Centuriation et voie romaine au sud de Mérida: contribution à la délimitation de la Bétique et de la Lusitanie - article ; n°1 ; vol.18, pg 437-448
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Centuriation et voie romaine au sud de Mérida: contribution à la délimitation de la Bétique et de la Lusitanie - article ; n°1 ; vol.18, pg 437-448

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Mélanges de la Casa de Velázquez - Année 1982 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 437-448
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1982
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Langue Français
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Extrait

M. Pierre Sillières
Centuriation et voie romaine au sud de Mérida: contribution à la
délimitation de la Bétique et de la Lusitanie
In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 18-1, 1982. pp. 437-448.
Citer ce document / Cite this document :
Sillières Pierre. Centuriation et voie romaine au sud de Mérida: contribution à la délimitation de la Bétique et de la Lusitanie. In:
Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 18-1, 1982. pp. 437-448.
doi : 10.3406/casa.1982.2376
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230X_1982_num_18_1_2376CENTURIATION ET VOIE ROMAINE AU SUD DE MERIDA:
CONTRIBUTION A LA DELIMITATION DE LA BETIQUE ET DE LA LUSITANIE
Par Pierre SILLIERES
Ancien Membre de la Section Scientifique
Encore un article sur la limite entre la Bétique et la Lusitanie! pourra-t-on
s'exclamer. Cette question a pourtant donné lieu à de récents et excellents
travaux1. Que peut-il apporter de neuf?
Simplement, nous voulons présenter ici quelques arguments qui n'ont
jamais été mis en œuvre. En effet, jusqu'à présent, ont été principalement
utilisés des documents épigraphiques et littéraires dont la meilleure synthèse a
été réalisée par Rainer Wiegels. Or, l'examen des photographies aériennes
fournit des renseignements complémentaires d'un certain poids.
I L'ETAT DE LA QUESTION
1 Les contradictions des sources littéraires
Brièvement2, on rappellera que Pline3 et Pomponius Mela4 fixent au
1 Sur ce problème, on mentionnera les travaux généraux déjà anciens d'Eugène Albertini,
Les divisions administratives de l'Espagne romaine, Paris, 1923, p. 40 (=
Divisions), ainsi que ceux de Raymond Thouvenot, Essai sur la province romaine de
Bétique, Paris, 1940, p. 161-166 et d'Antonio Garcia y Bellido, Las colonias romanas de
Hispania, A H DE, 29, 1959, p. 447-512 (= Garcia y Colonias) et les études plus
récentes de Rainer Wiegels, Zum territorium der augusteischen Kolonie Emerita, dans MM,
17, 1976, p. 258-284, (= Wiegels, Emerita), de Luis Garcia Iglesias, El Guadiana y los limites
comunes de Bética y Lusitania, Hispania Antigua, 2, 1972, p. 165 (— Garcia Iglesias,
Limites).
2 Une présentation plus complète de l'état de la question pourra être trouvée dans Wiegels,
Emerita, p. 258-263 et dans Garcia Iglesias, Limites, p. 166-171.
3 NH, III, I, 6 et IV, 22, 1115.
4 Chrorographia, II, 87. PIF.RRF SU III" KFS 438
Guadiana la frontière séparant les deux provinces de Y Hispania Ulterior. Le
naturaliste romain assure aussi que Nertohriga, Curiga et Contribute! étaient
en Bétique5; ces chefs-lieux de cités ont d'ailleurs été sûrement localisés
puisque le premier est fixé à Valera la Vieja, près de Frejenal de la Sierra6, le
second près de Monesterio7, à 68 milles de Mérida8 et le troisième non loin de
Medina de Las Torres à 44 milles9. Enfin, la passion de Sainte Eulalie place la
villa paternelle de la jeune martyre en Bétique à 38 milles de Mérida10.
En revanche, Frontin indique aussi très clairement que le territoire centurie
de Mérida s'étendait sur les deux rives du fleuve11.
2 Les arguments épigraphiques
La répartition géographique des textes épigraphiques concernant des
membres de la tribu Papiria, à laquelle étaient inscrits les citoyens de
Mérida12, a été analysée. Ainsi a-t-on pu constater qu'ils provenaient en très
petit nombre de la rive gauche du Guadiana13.
Mais le document le plus troublant est le "hito de Montemolin", c'est-à-dire
le Terminus [augu] stall's [Em] erite [nsium? qui fut découvert à plus de 100
km au sud de Mérida14, c'est-à-dire bien au-delà des cités de Nertobriga,
Curiga et Contributa.
3 Les résultats
Tous ces éléments, plus ou moins utilisés et confrontés par les divers
5 A'//, III, I, 13.
6 Antonio Tovar. Iherisvlw Landeskuncle, 1. Baetica, Baden-Baden, 1974, p. !74(=Tovar,
