Aux prises avec le stalinisme  - article ; n°1 ; vol.43, pg 71-82
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Description

Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1982 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 71-82
Im Kampf mit dem Stalinismus : einige historische Reflexionen. Der Autor versucht aufzuweisen,daß jeneskomplexe Gemisch aus Entwicklung, Terror, Bürokratie und Autokratie, genannt «Stalinismus», nur mittels eines historischen Ansatzes begrifflich zu fassen ist, der alle Faktoren der Vergangenheit berücksichtigt, die die nach der Oktoberrevolution eintretenden Ereignisse und sich etablierenden Strukturen mitgeformt haben. Er zeigt, wie die Revolution die alten herrschenden Klassen ausschaltet und neue soziale Schichten an die Macht bringt ; er zeigt aber auch, wie sie das gesamte sozio-ökonomische System auf vorkapitalistische Entwicklungsformen regredieren läßt und so den Verlust vieler Errungenschaften des vorrevolutionären Rufiland bewirkt. Diese spezifische Situation hat das Anwachsen der Rolle des Staates wie des Autoritarismus begünstigt.
At Grips with Stalinism : Some Historical Reflexions. The author seeks to show that the complex mixture of development, terror, bureaucracy and autocracy known as «Stalinism» can only be understood by means of a historical approach taking account of the whole set of past factors which combined to shape the events and structures preceding the October Revolution. He shows how the revolution eliminated the old ruling classes and brought new social strata to power, but also how it pushed the whole socio-economic system back into pre-capitalist forms of development, wiping out many of the gains of pre-revolutionary Russia. This produced a situation conducive to an increased role for the State but also to increased authoritarianism.
Aux prises avec le stalinisme : quelques réflexions historiques. L'auteur entend montrer que seule une approche historique prenant en compte l'ensemble des facteurs du passé qui ont contribué à façonner les événements et les structures postérieurs à la révolution d'Octobre peut permettre de comprendre ce mélange complexe de développement, de terreur, de bureaucratie et d'autocratie qu'on appelle «stalinisme». Il montre comment la révolution a éliminé les anciennes classes dirigeantes, introduit de nouvelles couches sociales au pouvoir mais aussi comment elle a fait régresser l'ensemble du système socio-économique vers des formes précapitalistes de développement causant ainsi la perte d'une bonne partie des acquis de la Russie prérévolutionnaire. De là une situation propice à un accroissement du rôle de l'Etat mais aussi de l'autoritarisme.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Moshé Lewin
Aux prises avec le stalinisme
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 43, juin 1982. pp. 71-82.
Citer ce document / Cite this document :
Lewin Moshé. Aux prises avec le stalinisme . In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 43, juin 1982. pp. 71-82.
doi : 10.3406/arss.1982.2161
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1982_num_43_1_2161Zusammenfassung
Im Kampf mit dem Stalinismus : einige historische Reflexionen.
Der Autor versucht aufzuweisen,daß jeneskomplexe Gemisch aus Entwicklung, Terror, Bürokratie und
Autokratie, genannt «Stalinismus», nur mittels eines historischen Ansatzes begrifflich zu fassen ist, der
alle Faktoren der Vergangenheit berücksichtigt, die die nach der Oktoberrevolution eintretenden
Ereignisse und sich etablierenden Strukturen mitgeformt haben. Er zeigt, wie die Revolution die alten
herrschenden Klassen ausschaltet und neue soziale Schichten an die Macht bringt ; er zeigt aber auch,
wie sie das gesamte sozio-ökonomische System auf vorkapitalistische Entwicklungsformen regredieren
läßt und so den Verlust vieler Errungenschaften des vorrevolutionären Rufiland bewirkt. Diese
spezifische Situation hat das Anwachsen der Rolle des Staates wie des Autoritarismus begünstigt.
Abstract
At Grips with Stalinism : Some Historical Reflexions.
The author seeks to show that the complex mixture of development, terror, bureaucracy and autocracy
known as «Stalinism» can only be understood by means of a historical approach taking account of the
whole set of past factors which combined to shape the events and structures preceding the October
Revolution. He shows how the revolution eliminated the old ruling classes and brought new social strata
to power, but also how it pushed the whole socio-economic system back into pre-capitalist forms of
development, wiping out many of the gains of pre-revolutionary Russia. This produced a situation
conducive to an increased role for the State but also to increased authoritarianism.
Résumé
Aux prises avec le stalinisme : quelques réflexions historiques.
