À propos des bandes patrilocales : illusions théoriques et réalités ethnographiques - article ; n°1 ; vol.74, pg 125-161
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Journal de la Société des Américanistes - Année 1988 - Volume 74 - Numéro 1 - Pages 125-161
Le conflit qui oppose les partisans de l'antériorité des bandes patrilocales à ceux de la prépondérance des bandes composites dure depuis plus de vingt-cinq ans. Il semble sans issue. En fait, il peut être résolu en prenant en considération les bandes matrilocales dont les uns et les autres feignent d'ignorer l'existence. L'introduction de ce fait ethnographique dans le débat conduit cependant à une conclusion inattendue : les questions d'antériorité sont absurdes : la bande composite, la bande patrilocale et la bande matrilocale sont probablement toutes très anciennes et il n'y a aucune raison pour que l'une ait été antérieure aux autres.
On Patrilocal Bands : theoretical illusions and ethnographic realities.For over twenty-five years there has been a debate which focuses on whether the patrilocal or the composite band is the oldest form of society. It is still unresolved. Yet, it may find a solution if one takes into consideration the matrilocal band which has long been neglected. However, the introduction of this ethnographic fact into the discussion has unexpected consequences : it renders absurd questions about which came first — composite, patrilocal and matrilocal bands are probably all very ancient and there is no reason why one of them should have preceded the other two.
A propósito de bandas patrilocales : ilusiones teóricas y realidades etnográficas.El conflicto que oponě a los que sostienen la anterioridad de las bandas patrilocales y a los que atribuyen una mayor antiguedad a las bandas compuestas dura háce más de veinticinco aňos. En realidad, ese conflicto puede ser resuelto si se toman en consideración las bandas matrilocales que los unos y los otros pretenden ignorar. La introduction de ese hecho etnográfico en el debate conduce, sin embargo, a una conclusion inesperada : las cuestiones de prioridad son absurdas ; la banda compuesta, la banda patrilocal y la banda matrilocal son probablemente todas ellas muy antiguas y no hay ninguna razón de suponer que una sea anterior a las otras.
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Dominique Legros
À propos des bandes patrilocales : illusions théoriques et
réalités ethnographiques
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 74, 1988. pp. 125-161.
Citer ce document / Cite this document :
Legros Dominique. À propos des bandes patrilocales : illusions théoriques et réalités ethnographiques. In: Journal de la Société
des Américanistes. Tome 74, 1988. pp. 125-161.
doi : 10.3406/jsa.1988.1333
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1988_num_74_1_1333Résumé
Le conflit qui oppose les partisans de l'antériorité des bandes patrilocales à ceux de la prépondérance
des bandes composites dure depuis plus de vingt-cinq ans. Il semble sans issue. En fait, il peut être
résolu en prenant en considération les bandes matrilocales dont les uns et les autres feignent d'ignorer
l'existence. L'introduction de ce fait ethnographique dans le débat conduit cependant à une conclusion
inattendue : les questions d'antériorité sont absurdes : la bande composite, la bande patrilocale et la
bande matrilocale sont probablement toutes très anciennes et il n'y a aucune raison pour que l'une ait
été antérieure aux autres.
Abstract
On Patrilocal Bands : theoretical illusions and ethnographic realities.For over twenty-five years there
has been a debate which focuses on whether the patrilocal or the composite band is the oldest form of
society. It is still unresolved. Yet, it may find a solution if one takes into consideration the matrilocal band
which has long been neglected. However, the introduction of this ethnographic fact into the discussion
has unexpected consequences : it renders absurd questions about which came first — composite,
patrilocal and matrilocal bands are probably all very ancient and there is no reason why one of them
should have preceded the other two.
Resumen
A propósito de bandas patrilocales : ilusiones teóricas y realidades etnográficas.El conflicto que oponě
a los que sostienen la anterioridad de las bandas patrilocales y a los que atribuyen una mayor
antiguedad a las bandas compuestas dura háce más de veinticinco aňos. En realidad, ese conflicto
puede ser resuelto si se toman en consideración las bandas matrilocales que los unos y los otros
pretenden ignorar. La introduction de ese hecho etnográfico en el debate conduce, sin embargo, a una
conclusion inesperada : las cuestiones de prioridad son absurdas ; la banda compuesta, la banda
patrilocal y la banda matrilocal son probablemente todas ellas muy antiguas y no hay ninguna razón de
suponer que una sea anterior a las otras.:
PROPOS DES BANDES PATRILOCALES : À
ILLUSIONS THÉORIQUES ET RÉALITÉS ETHNOGRAPHIQUES1
Dominique LEGROS *
The Steward-Service typology of band societies
has been remarkably resilient (Barnard 1983 : 195).
...there can be no complacency about this ; more
work may well change the picture (Service 1962
183).
Le conflit qui oppose les partisans de l'antériorité des bandes patrilocales à ceux de la
prépondérance des bandes composites dure depuis plus de vingt-cinq ans. Il semble sans
issue. En fait, il peut être résolu en prenant en considération les bandes matrilocales dont les
uns et les autres feignent d'ignorer l'existence. L'introduction de ce fait ethnographique dans
le débat conduit cependant à une conclusion inattendue : les questions d'antériorité sont
absurdes : la bande composite, la bande patrilocale et la bande matrilocale sont
probablement toutes très anciennes et il n'y a aucune raison pour que l'une ait été antérieure
aux autres.