Baetica).
1 Exactement, au lieu-dit Covalca à 3 km au sud-est de là petite ville de Monesterio où furent
portées quelques inscriptions de la cité antique, en particulier le n° CIL, II, 1042, mention
nant la Res puhlica Curigensium.
8 //. An/., 432-5
9 Ibid., 432-6.
10 Angel Fabregas Grau. Pasionario hispânico, II, Madrid-Barcelone. 1955, p. 69.
1 I De controversiis agrarian, éd. Thulin, p. 44: "...per medium caloniae perticam ire Jlumen
Aman... ".
12 Wicgels, Emerita. p. 268-270 et Giovanni Forni, La tribu Papiria di Augusta Emerita, dans
Augusta Emerita, Madrid, 1976, p. 33-42 et carte p. 41.
13 José Alvarez y Saenz de Buruaga, la fundaciôn de Mérida, dans Augusta Emerita, p. 23 et
pi. XIII, 6.
14 II provient peut-être plus exactement du grand cortijo d'El Santo situé entre Monasterio et
Real de la Jara (coordonnées Lambert: 384,3 384,4) où furent trouvés de nombreux
vestiges: cf. Fidel Fita, Epigrafia romana y visigôtica de Montemolîn, dans BRA H, 72, 1918,
p. 152-155. 11 VOII: KOMAINI AU SUD 1)1 MfRIDA 439 CTNÏURIAÏÏON
auteurs, ont conduit finalement à des solutions assez voisines. En effet, pour
L. Garcia Iglesias comme pour Wiegels, la frontière séparant la Bétique de la
Lusitanie passait au nord des cités de Nertobriga, Curiga, Contributa, et
Regina (Reina), c'est-à-dire dans les environs des villes de Los Santos de
Maimona et Zafra, solution adoptée aussi par Arias Bonet sur sa carte15. Que
faire alors du Hito de Montemolin? Tous s'accordèrent pour y voir le
témoignage d'une simple enclave du territoire d' Emerita à l'intérieur de la
Bêtique16.
Peut-on confirmer ou infirmer ces résultats par d'autres moyens et, en
particulier, en recherchant dans la Tierra de Barros des traces du paysage
antique? Voilà ce que nous allons tenter.
II LA CENTURIATION MERIDIONALE DE MERIDA ET LA VOIE
ROMAINE ITALICA-EMERITA
1 La centuriation (Fig. 1).
La colonie de Mêrida est abondamment citée par les agrimensores comme
exemple de domaine centurie provincial, non seulement pour l'étendue des
zones cadastrées, mais encore pour l'ampleur des lots atttibués aux colons17.
Or, ces centuriations immenses décrites par Hygin et Frontin se sont en
partie conservées dans le paysage actuel, notamment celle du sud du Guadiana
qui nous intéresse ici18.
C'est sur la cart e au 50.000ème d'Almendralejo qu'elle est évidente: une
série de chemins parallèles ont la même direction, orientée grossièrement
nord-sud. Plus exactement, ces chemins font tous un léger angle de 3° environ
avec le nord et la direction des cantines est donc nord-ouest/ sud-est. Les plus
remarquables sont le Camino de la Reyerta, 4 km à l'est d'Almendralejo, le
Camino de San Servan, le Camino del Arroyo de San Servan et le Camino de
Aceuchal (Fig. 1). En outre, de nombreux chemins ont des virages
inexplicables en angle droit. Les meilleurs exemples se trouvent au quartier de
15 G. Arias Bonet, Santa Eulalia y la divisoria bético-lusitana, dans /:/ Miliario extravagante,
13, 1967, p. 370 (= Arias, Santa Eulalia).
16 Voir à ce propos Wiegels, Emerita, p. 278-280 après Albertini, Divisions, p. 40 et Garcia y
Bellido, Colonias, p. 487-488.
17 Hygin, De limitihus, éd. Thulin, p. 135 compare les superficies de lots donnés aux colons:
"In Italia triumviri iugerum quinquagenum, aliuhi cluvenum; Cremonae iug. CCX; c/ivus
Augustus in Beluria Emeritae iug. CCCC".
18 Ces vestiges indubitables obligent à rejeter les indications de l'article de Ramôn Corso
Sânchez, "In finibus emeritensium", dans Augusta Emerita. p. 22, fig. 2 et pi. XCV1. où
celui-ci a décrit une centuriation au sud du Guadiana qui ne peut correspondre qu'à quelque
parcellaire moderne. 1
, 2
1 •« 3
>.- 4
5 . 6
+ 7
Medina • ^CONTRJBVTA
de las Torres 10 KM
ITAL1CA
Fig. I La voie romaine et les traces de la centuriation au sud de Mérida sur les cartes au
1/50.000.
1 voie romaine, tracé bien conservé.
2 voie tracé hypothétique.
3 Carclo maximus ? tracé conservé par des chemins.
4 Carilo ? tracé disparu.
5 Carclines et tlecumani, tracés conservés par des chemins.
6 Directions de quelques carclines et clecinnani.
7 Tracé proposé pour la frontière entre la Bétique et la Lusitanie.
8 Sonda i?f> sur la voie mmainp C TNIIIRIATION 11 VOIli ROMAINE- Al! SlIH IM-: Mf.RIDA 441
La Riola, à l'ouest de Torremegia, et aux alentours du Cortijo Palacio
Quemado.
L'examen des photographies aériennes

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