DE FRANCE 159
augmenter avec la longueur d'onde, la technologie a tenté de repous
ser la limite des 900 nanomètres jusqu'à 2000 nanomètres (2 \i) en
utilisant des détecteurs particuliers au sulfure de plomb et des
lampes émettrices à quartz. Ces dispositifs exigent de reprendre
l'image infrarouge (qui n'est pas perceptible à l'œil) par une caméra
du type télévision et d'observer les réflectogrammes obtenus sur un
écran. La méthode a été appliquée avec succès à l'étude des primitifs
flamands dont on a pu retrouver le dessin du peintre sous les pein
tures.
C'est ainsi qu'il fut possible, il y a quelques jours, de déceler les
repeints, les transformations subies par un portrait d'homme attr
ibué à Fouquet et conservé au Musée de Tours, de déchiffrer des
inscriptions, d'alléger enfin le travail du photographe qui autrefois
ne pouvait obtenir un bon document qu'en exécutant au préalable
un grand nombre de clichés souvent inutiles.
L'exploration avec la caméra fournit une image précise et imméd
iate. Il faut cependant souligner que dès 1950 nous avions avec
l'aide de Monsieur le Duc de Gramont, alors Président de l'Académie
des Sciences, tenté au moyen d'un appareil dit « sniperscope » mis
au point à l'O.P.L. d'obtenir une vision directe dans l'infrarouge;
mais destiné à déceler « les chars de combat dans le brouillard »,
l'optique n'était pas adaptée à la vision des œuvres d'art. Il apparaît
que l'appareil de réflectographie représente un réel progrès et un
gain de temps important dans l'étude des peintures et des manuscrits.
Radiographie archéologique
La radiographie des peintures est une technique qui a fait ses
preuves. Les films obtenus par ce procédé figurent désormais dans
de nombreuses expositions : les Impressionnistes, Le Nain, etc., et
dans un grand nombre de publications ; mais le Laboratoire de
Recherche des Musées de France ne dispose que depuis quatre ans
d'une installation de rayonnement X (de 50 à 300 kV) bien protégée,
installée dans les sous-sols du Palais (fig. 1). Ces documents exécutés
systématiquement sur des séries d'objets de céramique, de bronze
ou de bois ont permis d'apporter des informations concernant :
— l'état interne de l'objet : soudure, restauration, etc. ;
— la technologie mise en œuvre par l'artiste ou l'artisan ;
— enfin des informations permettant d'améliorer les notions
historiques et religieuses.
Je ne citerai que trois exemples :
a) L'étude d'une céramique permet de percevoir sur le cliché si
l'objet fut fait au tour, si certaines parties ont été restaurées, la
qualité de la pâte, etc. Fig. 1. — Installation de radiographie à tension constante
50-300 kV — double foyer.
Fig. 2. — Statuette de Bodhisattva Vajrapani. Bronze incrusté et peint, Tibet
occidental xie-xne siècle. Musée Guimet. LABORATOIRE DE RECHERCHE DES MUSÉES DE FRANCE 161
b) La radiographie des bronzes : le Vajrapani (fig. 2) du Musée
Guimet fournit une image très surprenante. La radiographie montre
que la statuette a été coulée à la cire perdue. On voit en effet que le
métal a été fondu autour d'un noyau en matériau réfractaire servant
de support à l'alliage. Il est maintenu en place par quatre tiges en
fer, verticales et transversales qui traversent le corps et les bras et
servent d'armatures au noyau. Ces caractéristiques permettent de
préciser que la statuette a été fondue en une seule partie car il
n'existe aucune soudure, ni aucun assemblage entre la tête, le corps
et les membres. De plus on peut voir que la coulée du métal a été
effectuée avec précision car les parois sont minces et régulières. On
constate en outre que les tiges de fer qui relient la guirlande au corps
de la statuette pénètrent à l'intérieur du noyau, elles sont fixées par
une soudure opaque bien visible sur les images radiographiques
(«g. 3).
c) Enfin l'étude d'objets égyptiens en bois ou en cartonnage
stuqués et peints : un poisson et un obélisque miniatures (fig. 4) ont
révélé à la radiographie qu'ils contenaient à l'intérieur dans le pre
mier cas un squelette de poisson, dans le second un foetus d'enfant
(fig. 5). Le potentiel magique et religieux incontestablement accru
par la présence révélée du contenu insoupçonné de ces objets apporte
une contribution non négligeable à la connaissance des rites et des
croyances de l'Egypte ancienne. L'observation de chacun de ces
documents radiographiques est une source d'informations nouvelles
tant pour le conservateur que pour l'historien, elle permet de mesurer
ce qui était jusqu'ici invisible. Cette étude fut conduite par F. Dri-
lhon, radiologue et égyptologue au Laboratoire.
Aux méthodes d'examen, il faut adjoindre les méthodes de mesures,
elles aussi d'un usage relativement simple :
— méthode de mesures de densité
—de de dureté
— méthode de mesures de l'indice de réfraction
—de de caractérisation des couleurs.
Si les m

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents