Chronique de la pensée économique en Italie  ; n°4 ; vol.37, pg 723-738
17 pages
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Revue économique - Année 1986 - Volume 37 - Numéro 4 - Pages 723-738
16 pages

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Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 39
Langue Français
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Extrait

Monsieur Henri Bartoli
Chronique de la pensée économique en Italie
In: Revue économique. Volume 37, n°4, 1986. pp. 723-738.
Citer ce document / Cite this document :
Bartoli Henri. Chronique de la pensée économique en Italie. In: Revue économique. Volume 37, n°4, 1986. pp. 723-738.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1986_num_37_4_408937NOTE DE LECTURE
Chronique
de la pensée économique en Italie
1983 a été l'année du centenaire de la naissance ou de la mort de grands
auteurs. Les séminaires, les tables rondes, les colloques, les congrès, se sont multipliés,
consacrés tant à K. Marx qu'à J. A. Schumpeter, ou à J. M. Keynes. L'Italie n'a
pas échappé à cet engouement et cela nous vaut de très intéressantes publications.
A l'occasion du congrès « Keynes en Italie », la Faculté d'économie et de
commerce de l'Université de Florence édite un « catalogue bibliographique » cou
vrant les années 1913-1953 1. Il dresse l'inventaire des écrits de Keynes dans leur
langue originaire, puis des traductions en italien qui en ont été faites, avant
que d'en présenter « l'écho » tant dans les revues économiques italiennes que dans
les livres d'économie parus en italien. Si la césure est en 1953, c'est que jusqu'à
cette date, marquée par la publication de l'important ouvrage Studi keynesiani 2,
les économistes italiens ne se laissent pas gagner par la « révolution keynésienne »
et qu'au-delà de cette date l'incorporation à leur pensée du paradigme keynésien
est un fait acquis. Leurs appréciations critiques, leurs approbations, sont de ce
fait exemptes des passions que l'on a vu se déchaîner ailleurs.
Retenons ceci : M. Alberti en 1915, G. Arias en 1917, A. Cabiati en 1920
(et il récidivera en 1924 à l'occasion de la sortie de Tract on Monetary Reform)
sont les premiers à faire référence aux écrits de Keynes qui connaissent une poussée
d'intérêt lorsque l'Italie, dans la seconde moitié des années vingt, est aux prises
avec de graves questions monétaires — lors des années trente, si la traduction en
italien du Traité de la monnaie (1932 et 1934) est bien accueillie, la Théorie générale
ne trouble guère. Un auteur aussi important que Amoroso continue de ne s'attacher
qu'aux écrits monétaires de Keynes et continuera jusqu'en 1949, alors que la
traduction de la Théorie générale sera intervenue depuis deux ans. G. Demaria fait
exception qui lui consacre une centaine de pages de sa Politica economica dei
grandi sistemi coercitivi en 1937 3. Ce n'est qu'à partir de 1950 que Keynes cesse
d'appartenir à la seule culture des spécialistes et devient un auteur de référence.
L'hommage rendu à Keynes par la Caisse d'épargne de Turin 4 est d'une autre
nature. Ce que demande T. Cozzi aux participants, tous Italiens, c'est de retracer
1. Keynes in Italia, Catalogo bibliografico, Banca Toscana. Studi c informazioni, Quaderni 7.
1983, 213 pages. L'ouvrage reproduit également le catalogue de l'exposition qui accompagna la
tenue du congrès (lettres, documents, photographies, etc.).
2. Milan, Giuffrè, 1953. Cf. Revue économique, novembre 1954, p. 965-966.
3.Università Commerciale. 1937. p. 237-336.
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Revue économique — N° 4, juillet 1986 Revue économique
ce que Keynes a effectivement dit et non ce qu'on lui a fait dire, d'établir les
liaisons entre sa pensée et celle de divers auteurs, d'expliquer son extraordinaire
succès et la portée de son message, d'exposer les difficultés rencontrées par les
politiques d'inspiration keynésienne. Les contributions rassemblées sont attachantes.
S. Ricossa présente un Keynes qui, au contraire de Hayek ou de Einaudi, pleins de
défiance à l'égard de l'homme, est profondément optimiste et recherche un compro