L'auteur entend montrer que seule une approche historique prenant en compte l'ensemble des facteurs
du passé qui ont contribué à façonner les événements et les structures postérieurs à la révolution
d'Octobre peut permettre de comprendre ce mélange complexe de développement, de terreur, de
bureaucratie et d'autocratie qu'on appelle «stalinisme». Il montre comment la révolution a éliminé les
anciennes classes dirigeantes, introduit de nouvelles couches sociales au pouvoir mais aussi comment
elle a fait régresser l'ensemble du système socio-économique vers des formes précapitalistes de
développement causant ainsi la perte d'une bonne partie des acquis de la Russie prérévolutionnaire. De
là une situation propice à un accroissement du rôle de l'Etat mais aussi de l'autoritarisme.les relations mutuelles de ces deux phénomènes, c'est
ce qui a échappé à bien des observateurs. L'aura de la
révolution victorieuse — ou, pour les opposants, son
horreur — a conduit, comme il n'est pas rare, à isoler
de tous les autres cet événement particulièrement
brûlant et spectaculaire, à faire de la révolution une
ligne de partage absolue dans l'évolution historique,
qui aurait coupé tout lien avec le passé — n'était-ce
pas là le but avoué ? —, et qui portait désormais l'entière
responsabilité de la suite (étant entendu que, pour
certains de ses participants, elle n'était en réalité
responsable que des meilleures choses, les autres se
voyant désignées comme «déviations» ou «vestiges du
passé» voués à disparaître sans laisser de trace). Eric
Hobsbawm (1) a bien mis en évidence les erreurs
qu'engendre une attention trop exclusive aux révolu
tions et aux événements spectaculaires. Et l'on peut
ajouter les innombrables erreurs auxquelles conduit la
notion fourre-tout, encore appréciée de certains
auteurs soviétiques, qu'est celle de «vestiges du passé» —
religion, aspiration au bien-être matériel, criminalité —
dontle régime ne souhaitait pas porter le blâme.
Le but n'est pas ici de traiter exhaustivement du
stalinisme, mais plutôt d'introduire dans l'étude de ce
système, de cette période de l'histoire soviétique, un
certain nombre d'éléments, pas nécessairement
originaux, mais qu'on n'a pas su encore «utiliser»
pleinement pour trouver une explication adéquate à un HISTORIQUES
phénomène qui, dans l'ensemble, demeure énigmatique.
En effet, l'analyse de l'histoire sociale de la Russie rarement ont pas Les moins «avalé» chercheurs accepté ce genre pour occidentaux d'explication, beaucoup ont, l'idée mais il de est ils révoluvrai, n'en
incite à prendre en compte des facteurs du passé dont
on peut penser qu'ils étaient toujours vivants et actifs tion comme rupture quasi absolue.
dans les premiers temps du régime, et qui constituent Tout aussi unilatérale dans ses conclusions est
donc autant de forces encore méconnues qui ont con l'approche, également fort répandue, qui consiste à
tribué à façonner les événements et les structures s'intéresser essentiellement aux dirigeants, à faire de
ultérieurs. l'ambition personnelle et des luttes au sommet de
Certes, ce qui précède risque d'apparaître comme l'échelle politique et sociale la substance même de
une banalité. Pourtant, la majorité des réflexions sur la l'enquête historique. Il est en effet inévitable que
Russie a recours à des concepts sociologiques et à des l'intérêt fasciné pour les puissants relègue à l'arrière-
facteurs politiques et idéologiques apparemment plus plan, dans le meilleur des cas, les tendances profondes,
attirants qui, d'une façon ou d'une autre, tendent à économiques, sociales et culturelles.
exclure toute considération historique. D'où une De même, à trop placer sa confiance en certains
quantité de points de vue et de thèses, dont certains types d'analyse de classe, comme l'ont fait les bolcheviks,
ont même tourné à l'obsession, quand ce n'est pas à leurs héritiers et aussi quelques chercheurs hors de
l'erreur. L'une de ces thèses, fort répandue, insiste par Russie, on ne pouvait que se heurter à d'énormes
exemple sur le rôle du léninisme — et de la conception difficultés, tant il est vrai que l'application de ces
léniniste du parti — comme racine du stalinisme et de schemes d'analyse — développés dans et pour une
Staline, comme si celui-là impliquait celui-ci et le société capitaliste assez avancée — à une société encore
portait, presque par définition, en son sein. Dans cette au tout début d'une évolution historique, où diverses
logique, le léninisme, idéologie politique, apparaît formations sociales coexistent ou se mêlent de façon
comme le principal «coupable», la cause première d'un transitoire, avait toutes chances de faire long feu. La
développement spécifique de l'histoire postrévolutionn Russie tsariste était une société de cette sorte, et c'est
aire de la Russie. Que de puissants facteurs sociaux dans un tel pays que les nouveaux dirigeants soviétiques,
aient été à l'œuvre, avant et après la révolution, à l'aide de ces outils analytiques d'importation,
façonnant les événements, les dirigeants politiques et s'efforçaient désespérément de discerner, sinon des
même l'idéologie, qu'ils aient pu affecter le léninisme classes en pleine maturité, du moins leur esquisse qui
et le stalinisme de différentes manières, y compris dans pouvait soit conduire à l'avenir désiré, soit tirer le
système en arrière. Si le but déclaré était de découvrir
*Ce texte est une version revue et augmentée de l'article intitulé
Alie prese con lo stalinismo paru in Storia del marxismo , vol. Ill, 1— Eric Hobsbawm, in M. W. Flinn et T. C. Smout (eds), Essays
t. 2,Turin,Einaudi, 1981, pp. 5-40. in Social History, Oxford, Oxford University Press, 1974. 72 Moshé Lewin
les processus historiques afin de déterminer une lorsque nous examinons le caractère de cette réorien
politique, donc l'avenir, il reste que le gouvernement tation, il nous faut tenir compte des changements
soviét

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