A propos i to de bandas patrilocales : ilusiones tear [cas y realidades etnográýicas.
El conflicto que oponě a los que sostienen la anterioridad de las bandas patrilocales y a
los que atribuyen una mayor antiguedad a las bandas compuestas dura háce más de
veinticinco aňos. En realidad, ese conflicto puede ser resuelto si se toman en consideración
las bandas matrilocales que los unos y los otros pretenden ignorar. La introduction de ese
hecho etnográfico en el debate conduce, sin embargo, a una conclusion inesperada : las
cuestiones de prioridad son absurdas ; la banda compuesta, la banda patrilocal y la banda
matrilocal son probablemente todas ellas muy antiguas y no hay ninguna razón de suponer
que una sea anterior a las otras.
On Patrilocal Bands : theoretical illusions and ethnographie realities.
For over twenty-five years there has been a debate which focuses on whether the
patrilocal or the composite band is the oldest form of society. It is still unresolved. Yet, it
may find a solution if one takes into consideration the matrilocal band which has long been
neglected. However, the introduction of this ethnographic fact into the discussion has
unexpected consequences : it renders absurd questions about which came first — composite,
patrilocal and matrilocal bands are probably all very ancient and there is no reason why one
of them should have preceded the other two.
* Concordia University, Montréal. 126 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
Elman Service (1962, 1966, 1971, 1975, 1979) défend depuis 1962 une thèse sur
les chasseurs-cueilleurs qui se résume comme suit : 1) la bande patrilocale est la
première structure sociale des chasseurs-cueilleurs et c'est la seule qu'ils aient
jamais eue jusqu'à très récemment ; 2) l'actuelle organisation en bandes compos
ites 2 de certains d'entre eux est partout consécutive au regroupement de
survivants de diverses bandes patrilocales ayant subi d'énormes pertes démogra
phiques après la colonisation occidentale. La thèse porte exclusivement sur les
chasseurs-cueilleurs archaïques (Eskimos, Athapaskans du Mackenzie, Algonquiens
du Subarctique, Shoshones du Grand Bassin, etc.) que Service distingue des organisés en tribus (certains Indiens de Californie et des
Plaines, etc.) ou en société à rangs (pré-chefferies de la Californie et chefferies de la
Côte Nord-Ouest, etc.).
Pour de nombreux chercheurs, cette thèse est un véritable mythe : en fait la
bande composite et souple serait la norme d'origine et la bande patrilocale un type
de société démographiquement très difficile à réaliser, une structure tardive et une
exception rarissime (cf. Meggit 1962 : 70-71 ; Hiatt 1962, 1966, 1968; Lee and
De Vore 1968 : 7-12 ; Eggan 1968 ; Yellen and Harpending 1972 ; Lee 1972, 1976 ;
Peterson 1975 ; Barnard 1983 : 195-197). Mais les critiques adressées à Service
depuis plus de vingt-cinq ans n'ont guère d'effet. Sa thèse continue à être défendue
en bloc ou en partie par certains chercheurs (Stanner 1965 ; Williams 1968, 1974 ;
Birdsell 1970; Ember 1975, 1978; Martin and Stewart 1982, etc.). Nombre
d'universitaires nord-américains la prennent au sérieux et la font figurer au
programme obligatoire de leurs étudiants de maîtrise et de doctorat.
Cet article tente d'expliquer d'où vient le hiatus entre les deux écoles de pensée
et il propose une solution en s'appuyant sur un fait d'ethnographie dont toutes
deux négligent l'existence — les bandes matrilocales de l'Amérique du Nord. Il
rejette l'idée de Service selon laquelle la bande patrilocale est toujours et partout le
mode d'organisation des chasseurs-cueilleurs formant des sociétés indépendantes
mais il s'oppose également à la thèse voulant que la bande composite soit
première. Plus important encore, il ne transforme pas le mythe de Service en son
contraire — il n'y a pas antériorité de la bande matrilocale. La conclusion est d'un
autre ordre : de tout temps, les sociétés de chasseurs-cueilleurs ont probablement
adopté l'un ou l'autre des trois types de structure qu'on leur connaît aujourd'hui.
Plus précisément, elles se sont certainement toujours organisées selon des
modalités relativement variées qu'on peut peut-être aujourd'hui regrouper en trois
ensembles plus ou moins discrets : bandes patrilocales, bandes matrilocales et
bandes composites.
La première partie de l'article résume l'origine et les termes de la thèse de
l'antériorité de la bande patrilocale. Service prend pour point de départ la
typologie des chasseurs-cueilleurs de Julian Steward (1936, 1955) mais pour
parvenir à sa conclusion il la transforme considérablement en en éliminant les
bandes matrilinéaires — un type de société qui le gêne et qui aurait pu avoir la
même fonction heuristique que les bandes matrilocales dont nous venons de parler.
La deuxième partie développe les arguments des adversaires de Service,
arguments qui constituent en fait un contre-mythe — ni la prépondérance
un

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