mis entre « les couleurs de la liberté et la grisaille de la sécurité » (p. 14), car s'il
est mû par un constant souci de la perfection il ne pousse jamais à l'extrême les
exigences qui en résultent (p. 17). Les positions de Keynes à l'égard du principe
de la demande effective (L. Pasinetti), de la monnaie et de l'inflation (T. Cozzi,
A. Graziani), des finances publiques (G. Bosio) sont exposées, avant que la pensée
de Keynes soit située par rapport à celles de Marx, Schumpeter, Robertson
(M. Messori, L. Figliolia, O. Castellino). R. Panizza, M. Salvati, G. Rota, traitent
des aspects politiques de la pensée keynésienne. Signalons encore les deux contri
butions de A. Vercelli et S. Lombardini, l'une sur la « Nouvelle économie classique »
qui, si elle considère la révolution keynésienne comme une « antiquité » (p. 158),
fournit « beaucoup d'apparence et peu de réalité « (p. 160), l'autre sur les tentatives
de dépassement de la théorie de l'équilibre général walraso-parétien.
F. Vicarelli 5 et A. Roncaglia 6 célèbrent d'une tout autre façon le centenaire
de la naissance de Keynes. Le premier rassemble divers essais écrits en réponse
à la question « Keynes est-il encore actuel ? ». Le second procède à la collecte
d'un grand nombre d'entretiens portant les uns sur la pensée de Keynes, les autres
sur son influence sur la culture et la pratique dans quatorze pays.
Des textes réunis par F. Vicarelli, retenons plus particulièrement ceux de
J. Robinson et F. Wilkinson, M. Salvati, P. Sylos Labini, F. Vicarelli, et F. Hahn.
Les deux premiers prennent pour point de départ le conflit entre l'idéologie et la
logique ; après un bref survol du marxisme et de la théorie néoclassique, ils nous
livrent de très stimulantes réflexions sur les options de Keynes en faveur d'une
« planification modérée qui n'entraînera aucun danger si ceux qui la réalisent sont,
oœur et esprit, guidés par des préoccupations morales » (p. 129), sur le peu
d'attention marqué par lui à la théorie de la formation des prix, sur l'absurdité de
ceux qui ne voient dans sa conception des salaires qu'un cas particulier de la
rigidité des salaires réels à la baisse alors qu'elle repose sur la conviction profonde
que le développement des syndicats et des conventions collectives appartient à
l'histoire, sur l'abandon par les économistes « orthodoxes « de la logique au profit
de l'idéologie lorsqu'ils se prononcent pour l'ajustement de l'offre de monnaie
comme remède à l'inflation et pour des solutions « de marché » comme remède
au chômage. Sylos-Labini, tout en attribuant à la Théorie générale un effet détermi
nant sur les progrès sociaux qui ont suivi la seconde guerre mondiale, estime qu'en
négligeant la longue période, Keynes a facilité la propension des gouvernants à
trop développer les dépenses publiques, provoquant ainsi une fâcheuse « contre-
724 Henri Bartoli
révolution monétariste ». Vicarelli s'adonne à une « relecture » de Keynes qui
s'achève par le rappel de ce que celui-ci espère en l'influence des idées qu'il
développe dans la longue période, car « les idées justes ou fausses des philosophes
de l'économie et de la politique ont plus d'importance qu'on ne le pense généra
lement » 7. M. Salvati considère que c'est l'insuffisance de l'innovation politique qui
fait qu'aujourd'hui ni le plein emploi, ni le bien-être, ne peuvent plus être recher
chés : les hommes politiques ne sont pas les victimes des économistes défunts ou
vivants, mais des conditions politico-sociales ambiantes, ou, si l'on préfère, du
a politiquement possible », u évident « lorsqu'il s'agit de politiques « médiocres »,
« caché » lorsque ce sont des politiques « géniaux » 8.
C'est la Banque populaire d'Etrurie à laquelle on doit l'enquête menée sous la
direction de A. Roncaglia. Elle ne se contente pas de publier une très belle revue
— Etruria Oggi — , elle s'efforce aussi de soutenir les activités de recherche. De ce
qui est dit de l'influence de la pensée keynésienne dans les divers pays, retenons
d'abord ce qui est dit de la Grande-Bretagne par J. Eatwell : éloignement progressif
des univers

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